2013-10-18

Last day - Delhi, India

Delhi, India

Musique, la vie par procuration JJG. Dernier jour en Inde, Delhi. Je n'ai pas specialement envie de visiter cette ville, je ne sais pas, rien ne m'inspire, alors prenant mon temps pour le petit déjeuner, je compte mes rupees restants, à peine plus de mille (16 dols). Avec les visites au tarif touriste (environ 250 rupees pour les étrangers et 10 rupees pour les locaux) je ne pense pas pouvoir tenir surtout que je dois en garder pour le trajet de demain. J'arrive à la station de métro juste avant 11h, passe la securité, amusant comme il y a que des hommes (certainement du à la tradition de la dote). La file pour les filles est toujours vide... Je sors non chalemement mon pass de metro pour la journée, et un joli bip retenti, m'indiquant évidemment que mon ticket ne marche pas. Le plaisir de l'Inde. Je vais au comptoir pour me faire rembourser, et impossible d'obtenir réparation, 5 coups de fils et 20 min d'explications n'y changent rien. Je dois racheter un ticket, et venir ce soir pour voir le responable. J'en profite pour me fâcher avec les indiens qui eux râlent car je prends trop de temps au comptoir. "Im late, this is not my problem" m'exprime mon voisin, "next time come earlier!" lui répondis-je, avec mon ton le plus insultant, je sais c'est l'hopital qui se fout de la charité, mais j'ai pas pu résister Petite contrariétée oubliée, je me dirige vers le fort rouge, troisième choix de mon Lonely Planet illustré. Marche en plein soleil, et je suis déjà en sueur, la file d'attente pour les locaux est longue, celle des touristes quasiment vide, je m'y engage. Tant pis je vais payer le prix fort, en tendant mon billet de 500 rupees, je demande dans mon meilleur hindi "ek tickett y ek camera". Le caissier me regarde avec un sourire, "where are you from", "Gujrat", "but this is the foreigner counter", "I know, but I dont want to wait so Ill pay the full price, it's ok", le caissier se lève de son siege, va chercher les tickets pour les locaux 3 pas plus loin, me les donne en me rendant la monnaie, incluant sa propre commission. Le ticket m'a coûté 100 rupees, celà rembourse la pass de métro. Le fort rouge, est un lieu superbe, les pierres sont impressionantes, les jardins tres agréables, dommage que cela ne soit pas rénové, les fontaines sont vides, et certains immeubles en réparations. Cependant mes pensées vascillent et imaginent la vie à l'époque, avec les tenues colorées, les chandelles éclairant les allées, les fontaines, les pétales de roses, la vie à la cour, qu'elle magie cela à dû être ! Continuant mon bomhomme de chemin, au sud de Delhi, vers Qital Hal dans le métro climatisé (hehe). Je vais directement à la file locale, et j'achète deux tickets en prevision de la prochaine visite. Mon budget se sent mieux, je peux me permettre une bouteille d'eau et une limonade! Yeaaah. D'autres pierres, celles-ci de culture musulmane, l'espace est assez vaste, les écoliers sont en visite et pas mal de familles viennent profiter du site. J'entends un père de famille indien, parler en anglais à son fils "it's one thousand years old, so don't breack it!", je me mets à rire devant cette remarque tellement paternelle et le papa s'esclafe avec moi. La faim me prend, il est environ 15h, et difficile de trouver de la mourriture saine, en effet, les indiens adorent le street food, composé de friture, chips et autres carbs. Je bois un soda pour compenser, et me decide à une troisième étape, le tombeau Hamayun, rénové par la fondation Aga Khan. Metro, heure plus chargée sur la ligne violette, les indiens laissent à peine sortir les gens avant de s'engouffrer en masse dans le wagon, c'est une bousculade incroyable, et nous sommes entassés dans le wagon, façon japonaise, bien pire que le Rer A à ses heures de gloire. Heureusement que je n'ai pas de problèmes dans les foules, mon éducation parisienne y est quand même utile. Les tombes sont complètements rénovés, ce site est formidable, déjà que j'ai passé un bon moment dans les autres, là je suis conquis. Que de merveilles, et je pourrai rester ici pour flanner, et profiter de l'ambiance qui règne. Petite envie de romance. Il est 17h et je commence à fatiguer, mon retour dans la densité de Delhi est dur, mais j'ai quand même le courage d'aller au guichet demander un remboursement. Je tombe directement sur un superviseur, et lui explique calmement la situation. Il m'exprime que le remboursement complet n'est pas possible, qu'il peut me donner les 50 rupees de la carte mais pas les 100 du prix du ticket. Et vu mon insistance, il appelle le superviseur senior. Une indienne qui semble connaitre les controleurs, apporte des sucreries, il m'en offre une que j'accepte volontier, en souriant et en mentionnat que je trouve cela très bon, histoire de détendre l'atmosphère. Le senior arrive, je lui demande comment il va, et lui serre la main. Lui décrit la situation, il est très compréhensif, et m'explique qu'il est dans une impasse car n'ayant pas de processus. Me rembourser signifirait que quelqu'un devrait payer de sa poche. Il s'agit d'un principe pour moi, l'argent ne signifiant rien. Nous discutons un bon moment pour essayer de trouver une solution, et soudainement, ils me tendent les 100 rupees manquant. Je leur demande comment cela se fait, et il m'explique que celui qui a fait l'erreur paiera de sa paie. Mon coeur se serre à l'idée qu'un pauvre caissier qui subit déjà l'assaut incessant des milliers d'indiens et touristes par jour, va voir sa paie diminuer d'une somme pareille et son dossier entaché. Je rends les 100 roupees, ne pouvant accepter des conditions pareils. Et leur exprime ma tristesse, en les remerciant quand même de leur temps. Le contrôleur senior me demande alors gentillement de le suivre, nous prenons un ascenceur, et passant quelques portes, il me fait assoir dans la salle de contrôle. Il m'offre un verre d'eau et un morceau de son propre beignet. J'accepte avec joie (de toute façon je ne sais pas dire non à de la nourriture) et nous discutons un peu des différents metro entre paris, montreal et delhi, de la culture indienne, et de mes ressentis. Je passe une demi heure très agréable, et le contrôleur m'annonce que son boss a décidé de me rembourser les 100 rupees du tarif. Que cela ne sera pas deduit d'aucune paye, et que cela viendra de son compte de dépense. Je suis très heureux, et nous en profitons pour prendre une photo dans la salle de contrôle. Je sors du metro avec un sourire rayonnant, et mon tandoori chicken frais du jour, ainsi que ma bière sur le toit de l'hôtel est le meilleur repas de ma vie. Il me coute plus de la moitié des rupees restant. Quelle gentillesse, quel plaisir de partager avec ces indiens, la vie, la culture, les traditions, la spiritualité, .... Une richesse qui m'appartient aussi, et formidable rencontre pour partir l'esprit en paix. Il me reste moins de 400 rupees en poche au matin, et je me suis levé à 5h30, pris le riksha pour aller au metro, 70 rupees, le ticket de metro 150 rupees, et j'attends une éternité pour passer la securite. Je n'ai pas mangé, alors je me dirige vers un café, je prends juste un Chai, 120 rupees (chai de luxe, car un chai coûte 5 rupees normalement). Dans ma main il ne reste que 10 rupees, c'est tout, un souvenir. Plus que quelques heures et je serai à Paris, en bon supporter du PSG je vais aller au Parc demain, mais je pense juste à une douche chaude, des vetements propres, et prendre un peu de temps pour reflechir à mon avenir. Que vais je en faire? je viens d'accomplir ce que je pensais impossible, et j'ai tellement gagné sur ce chemin. Patience me dis-je. Tu écriras dans quelques jours pour faire le point. Laisses toi porter par les nuages mon petit rêveur.

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