2017-02-15

Lorsqu’il œuvre à l’élaboration d’une opération de médiation des sciences, tout professionnel du domaine a besoin de se tenir régulièrement informé sur certains thèmes et sujets spécifiques. Aujourd’hui, divers outils web simplifient la réalisation de cette tâche. Facebook en fait-il partie ? C’est ce que j’ai testé pour vous. Réponse dans quelques lignes !

« Mélanie a ajouté 21 photos à l’album Monaco ». Soit. Merci Facebook, grâce à toi je peux suivre au plus près le programme des vacances de mon amie d’enfance. Mais bien que tu me fasses régulièrement râler à coups de clichés ensoleillés, sache que ces lignes n’ont pas pour finalité de te blâmer. Certes, comme tout le monde, tu n’es pas parfait. D’ailleurs, loin de moi l’envie de t’offusquer, mais beaucoup te le reprochent aujourd’hui : tu es bien trop indiscret.

En choisissant de laisser ce petit défaut de côté, je me suis demandée si je ne pouvais pas me servir de toi dans mon quotidien professionnel.

Au vu des informations que tu détiens à mon propos, tu dois t’en douter, je m’intéresse beaucoup à l’actualité scientifique. Ce que tu ne sais peut-être pas, en revanche, c’est que je suis étudiante en médiation des sciences et que je participe actuellement à l’organisation d’un évènement sur le thème du temps. Lors de l’élaboration d’une telle opération de médiation, il est nécessaire d’effectuer des recherches ciblées, afin d’acquérir ou de consolider ses connaissances au sujet de l’objet qui nous intéresse, ainsi que d’en suivre l’actualité. C’est à cette fin, serviable Facebook, que j’ai tenté d’user de toi.

Afin de déterminer si tu peux réellement avoir une utilité lors d’une démarche de veille, je me suis lancée dans une petite exploration, à la recherche des différents types de pages Facebook pouvant potentiellement être utilisées comme outil de veille par tout professionnel de la médiation des sciences. En voici un petit topo non exhaustif :

Les pages de magazines scientifiques

Sciences et Avenir, Cerveau & Psycho, Ciel & espace, les magazines scientifiques sont nombreux à proposer des articles en ligne sur un site web. Pour ceux qui entretiennent une page Facebook, des publications régulières permettent d’accéder directement à des articles récents, ou ayant suscité davantage de réactions. Bien que certains de ces articles soient réservés aux abonnés du journal, comme on peut le constater notamment sur la page de Pour la Science, la majorité d’entre eux sont librement accessibles dans leur entièreté.

Ce type de pages permet ainsi d’accéder rapidement à tout article traitant du sujet qui nous intéresse. L’information est fiable et le contenu accessible puisqu’il a déjà subi un premier niveau de vulgarisation.

Les pages d’organismes de recherche

CNRS, CNES, Nasa, Inserm, Institut Pasteur, les organismes de recherche publient également des articles sur leur page Facebook de manière fréquente. Après avoir cliqué dessus, le lien renvoie le plus souvent à un communiqué de presse. Il arrive également que le contenu de la publication soit utilisé en tant que tel, sans renvoi vers un site web, pour témoigner de l’avancée des travaux de recherche. C’est notamment le cas de la page tenue par l’Institut Pasteur.

Ici l’information est donc de nouveau très fiable, au plus près de la recherche, et est présentée à la fois de manière moins vulgarisée et plus précise.

Les pages d’associations

Certaines associations scientifiques ou de médiation des sciences, telles que l’Association française d’astronomie, S(CUBE), l’Amcsti, ou encore France Nature Environnement, mettent à profit une page Facebook pour communiquer sur leurs actions. Il arrive également d’y retrouver des informations sur l’actualité scientifique. C’est ainsi qu’on retrouve, par exemple, un lien vers une publication intitulée « La qualité de l’air en Île-de-France : problèmes et solutions » sur la page Facebook de la Fondation Nicolas Hulot.

Attention, même si cette fois l’information peut être plus facilement reliée à une thématique ou un champ disciplinaire précis, les propos sont le plus souvent orientés en fonction des idéaux défendus par l’association. Le contenu de ces pages reste donc à exploiter avec précaution.

Les pages de plateformes de blogs scientifiques

De nombreuses plateformes d’hébergement de blogs existent aujourd’hui. Certaines sont spécifiquement dédiées à des contenus scientifiques. Parmi elles, ScienceBlog.com, Café des sciences, ou encore SciLogs sont des plateformes qui alimentent des pages Facebook. Sur ces pages, pas de surprise : la majorité des publications sont consacrées à la promotion de blogs. Sur ce type de pages Facebook, la prudence est de nouveau de rigueur. En effet, la sélectivité des blogs par les plateformes est variable. De ce fait, la qualité des contenus offerts l’est également.

Verdict

Soyons clairs, Facebook ne permet pas de mener des recherches ciblées sur une thématique précise, ce qui n’en fait pas un outil de veille de premier choix. D’autres dispositifs davantage dédiés à la veille, tels que scoop.it ou netvibes.com, sont à lui préférer.

Cependant, le réseau social peut tout de même être utile à un professionnel de la médiation des sciences. En effet, un simple « like » de pages appropriées offre l’avantage de rester au plus près de l’actualité scientifique, aussi bien de manière active que passive : même lorsque l’utilisateur ne fait pas la démarche de mener des recherches, l’information vient à lui.

De plus, à partir de pages telles que celles alimentées par des magazines scientifiques ou des organismes de recherches, Facebook constitue une passerelle de choix vers diverses sources de contenu fiables.

Ainsi son utilisation peut s’avérer particulièrement profitable en tant que source d’inspiration pendant les phases de « brainstorming » sur le choix d’un thème ou d’un sujet à traiter lors de la mise en place d’un évènement de médiation.

Sources :

« Vie privée : même quand vous êtes déconnectés, Facebook peut vous traquer », LEXPRESS.fr, publié le 11/04/2015

« Vie privée : 25 000 internautes traquent Facebook en justice », france24.com, publié le 07/08/2014

Image à la une : Startup Stock Photos, CC 0

Le texte de ce billet est placé sous licence CC by-nc-nd

Citer ce billet : « J’ai testé : Facebook comme outil de veille en médiation des sciences », par Aurélie Meilhon. Publié sur Sciences en partage, le 15/02/2017. Permalien : https://mediation.hypotheses.org/69.

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