2017-01-06

Article publié dans le Bulletin

de la Maison d’Auguste Comte,

N° 16, décembre 2016

Clotilde de Vaux et Auguste Comte: la « correspondance sacrée » [1]:

Qui lit aujourd’hui la correspondance d’Auguste Comte et de Clotilde de Vaux ? Qui prend le temps d’examiner au plus près cet extraordinaire échange de 182 billets, lettres ou missives ; ponctuant une relation hors du commun, de la fin du mois d’avril 1845 au début d’avril 1846 ?[2] Et pourtant quelle éclairante et délicieuse lecture peut-on faire. Le corpus est là, soigneusement établi et présenté par Paulo E. de Berrêdo Carneiro et Pierre Arnaud ![3] Nous sommes d’emblée au cœur d’une correspondance intime, essentiellement sentimentale, qui mêle tôt la passion et la tendresse, qui offre à chacun des protagonistes l’occasion de donner le meilleur de lui-même mais aussi de se livrer, au fur et à mesure, avec ses faiblesses et ses failles. Nous sommes aussi au cœur d’une époque charnière, en plein milieu d’un 19ième siècle bouillonnant avec toute la sensibilité de cette période, les débats intellectuels et moraux de ce temps.[4] Ce court article voudrait inviter chacune et chacun des chercheuses ou chercheurs à examiner attentivement la réalité du rapport affectif entre ces deux personnages si fortement liés malgré leurs différences. Nous présupposerons que la vie personnelle d’Auguste Comte comme celle de Clotilde de Vaux est connue de nos lectrices et lecteurs, sinon dans son détail, du moins dans ses grandes lignes. Cependant pour bien comprendre ce qui est « en jeu », ce qui s’inscrit d’emblée au cœur de cette relation, il faut rappeler la situation personnelle de Clotilde au moment de leur rencontre.[5] Clotilde s’efforce encore de surmonter une déception sentimentale secrète mais terriblement douloureuse. Elle a pris conscience d’une impossibilité rédhibitoire qui annihilait ses derniers espoirs de sortir de ce qu’elle appelait son « quasi-veuvage ». Certes elle savait que le remariage lui était interdit [6] mais elle était suffisamment affranchie pour penser qu’une vie maritale et même une vie de mère demeurait un horizon envisageable si elle pouvait rencontrer un homme « libre » lui inspirant un grand amour. Elle avait bien rencontré un tel homme sur lequel nous ne disposons d’aucune information.[7] Il lui avait bien inspiré un grand amour par la délicatesse et la droiture qui émanait de sa personne, mais il n’était pas « libre » et cette vérité, aussi cruelle soit-elle, ne pouvait être surmontée. Clotilde de Vaux dut se résigner à l’impossibilité de cet amour comme devra le faire bientôt son futur grand ami Auguste Comte, mais cette fois à l’égard de sa propre personne et pour d’autres raisons.

D’être la cause des tourments d’Auguste Comte va générer chez Clotilde de Vaux une grande inquiétude, une culpabilité même, à commencer par celle de faire et de laisser souffrir un homme aussi respectable, qui s’est avéré rapidement particulièrement généreux, amoureux et tendre. Cette culpabilité, cette inquiétude sera un des fils rouges de la correspondance et de la conduite de Clotilde.  La preuve : portons-nous à l’ultime missive de l’égérie du philosophe, écrite le dimanche 8 mars 1846. Cette 86ième lettre rédigée par une jeune femme qui va bientôt atteindre son 31 ième anniversaire – et dont la fin est proche – est poignante par la beauté stoïque et la tendresse délicate dont elle est le reflet, la trace immémoriale. Clotilde commence à être vraiment au bout de ses forces, rongée par la maladie et la douleur mais repoussant le désespoir et selon toute vraisemblance insensible aux consolations religieuses. Sa première phrase est : « Mon cher ami, voici le reste des forces dont je comptais vous donner la meilleure part. » Trois choses décisives sont d’emblée dites qui seront déclinées tout au long de cette courte missive :

– Le niveau d’affection de Clotilde de Vaux à l’égard d’Auguste Comte. Ne nous y trompons pas, celle qui lui a écrit le lundi 8 septembre 1845 : «Je suis incapable de me donner sans amour …» lui signifiant ainsi, on ne peut plus nettement, l’absence d’attrait à l’égard du malheureux soupirant, donne dans sa missive, du samedi 13 septembre 1845, l’éclairage complémentaire essentiel : « Je sens combien je vous aime de cœur [8] en vous voyant souffrir ». Clotilde éprouve à l’égard de son « ami » un véritable sentiment coloré d’amour qui donne à cette amitié exceptionnelle la puissance d’une authentique « amitié amoureuse ». C’est tellement vrai que le différent le plus important qu’elle aura avec son « auguste ami » porte précisément sur cette question. Et c’est tellement décisif que c’est précisément dans cette dernière lettre où elle inscrit ses ultimes paroles « publiques » (au sens de léguées à la postérité), qu’elle s’exprime le plus nettement à ce sujet : « Vous vous trompez quand vous dites que l’amitié n’aime pas : je n’ai jamais osé être moi-même avec vous (et ne revenez pas aux causes vulgaires ou grossières que vous avez supposées jadis). Quand je me sers du mot oser, c’est qu’il convient parfaitement. Si nous étions tous les deux calmes, je vous prouverais que l’amitié sait être tendre et brave ; voilà pourquoi je patronne notre attachement de tous les noms les plus doux et les plus saints : c’est pour l’amener à me faire place à vos côtés au coin du feu.  »

– L’épuisement de Clotilde : la tuberculose la ronge inexorablement, ses forces déclinent de jour en jour. Ses douleurs vont sans cesse croissant. Elle a renoncé à ce qui lui tenait le plus à cœur : tenir sa plume pour achever cette nouvelle dont elle attendait beaucoup : « Willelmine ».[9] Elle ignore cependant de quelle affection elle est réellement atteinte : sa maladie est à cette époque encore très mal connue et mal diagnostiquée en même temps qu’incurable. Dans quelle mesure garde-t-elle encore un espoir de guérison, c’est bien difficile à dire : « J’ai des visites de sabre pour deux jours : je ne sais trop quel bien cela me fera. ». De même il est difficile de savoir à partir de quand Auguste Comte l’a véritablement considérée comme perdue ?

– Le courage stoïque et la générosité de cette femme qui souffre de faire souffrir et rêve d’une belle amitié amoureuse toute simple fondant un lien presque matrimonial. C’est à son ami qu’elle veut consacrer ses dernières forces. C’est pour lui seul qu’elle fait l’effort de « revenir à la plume ». Et pour lui dire quoi ? Tout simplement ce qui lui tient le plus à cœur depuis le début de leur relation, ce qui la tourmente essentiellement: « Cher ami, votre attachement me rend bien heureuse, et souvent bien penseuse : je me demande si quelque jour vous ne me demanderez pas compte de ces distractions violentes jetées au milieu de votre vie publique ; d’un lien qui devait être tout douceur, vous faites une sorte d’astringent pimenté qui dissipe votre temps, votre pensée et ne réagit que sur moi… ». Il faut saluer l’immense franchise de Clotilde de Vaux et son tact malgré tout : l’expression « bien penseuse » est à l’évidence un euphémisme, une cajolerie touchante, l’expression d’une sollicitude toute maternante. Il faut saluer la grande lucidité de cette Muse qui comprend les enjeux intellectuels et sociaux de ses liens d’amitié avec un philosophe de l’envergure d’Auguste Comte : « votre vie publique ». Il faut avouer qu’elle se trompe cependant énormément en imaginant qu’un jour Auguste Comte puisse prendre un recul sentimental qui l’amènerait à voir autrement sa bien aimée, à penser à elle sous une autre forme que celle de l’adoration. Clotilde n’a pas perçu, semble-t-il, avec l’omniprésence de cet amour hors du commun, la puissance du mythe littéraire à l’œuvre. Auguste Comte s’est voulu à travers l’Amour qu’il portait à son Amie un nouveau Dante (la pensée de Clotilde comme « sa » Béatrice sera exprimée à maintes reprises), mais aussi un nouveau Pétrarque (Clotilde une nouvelle Laure) et même par allusions et « connexité »[10] un Abélard qui aurait échappé au châtiment par la « pureté » préservée de la suprême « nouvelle Héloïse » : Clotilde de Vaux. Elle ne pouvait imaginer qu’il finirait par concevoir sa frêle et délicate personne comme la « meilleure incarnation du Grand être »[11] et ferait en sorte de pouvoir l’affirmer haut et fort à travers un véritable nouveau kérygme conçu comme ultime étape spirituelle de l’Humanité toute entière. Le « pré féminisme » et le « romanticisme »[12] de l’Aimée n’a pas mesuré, semble-t-il, combien « l’Auguste phallocrate »[13] vivait, à son esprit défendant, une existence intime bouillonnante qui s’avérait, à mains égards, pleinement inscrite dans une forme de « geste », toute empreinte de romantisme.

Hormis cette magnifique 86 ième et ultime lettre de Clotilde, quatre autres lettres tendant à protéger Comte des effets néfastes de son emballement amoureux, peuvent être évoquées :

– La 5 ième lettre de Clotilde du 29 mai 1845. Cela fait à peine un mois qu’ils se voient et échangent régulièrement et déjà elle aborde d’emblée cet important leitmotiv : «Je me reprocherais toute ma vie de porter le trouble dans un cœur sensible… ». Il faut avouer qu’avec sa véritable déclaration amoureuse transcrite dans la missive du samedi 17 mai (qu’il faut absolument lire) le philosophe, qui n’en était qu’à sa 4 ième lettre et qui n’avait encore reçu que deux courtes missives de Clotilde, ne faisait plus aucun mystère de ses intentions les plus passionnées.

– La 9 ième lettre de Clotilde datée du 3 juillet 1845. Cette missive occupe une place très importante dans la « correspondance sacrée ». Clotilde répond, le soir même, à une lettre du philosophe postée « pressée » le matin quelle vient de recevoir. Dans cette lettre Comte tentait de rivaliser avec l’homme secrètement aimé (qui dans la petite nouvelle, qu’elle a pu faire paraître dans le journal  « le National » : Lucie, s’appelait Maurice)[14]. Le philosophe qui termine avec un « Adieu, ma très chère Lucie.. ? » avait posé, un peu plus en avant, cette phrase révélatrice : « Mon cœur voit donc finalement en vous, dans la réalité actuelle, une véritable amie, et, dans mes rêves d’avenir, une digne épouse. » La réponse de Clotilde de Vaux est sans ambages : « Je vous l’ai dit, dès le commencement de nos relations, je désire que vous ne vous occasionniez ni trouble ni souffrance à mon sujet. Personne plus que moi ne compatît aux tempêtes du cœur : mais elles m’ont brisée, et je suis impuissante devant elles. »

– La 17 ième lettre de Clotilde datée du 5 septembre 1845. Cette lettre pousse à l’extrême la sollicitude de l’Aimée à l’égard de Comte : « Je ne veux pas que vous redeveniez malade ou malheureux à cause de moi. Je ferai ce que vous voudrez. » Clotilde est prête à se mettre en ménage avec Comte (ce que sa lettre suivante du lendemain explicite) ; elle est même prête à accomplir son devoir conjugal dans la perspective de devenir mère si Comte est prêt à « accepter toutes les responsabilités qui s’attachent à la vie de famille. » Il découlera de ces deux courtes mais décisives missives, de sa venue (annoncée) au 10 Rue Monsieur le Prince, pour en « causer », le lendemain (dimanche 7 septembre 1845), du comportement profondément déroutant de Comte, une courte mais sévère crise dans leur relation. Celle qui lui avait écrit : « j’accepte ce que vous pourrez me faire de bien dans notre association, et je me vouerai alors exclusivement à l’étude et à la culture de mon talent en herbe. Voilà mon plan de vie : l’affection et la pensée », répond aux supplications de « l’amoureux transi » le lendemain de ce « fatidique dimanche »: « Moi aussi, me voilà malade. N’abusez donc pas du pouvoir que j’ai eu l’intention de vous donner. » La pré féministe Clotilde dotée toujours de son tact remarquable ajoute : « Si vous vous étiez conduit différemment que vous ne l’avez fait, je vous mépriserais peut-être. Au lieu de cela, je vous estime et vous aime .» Notons bien la cohérence du propos de cette jeune femme : elle s’autorise à conjuguer le verbe aimer considérant que l’Amitié qu’elle porte à Auguste Comte est bien du ressort de l’Amour. C’est pourquoi nous lui avons donné le qualificatif d’ « amitié amoureuse ».

– La 54ième lettre de Clotilde datée du 5 décembre 1845. Cette très mélancolique missive complète la « grande algarade » (21ième lettre de Clotilde) adressée le surlendemain du « fatidique dimanche » (7 septembre) en réponse à la longue et inénarrable missive d’Auguste (28ième lettre de Comte) écrite dans la matinée du 9 septembre et portée au domicile de Clotilde par la très dévouée Sophie Bliaux. Il faut lire ces deux lettres – rédigées au cœur de la tourmente sentimentale – de toute urgence ; il faut savourer ces deux grands moments d’explication réciproques et mesurer ainsi combien l’Amour (le désir) pouvait aveugler l’austère philosophe et combien la femme de tête et de cœur qu’était Clotilde de Vaux a su résister et faire plier son Ami. Nous pouvons aussi méditer, dans cette 21ième missive, cette profonde réflexion de l’Egérie du Positivisme Religieux : « Qui vous parle d’édifier la nature humaine en nature séraphique ? Est-ce que je suis jamais tombée dans le ridicule des spiritualistes ? Je crois à la nature plus que personne, car personne n’est autant sous son influence que moi ; et, sans que cela paraisse, c’est elle que je ménage et que j’encense dans toute ma conduite habituelle. ». Dans sa 54ième lettre, Clotilde, la moraliste qui se voulait proche de la nature, qui aspirait tant à la gaieté et à la tranquillité, se trouve en proie à l’inquiétude et à la tristesse tout en redoutant fortement les effets néfastes pour son Ami de cet irrépressible désir amoureux : «Ce n’est pas, mon cher ami, ma liberté matérielle qui m’est nécessaire pour disposer de moi ; c’est ma pleine liberté morale. [….] Voilà pourquoi je vous ai demandé de vivre comme si je n’étais pas au monde. […] Croyez-moi : ne vous faites pas des maux factices, de la nature de ceux que j’ai soufferts. »

Si nous sommes parvenus de donner envie, à celles et ceux qui ne sont encore vraiment intéressés à la « correspondance sacrée », de se plonger, sans tarder, dans la lecture attentive de ce trésor d’Amitié et d’Amour, dans le « déchiffrement » de cette correspondance qui constitue en quelque sorte la clé de voûte du positivisme religieux tel qu’Auguste Comte l’a conçu et rêvé, nous aurons atteint le but énoncé. Il y a plus d’un demi-siècle, Paul Arbousse-Bastide nous avait déjà tous prévenus : Clotilde de Vaux est pour le philosophe « le signe visible d’une grâce invisible : un sacrement au sens propre du terme. […] Elle a régénéré, à son insu, le régénérateur. […] Elle a promu son expérience, à la hauteur de sa mission. Elle lui a révélé, dans un même instant son indignité et son élection. » [15].

Michel Blanc, sociologue, membre de la Maison d’Auguste Comte et de la Bibliothèque des Amis de l’Instruction.

Notes:

[1] Ce terme est d’Auguste Comte lui-même et donne un statut tout particulier à cette correspondance. Il l’enveloppe d’une aura de mystère destiné à orienter les futurs disciples mais aussi les futurs admirateurs ou biographes.

[2] Auguste Comte rédigea 96 de ces lettres du 30 avril 1845 au 20 mars 1846, Clotilde de Vaux en rédigea 86 du 1er mai 1845 au 8 mars 1846.

[3] Voir le tome 3 de l’ouvrage : « Auguste Comte, correspondance générale et confessions », Archives Positivistes, EHESS, Paris, Mouton, 1977. Voir aussi : Annie Petit « Auguste Comte et Clotilde de Vaux : les confidences de l’année sans pareille », Montpellier III, Université Paul-Valéry, 1995 et Maurice Wolf : « Le roman Clotilde de Vaux et d’Auguste Comte », Librairie Académique Perrin, Paris, 1929.

[4] A commencer par la problématique du rapport inégalitaire entre les hommes et les femmes qui affleure abondamment. Voir Mary Pickering  « Clotilde de Vaux and the Search of Identity » in Jo Burr Margadant: “The New Biography”, University of California Press, 2000; Pascale Molinier “Auguste Comte et le génie féminin ou le roman d’une fatale concurrence » in Danielle Chabaud-Rychter et al : « Sous les sciences sociales, le genre », La Découverte, 2010.

[5] La toute première rencontre semble bien remonter à octobre 1844 et avoir eu lieu lors d’un repas familial au domicile des parents de Clotilde (25 rue Pavée). Comte se serait senti amoureux très vite, sinon instantanément, ce qui était loin d’être le cas de sa future Muse. Il semble avoir vaincue sa timidité en avril 1845. D’abord le jeudi 24 en s’intéressant aux projets littéraires de Clotilde (journée nommée par Comte: « l’occasion littéraire »), puis le mardi 29 en faisant en sorte de se retrouver en tête-à-tête avec elle (« le libre entretien initial ») et enfin le lendemain en lui faisant porter, avec une traduction de l’ouvrage de Henri Fielding : « Tom Jones », un court billet qui amorce la correspondance entre les deux futurs Amis.

[6] De 1816 à 1884 le divorce fût interdit en France, seules les séparations de biens et de corps étaient possibles.

[7] Les « candidats » qui ont souvent été proposés : Armand Marrast ou le docteur Chérest, ne sont pas de bons « candidats ». Les informations les plus précises sont sans doute à tirer de l’œuvre de fiction en grande partie autobiographique : Lucie. Le nom romancé de ce secret grand amour est Maurice. C’est un jeune célibataire, issu d’un milieu aisé, intellectuellement brillant et promis à un bel avenir. Le « double obstacle » évoqué par Clotilde semble bien être l’impossibilté pour elle de lui proposer un mariage et l’hostilité de la mère du jeune homme vis à vis d’une femme qui ne peut offrir à son fils que le concubinage.

[8] Souligné par nous.

[9] Clotilde dû abandonner, sous les coups de sa douloureuse maladie, la rédaction de ce travail « d’artiste » auquel elle attachait la plus grande importance. Dans sa lettre du 24 février 1846 elle écrit : « Je crains d’être bien entravée pour la fin de mon roman, et pourtant je ne serais vraiment tranquille qu’après ». La vérité qu’elle n’aura désormais plus la force d’avancer dans son écriture, lèguant à sa mort, à son grand Ami, un manuscrit de 104 pages d’ampleur inégales (certaines recèlent de nombreuses ratures ou suppressions).

[10] Terme très souvent utilisé par le philosophe, qu’il choyait manifestement.

[11] Voir en particulier les « Confessions annuelles » rédigées par le philosophe en « communion » avec l’esprit de la défunte Aimée : la 8ième d’aôut 1853, la 9ième d’août 1854, la 10ième d’août 1855 et enfin l’ultime 11ième « Confession » d’octobre 1856 (qui est aussi selon Comte sa 12ième « Sainte Clotilde » en prolongement de la première adressée à Clotilde, de son vivant, à l’occasion de sa fête, le 2 juin 1845) . En octobre 1856 il ne restait à Auguste Comte moins d’une année à vivre, aussi n’eut-il pas l’occasion de rédiger d’autres « Confesssions annuelles » .

[12] L’idée d’une Clotilde de Vaux « pré féministe » et portée à un certain « romanticisme », doublée d’une « moraliste » chérissant le langage aphoristique fait partie des axes principaux de la recherche que nos avons entrepris. Voir : « Clotilde de Vaux, sa famille et Auguste Comte : le projet d’une nouvelle évaluation » in « Bulletin de la maison d’Auguste Comte », N° 14, décembre 2014, p25-27 ; voir aussi la « Soirée de Lecture » (podcastée : bai.asso.fr) que nous avons consacrée au 200ième anniversaire de la naissance de Clotilde de Vaux, à la « Bibliothèque des Amis de l’Instruction », le 2 avril 2015.

[13] Voir Annie Petit et Bernadette Bensade « Le féminisme militant d’un auguste phallocrate » in « Revue Philosophique », N° 3, 1976.

[14] Voir note 7.

[15] Voir Paul Arbousse-Bastide : La doctrine de l’éducation universelle dans la philosophie d’Auguste comte, tome II, PUF, 1957, P 341-343.

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