2013-01-28



Le plus vieux métier du monde prospère dans toutes les villes du Maroc. La pauvreté continue d’être le facteur dominant de la prostitution, mais, société de consommation oblige, le goût du luxe pousse nombre de femmes à vendre leurs corps.

Le plus vieux métier du monde a encore de beaux jours devant lui. On n’a plus le «bousbir» (célèbre quartier de maisons closes) d’antan, cette antre de la prostitution légalisée du temps du Protectorat installée dans l’ancienne médina de Casablanca, où les soldats français, et autres marocains en mal de plaisir, venaient se divertir, mais le commerce du sexe fleurit toujours dans toutes les villes du pays. «Durant les années 1970, raconte ce témoin sexagénaire, il n’existait pas de quartier où il n’y avait pas une maison close, sous la houlette d’une entremetteuse, pour accueillir les clients à longueur de journée. La passe ne coûtait pas plus de dix dirhams, et les jeunes y venaient vivre leur première expérience sexuelle. Les hôtels avaient aussi leur lot de prostituées, jeunes, belles et moins belles, l’entremetteuse les présentait au client, qui faisait son choix. On y proposait même des garçons». La loi interdisait, comme d’ailleurs de nos jours, la prostitution, mais, comme à l’époque, elle était pratiquée à grande échelle, pauvreté et précarité obligent. Mais pas seulement.
La nouveauté en effet en ce début de XXIe siècle est que le plus vieux métier du monde devient un business lucratif et une voie facile et rapide d’enrichissement, pour celles et ceux qui offrent leur corps comme marchandise, sur un marché de plus en plus demandeur. Ceci dit, la pratique de la prostitution comme on le sait est condamnée par les mœurs, abhorrée par la religion, interdite par la loi. Cela va de l’article 497 à l’article 504 du code pénal. Les peines d’emprisonnement vont de deux à dix ans et les amendes de 5 000 DH à un million de dirhams.
La prostituée et le client sont punis selon les dispositions de l’article 490 du code pénal, qui stipule que «toute relation sexuelle extraconjugale entre un homme et une femme est considérée comme prostitution et punie d’une peine d’emprisonnement ferme allant d’un mois à un an». Si une des personnes est mariée, c’est l’article 491 qui est appliqué et qui «punit d’une peine d’emprisonnement ferme d’un an à deux ans tout conjoint impliqué dans une affaire d’adultère». La poursuite est annulée si la conjointe annule la plainte. D’un autre côté il n’existe pas  d’étude sur le sujet pour éclairer nos lanternes d’une manière scientifique, ni de statistiques officielles pour estimer le nombre de ces vendeurs de sexe.
«A défaut de ces statistiques officielles, nous ne disposons que de monographies préparées par nos étudiants sur le sujet, et elles montrent, toutes, que la prostitution est pratiquée partout au Maroc. Nouveauté : elle a changé de forme. La précarité et la pauvreté constituent toujours la cause principale, mais les choses ont évolué ces dernières années avec une société de consommation qui crée de plus en plus de frustrations», remarque Jamal Khalil, sociologue (voir entretien). Le phénomène touche désormais toutes les catégories sociales, milieu estudiantin compris, et la misère n’en est plus le principal moteur. Les quelques fines études sur le sujet dont on dispose sont le produit d’associations de lutte contre le sida, car, elles savent que le principal facteur de propagation de cette maladie est la prostitution, et les enquêtes qu’elles mènent sur ce milieu sont riches d’enseignements. L’une d’elles, menée en 2008 par l’Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS), a révélé des réalités insoutenables. D’abord le jeune âge des prostituées : sur un échantillon de 500 travailleuses du sexe ayant fait l’objet de cette enquête, 32,6% ont eu leur premier rapport sexuel entre 6 et 15 ans (peut-on parler de rapport sexuel à cet âge ?), 59,4% ont été payées pour la première fois entre l’âge de 9 et 15 ans, et 90% des interrogées déclarent avoir intégré le monde de la prostitution avant l’âge de 20 ans. Ensuite, sur la manière dont des enfants sont exploités sexuellement : 13% de l’échantillon, ajoute l’enquête, sont des petites filles vierges qui proposent sodomie, fellation ou encore «coups de pinceaux» à la va-vite (voir encadré).

Centre-ville de Casablanca, un quartier de la prostitution bas de gamme
L’enquête de l’OPALS a touché la catégorie démunie de la population qui vend son corps pour gagner sa vie. On la trouve dans toutes les villes du Maroc, c’est la plus courante. «La grande majorité des prostituées ne l’est pas devenue par choix, ni par goût de luxe. Elles y ont échoué après une longue dérive et n’ont que leur corps comme source de revenus», coécrivent les deux sociologues, Soumia Naâmane et Chakib Guessous dans leur livre Grossesses de la honte (Ed. Afrique Orient, 2011). Mais, selon la catégorie sociale des vendeuses de sexe et de leurs clients, cette prostitution peut être «bon marché», comme elle peut être de luxe.
Commençons par la première, la prostitution dite «bon marché» : Casablanca, Boulevard Mohammed V. Les travaux du tramway ont eu un impact négatif sur les commerces de cette artère principale du centre-ville. Mais, s’il y a une activité qui n’a pas été touchée par ce remue-ménage, c’est bien la prostitution. Sur l’artère principale mais également dans les ruelles adjacentes, vers Mers Sultan, le centre-ville historique et ses multiples cafés sont les endroits du business de la chair. «A la terrasse des cafés, une clientèle normale vient s’attabler. Pour le reste et à l’étage, ce sont des lieux de marchandage pour des passes», explique Rachid, serveur dans une crémerie de Mers Sultan. Dans cet univers, le prix d’une passe est de 100 DH et les ébats se déroulent en majorité dans des appartement à proximité du café. Dans chaque quartier, c’est une entremetteuse qui assure le bon fonctionnement de ce système et qui se fait payer également pour la transaction sexuelle. «C’est 60 DH pour moi et 60 DH pour l’entremetteuse», avoue, Hanane, 30 ans, qui vend sa chair depuis déjà plusieurs années.
Mais, d’où viennent ces femmes qui se prostituent pour moins de 100 DH la passe ? Qui les a poussées à devenir des professionnelles de la prostitution ? En fait, on trouve de tout dans ce marché de la chair. Notamment des quadragénaires, voire des quinquagénaires, qui travaillaient, plus jeunes, dans des bars, mais que la flétrissure de l’âge a fait dégringoler au bas de l’échelle. Une marchandise usée, à prix bas. On y retrouve également des mères célibataires, des filles violées et abandonnées par leurs familles… «Moi, je travaillais dans une usine de textile à Lissasfa pour 1 200 DH par mois. Mais je devais coucher impérativement avec le chef pour garder mon boulot. Coucher pour coucher, autant le faire pour de l’argent», explique Hanane, qui habite encore le même quartier. Les prostituées qui exercent au centre-ville vivent en général dans les quartiers périphériques de Casablanca, souvent à plusieurs sous un même toit. Elles choisissent également de vivre dans les zones surpeuplées, une façon de se noyer dans la masse et passer inaperçues.
Au centre de Casablanca, tout près du Marché central, nous avons rencontré Najiba, la quarantaine, affublée d’une djellaba. Elle y vient chaque jour chercher du «travail» : «Si c’est pour le ménage, c’est tant mieux. Mais si c’est pour une passe, je ne dis jamais non», lance-t-elle. Elle est de mèche avec une entremetteuse du quartier qui lui assure le gîte pour la passe. Cette dernière «arrose» les policiers et ces derniers ferment les yeux. Najiba, mère célibataire, deux enfants, vit avec cinq autres femmes dans une même maison à Sidi Elkhadir, à Sidi Maârouf. «Nous avons toutes des enfants. On doit payer 300 DH pour la propriétaire, 300 DH pour la personne qui nous garde les enfants. Il faut nourrir ces enfants, leur acheter des vêtements, les envoyer à l’école… Vous comprenez pourquoi je vends mon corps à 100 DH la passe», avoue Najiba, dépitée. Le lieu de la passe ? Chez l’entremetteuse, chez le client, ou encore dans certaines salles de cinéma. Les séances de l’après-midi servent à accueillir les ébats sexuels de ceux qui ne peuvent se payer une chambre chez l’entremetteuse. Une bonne partie des salles de cinéma, du moins celles encore ouvertes, sont concernées par ce business. D’ailleurs, il n’est pas rare de trouver à proximité de ces salles des femmes reconnaissables à leurs regards aguichants et à leur démarche provocante.
«La passe varie selon la tête du client et la nature de la prestation. Une salle de cinéma, c’est pas ce qu’il y a de plus confortable», explique le serveur d’un café à proximité d’une salle de cinéma au centre-ville.
Les filles de joie, on les trouve aussi, la nuit, du côté du boulevard d’Anfa, à l’affût de clients potentiels. Le racolage bat son plein : des voitures s’arrêtent et disparaissent dans le noir à la recherche d’une «planque» où pratiquer, si ce n’est dans les voitures mêmes, ou dans les taxis en contrepartie d’un pécule pour le chauffeur. Parmi ces prostituées, quelques-unes sont des SDF. Là, l’ambiances est glauque, et, parfois, elles se contentent de montants dérisoires pour une passe (15 ou 20 DH), pour se procurer de quoi s’acheter de la drogue, ou leur bouteille de vin. Il leur arrive d’être brutalement agressées et poursuivies par la police.
D’autres, un peu plus «préservées», se placent près des hôtels longeant le boulevard d’Anfa où elles se querellent constamment pour un meilleur emplacement. Ce même type de prostitution est répandu dans les quartiers populaires. A Sidi Bernoussi extension, là où de nouveaux immeubles poussent chaque jour, des prostituées vivant dans les bidonvilles avoisinants se rabattent sur les maçons et autres ouvriers des chantiers; la passe va de 20 à 50 DH et l’acte est consommé sur le chantier même.

La prostitution masculine, aussi, est en expansion
Cette prostitution bon marché n’est pas exclusivement féminine. Des hommes se travestissent et essaient de de se faire une place dans le milieu. Mais la clientèle n’est pas la même. «Ce sont des hommes ayant un goût affiché pour leurs semblables, et qui aiment ressembler aux femmes. Nous ne sommes pas en concurrence avec nos amies femmes prostituées», lance Foulla, Mohamed de son vrai prénom. Parmi leurs clients, on trouve bisexuels et hétérosexuels amateurs de ces homos travestis, mais on y trouve également «des personnes tellement ivres qui ne font plus la différence entre un homme et une femme», souligne Foulla, sur un ton amusant. La passe dépend du client, de 50 DH à 200 DH selon le physique du travesti et le portefeuille du client. Les travestis bas de gamme du parc de la Ligue arabe et des boulevards sont souvent une cible des agressions des clochards et des rafles policières. Les passes ont lieu là où l’on peut le faire, à l’abri des regards : dans un jardin, le bas d’un immeuble, dans le noir d’une ruelle ou d’une impasse.
En général, travestis et femmes prostituées s’entendent bien, et ne se livrent pas de concurrence. «Il m’arrive de passer le numéro de téléphone de mes copines prostituées à un client à la recherche d’une femme. Il ne faut pas oublier que nous sommes dans la même galère, et qu’il faut bien qu’on s’entraide», conclut Foulla.
Direction Tanger. La ville du détroit, la nuit tombée, vit au rythme de visiteurs venus goûter aux délices d’une chair, pas trop chère, assez attirante, abondante à satiété. Lieu : un hôtel trois étoiles, sur la corniche, face à la mer. Les passes y sont quotidiennes, dans un cadre plus feutré, plus confortable. A proximité : une discothèque. Une clientèle masculine diversifiée : nationaux, Espagnols, Français, Hollandais, MRE, ressortissants de pays du Golfe. De l’alcool à profusion, on s’amuse. La clientèle féminine : des prostituées, de 18 à 30 ans, venues en majorité d’autres villes (Fès, Meknès, Taounate, Azrou, Sefrou, Asilah, Larache…), pour être plus discrètes et pour rencontrer des clients plus généreux. Chacune a son histoire.
Là encore, c’est la misère qui pousse la fille à vendre son corps, mais ce n’est pas la seule raison. Il y a même des filles qui ont fait des études, certaines ayant des diplômes universitaires. Siham et Malika, deux sœurs, 30 et 22 ans, viennent de Sefrou. La première a une licence en langues, sa cadette a laissé tomber les études au niveau du collège. «Je me suis mariée à 16 ans avec un homme que je n’aimais pas, mes parents me l’ont imposé. Ça n’a pas duré plus de deux ans, j’ai eu avec cet homme une fille, elle a maintenant 12 ans. J’ai repris mes études après le divorce, mais une fois diplômée, pas de travail», se désole Siham. La suite coule de source : de Fès, elle met le cap sur Tanger, pour vendre son corps et gagner de l’argent.
«Ici, les clients sont généreux, et on passe inaperçues. On ne se plaint pas, nos corps sont encore jeunes et séduisants pour attirer une bonne clientèle, ce qui nous a permis de louer un appartement pas loin de cet hôtel à 3 500 DH le mois», reprend Siham. Malika, la cadette, était elle aussi, mariée, mais à un Saoudien. Pas pour longtemps. Juste ce qu’il fallait à ce dernier pour profiter d’une chair fraîche, et pour elle de se faire offrir quelques bijoux. Elle ne parle pas, écoute sa sœur raconter leur histoire, sans broncher. L’ambiance s’échauffe dans la boîte. Par grappes, les filles sont réunies en cercles autour de tables, en train de boire, et d’attendre un signe du client. La discothèque n’est qu’un lieu de rencontres, et la soirée qui dure jusqu’à trois heures du matin est égrenée par des passes dans l’hôtel d’à côté, ou dans d’autres. La passe coûte de 400 à 1 000 dirhams, c’est en fonction de l’heure de la nuit à laquelle elle a lieu, et selon sa durée. La moisson journalière de la fille peut atteindre jusqu’à 1 500 DH par jour, mais il y a des jours où elle ne gagne pas le moindre sou.
«Les filles ont des charges liées à leur activité, raconte un client habitué du lieu. Les intermédiaires sont nombreux, et pour continuer à fréquenter cette boîte elle se doit de s’acquitter des pourboires au serveur, à la préposée au vestiaire, au videur, au chauffeur de taxi et au réceptionniste de l’hôtel. A chacun d’eux elle donne entre 50 et 100 DH. Mais les clients mettent souvent la main à la poche pour les aider. Ici, les filles préfèrent l’hôtel à l’appartement, elles se méfient de clients agressifs et brutaux, elles y sont plus à l’aise. Il faut ajouter à ces charges la dîme de la police quand la fille est arrêtée lors d’une rafle, c’est pourquoi elles préfèrent ne jamais s’afficher dans la rue avec un client, mais que ce dernier les rejoint à l’hôtel». La prostitution de ce niveau bat son plein dans toutes les grandes villes. La clientèle est souvent constituée de cadres de sociétés, de fonctionnaires, de commerçants plus ou moins fortunés, et d’étrangers qui font miroiter leurs devises en échange de jeunes filles à peine pubères. Elle se pratique dans des hôtels moyenne gamme, ou dans des appartements appartenant à des entremetteuses.
Quant à la prostitution de luxe, c’est une autre affaire. Là, on passe à une autre catégorie sociale, à un autre standing, où le métier devient très rentable, et où beaucoup de filles ne s’avouent pas prostituées.

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Reportage : Pour 47% des femmes interrogées vendre son corps est un choix...
Menée en janvier 2008, l’enquête de l’Organisation panafricaine de lutte contre le sida (OPALS) a touché 500 vendeuses de sexe dans sept villes du Royaume : Azrou, Khénifra, Béni Mellal, Meknès, Fès, Agadir et Rabat.
L’âge : 234 ont entre 21 et 30 ans. 81 sont âgées entre 16 et 20 ans. Le reste de l’échantillon ne dépasse pas 35 ans. Sans parler des enfants qui ont moins de 15 ans et qui sont déjà prostituées. Au-delà de 35 ans, la jeunesse et l’éclat du visage se fanent : les nuits blanches, l’alcool et la drogue produisent leurs effets. Les plus chanceuses se convertissent en proxénètes ou deviennent propriétaires d’appartements qu’elles louent à de jeunes prostituées.
Lieu de résidence : 46,5% vivent hors familles, soit avec un partenaire, soit avec d’autres femmes prostituées, soit avec une proxénète dans des maisons closes ou seules. 226 femmes sur 500 interrogées affirment avoir des enfants à charge, des dépenses donc de plus, or le prix de la passe dépasse rarement 50 dirhams.
Niveau scolaire : 31,5% des prostituées ne sont jamais allées à l’école. Mais, chose étonnante : 21,1% d’entre elles ont fait des études supérieures et possèdent même un diplôme.
50 clients par semaine : 483 interrogées révèlent entretenir des rapports sexuels avec un nombre allant jusqu’à 50 clients au cours de la semaine. 39,5% de l’échantillon sont divorcées, 4% sont mariées et se prostituent souvent en cachette pour subvenir aux besoins de la famille.
La prostitution est un choix : 261 travailleuses du sexe interrogées sont prêtes à abandonner ce métier, mais 47% de l’échantillon déclarent que la prostitution est un choix. Pour 52,8%, il s’agit d’un travail provisoire. Pour 233 interrogées, l’activité est permanente.
Protection : 43,5% des prostituées, pour une raison ou une autre, ne se protègent pas. Se protéger est un luxe : le préservatif est cher.

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Jamal Khalil : On se prostitue aussi pour avoir de beaux habits, des bijoux, des voitures...


La Vie éco : Y a-t-il un profil particulier de la clientèle qui va chez les prostituées ? Dans les grandes villes, il y en a plusieurs, et chacun selon ses moyens. Il y a d’abord les ouvriers des usines, célibataires ou mariés, qui se dirigent vers les filles de joie pour assouvir, pour les premiers un besoin sexuel naturel, pour les seconds assouvir des fantasmes qu’ils ne se permettent pas avec leurs épouses. Il y a ensuite les jeunes, dont les ados, qui n’ont pas beaucoup de moyens, qui cherchent une première expérience sexuelle avec une prostituée. Il y a, en troisième lieu, les cadres, ou disons les hommes d’une classe moyenne, mariés ou non, qui veulent vivre des aventures sexuelles. On les trouve dans les bars, les boîtes de nuit, les pubs, lesquels, autour d’un verre, tissent des relations avec les habituées de ces coins, la suite on la connaît. Et il y a enfin la prostitution de luxe, qui se pratique par le biais de réseaux de filles qui possèdent des appartements ou des villas et qui chassent plutôt dans la catégorie des hommes les plus riches et les plus généreux. Les clients peuvent être des Marocains, comme ils peuvent être des étrangers qui viennent au Maroc, pour une raison ou une autre, et qui aiment bien être accompagnés pendant la durée de leur séjour.

La pauvreté, pour une fille, n’est plus la seule raison …
Oui, des filles, cadres même, pour arrondir leurs fins de mois, se lancent de temps en temps dans des aventures sexuelles pour gagner plus d’argent. Celles-là ne se considèrent pas comme des prostituées, mais il y a le risque qu’elles en prennent le goût : deux ou trois aventures par mois peuvent facilement leur permettre dedoubler leur salaire. Certes, la pauvreté continue d’être un facteur qui pousse à la prostitution, des femmes dans la misère sous le poids pesant des charges familiales ne trouvent d’autres moyens pour subvenir à leurs besoins que de vendre leur corps, mais la société marocaine devient une société de consommation. Des Marocains font étalage de leurs richesses, et beaucoup nargués par ces signes ostentatoires de richesse étalés (vêtements, bijoux, voitures...) veulent les imiter. Ils se disent : pourquoi pas nous ? Les disparités sociales sont telles qu’elles créent des frustrations.
Et la voie est ouverte pour pratiquer tout ce qui peut rapporter de l’argent.

Source:

Jaouad Mdidech et Hicham Houdaïfa. La Vie éco

Message: http://tarbiapointcom.xooit.com/t4167-Prostitution-de-15-10-000-DH-la-passe-et-un-syst-me-qui-profite-beaucoup-de-gens.htm

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