2013-09-16

Bangkok : arnaques et bordels en tout genre - Bangkok, Thailand

Bangkok, Thailand

Bienvenue dans la grande Bangkok. Une ville chaotique, anarchique, à l'image du pays. J'en avais pour image que les représentations cinématographiques, genre les films d'espionnage ou les scénes d'action s'y tiennent, ou d'autres films qui recherchent à montrer l'efferfescence et le bordel des quartiers pauvres asiatiques. Et bien c'est tout à fait ça!! Un grand bordel, dans tous les sens du terme. Bangkok est bruyante, dangereuse, sale, grouillonnante. Cette ville éveille tous mes sens, des odeurs pas des plus agréables me surprennent tous les 100m : ça va de la pise aux ordures entassées partout (cherchez pas les poubelles, il n'y en a pas!), en passant par les odeurs de friture, de sauce poisson des petits stands de rue ambulants vous enfumant; le moindre marché sent la pourriture des fruits et légumes habimés, le poisson et la viande réchauffés par l'atmosphère ambiante, étalés sur des planches de bois ou attérissent au meilleur des cas les mouches et crachats; les klongs (canaux et petites rivières) puent le pétrole des bateaux à longues queues et des ferries aux aller retours incessants, quand ce n'est pas la vase et les égouts qui en cachent l'odeur; le moindre touc-touc crache ses poumons et vous intoxique de son nuage de fumée noire, suivit par celui des taxis et camions moyenageux qui toussottent encore plus. L'air est lourd, chaud, puant, pesant, pollué, et au final, j'ai presque aimé. On aseptise tout dans le monde moderne, alors que les odeurs font partit de l'identité d'un lieu. Combien de fois peut on sentir quelque chose et se retrouver totalement projeté dans un souvenir juste par l'olfactif; je trouve ça vivant, dégueulasse mais vivant! Bangkok c'est aussi le royaume de l'anarchie. La seule règle c'est la survie. Sur la route, les lignes blanches, feux rouges ou voies de circulation, ne comptent pas. On se faufile comme on peut dans ce traffic incroyable, ou une trentaine de scooters, a trois ou quatre passagers, démarre en trombe à chaque feux et zigzague inconsciemment entre les voitures. On se tamponne, se cartonne, sans même s'arréter tellement c'est fréquent. Les passages piétons n'existent pas, alors avec Audrey on s'est habituées à traverser façon locale : cours et sauve tes fesses! Forcement dans tout ça le klaxonne est aussi utile que le volant et personne n'ose dépasser les 50km/h. Qui a eu la bonne idée de louer des vélos dans ce joyeux bordel pour découvrir la ville?! Et oui, c'est nous! La réflexion de base partait bien : c'est dimanche, il n'y a pas meilleur jour pour avoir une circulation limitée et aller découvrir parcs et marchés à vélo, histoire d'appréhender l'ambiance de la ville, vu que l'on vient d'arriver. Ah bah ça, on l'a plus qu'appréhendée! On s'est retrouvées projetées sans préambule dans le coeur du chao de la capitale! "Ouai... je comprend pourquoi il disait dans le guide que louer un scooter à Bangkok c'est suicidaire, je crois que ca s'applique aussi aux vélos" dixit Audrey. Quoi?! ils disaient ça dans le guide?! mais alors pourquoi on a loué des vélos? Audrey, l'Indiana Jones des villes a frappé! Au moins, ça a eu le mérite de nous faire vite comprendre la régle de survie ici, le fameux "sauve ta peau". Survivre à la circulation c'est fait, se faire aux odeurs puantes c'est fait, mais restent d'autres épreuves bien plus compliquées. Comme éviter les arnaques dans la ville des voleurs, malfaiteurs, escrots et menteurs. Déjà lors de notre arrivée en Thailande, l'heure passée à chercher un bus pour le sud nous avait suffit à nous faire arnaquer, imaginez vous ce que ça peut donner quand on y reste une semaine comme cette fois ci! Des dizaines de taxis qui nous refusent parce que les trajets ne les interessent pas, qui n'acceptent pas de mettre leurs compteurs et nous demandent le double du tarif; on en a même eu un qui l'a traffiqué pour qu'il tourne trois fois plus vite que la normale! On a rien pu dire en plus, on a juste payé, conscientes de se faire encore avoir. On ne compte même plus les fois où ça nous est arrivé, on avait presque une partie de notre budget consacré à ça. Parce que c'est comme ça, ou tu abandonnes ou tu te bas toute la journée. Ils essaient tous de t'arnaquer. Autre grande technique des taxis, c'est de t'amener là ou ils veulent parce qu'ils ont des commissions en tant qu'apporteur de client : hotels, boites de nuit, musées, temples, boutiques, spectacles, ils ont une adresse pour tout. Ils te demandent ou tu vas, ce que tu vas y faire, ne pensez pas que c'est pour discuter ou être sympa, non : c'est juste pour vous dire que c'est fermé, en rénovation, ou encore pas terrible, et vous emmener dans leur endroit ou ils sont commissionnés. Ils insistent lourdement en plus, voir vous engueulent si vous ne les croyez pas; on a même eu un taxi qui nous emmenait ou il voulait contre notre grès! Je lui ai hurlé dessus jusqu'à ce qu'il s'arrête parce que, méfiante, je suivais le trajet sur ma carte de la ville me rendant compte qu'on allait pas du tout au bon endroit. Hallucinant! Mais quotidient ici. Ce qui fait qu'on ne leur parlait plus, puisque de toute façon il y avait 90% de chance pour que ça finisse comme ça. Navrant. Je pourrais citer encore des dizaines d'exemple d'arnaques avec les taxis mais ce serait réducteur car il ne faut pas croire que ça se limite à ça! C'est bien plus étendu : il y a les boutiques où aucun prix n'est affiché puisque ça s'établit à la tête du client (on peut facilement payé le triple), pareil pour les bus, avions, spectacles et tous autres services. On a compris la leçon (cf : notre arrivée dans le pays ou l'on a payé le double pour rejoindre le sud) et essaie de négocier, connaissant les vrais prix maintenant, mais bon nombre nous répondent que "si l'on est pas contentes on n'a qu'a aller acheter ailleurs", et nous tourne le dos, nous ignorant totalement! Ils vous envoient carrement chier ces thais en plus d'être des escrots!! Et ne vous attendez pas à un bonjour, au revoir, ou merci, que nous nous efforcions pourtant de dire dans leur langue... On attend encore les réponses! Les rabateurs sont en plus à la limite du harcelement, si vous avez eu le tord de leur répondre ne serait ce qu'un "non merci" par politesse, ils ne vous lachent plus et deviennent ensuite agrésifs si vous les ignorer, ou tentent de vous embobiner si vous leur répondez. Un exemple parmis trente mille : on arrive devant un temple très connu quand un homme en costard cravate nous arrête, se faisant passer pour un employé et nous informe que le temple est fermé au public ce matin parce qu'il y a une cérémonie pour l'anniversaire de la reine. C'était effectivement son anniversaire, il y avait plein de cérémonies partout pour l'occasion, il était en costard, donc tout ca paraissait crédible. Puis, il a proposé, gentillement et tout souriant, de nous trouver un touc-touc (payant) pour nous emmener au temple voisin (hors de prix et ininteressant) en attendant que celui ci réouvre dans l'après midi. Là ou l'on pourrait se dire naivement qu'il est sympa, je me suis surtout dit "quel enfoiré, il essaie de m'arnaquer"! Après avoir tourné les talons, on est arrivées quelques métres plus loin au temple prévu, qui n'était absolument pas fermé bien sur... Sans exagérer, c'était comme ça tous les 100 mètres, vraiment! Du coup, on s'est adaptées : on ne répondait plus aux rabateurs, ni "non merci", ni "bonjour", rien; j'ai tristement dû me résoudre à les envoyer balader fermement, avec un "pshiiiitt" accompagnant un geste de "va t en". Mis à part le personnel des hotels haut de gamme qui est obligé d'être agréable, un guide qui est payé pour ça, ou la petite masseuse qui sourrit pour que l'on revienne, ceux à Bangkok qui n'ont pas d'intérêt à être amicaux ou juste agréables ne le sont tout simplement pas. Il me semble que les touristes qui se limitent souvent à ces contacts là repartiront ravis, avec une image positive des thailandais. Pour moi qui voyage sans l'organisation touristique mais par moi même, dans les bus remplis de locaux, privilégiant les pensions de famille et petits hotels, le guide à trois francs six sous parlant un drôle d'anglais (à la limite du compréhensible), mangeant dans les bouibouis ou l'on me regarde entrer parce que j'y suis la seule touriste, j'ai du coup un contact différent avec les locaux, et je cherche ce contact à la moindre occasion. Je suis habituée à créer des amitiés et des liens avec eux dans tous les pays où je vais, c'est pourtant la première fois que ça n'est pas le cas. Ca n'est surement pas impossible mais je pense pour cela qu'il faut parler leur langue car le probleme avec les thais qui pourraient être sympas, c'est qu'ils ne parlent pas anglais ou alors c'est très limité. Cette barrière de la langue m'a pesée, et était d'autant plus génante qu'avec la fierté asiatique il ne faut pas perdre la face. C'est malheureusement ce que les thais ressentent s'ils ne sont pas capables de vous répondre en anglais; très génés, ils s'en iront sans chercher à dépasser cette barrière du language. C'est vraiment dommage, j'ai l'impression d'avoir méconnu une partie de ce peuple, surement la plus belle et interessante. Je vous disais un peu plus haut que Bangkok c'est l'anarchie, pour le mesurer il suffit de s'y balader. Rien que les quartiers, l'architecture et l'organisation de la ville sont d'un illogisme complet et ne pourraient pas être plus désorganisés. L'on peut trouver cote à cote un restaurant de luxe et un bouiboui effrayant n'importe quel agent de contrôle sanitaire. Il n'est pas rare non plus de voir un temple classé au patrimoine mondial de l'unesco voisin d'un immeuble digne d'une scène d'après guerre. Les thais n'ont pas le goût du beau ou de l'harmonie, de façon générale, la faute à l'esprit "de laisser aller". On faisait même des concours de photos représentant la "mochitude" avec Audrey. Il y en avait des quartiers tout entier. Ca n'est pas une question de moyen mais vraiment d'état d'esprit, un peu comme pour les ordures que tout le monde jette au sol; il n'y a pas de poubelles, c'est presque culturel. Les gens laissent pourrir des cartons devant leur porte ou fenetre parce qu'ils s'en foutent, tout cet esthétique ne les préoccupent pas. Pourtant ils travaillent et vivent pour beaucoup dans la même pièce, surtout les commercants : la boutique est le lieu de repas, des devoirs d'école des enfants, de la tété du nourisson, avec coin nuit dans l'arrière boutique où toute la famille s'entasse. Ce n'est pas pour autant qu'ils en prennent soin, mais bon c'est comme ça. Je n'ai jamais visité de mégalopole aussi bizarre. On trouve d'un côté le centre ville, coeur historique, avec des temples magnifiques, très bien conservés, et des musées. C'est très pauvre dès que l'on sort des rues touristiques. On croise nombre de sourires ridés, auxquels il manque plus d'une dent, et de personnes vieillent avant l'age. Les habitations sont misérables, les rues sont sales et puantes, l'hygiène des marchés et cantines de quartier déplorable, et mieux vaut ne pas s'aventurer aux toilettes qui se limitent à un trou (ne comptez pas vous laver les mains après, même si on en aurait bien besoin au vu du trou, il n'y a pas d'eau, encore moins de savon...). Ce n'est rien encore par rapport aux klongs de Bangkok, plus à l'ouest de la ville. Au fur à mesure que l'on s'enfonce dans les canaux, on s'enfonce dans la misére. J'aperçois un chien qui flotte, les quatre pattes en l'air, raidit par la mort, aux pieds des cabanes de fortune construites en bambous, tenant à peine sur leur pilotis viellis. Et pourtant des gens accueillant, heureux que l'on vienne les voir, que quelqu'un s'interesse à eux; des sourires sur mon passage, des enfants qui rigolent, amusés de voir une étrangère à la peau blanche, des grand-mères qui me saluent de loin et posent pour la photo, comme pour sortir de l'oubli de cette grande ville. Au tournant des klongs, je découvre un horizon de barres bétonnées insoupconné. Je suis restée dans le centre de Bangkok quatre jours, pensant commencer à connaître cette ville pour finalement me rendre compte qu'il m'en manquait une partie. Le Bangkok contemporain et riche est presque choquant tant il contraste avec le reste. Son métro propre et ultra moderne dessert uniquement l'est de la ville, laissant pour contre les pauvres du centre se déplacant sur les klongs puant au rythme des bateaux d'un autre temps. La cision est nette. Pas de mélange dans cet autre monde, celui de la consommation et de l'argent, avec ses centres commerciaux démesurés, ses hotels de luxe, ses routes à triple voies, buildings gardiennés avec spa et piscine sur le toit, lieu de vie de l'élite du pays. Elle se parque ici, entre la boutique Louis Vitton et Mazeratti, dans les restaurants chics dominant toute la ville depuis le 85e étage ou encore dans les nigth clubs; on est entre stars, expats, chefs d'entreprises. C'est facile d'être quelqu'un quand la plus part des gens ne sont rien, quand un sac de marque vaut un an de salaire, quand on sort de la puanteur des trois quart de la ville pour se réfugier dans une bulle parfumée. Je ne comprend pas ce système qui laisse autant de gens de côté face à tant de luxe de l'autre, c'est indécent. Enfin, Bangkok c'est aussi un vrai brodel, comme je vous le disais "dans tous les sens du terme". Des bars à filles, de la prostitution, de la pédophilie, du porno, des ladies boy... Vous venez d'entrer dans le royaume du sexe monayé et de la perversion. J'en suis écoeurée. Notre auberge de jeunesse dans le Bangkok moderne est en plein dans ce quartier : "Nana", c'est son nom. On le savait, on l'a choisit; c'est aussi un des visage de la Thailande alors pourquoi l'ignorer. Pour connaitre un pays, il faut en voir tous les cotés. Celui ci n'est pas facile à regarder en face, il fait partit des réalités que l'on préfererait tous ne pas connaitre. Mais si voir ça et en témoigner peut servir à arrêter de répendre les conneries véhiculées par une partie (et non la meilleure) de la gente masculine qui découvre ces quartiers; ce sera déjà bien. Si ça peut servir à arrêter de répendre l'idée que ces pauvres filles ont choisit cette vie, qui les rend heureuses, puisqu'elles rient et sourrient, qu'elles font ce choix par facilité pour bien gagner leur vie sans trop bosser, et qu'elles sont juste libérées des valeurs occidento-chrétiennes qui nous font manquer d'ouverture d'esprit contrairement à l'Asie; alors ce sera déjà bien. J'en ai parlé avec beaucoup d'hommes, une très grande majorité d'entre eux pense comme ça. Ca me dégoute un tel manque d'altruisme (désolée d'avance messieurs, je sais que vous n'êtes pas tous comme ça, mais disons que la majorité l'emporte quand il s'agit de généraliser). L'histoire de ces filles est bien triste, mais encore faut il vouloir le savoir. Si les hommes ne passaient pas tant de temps à les regarder dans les seins, ils verraient surement la détresse qui sommeille dans leurs yeux. S'ils ne réfléchissaient pas avec leur sexe mais avec leur tête, ils comprendraient qu'elles ne cherchent qu'une chose : le moyen d'avoir assez d'argent pour arrêter ça. S'ils les voyaient avec leur coeur et non avec leur égoisme, ils seraient aussi tristes qu'elles de cette vie. Je les croisais du matin au soir en passant devant leur bar ou leur trottoir, parfois avec le même client depuis des heures, j'ai détourné le regard. Elle était si jeune, si belle, si triste; et lui vieux, vilains, vicieux. Car c'est bien là le rendez vous de tous les moches et pervers de la planête. Puis j'ai réussit à les regarder. Elles, et leurs clients. Il faut observer ces filles tenir leur masque face à eux, en vraies habituées d'une comédie bien orchestrée; saisir à la volée leur visage quand il est retourné et y apercevoir tant de résignation et de tristesse; voir le léger mouvement de recul aussitôt rectifié, trahisant leur dégout face à cette main étrangère qui les caresse; dérober leur regard lorsqu'elles cherchent inconsciemment de l'aide pour échapper à un baiser qu'elles sentent arriver, mais voudrait tellement éviter. Puis il y a eu cette fille, juste croisée dans mon impasse, en pleine nuit alors que je rentrais de soirée. Une chambre venait de leur être refusé, faudra aller plus loin pour se prostituer. Un mec la trentaine à peine, pas trop mal, l'accompagnait. Elle, la vingtaine, tenant à peine sur ses talons démesurés, riait nerveusement, et cherchait à ne pas penser à ce qui allait arriver. S'évader, à tout prix, ne pas penser, rester innocente et réver le plus longtemps possible. Parce que sans ça t'es foutue. Un chat qui passe. C'est l'occasion. Je la revoie encore s'arrêter et jouer avec le chat quelques minutes, retrouvant des yeux d'enfant et le rire bête de son âge, savourant quelques instants la légèreté que la vie lui a volée. Il l'a pressait de venir, elle n'écoutait pas. Elle était dans sa bulle avec son chat. Ca m'a fendue le coeur autant que ça m'a révoltée. J'ai envie de prendre toutes ces filles qui ont un prix et de les arracher à leur vie, de les emmener loin, ou elles pourraient aller à l'université, étudier, travailler. Messieurs, s'il vous plait, à tous ceux d'entre vous qui ne regarderez jamais derrière le masque de ces filles, qui ne verrez rien d'autre qu'une pute qui vous sourrit et qui joue bêtement avec un chat dans la rue, maintenant essayer de prendre nos yeux de femmes, de maman, de jeune filles, de soeur, et voyez tout ce que vous détruisez quand vous achetez une fille, quand vous monnayez le sexe, quand vous donnez des billets à la place du respect et des sentiments. A chaque fois, vous détruisez une âme. Je m'égare; la preuve que Bangkok est anarchique et bordélique, ma description en est influencée. Tant d'émotions qui me viennent rien qu'à en parler. Du dégout autant que de l'émerveillement, de la méfiance et de la compassion, de la révolte aux résignations... Mes écrits commencent à être à l'image de cette grande ville : immenses, désorganisés, bordéliques. Il est donc temps de conclure et de laisser place à la suite : ce que l'on a vécu à Bangkok, les temples visités, la visite de la ville, les nuits de folies... Mais il me paraissait plus important d'écrire ce post en premier, car l'essentiel est là : dans l'humain, dans l'envers du décor, dans la profondeur de cette mégalopole. Pour ceux qui sont touchés par la condition des femmes en Thailande et qui souhaitent en savoir plus sur ces filles de bar, voici un blog bien documenté : http://www.1000bahts.com/cerveau-prosti tuee-thailande/

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