2016-12-03



Par la magie de l’accréditation presse, j’ai pu participer le week-end dernier à la 10ème édition du Toulouse Game Show. C’est une convention, comme il y en est apparu beaucoup en France depuis un certain temps et qui réunit les univers de SF, de fantasy, ou même japonais. En bref, tout ce qui fait la culture ” geek comme on l’appelle aujourd’hui par ce terme très largement dévoyé. Fin novembre ou début décembre se tient donc ce salon qui accueille toujours plus de monde (11.000 personnes en 2007 et 50.000 en 2015. Je n’ai pas encore les chiffres de cette année) et dans lequel on retrouve aussi bien des stands de goodies en tout genre, que des associations venues présenter leur travail, en passant par diverses activités et la possibilité de rencontrer des personnalités lors de séances de dédicaces ou lors de conférences.

J’en profite pour remercier Fanny qui, en tant que grande fan de Richard Dean Anderson, ne s’est pas faite prier pour m’accompagner mais qui m’a bien aidé durant ce week-end. Je remercie aussi les organisateurs du festival et particulièrement les deux personnes en charge de la presse qui, je trouve, ont bien géré l’organisation cette année niveau interviews.

Le week-end a commencé très fort puisque sitôt arrivé le samedi à 9h, nous sommes partis dans une salle d’interview attendre Anthony Daniels (l’acteur de C-3PO dans la saga) qui devait nous rejoindre 20min plus tard. On a vraiment eu de la chance parce que le bonhomme ne devait donner que 4 interviews dans le week-end et on a été sélectionnés parmi de trèèèèès nombreuses demandes.

Bref, j’avais prévu une ramette entière de questions, pensant que j’aurai le temps de les poser, mais on m’annonce de suite que l’interview ne va durer que 10min. Et 10 min, c’est vraiment très court. Une chance, Anthony Daniels se débrouille très bien en français, ce qui fait que l’on a pu avancer mais j’ai quand même dû couper dans les questions. Inutile aussi de chercher les questions sur les futurs films, il n’y en a pas pour la simple raison qu’il était clair qu’il ne pouvait pas y répondre. Je me suis donc orienté sur son travail et son parcours comme vous pouvez le voir dans la retranscription de l’interview ci-dessous (Parfois il a du mal à trouver les mots en français, d’où certaines tournures de phrases) :

STAR WARS UNIVERSE : Anthony Daniels, merci pour cette interview. Vous participez souvent à ce genre de conventions, à la rencontre des fans ?

ANTHONY DANIELS : Non pas souvent. C’est un plaisir, mais je ne vais pas à chaque évènement. J’ai fait, bien sûr, les grands évènements comme Star Wars célébration, qui se trouvera l’an prochain encore à Orlando, mais c’est assez loin pour les français d’aller là-bas (il rit). J’ai le plaisir d’être dans cette belle cité, très très belle ce matin, de Toulouse.

SWU : Vous l’avez déjà visité ?

A.D. : Non non, c’est la première fois que je suis à Toulouse, mais j’aime beaucoup la France.

SWU : A quel point êtes-vous, vous-même, un fan de Star Wars ? Si vous vous considérez comme un fan de Star Wars bien sûr.

A.D. : C’est une question très intéressante parce qu’il y a maintenant 40 ans qu’a débuté le tournage du premier film, et je n’étais pas fan. Parce que c’était très très dur, c’est un vrai travail, un boulot. Et spécialement pour moi qui était dans le robot. Je vous assure qu’à l’intérieur, ce n’était pas plaisant. Puis nous avons fait le deuxième et le troisième, et je n’étais toujours pas fan. Mais il y a quelques années maintenant que je suis chef de l’évènement Star Wars : In concert, et il y a beaucoup, beaucoup d’invités, et de fans dans la salle. Thousand … What’s thousand ? (il rit)

SWU : Des milliers.

A.D. : Des milliers, beaucoup de gens. Et j’ai ressenti ce que ressentait la foule. Ils sont plein d’amour. Ils aiment tellement les films, l’histoire, la musique de John Williams, et tous les trucs de Star Wars. Ils aiment ça profondément. Et moi j’ai été touché par ça. Je ne pouvais être fans, parce que j’étais dans le costume, sur la scène, [NDLR : Il essaye de dire à ce moment-là qu’il ne pouvait pas être fan parce qu’il était au travail et que tout n’était pas rose tous les jours]. Mais soudain, avec les concerts, tout autour du monde, Europe, Mexico, Amérique, etc, je suis devenu fan. Parce que, comme un miroir, j’ai pu apprécier les sentiments des gens. Maintenant je suis fan.

SWU : Est-ce que vous pouvez nous rappeler votre parcours professionnel avant Star Wars, votre formation ? A la base vous n’êtes pas acteur de cinéma, vous avez fait du théâtre, du mime …

A.D. : J’avais 24 ans quand je me suis dirigé vers une école de drama. J’ai toujours voulu être acteur. Depuis tout petit je voulais être acteur mais mes parents m’ont dit que ce n’était pas une bonne idée, que c’était stupide et ridicule. Donc j’ai fait beaucoup d’autres choses, et quand j’ai eu 24 ans, je me suis dit pourquoi pas ? Je voulais vraiment être acteur. Donc je suis resté en école pendant 3 ans et durant cette période j’ai fait beaucoup de choses en travaillant sur la voix, sur le mime, etc … Quand j’ai quitté l’école, j’ai gagné un concours de la BBC pour être sur une radio, tous les jours, et en même temps j’étais au théâtre sur scène. Puis immédiatement après, on m’a demandé de rejoindre le grand théâtre national de Londres, et là j’y suis resté deux ans. Puis soudain mon agent m’a téléphoné : Il y a un mec, Georges Lucas, un américain qui fait un truc de science-fiction. Ce serait pour jouer un robot. Pourquoi pas ? … J’ai dit ” non ! », et elle me dit : Stupide, tu es stupide … (il rit). Parce que je n’étais pas intéressé du tout par la science-fiction, ou presque pas du tout. Mais pour être polis, je me suis intéressé à la proposition, j’ai demandé si Georges Lucas était sympa, etc … Et il y avait cette peinture, cette image. Et c’est à ce moment, quand j’ai vu les yeux du robot que j’ai dit ” J’adore ! ». J’ai été aspiré.

[NDLR : Si je m’en réfère à d’autres interviews où il parle des travaux de Ralph McQuarrie, je pense qu’il parle de l’image ci-dessous]



Le deuxième jour, j’ai lu le script et je me suis dit : ” ah ! C’est compliqué ! ». J’ai jamais vu un script comme ça, jamais, jamais. Mais j’adorais les pages où se trouvait le type en métal. Ce n’est pas moi qui l’ai écrit, mais j’aime beaucoup le caractère, les problèmes, toutes les choses que l’on voit dans le film. Et le troisième jour je suis au studio, presque tout nu, parce qu’il y a deux mecs qui devaient jeter du plâtre sur mon corps pour faire un moule pour le costume. Six mois plus tard, six mois pour faire le costume, nous sommes dans le désert en Afrique. C’était affreux ! Parce que le costume ne fonctionnait pas, beaucoup de pièces n’allaient pas entre elles. Donc le premier film était difficile, très difficile. Mais un jour le film et sorti et tout le monde a dit que c’était super. Et maintenant je suis à Toulouse, parce que mon agent un jour m’a dit que j’étais stupide (il rit). Je crois vraiment que la Force était avec moi à ce moment. Luke Skywalker ne voulait pas aller avec Obi Wan, mais la Force a changé sa vie. Pour moi, c’est Star Wars.

SWU : Quand j’ai regardé votre filmographie, j’ai vu que vous aviez fait en 1978, du doublage pour un dessin animé du seigneur des anneaux…

A.D. : Ah oui, un petit dessin animé ou je jouais Legolas, un elfe. Mais j’ai été triste quand ils ont tourné le film, de ne pas avoir été choisi pour jouer le personnage (il rit). Moi ou Orlando Blum ? Quel choix ? Il n’y a pas de choix ! ! (il rit encore). Non, il est très bon acteur, très beau.

SWU : Et en tant qu’acteur, en tant que mime, est ce que vous trouvez que c’est plus difficile de doubler un personnage plutôt que de le jouer, puisque tout le jeu d’acteur passe par la voix.

A.D. : [NDLR : il a commencé à répondre à la question puis est parti sur autre chose] Vous savez que Georges Lucas a d’abord pensé faire doubler le personnage de C-3PO en américain, mais ça n’a pas marché. Il a essayé les voix de trente personnes mais C-3PO est un personnage entier et la voix et l’attitude sont un mélange. C’est un tout. Donc il a finalement changé son avis et c’est moi qui ai doublé le personnage, parce que quand je parle dans le costume on n’entend rien.

SWU : Un petit mot pour vos fans français ?

A.D. : Vous savez que C-3PO parle plus de 6.000.000 de langues, moi pas du tout. Mais je peux dire : Que la Force soit avec vous, toujours.

Voila, je l’ai pas vu longtemps mais c’est quelqu’un de très sympa et bien en forme à 70 ans. Je vous mets en bonus la petite photo avec moi. Comme d’hab les photos ne me réussissent pas. XD

Bref, en me rendant à la cérémonie d’ouverture, je me balade à travers les différents halls du parc des expositions où j’ai pu admirer certains cosplay Star Wars de particuliers de tous âges, comme de ” professionnels, tels nos amis de la 501ème et d’autres. Y avait vraiment beaucoup de Star Wars cette année et pas mal de Stargate. En fait je me rends compte au fil des ans que les cosplay s’adaptent majoritairement aux invités. Je n’ai pas croisé de McGyver, je suis déçu.



J’assiste donc à la cérémonie rituelle du TGS où défilent les divers invités sous les musiques d’un petit orchestre présent au salon. Les grandes têtes d’affiche de cette édition étaient bien sûr Anthony Daniels, Richard Dean Anderson, Autumn Reese, John Noble, le dessinateur de Picsou Don Rosa, et tout plein d’acteurs de Kaamelott, de doubleurs, de web séries, etc … Bref, un défilé d’une heure.

Et voilà, tranquillement la journée continue, je ne résiste pas à m’acheter quelques comics Star Wars qui me manquent, en tournant et en visitant les stands en attendant mon interview avec Nicolas Gabion (Bohort dans Kaamelott) à 17h30.

L’horaire de l’interview m’ayant été naturellement imposée, je n’ai pas pu assister à la conférence très drôle d’Anthony Daniels, que je vous invite à regarder via le lien suivant. Elle vaut vraiment le coup d’œil. D’ailleurs, le tout Star Wars est arrivé tôt pour l’évènement !

Le dimanche était moins chargé donc j’ai pu m’attarder sur certains stand où on pouvait tester Star Wars Rebellion ou rencontrer des dessinateurs de tous bords. J’ai pu enfin parler quelques minutes également avec Sylvain Morel, cofondateur avec son frère Ludovic de l’école des Gardiens de la Force qui m’a expliqué en quoi elle consistait :

” Alors moi à la base je suis maître en Kung-Fu et plusieurs fois champion de France en boxe chinoise et j’ai donc fondé cette école avec mon frère jumeau. On y propose des cours d’initiation au sabre laser, des combats chorégraphiés mais aussi des combats libres. Si vous voulez on utilise toutes les compétences techniques et martiales que l’on retrouve dans le Kung-Fu et que l’on enseigne à travers le sabre laser. C’est accessible à tout le monde car chez nous il y a un système de grades comme on le retrouve dans les arts martiaux, il y a même des enfants qui viennent prendre des cours. Les personnes qui viennent s’initier à cette discipline et qui n’ont jamais fait de sport sont les bienvenues et on les appelle les gardiens de bronze. On a ensuite les gardiens d’argent qui ont déjà des notions dans les arts martiaux, qui sont assidus aux entrainements et qui font des spectacles. Mais tout le monde peut venir s’initier, il n’y a aucun soucis par rapport à ça. Nous sommes situés à Perpignan et on est régulièrement invité à des conventions tout simplement pour faire découvrir notre discipline. »

Voilà pour ce week-end. Je ne me suis pas intéressé à tout, par manque temps et d’intérêt. Il y avait notamment un hall entier dédié à un tournois de League of Legend ainsi que le festival francophone de la websérie par exemple. J’espère que le (trop) court interview d’Anthony Daniels vous a plus, et peut être à bientôt ! ^^

Aymerix

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