L'idée à la base des Rencontres Animation Formation est passionnante: Mettre en rapport les écoles et le monde de l'entreprise.
Il est en effet fondamental de comprendre pour les écoles ce que recherchent les studios. Là où je pense j'ai été un peu déçu c'est que j'avais l'impression qu'il y aurait aussi un volet sur l'inverse que les studios soient à l'écoute de ce que propose les écoles.
Mais en temps de crise c'est la réalité du terrain qui commande et peu de place est laissé finalement à l'innovation.
Mais attention il y a quand même eu plein de moments passionnants pendant ces rencontres. Voilà un petit aperçu trop court et certains questionnements apparus pendant ces Rencontres feront forcément rapidement l'objet d'une émission Bulles de rêves.
Notamment l'annonce d'une cartographie des écoles et des emplois que trouvent les élèves dans chacune des écoles comme chantier prioritaire du RECA en 2014
Pas de studio de courts-métrages étaient réellement présents mais le vendredi matin on a eu le droit à une très revigorante intervention de Vincent Gilot qui présentait La Cambre.
L'école propose donc un Master en 5 ans avec 3 styles de cours différents, un stage externe de 4 à 8 semaines et 1 film par an. Après un petit historique Vincent Gilot est revenu sur ces points.
La Cambre ouvre en 1958 un département cinéma. En 1960 à l'arrivée de la télé il y a la création de l'Insas pour palier au manque de techniciens (à l'époque une grande partie de ceux-ci viennent de France.
Suite à la volonté de fermeture de la section de La Cambre pour tout regrouper à l’Insas création de la section Animation. Qui est au début plutôt porté sur le cinéma expérimental d’animation.
Une spécificité qui se sent encore aujourd'hui notamment dans la pédagogie. L'idée est que la section se greffe sur les envies de l'étudiant(e). La Cambre a comme philosophie depuis le début que l'Artiste se doit de changer le monde. Difficile donc de lui apprendre des choses toutes faites mais plutôt de le guider. Comme le dit Vincent Gilot "Changer le monde" vient du fait aussi que les études à La Cambre sont peu chères et donc c'est une responsabilité de l'étudiant(e) futur artiste d'essayer le plus possible d'apporter sa pierre à l'édifice dans l'évolution de la société. C'est d'ailleurs aussi pour cela qu'ils essayent de créer un mélange de différents styles dans les étudiants pour former une année.
Un peu fouillis au niveau de mes notes donc de la rédaction de cette partie :) quelques petites choses à savoir sur l'école. Il y a la possibilité de rentrer en deuxième année, le concours d’entrée sur 6 jours début septembre (d’admission avec une épreuve de dessin, une épreuve de motivation culturelle. Et pour l’option anim : Dessin, Storyboard, Animation et rencontre avec le candidat), au niveau de leurs films de fins d'études à la mi-décembre : animatique sonorisée ou processus de fabrication, puis rv toutes les 3 semaines, les élèves s’occupent eux-mêmes de l’envoi des films, l'importance du parcours personnel …
J'avoue que je trouve les chiffres passionnants (toutes les présentations autour de ces chiffres sont disponibles ici en pdf) et ils étaient au cœur de la première intervention avec un duo CNC/SPFA.
Voilà quelques chiffres et remarques notés lors de l'intervention pour ceux/celles qui ne voudraient pas lire tous les documents en entier. Je ne fais pas de commentaires (c'est rare je sais :) je vous transmets ça comme je les ai noté (et justement en enlevant les petites notes pour moi :)
Pour la série:
Les aides du CNC sont passées de 14,2% en 2003 à 20,2 % en 2012
Création originale. On est puissant à l'étranger si on est puissant sur son territoire
Plus d'heures sont vendues mais les coûts horaires d'achat s'effondrent
Pérennité d'un système français
Au niveau du financement: Chaine publique: 44,7%, Privés gratuites: 22%, Privés payantes: 32,3%
TF1-M6 obligation de produire de l'animation française. Les chaines publiques sont sous contrat avec le SPFA, même si toujours en attente d'un nouvel accord France télévision/spfa
+ d'exportation d'animation l'année dernière (obligation de vendre à bcp plus de territoires qu'avant - car prix d'achat a bcp diminué)
Les territoires: 54,8% Europe de l'Ouest, 14,9% Asie, Océanie, 4,5% Amérique latine, 13,2% Amérique du Nord, 0,6 Afrique, 1,7% Moyen Orient, 10,2% Europe centrale et orientale
SVOD - peu question pour l'instant
- de 25% de la production ne bénéficient pas de préfinancement étranger
De plus en plus de difficultés de produire à l'étranger et pourtant cela est toujours aussi fondamental pour produire une série
Pour les longs:
12 films produits en 2012 - devis moyen 11,48 M (Le devis moyen tous styles (PVC ou R, Image par image, Documentaires) et de 5 M)
Sorties en salles 31 films inédits: 9 films français, 9 US, 8 européens, 5 autres - dont 14 films en 3D
32,4 M de spectateurs en 2011
26,4 M de spectateurs en 2012
Baisse sur les films américains en 2012
Environ 5 millions d'entrées pour les films français depuis 2009
2013 année catastrophique (des films importants en 2014)
Part de marché en 2012: 74, 5% films us, 17,3% films français, 5,8% européens, 2,4% autres
Un mur de l'argent face à la prod du lm. Comment produire aujourd'hui des lm montés sur les chaînes françaises ?
Les lm cartonnent en audience sur les télés privées (type audience moyenne 5-6%)
Composante malgré tout importante des ventes vidéos (mais celles ci baissent beaucoup)
-) SVOD comme Netflix et Amazon (pour l'instant surtout marché américain)
La svod devient productrice un peu plus, ça commence à arriver en animation mais pour l'instant plutôt avec les propriétés américaines
De plus en plus d'œuvres sont fabriquées en France
Puis il y a eu quelques questions: certains auraient voulu savoir le vrai coût horaire de produire de l'animation en France. Puis on a appris qu'il y avait en Chine 2984 chaînes télés (obligation de passer du nationale entre 18h et 21h) et que bien évidemment l'Asie est une des zones importantes pour la coproductions et la diffusion.
Puis il y a les Chiffres Audiens 2012.
96 entreprises en France travaillent dans l'animation pour l'audiovisuel
89 M de masse salariale brute
4000 techniciens intermittents
(6 sociétés qui échappent à l'étude)
Recours au CDD - 85 % de CDD d'usage (comme en PVR)
Les établissements se trouvent surtout en Ile De France avec 3/4 des établissements, 80% des salariés, 90% de la masse salariale, 2eme place Poitou Charente (9%,6%,4%)
On note une baisse de l'Ile de France
L'animation 5/6 % de la masse salariale de tout le secteur audiovisuel
3999 intermittents / 714 permanents
Baisse des effectifs notamment chez les permanents (notamment fermeture de Duran)
85% des salariés intermittents en animation
71% d'hommes, 35% de - 30 ans, 7% de 50 ans et plus
Autres secteurs: 66% d'hommes, 26% - de 30 ans, 15% de 50 ans et plus
(Population effectif d'hommes en France: 52%)
Les femmes plus importantes dans les permanents
Puis les Chiffres Afdas (je dois avouer que là c'était assez technique et je n'ai pas tout compris mais je sais que c'est important la Formation ...).
Les auteurs ont maintenant un accès à la formation Afda
Difficultés sur les formations continues
De 150 organismes à 46 qui récolteraient la taxe d'apprentissage
-) le compte personnel de formation remplaçant le DIF
-) le conseil en évolution professionnel
On se forme avant tout aux outils même si augmentation sur l'écriture
Les plus jeunes se forment plus donc réflexion sur ce qu'ils apprennent à l'école
Catalogue plus important des formations proposées
Puis Guillaume Blanchot à parlé et a parfaitement expliqué La communication sur le Cinéma européen, qui a pourtant l'air de quelque chose de très compliqué mais de fondamental pour continuer à garder un secteur fort notamment au niveau des subventions car chaque aide nationale doit être validée par la CE pour que ça ne perturbe pas trop la concurrence
-) un objectif culturel peut-être une exception culturelle pour un état afin de défendre ce marché
Corps de doctrine spécifique pour l'audiovisuel (un instrument protecteur)
"Ne pas perturber le marché"
-) L'intensité de l'aide publique (50% max)
-) Territorialisation. Le lien entre l'aide appropriée par l'état et l'obligation du bénéficiaire de dépenser un % sur le territoire
On ne pouvait pas demander à l'organisme qui recevait l'offre de dépenser plus de 80 sur le territoire
Depuis 2001 des nouvelles aides (notamment crédit d'impôt)
L'un des changements voulu par la CE =) les sociétés recevant de l'argent pouvaient faire appel à des prestataires hors du territoire même si le tournage se faisait quand même sur le territoire
La problématique de ce changement: affaiblissement du cinéma car les aides vont être de moins en moins fortes car il n'y a plus de retour sur investissement
Finalement après de longs débats rien ne change ou presque dans ce nouveau texte, uniquement changement sur les aides sélectives
RV en 2017 pour les aides du CNC pour une revalidation
On a eu des chiffres aussi sur l'emploi dans l'animation
Sur 22 écoles du RECA =) 500 jeunes diplômés sur 5000 professionnels
Une "menace" dès l'année prochaine
Marché pas resplendissant
Faut-il ou pas "instrumentaliser" les écoles dans leurs pédagogies ?
Chiffres manquants: Nbs d'heures travaillés dans l'animation, quel est le coût de l'animation ...
1-Réduire le nombre de jeunes rentrants dans cette formation ? Pas possible d'après tout le monde
2-On ne fait rien. On a de bonnes écoles, de bons studios, le marché fera son tri. Pas une bonne chose (conséquence sociale -) chômage mais aussi pour ceux qui travaillent car baisse de qualité et des tarifs)
ou alors créons de l'emploi, mais comment ?
Dispositif à changer =) le Cosip
Pour Stéphane Le Bars du SPFA difficulté de savoir précisément des données sur les heures travaillés mais possibilité peut-être par Audiens (au moins une évaluation) - mieux Audiens que SPFA (privilégié un organisme indépendant)
Cout: 10 000 € minute pour les séries
47% de croissance des effectifs entre 2003 et 2013 et 100% en plus de la masse salariale
-) entre 2008 et 2013 - 7,5% de baisse des effectifs, 4,3% de la masse salariale
- de monde + d'argent
-Déstructuration des équipes permanentes du secteur (Grosses sociétés) =) fragilité globale du secteur
-La dynamique de MacGuff cache la difficulté des entreprises au niveau des intermittents
=) bon fonctionnement du dispositif de soutien à la télé au début qu'en est-il aujourd'hui ?
80% de dépense sur trois secteurs (Création-Fabrication-PostProd)
Le nombre d'heures de la série se stabilisent autour de 300 heures (difficile d'imaginer plus)
Le vrai défi c'est le long métrage (important aujourd'hui). Mais pas évident pas autant de boulot car beaucoup de prestations réalisées ailleurs
---) comment fait-on pour avoir un vrai système de production de long-métrage en France
---) Mettre en place des outils. Aujourd'hui il n'existe pas et donc obligation d'aller chercher de l'argent ailleurs, et faire la fabrication ailleurs.
La compréhension aussi par les organismes donnant des subventions de la spécificité des devis en animation
Réforme du barème de soutien ---) l'attribution des points d'agréments notamment pour les effets spéciaux qui n'en font pas partie
Aujourd'hui MacGuff de 300 à 500 personnes, Mikros 250 personnes
Un tout petit secteur qui a besoin de beaucoup d'aide (le représentant de la Cfdt)
Lionel Fages: Comment encore plus mettre en avant le talent des très nombreux (de 500 à 800) étudiants en France
Caroline (Teamto) tout en France afin de maitriser le planning et la qualité
Il ne faut pas arrêter les écoles mais revoir les modalités de prod. Essayer de monter des prods avec des prods faisant bosser des studios
Bellecour: Sur les 30 élèves sortant 50% dans l'animation
L'anim 3D ramènerait plein de boulot par rapport à l'anim trad
Intervention de Blue Spirit:
-Erosion des marges dans les studios
-150 000-300 000 € de la vidéo qui ont été perdus
-Ralentissements sur les télés
Pour une série de 6-7 M en 2004 800 000 € d'aide 2M aujourd'hui
Pre prod 18 mois, prod 18 mois dans le meilleur des cas
Mystérieuses cités d'or: 7M320 dont 61% pour les moyens techniques
10% post prod / 38 % prod / 13 % préprod
Donc l'emploi est plus dans l'animation
Coût technique en France: 3,5 M
en Asie: 0,6-1,2 M
Entre la fabrication entre l'Asie et la France 7000 jours perdus
Un gros budget afin de moins sous traité 26X26 6M500
(20-21 minutes de 3D/mois par 10-12 personnes)
Réfléchir sur le nombre de minutes par mois au niveau de la production de série
Besoin d'un vrai dialogue entre la prod et la fabrication. Inclure l'équipe de l'animation (prestataire) avec l'équipe du réal (prod, storyboard ...)