2013-10-14

Pour le match de L1 10e journée, Montpellier - Lille, samedi (20 h), rené Girard retrouve La Mosson. L’ex-coach du MHSC a déjà imposé son énergie à Lille. Il revient dans l’Hérault avec émotion et sans regrets.

Manifestement, votre adaptation au monde nordiste a été rapide..
Oui, ça s’est très bien passé. Tout le monde m’a aidé pour que je sois le plus rapidement opérationnel. La présence comme adjoints de mon fils et de Gérard Bernardet a facilité les choses. Nicolas voulait toucher un peu plus au terrain à mes côtés, c’était l’occasion. Et puis il y a eu l’opportunité de prendre un deuxième adjoint et j’ai naturellement pensé à Gégé, avec qui j’avais travaillé à Nîmes. Il y a l’amitié et la compétence. C’était le garçon qu’il me fallait. Et j’avais connu à Nîmes Jean-Pierre Mottet, entraîneur des gardiens. On est complémentaires. C’est bien d’avoir, non pas mes hommes à moi, mais des gens que je connais bien.

Vous découvrez une autre dimension ?

Oui. Lille est un club qui s’est construit depuis dix ans en prenant les choses par le bon bout. Il y a de superbes structures, un terrain d’entraînement chauffé, un stade couvert. Tout est fait pour qu’il n’y ait pas d’interruption malgré le froid. Ça facilite les choses.
Votre impression sur la ville, l’environnement ?
C’est une ville de foot et c’est ma plus agréable surprise. J’ai connu les quatre terrains du Losc depuis les années 70. Il y a un passé solide mais de là à avoir 30 000 abonnés, je ne pensais pas. Il y a un vrai amour du foot, on t’arrête dans la rue, mais c’est bon enfant, moins passionnel que dans le Sud. Je me savais attendu par une frange de supporters qui me voyaient encore comme le coach virulent du camp adverse. Mais on a discuté et le malentendu s’est vite dissipé.
N’avez-vous pas craint de manquer de moyens vu le faible recrutement ?
J’étais averti. Des joueurs clés comme Payet et Digne sont partis. C’est une équipe rajeunie, en reconstruction , comme beaucoup de clubs qui n’ont plus la champion’s League. Je fais avec. J’ai un groupe de 24 joueurs, pas pléthorique, qui est bien équilibré. On essaye d’avancer.

Très différent du groupe que vous avez eu à Montpellier ?
Je m’y retrouve beaucoup. Il y a un noyau d’anciens qui encadrent les jeunes. Des similitudes dans le fonctionnement et la recherche. J’ai changé uniquement de région. Ma conception du football reste la même. J’ai toujours eu le principe de respecter les gens qui payent leur place et de donner le maximum. Je fais passer ce message aux joueurs. Je suis resté le même. Et c’est un groupe qui vit bien. Je me suis vite senti à l’aise et je pense que c’est réciproque. Eux aussi avaient besoin sans doute d’autre chose.
Vous voilà 3e . C’est au-delà de vos espérances ?
C’est bien. On est peut-être un peu en surrégime par rapport à ce que tout le monde attendait. Le classement est anecdotique. L’objectif est d’être dans les six premiers. Il faut pérenniser ça. L’important, c’est de pouvoir travailler dans la sérénité.
Malgré l’affaire Thauvin ?
C’est vrai que l’affaire Thauvin a touché tout le monde, le public, le groupe aussi. Ça a été une histoire gênante mais bien gérée et ça n’a pas perturbé le collectif.
Avec six mois de recul, c’était le moment de quitter le MHSC ?
Oui, beaucoup de paramètres ont fait que, après quatre ans, c’était le moment. On fait un métier difficile. Il faut le faire en confiance avec tout le monde. Le jour où on sent que les choses changent, c’est malheureux, c’est dur de partir, mais ça fait partie du métier. Je voulais faire autre chose mais pas n’importe quoi après quatre années fabuleuses à Montpellier. Pour l’instant, il n’y a que le soleil qui peut me manquer.
Votre regard sur le Montpellier new-look ?
L’équipe n’a pas changé à 200 %. Il y a beaucoup de rigueur, ils n’ont pas perdu souvent. L’esprit montpelliérain est là. Il y a de l’envie. Ça reste le Montpellier que j’ai connu avec Cabella, El Kaoutari, Hilton, Jourdren, Montano qui revient au club. Je pense que c’est une équipe qui sera là, dure à bouger chez elle.
Comment allez vous vivre ce retour à La Mosson ?
C’est toujours des moments forts. Quand il ne se passe rien, on n’est pas marqué mais quand on a vécu ce qu’on a vécu... J’ai laissé beaucoup d’amis, une histoire d’amour avec le public, partagé des choses que seul le foot peut faire partager. Ça va être émouvant
Le public va encourager son équipe, ce qui est normal, mais j’aurai un pincement au cœur au moment de fouler La Mosson.

Et quand vous croiserez Loulou ?
Je lui serrerai la main comme je la lui ai serrée en partant.
Il y a une cicatrice ?
Oui, mais je connais le personnage. C’est comme ça. Il m’a donné la possibilité d’exercer mon métier, je le lui ai bien rendu. Je ne vais pas en rajouter. Partout où je suis passé, j’ai eu la chance de vivre des bons moments et je retiens ça. J’ai toujours donné le maximum. J’ai mon caractère, je suis fait comme ça. Ça plaît ou ça plaît pas, ce n’est pas un problème. L’important, c’est de regarder les gens dans les yeux et de ne pas avoir de regrets d’avoir fait ce que j’ai fait. Ça reste de belles choses.

Avec Michel Seydoux, vous découvrez un autre style ?
Ça se passe bien, comme ça se passait bien avec Louis Nicollin les premières années. C’est quelqu’un de plus réservé, de moins volubile. La finalité reste d’avancer sur le terrain. J’ai aussi connu Bez à Bordeaux, Bousquet à Nîmes, Nicollin à Montpellier. De fortes personnalités et de grands personnages, qui ont eu des carrières professionnelles très respectables.

"Finir à Nîmes, pourquoi pas ?"

Un dernier défi avec Nîmes Olympique, le club de ses débuts, est-il possible pour René Girard ? « Finir à Nîmes, je l’ai fait comme joueur en 87-88 pour rendre au club ce qu’il m’a donné, dit-il. La remontée en 91 fut un grand moment. Si la chose arrive, ce ne sera sans doute pas comme entraîneur mais dans un rôle avec plus de hauteur, pourquoi pas ? Peut-être un de mes derniers désirs au football mais, pour l’instant, j’ai encore envie de terrain. »

Message: http://www.vivelelosc.fr/t6055-Girard-retrouve-La-Mosson-samedi-Je-suis-rest-le-m-me.htm

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