Avec le OnePlus One, la jeune marque OnePlus a complètement réussi son pari. Non seulement le One lui a permis d’être propulsée sur le devant de la scène — pourtant très encombrée — des fabricants de smartphones, non seulement c’est une réussite commerciale avec plus d’un million d’exemplaires vendus, mais en plus c’est un bon téléphone. Pas un excellent téléphone, ceux qui ont rencontré des problèmes d’écrans tactiles pourront en témoigner, juste un bon smartphone au rapport qualité-prix excellent et aux performances comparables aux autres smartphones haut de gamme. Qu’en est-il du OnePlus 2 ? La réponse dans ce test.
Il aura fallu plus d’un an à OnePlus pour sortir le One Plus 2., un smartphone sur lequel pèse une pression très forte. Vendu 399 euros, soit 100 euros de plus que son aîné, il doit convaincre les acheteurs de son potentiel et permettre à OnePlus d’entrer définitivement dans le club des constructeurs sur lesquels il faut compter. Pour convaincre, justement, OnePlus a sorti l’artillerie lourde en termes de communication. Présenté comme le « flagship killer 2016 » par la marque, le OnePlus 2 est censé enfoncer ses concurrents en termes de design, de puissance et surtout de rapport qualité-prix. Vraiment ? C’est ce que l’on va voir dans le test.
Fiche technique
Modèle
OnePlus 2
Version d'Android
Android 5.1.1 Lollipop
Surcouche logicielle
OxygenOS 2.0
Taille d'écran
5,5 pouces
Définition d'écran
1080 × 1920 pixels
Résolution d'écran
401 ppp
Protection
Gorilla Glass
SoC
Snapdragon 810
CPU
4 × Cortex-A53 @ 1,5 GHz
4 × Cortex-A57 @ 1,8 GHz
GPU
Adreno 430
Mémoire RAM
3 ou 4 Go LPDDR4
Mémoire interne
16 ou 64 Go eMMC v5.0
Appareil photo dorsal
13 mégapixels
Ouverture f/2.0 - OIS - Autofocus laser - Flash double ton
Vidéo
4K @ 30fps
720p @ 120 FPS
Appareil photo frontal
5 mégapixels
Batterie
3300 mAh
Capteurs
Accéléromètre, Gyroscope, Proximité, Lumière ambiante
Lecteur d'empreintes digitales
Oui
4G LTE
800 / 1800 / 2600 MHz (compatible avec toutes les bandes de fréquence 4G française)
Wi-Fi
802.11b/g/n 2,4 GHz
802.11a/n/ac 5 GHz
NFC
Non
Bluetooth
4.1
GPS
GLONASS, GPS
USB
USB 2.0 Type-C
SIM
2 x Nano SIM
Dimensions
151.8 x 74.9 x 9.85 mm
Poids
175 grammes
Prix
339 € en version 16 Go avec 3 Go de RAM
399 € en version 64 Go avec 4 Go de RAM
Il est nécessaire de lire entre les lignes pour bien comprendre toutes les subtilités du OnePlus 2. Si l’on s’en tient uniquement au processeur, à la RAM et à l’écran, il s’agit d’un smartphone haut de gamme « classique », dans la lignée des HTC One M9 et autres Xperia Z3+, bref de ce que l’on a déjà beaucoup rencontré depuis le début de l’année. On trouve donc un écran Full HD, 4 Go de RAM et un processeur Snapdragon 810 de Qualcomm, ce processeur qui a tant fait parler de lui depuis le début de l’année à cause de ses problèmes de chauffe.
OnePlus a toutefois ajouté et enlevé ici et là quelques fonctionnalités hardware. Le OnePlus 2 est ainsi équipé d’un capteur d’empreintes digitales, placé sous l’écran, d’un slider sur la tranche gauche (on en reparle un peu plus bas) et d’un autofocus laser pour épauler le capteur photo de 13 MP, comme on en trouve déjà sur les derniers smartphones haut de gamme de LG. La bonne nouvelle pour les Français, c’est que OnePlus s’est enfin décidé à rendre son nouveau smartphone compatible avec la bande de fréquence 4G des 800 MHz. A priori, il devrait y avoir moins de problèmes de réception.
Le OnePlus One à gauche, le OnePlus 2 à droite.
Au niveau des absents, les haut-parleurs stéréo du OnePlus One ont disparu au profit d’un haut-parleur mono, et le OnePlus 2 n’embarque aucun capteur NFC. Enfin, on aurait aimé une compatibilité avec une technologie de rechargement rapide, comme on le trouve sur la plupart des flagships de cette année. Dommage, mais il fallait bien que OnePlus fasse des économies quelque part. Mais à l’exception de ces « oublis », le OnePlus 2 possède bien tous les attributs des flagships de 2015.
Dernier point, et non des moindres, le OnePlus 2 est disponible officiellement en deux versions. La plus commune est celle embarquant 64 Go de mémoire interne. Cette version du OnePlus 2 dispose aussi de 4 Go de RAM. C’est le téléphone que nous avons eu entre les mains pour ce test, il est vendu 399 euros sur le site de OnePlus, hors frais de port. La seconde version du OnePlus 2 n’embarque que 16 Go de mémoire interne et 3 Go de RAM. Cette version est beaucoup moins intéressante puisqu’il n’est pas possible d’étendre la mémoire. En effet, les deux versions du téléphone n’embarquent pas de port microSD.
Un smartphone dans la catégorie poids lourds
Alors que la tendance en termes de design est à la finesse, la première prise en main du OnePlus 2 est pour le moins surprenante. « Wow, il est vraiment lourd », « il pèse son poids ! » suivi d’un geste de la main vers le bas ont certainement été les réactions les plus entendues au sein de la rédaction. Et c’est vrai qu’avec ses 175 grammes, le OnePlus 2 se place directement dans la catégorie poids lourds des smartphones de 2015. Pour tout dire la sensation est flagrante quand on vient, comme moi, d’un OnePlus One.
Le OnePlus 2
Est-ce un mal ? Après une petite semaine passée en sa compagnie, je pense que non. Cela provient du fait que le OnePlus 2 dispose d’une très bonne ergonomie. Le téléphone est beaucoup plus confortable en main que le OnePlus One par exemple. Non seulement le téléphone est un peu moins large que son aîné, mais ce sont principalement les tranches en métal qui lui confèrent une prise en main très agréable et surtout une sensation de produit premium et de solidité. C’est un beau pavé avec lequel on se sent en confiance.
Le trait sur la gauche est une antenne du téléphone.
Les boutons physiques sont également en métal.
Du point de vue du design général, OnePlus n’a pas vraiment pris de risque. Peut-être pas assez même. C’est évidemment une affaire de goûts, mais je trouve les courbes du OnePlus 2 beaucoup moins marquées que celle de son aîné. La façade, autrefois entourée de plastique chromé, ressemble maintenant à un gros pavé noir un peu triste. Osons le mot, c’est banal, tout simplement.
Le OnePlus One à gauche, le OnePlus 2 à droite.
La face arrière n’a pas grand-chose de particulier. Contrairement au OnePlus One, il est possible d’enlever la coque — mais pas la batterie — pour en mettre une autre, en bois ou en kevlar. Des coques additionnelles que je m’abstiendrai bien de juger puisque je ne les ai pas prises assez longtemps en main. La coque de base est conçue dans un matériau identique à celle du OnePlus One. Il s’agit d’une coque grise et légèrement râpeuse qui ne prend pas les traces de doigts, mais qui n’est pas très agréable au toucher. Une incitation à acheter de nouvelles coques ?
Le bloc photo comprend un double flash LED, le capteur et l’autofocus laser.
La coque est amovible et remplaçable, mais pas la batterie.
Enfin, dans la partie supérieure de la coque se trouve un bloc comprenant, de haut en bas, le flash LED à deux tons, le capteur de 13 mégapixels et enfin un autofocus laser sur lequel on reviendra dans la partie photo. Son emplacement un peu trop central n’est vraiment pas ce qu’on a vu de plus esthétique cette année.
Le OnePlus One à gauche, le OnePlus 2 à droite.
Capteur d’empreintes digitales, USB type-C : un smartphone très complet
Disons-le une bonne fois pour toutes, contrairement à ce que pourraient laisser penser les photos, il n’y a aucun bouton physique sur la façade. Il s’agit en fait d’un renfoncement faisant office à la fois de bouton Home et de capteur d’empreintes digitales. De part et d’autre de ce renfoncement se trouvent deux touches tactiles rétroéclairées affichant chacune un trait horizontal. Ce sont les touches Retour et Multitâches, que l’on peut inverser dans les options du téléphone. C’est vraiment dommage qu’elles soient encore — comme sur le OnePlus One — très mal rétroéclairées, on ne les voit pratiquement jamais.
Il s’agit d’un renfoncement faisant office de bouton Home et de capteur d’empreintes digitales et non d’un bouton physique.
Ici, les touches de navigations sont allumées. On les voit à peine.
C’est sur les contours du téléphone que OnePlus a réservé le plus de surprise. Les boutons de mise en marche et du volume, tous en métal d’excellente qualité et au cliquètement impeccable, sont bien placés. Ils tombent sous le pouce sans que l’on ait besoin de les chercher.
Les boutons de réglage du volume tombent parfaitement sous le pouce.
En bas du téléphone se trouve une série de douze trous destinés au haut-parleur encadrant un port micro-USB type-C en version 2.0. OnePlus est en effet le premier constructeur à proposer un smartphone avec un tel port USB. Cela signifie que l’on peut brancher le port micro-USB dans n’importe quel sens sur le téléphone. Après une semaine d’utilisation, je n’ai qu’une envie, c’est de le voir arriver très rapidement sur tous les autres appareils tellement c’est pratique.
Le port micro-USB Type C entouré des sorties du haut-parleur.
À ce sujet, notez que OnePlus fournit d’office un chargeur de 2 ampères et un câble plat USB réversible — USB type-C dans la boîte du téléphone. Et comme pour le OnePlus One, ce câble et ce chargeur sont tout de rouge et de blanc vêtus. Ils sont beaux et témoignent du soin apporté par OnePlus à son téléphone.
Un capteur d’empreinte performant, mais…
Pour OnePlus il ne fait aucun doute qu’un smartphone digne de ce nom se doit d’embarquer un capteur d’empreintes digitales. Dont acte sur le OnePlus 2. D’une manière générale, ce capteur est une bonne surprise. Il est réactif — moins d’une seconde pour repérer l’empreinte — et il n’est pas trop capricieux. Pour avoir passé mon pouce sur le capteur, le taux d’échec a été très bas durant la semaine. Pas de besoin de faire glisser son doigt, il suffit juste de le poser sur le renfoncement, sans faire trop attention à sa position, pour qu’il soit reconnu. Ce n’est évidemment pas un capteur miraculeux : il faut souvent plusieurs essais pour faire reconnaître son doigt lorsqu’on a les mains sales (en faisant la cuisine par exemple) ou mouillées. Vraiment, rien de choquant.
L’interface pour entrer une empreinte digitale.
Sur mon OnePlus 2, je n’ai eu qu’un problème, et de taille, passé quelques minutes sans utiliser le téléphone, il est tout simplement impossible de réveiller le téléphone en passant mon doigt sur le capteur. Pourquoi ? Comment ? J’avoue que ne comprend pas trop le problème et je pense que c’est plus un bug qu’un défaut du capteur. Il faudra vérifier la chose dès les premières mises à jour du téléphone.
Le slider de notification : LA bonne idée du OnePlus 2
Dernière surprise de ce OnePlus 2, la présence sur la tranche gauche d’un slider, un bouton coulissant, que l’on peut mettre dans trois positions : vers le haut, au centre et vers le bas. Ces trois positions permettent de passer d’un mode de réception des notifications à un autre, comme le permet Android Lollipop : aucune notification, notifications prioritaires et afficher toutes les notifications. C’est un bouton également en métal, surmonté d’un grip qu’il est relativement dur à faire coulisser d’un cran à un autre. C’est un bon point : en une semaine de test, il n’a jamais coulissé en étant dans ma poche malgré mes 3 ou 4 kilomètres de marche quotidienne. D’un point de vue purement hardware, il s’intègre parfaitement au téléphone. Il a d’ailleurs le bon goût de faire vibrer le téléphone en passant d’un état à l’autre.
Le bouton coulissant permettant de gérer les notifications.
En l’activant, il affiche un message sur le téléphone et le fait vibrer.
Au quotidien ce bouton coulissant est une excellente idée. Par chance, mes journées ne sont pas rythmées par des réunions, je n’ai donc pas vraiment l’occasion de couper les sonneries de mon téléphone en pleine journée. Mais en allant me coucher, par exemple, je n’ai plus qu’à enclencher ce slider pour le mettre en mode Prioritaire et être certain de n’avoir aucune interruption jusqu’à mon alarme du lendemain. Qu’on se comprenne bien, ce n’est pas une révolution, c’est simplement un ajout pratique qui facilite un peu le quotidien. On se demande pourquoi aucun autre constructeur — Apple excepté — n’y a pensé avant. Pour terminer, notons qu’il n’est pas (encore ?) possible d’assigner ce slider à d’autres fonctions que la réception des notifications. Les options du téléphone n’affichent en effet aucun menu pour modifier son comportement. Permettre à l’utilisateur de passer son téléphone en mode avion, de lancer une application ou allumer la lampe torche avec un tel bouton le rendrait parfait.
Un écran très convaincant
OnePlus, pour des raisons qu’on imagine essentiellement financières, n’a pas cédé aux sirènes des écrans 2K (QHD) que l’on commence à trouver sur quelques smartphones haut de gamme de cette année. En lieu et place se trouve un écran Full HD (1920 × 1080 pixels), d’une taille (5,5 pouces), d’une définition et d’une résolution similaires au OnePlus One.
D’une manière générale, l’écran du OnePlus 2 est réussi. C’est une véritable montée en gamme par rapport au OnePlus One. L’écran est beaucoup plus proche de la vitre et les angles de vision sont impeccables. Il y a également du mieux au niveau des couleurs, qui sont globalement plus chaudes que sur le OnePlus One. Le blanc est légèrement plus rose et le noir est beaucoup plus sombre et ne souffre d’aucune fuite de lumière. Un plaisir à utiliser au quotidien.
La luminosité quant à elle est similaire à celle du OnePlus One. Nous avons relevé avec notre sonde une luminosité maximale de 460 cd/m² sur le OnePlus 2 contre 470 cd/m² sur le OnePlus One. C’est légèrement au-dessus de la moyenne, mais très éloigné des records du Galaxy Note 4 ou du Galaxy S6, qui pouvait allègrement dépasser les 600 cd/m² ou du Xperia Z3+ à 590 cd/m². Bien, mais encore assez éloigné des smartphones haut de gamme déjà sortis cette année chez la concurrence. Qu’on se rassure, je n’ai jamais rencontré le moindre problème en l’utilisant en plein soleil.
Oxygen OS 2.0, le parfait palliatif à CyanogenMod ?
Que serait un véritable flagship sans la dernière version d’Android en date ? Pas de mauvaises surprises de ce côté-là, au sortir de la boîte, le OnePlus 2 est installé sous Android 5.1.1, surmonté de la surcouche Oxygen OS dans sa version 2.0. Une surcouche légère, comme on va le voir, dont on comprend très rapidement que le principal objectif est de remplacer autant que possible CyanogenMod, qui était présent sur le OnePlus One.
Oxygen OS prend l’apparence d’Android Stock sur la forme.
En apparence, cette surcouche est particulièrement discrète. OnePlus, via son équipe de développement, n’a touché ni aux icônes ni au comportement général d’Android dans sa version Stock. On retrouve donc un launcher tout ce qu’il y a de plus classique avec des icônes non retouchées, un tiroir d’application sur fond blanc, mais un menu des paramètres et une barre de notification plus étoffés.
Les raccourcis de la barre de notification peuvent être modifiés sans passer par un menu intermédiaire.
La barre de notification pour commencer, peut être tirée directement vers les tuiles de raccourcis si aucune notification n’est en attente. Une petite icône permet ensuite de replacer, d’afficher ou de rendre invisible les raccourcis que l’on souhaite avoir en permanence à portée de swipe.
Le menu des paramètres, avec des fonctionnalités que l’on retrouve sur CyanogenMod.
Ce sont surtout les menus qui font beaucoup penser à CyanogenMod. C’est bien simple, les trois quarts des options présentes dans CyanogenMod 12S sont présentes dans Oxygen OS 2.0. On ne va pas toutes les citer. En vrac : possibilité de personnaliser le comportement des boutons tactiles, gestures et double tape pour allumer ou éteindre l’écran, gestionnaire d’autorisations des applications tierces et possibilité d’afficher les boutons de navigation sur l’écran sont encore présents. Vraiment, impossible d’être perdu en sortant du OnePlus One. Les quelques options absentes comme les Thèmes, les profils système ou les options de confidentialité ne devraient pas trop manquer au grand public.
Une surcouche encore jeune et perfectible
Tout n’est pas encore parfait, loin de là. Comme pour le OnePlus One, le menu des paramètres est encore une sacrée pagaille dans lequel on souvent du mal à trouver l’option désirée. Il manque aussi des petites choses qu’on avait sur CyanogenMod, comme la possibilité de personnaliser la barre de notification et la barre d’état. À ce titre, il est possible d’afficher le pourcentage de batterie, mais uniquement sous forme de chiffre et jamais sous forme d’icône avec un chiffre. Des choses qui viendront, on l’espère, avec le temps.
A gauche, le mode nuit, au centre et à droite le menu de modification des autorisations des applications tierces.
Plus embêtant encore, il y a encore de nombreux petits bugs. La double tape pour éteindre l’écran ne fonctionne pas, la barre de notification s’affiche en raccrochant, le capteur d’empreinte digitale ne répond plus lorsque le téléphone est resté en veille trop longtemps et Google Now est relativement instable. Il faut noter que le modèle que j’ai testé n’avait pas encore reçu sa première mise à jour. J’espère sincèrement que tout cela corrigé d’ici quelques semaines.
Shelf permet de voir les applications et les contacts les plus utilisés et d’ajouter des widgets.
Finalement, la plus grosse nouveauté d’Oxygen OS 2.0 se trouve sur le launcher avec l’intégration de Shelf. Shelf, c’est un gros widget que l’on consulte en faisant un swipe vers la droite depuis la page d’accueil du launcher. Il affiche les applications et les contacts les plus fréquemment utilisés, mais peut aussi embarquer les widgets d’applications tierces. Le tout est surmonté d’une jolie image, que l’on peut modifier. Sur la forme l’idée n’est pas mauvaise, mais j’avoue ne m’en être jamais servi une seule fois en une semaine d’utilisation. À quoi bon passer une heure à ranger proprement mes icônes sur mon bureau si c’est pour les retrouver en vrac dans Shelf ? OnePlus insiste sur le fait que c’est encore une version bêta et que son module sera amené à évoluer avec le temps. Il est de toute façon désactivable en deux clics.
Performances : Le OnePlus 2 n’échappe pas aux problèmes du Snapdragon 810
OnePlus nous avait promis un Snapdragon 810 dénué des problèmes de performances que le SoC connaît dans l’ensemble des terminaux sur lesquels il est embarqué, exception faite des terminaux de développement. Pour y arriver, OnePlus annonce l’utilisation de la révision 2.1 du Snapdragon 810 et une fréquence revue à la baisse, à 1,8 GHz afin de limiter la chauffe. On élimine directement le premier argument, puisque la version 2.1 du SoC est celle actuellement utilisée par l’ensemble des constructeurs, et elle est notamment présente dans le catastrophique Xperia Z3+ de Sony. Pour le reste, voyons un peu plus en détail comment se comporte le OnePlus 2 dans le domaine des performances.
OnePlus 2
OnePlus One
Zenfone 2 (ZE551ML)
Samsung Galaxy S6
AnTuTu
56 034
47 423
47 327
61 150
PCMark
3 596
3 632
5 722
5 000
3DMark Ice Storm Unlimited
22 098
18 649
20 385
22 265
3DMark Ice Storm Unlimited (Graphics)
32 019
20 125
20 269
23 630
3DMark Ice Storm Unlimited (Physics)
10 601
15 328
20 800
18 521
GFXBench Manhattan (onscreen / offscreen)
22 / 21 FPS
13 / 12,4 FPS
12 / 13 FPS
7,6 / 23,3 FPS
GFXBench T-Rex (onscreen / offscreen)
42 / 38 FPS
29 / 28,8 FPS
30 / 30 FPS
19,1 / 47,1 FPS
Real Racing 3
29 FPS
29 FPS
37 FPS
41 FPS
Lecture / écriture séquentielle
232 / 126 Mo/s
221 / 79 Mo/s
152 / 33 Mo/s
318 / 143 Mo/s
Lecture / écriture aléatoire
5676 / 3424 IOPS
4479 / 2534 IOPS
5466 / 1313 IOPS
20 023 / 5 146 IOPS
Dans les benchmarks, le OnePlus 2 se débrouille plutôt bien, mais est très légèrement en retrait par rapport aux autres terminaux intégrant un Snapdragon 810, sûrement à cause des 200 MHz de différence sur les quatre cœurs Cortex-A57. Les benchmarks représentent un bon indicateur de performances, mais il vaut mieux réaliser quelques mesures pratiques pour s’assurer de la tenue des performances dans le temps. En effet, les benchmarks sont souvent courts et peuvent même être reconnus par certaines terminaux qui forcent un genre de mode hautes performances. Au quotidien, le OnePlus 2 est plutôt réactif, tout autant que son prédécesseur. Les 3 voire 4 Go de mémoire vive intégrés n’y sont pas étrangers.
PCMark
Benchmark
OnePlus 2
3596
OnePlus One
3632
Zenfone 2
5722
Galaxy S6
5000
HTC One M9
4224
Dans les jeux, le résultat est tout simplement décevant. En effet, sous Real Racing 3, nous avons mesuré une médiane de 29 images par seconde. C’est à peine correct et à titre de comparaison, certains terminaux en Snapdragon 801 flirtent avec les 50 FPS. Le OnePlus One atteint d’ailleurs le même résultat, à savoir 29 FPS. La raison est d’ailleurs la même sur les deux terminaux : le couple CPU / GPU passe une bonne partie de son temps bien en deçà des fréquences maximales. Ainsi, sur le OnePlus 2, au bout de 50 secondes de jeu, tout s’effondre. Tout d’abord, sur les huit cœurs, seulement six sont en fonctionnement en même temps : quatre Cortex-A53 et deux Cortex-A57. Une situation déjà vécue sur le LG G Flex 2 ou le Sony Xperia Z3+. Ensuite, la fréquence de fonctionnement passe subitement de 1,77 GHz sur les cœurs A57 à moins de 1 GHz jusqu’à la fin de la session de 15 minutes. Pour l’Adreno 430, la situation est quasi identique : de 390 MHz, la fréquence s’effondre rapidement à 180 MHz.
Jamais plus de deux cœurs
Un CPU qui s’effondre rapidement
Tout comme le GPU
Ce comportement n’est pas nouveau, puisqu’on le voit souvent sur les SoC mobiles, obligés de réduire leurs fréquences pour conserver une enveloppe thermique et une consommation dans les limites du possible. Toutefois, depuis l’apparition du Snapdragon 810, les choses se ont empiré, comme on peut le voir ici avec deux cœurs totalement désactivés et des fréquences vraiment trop basses. Au final, le OnePlus 2 atteint, dans les jeux, des performances identiques au OnePlus One qui intègre pourtant un SoC assez ancien pour le monde des nouvelles technologies. Parmi les terminaux en Snapdragon 810, le HTC One M9 avait réussi à obtenir une médiane de 33 FPS. Le principal concurrent, le Galaxy S6 avec son Exynos 7420 réussi à grimper à 41 FPS. Comme pour les autres constructeurs, OnePlus n’a donc pas réussi à intégrer le Snapdragon 810 et à le dompter. Si vous avez un OnePlus One et que vous cherchez les performances, le OnePlus 2 ne vous en apportera pas réellement, si ce n’est sur la quantité de mémoire vive.
Real Racing 3 (FPS)
Benchmark
OnePlus 2
29
OnePlus One
29
HTC One M9
33
Galaxy S6
41
En effet, les 4 Go de mémoire vive de notre modèle 64 Go sont très appréciables. Cette quantité permet d’ouvrir de nombreuses applications en tâche de fond, sans avoir besoin de les recharger à leur réouverture. Typiquement, il est possible d’ouvrir plusieurs onglets sur Google Chrome afin de profiter d’une lecture hors connexion dans le métro. Ou encore lancer une partie de jeu vidéo, ouvrir une autre application, et avoir la possibilité de revenir sur la partie de jeu sans relancer le titre dans sa totalité. Le modèle doté de 3 Go de mémoire vive devrait aussi permettre ce genre de comportements, mais de manière moins extrême.
Comme tous les terminaux haut de gamme, le OnePlus 2 a tendance à chauffer. Nous ne disposons pas (encore) d’outil de mesure, mais les sessions de 15 – 20 minutes de jeux vidéo sont assez désagréables. En effet, les pourtours en métal du téléphone chauffent bien plus que la coque. Ainsi, lorsqu’on tient le smartphone avec les deux mains, on sent une gêne au niveau où la peau fait le contact avec ses bords en aluminium. Une situation qu’on avait déjà connue sur le Xiaomi Mi4 avec son Snapdragon 801 qui appréciait beaucoup la dissipation de chaleur par l’intermédiaire des bords en aluminium. Toutefois, on atteignait des performances largement supérieures. Le ratio chauffe / performances est donc plutôt mauvais sur le OnePlus 2, comme sur la majorité des terminaux équipés du Snapdragon 810.
Communications et GPS
Du point de vue des communications, le OnePlus 2 introduit un certain nombre de nouveautés majeures par rapport au OnePlus One. La première et la plus importante est sans conteste la compatibilité avec toutes les bandes de fréquences française et surtout la bande des 800 MHz. Une bande de fréquence importante puisqu’elle dispose d’une meilleure pénétration dans les bâtiments. À ce titre, je n’ai jamais rencontré le moindre problème d’accroche réseau durant le test.
Le OnePlus 2 est également un smartphone double SIM. Elles s’insèrent sous la coque, via un unique rail pouvant accueillir deux cartes nano-SIM. Les communications téléphoniques sont quant à elle de bonne qualité, avec un son très clair, bien loin des voix caverneuses que l’on peut entendre parfois sur les smartphones d’entrée de gamme.
Le OnePlus 2 peut embarquer deux nano-SIM sur un rail.
Il n’y a en revanche aucun port carte microSD. C’est presque une marque de fabrique chez OnePlus maintenant, ses téléphones sont disponibles soit en version 16 Go, soit en version 64 Go, la version la plus commune et celle que nous avons testée. Et il faut bien reconnaître que c’est extrêmement pratique d’avoir plus de 50 Go de mémoire interne disponible et plus rapide qu’une carte SD sur son téléphone. Un des points forts du téléphone.
Pas de problèmes particuliers avec le GPS non plus, puisque GPS Data a fixé notre position à froid en 9 secondes. Un très bon résultat tout à fait classique pour un smartphone équipé d’un processeur de chez Qualcomm.
Le résultat du test de GPS Data.
Un mot enfin sur le haut-parleur du téléphone, qui est désormais mono sur le OnePlus 2. Nous l’avons comparé à celui du OnePlus One et le son est bien meilleur que celui de son aîné. Il est beaucoup plus audible, avec des aigus moins prégnants et des basses beaucoup plus présentes. Ce que l’on perd avec le stéréo, on le gagne en qualité globale. Notez pour finir que OnePlus a renouvelé son partenariat avec AudioMaxx et qu’un petit plug-in s’ajoute sur la barre de son pour afficher des préréglages “Musique”, “Film” ou “Jeux”.
Il est possible de choisir entre trois effets sonores lorsqu’on modifie le son en regardant une vidéo.
Comme sur le OnePlus One, MaxxAudio répond à l’appel.
L’absence de NFC, un handicap ?
La principale faiblesse du téléphone en termes de connectivité provient de son absence de NFC, que OnePlus a délibérément abandonné sur le OnePlus 2. Et on a bien du mal à comprendre pourquoi. Personnellement, je n’utilise pratiquement jamais le NFC. Je n’ai pas de bracelet connecté et je ne l’utilise pas pour transférer des données d’un smartphone à l’autre. Je pense également que beaucoup de gens ne l’utilisent pratiquement jamais. Pour un « flagship killer » de 2016, son absence est néanmoins pénalisante. Google, Samsung ou Apple se livrent actuellement une guerre pour savoir qui ira le plus vite dans le domaine du paiement sans contact en passant par un smartphone. Un domaine dans lequel le NFC est systématiquement utilisé et qui devrait commencer à sérieusement émerger dès l’année prochaine. Pour l’instant, son absence n’est pas vraiment handicapante. Mais ce ne sera peut-être pas le cas d’ici un à deux ans, soit la durée de vie moyenne du téléphone.
Pas de NFC dans le menu des paramètres.
Photo
Le OnePlus 2 intègre un capteur OmniVision OV13860 de 13 mégapixels. Chaque pixel dispose d’une taille de 1,3 µm contre 1,12 µm pour les capteurs de Sony ou Samsung de 13 à 16 mégapixels. Une plus grande taille de pixel signifie une plus grande sensibilité à la lumière et moins de bruit numérique. Avec sa taille de 1/2,6 pouces, le capteur dispose d’une hauteur de 5,5 mm, ce qui est correct pour un capteur de 13 mégapixels. De toute façon, le OnePlus 2 n’est pas un champion de la finesse, et les ingénieurs ont donc réussi à caser l’appareil photo sans le faire dépasser de la coque arrière. Le capteur utilise la mise au point à mesure de contraste, moins efficace que la mise au point à détection de phase qu’on trouve dans de plus en plus de smartphones haut de gamme. Pour assister la mise au point, on trouve un capteur infrarouge capable, sur le papier, de réaliser la mise au point en 0,2 seconde. Enfin, le capteur est stabilisé optiquement afin de bénéficier d’images plus nettes si l’utilisateur a une légère tendance à la tremblote. Mais dans les faits, tout n’est pas si rose, malheureusement.
Le OnePlus 2 délivre des clichés corrects, sans plus. Pourtant, techniquement, tout est présent pour faire de lui un photophone. Mais dans les faits, la balance des blancs est beaucoup trop capricieuse et change d’avis même avec deux clichés pris à la suite sur une même scène. La mise au point n’en fait, elle aussi, qu’à sa tête, et on se retrouve donc souvent à réaliser plusieurs fois le même cliché pour être sûr d’en obtenir un net. C’est dommage, car lorsque les bonnes conditions sont réunies, on arrive tout de même à obtenir un bon cliché. On note tout de même un certain manque de piqué par rapport à d’autres terminaux. Le mode HDR peut se révéler pratique, mais malheureusement, la balance des blancs est quasiment toujours à la traine sur ce mode.
L’application Appareil photo par défaut n’est absolument pas ergonomique. On cherche les réglages un peu partout avant de s’apercevoir qu’ils sont bien maigres et le changement de mode n’est pas du tout intuitif. OnePlus propose trois modes différents : Beauté (qui est censé améliorer le rendu d’un visage), HDR et Dégagé. Ce dernier semble être un genre de mode HDR qui accentue le contraste entre les zones sombres et claires. On préfèrera d’ailleurs ce mode au HDR. En revanche, la très bonne idée provient du viseur permettant de réaliser la mise au point automatique. Celui-ci permet de régler l’exposition indépendamment de la mise au point, grâce à un curseur rotatif. On apprécie.
Au niveau de la vidéo, le OnePlus 2 est capable de filmer en 4K / UHD et Full HD à 30 images par seconde, ainsi qu’en 720p à 120 images par seconde. Nous avons souhaité mettre le téléphone à rude épreuve en mode 4K pour savoir si le Snapdragon 810 chauffait trop au point de couper l’enregistrement. Ce n’est pas le cas, mais OnePlus a intégré une limite : il est impossible de filmer plus de 10 minutes d’affilée en 4K, ce qui donne tout de même un fichier d’un peu moins de 3 Go.
Il existe enfin trois autres modes : le mode panorama, un mode timelapse et un mode accéléré.
HDR
Dégagé
HDR
A gauche : une mise au point ratée
La balance des blancs aléatoire
Autonomie : la petite déception
S’il y avait bien une chose sur laquelle compter avec le OnePlus One, c’était bien son autonomie, supérieure à la moyenne. Dans le cas du OnePlus 2, j’avoue avoir été un peu déçu. Le téléphone tient un peu plus d’un jour avec une batterie pleine, mais guère plus. Dans le cadre du test, j’ai installé exactement les mêmes applications sur le OnePlus 2 que sur mon OnePlus One et je l’ai utilisé comme mon téléphone personnel durant une semaine.
Mes journées sur mobile sont assez chargées : je pense passer facilement deux heures sur les réseaux sociaux par jour, jouer une bonne heure à des jeux vidéo (sur Final Fantasy VI durant le test) et téléphoner en moyenne entre 10 et vingt minutes par jour. Et je ne parle pas des minutes de glande à regarder des vidéos ou flâner sur Chrome. Avec mon OnePlus One, je peux tenir facilement une bonne journée et demie sans avoir à le recharger. Sur le OnePlus 2, j’ai systématiquement dû le charger après 24 heures d’utilisation. OnePlus n’a d’ailleurs pas intégré d’autre économiseur de batterie que celui de base livré avec Android Lollipop.
Une autonomie confirmée par notre traditionnel test d’autonomie d’une heure de vidéo sur YouTube en HD avec le son au maximum et la luminosité réglée sur 200 cd/m². Dans ces conditions le OnePlus 2 a perdu 14 % de batterie. Un résultat dans la moyenne basse des autres smartphones de cette année, sans plus. GameBench estime l’autonomie sous Real Racing 3 de 3 heures environ avec la luminosité réglée au maximum. À titre d’information, le OnePlus One atteint le même score dans les mêmes conditions.
Notre Verdict
design
Il est loin d’être parfait ce OnePlus 2 avec sa façade un peu banale, son poids élevé et le placement un peu hasardeux de son bloc photo sur la coque. Mais sa prise en main est des plus agréables, aidée en cela par des bordures en métal très agréables et une largeur revue à la baisse. Surtout on apprécie tous les ajouts du téléphone : capteur d’empreintes digitales, slider de notification, USB type-C et surtout la possibilité d’ajouter des coques en bois ou en kevlar. Un bonheur pour qui apprécie les gros téléphones.
9
performances
Les performances du OnePlus 2 sont décevantes par rapport à son prédécesseur car on reste sur un même niveau de performances. On apprécie toutefois l'arrivée de 4 Go de mémoire vive pour les mobinautes gourmands en applications. Au final, OnePlus n'a pas réussi à tenir ses promesses d'un Snapdragon 810 largement plus performant que le Snapdragon 801 du OnePlus One. Il est légèrement en-dessous de la concurrence directe.
7
logiciel
Avec Oxygen OS 2.0, l’objectif de OnePlus est clair : faire aussi bien que CyanogenMod. Un objectif pratiquement atteint avec un menu des paramètres très touffu, un launcher et un tiroir d’applications inchangé par rapport à Android Stock. On sent toutefois qu’il manque encore quelques petites choses ici et là, comme une personnalisation un peu plus poussée de la barre d’état ou de notification, une amélioration de Shelf — anecdotique — et la correction de quelques bugs mineurs. Mais l’essentiel est là, le OnePlus 2 est installé sous la dernière version d’Android avec une surcouche à la fois légère et très complète.
8
écran
L’écran du OnePlus 2 est beau et plus réussi que celui du OnePlus One. C’est un écran digne d’un smartphone haut de gamme avec des couleurs plus chaudes et plus vives et un écran plus proche de la vitre. Un bon écran, certes, mais qui est encore assez éloigné de ce que l’on peut trouver chez Samsung ou Huawei, par exemple.
8
autonomie
C’est la petite déception de ce test. Malgré sa batterie de 3300 mAh, le OnePlus 2 tient la journée mais guère plus. Pour un téléphone aussi gros et lourd, on aurait aimé qu’il soit un peu plus autonome.
7
caméra
L'appareil photo du OnePlus 2 avait presque tout pour lui sur le papier. Malheureusement, dans la pratique, c'est beaucoup trop aléatoire pour être bon. On passe ainsi de clichés presque parfaits à des photos floues et à la balance des blancs douteuse. Le mode HDR est pour le moment à éviter, et on espère ainsi une mise à jour rapide du firmware pour améliorer le comportement de l'appareil photo. L'application de base, quant à elle, n'est pas vraiment pratique ni ergonomique.
6
10
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