Le 21 Mai prochain débutera la 10ème édition de Villette Sonique durant laquelle on aura le plaisir d’assister aux lives de Kevin Morby, Thee Oh Sees, Pow!, Cheveu, Battles, Clark, King Kahn & The Shrines ou encore The Black Angels. Une programmation éclectique et pointue qui nous rappelle à quel point Villette Sonique sait se distinguer de ses concurrents et peut être considéré comme l’un des festivals français les plus influents de la décennie passée. Cette décennie qui a vu le vinyle revenir au goût du jour et l’éclosion de nombreux labels indépendants qui oeuvrent dans l’ombre, portés par une seule passion, celle de la musique indépendante. C’est donc avec l’idée de donner à ces acteurs un espace d’exposition et d’expression éphémère que l’équipe de Villette Sonique créa le Village Label.
Désormais reconnus comme un rendez-vous incontournable du festival, le Village Label rassemble chaque année une foule de curieux et de mélomanes venus (re)découvrir ce que la fine fleur de la scène Indie française a dans ses backs. Pour les 10 ans du festival, le Village Label sera cette année dotée d’une scène sur laquelle se produiront Marietta, Centenaire ou encore Bataille Solaire. L’occasion d’interroger 10 labels que nous apprécions tout particulièrement et de leur demander de nous présenter leurs sorties spéciale « Villette Sonique ». Plus d’informations sur le site de Villette Sonique ou sur la page du festival.
JOEY FOURR • To The Floorr (Atelier Ciseaux/ 14 avril 2015)
« »Coeur slash Smiley Banane Slash Smiley clin d’oeil slash Glitters« . Ou comment une « conversation » twitter-msn peut aboutir à la sortie d’un disque. Car -capture d’écran à l’appuie- c’est bel et bien comme ça que tout a commencé avec Joey Fourr.
Dans l’intimité du deep web, certains ont cru voir en Joey Fourr la réincarnation d’une licorne en plein trip « Moonwalk ». Un fantasme 2.0 sans doute alimenté par son clip « My Dolphins ». Dans le monde réel -ou personne ne joue au baseball avec des dauphins- Joey Fourr est le projet de Joseph Prendergast (ex-Tubelord) accompagné par Moe Meade (Dog Legs) et Jack Barraclough (Halo Halo).
Aujourd’hui, un humain qui termine chacun de ses mails avec un smiley banane ne peut être qu’un doux-dingue-inspiré. Et c’est ce que Joseph nous prouve avec son premier album To The Floor, un long slow de 12 pistes bourré de bizarreries pop-magnétiques qui se danse couché, la tête écrasée contre un sol à paillettes. Atypique, captivante, sensuelle et joyeusement maussade, sa musique s’écoute au ralenti avec le regard plein de ‘love’ et un smiley énorme sur la gueule.
Au moment ou Joey Fourr nous a envoyé son album, il avait déjà prévu de le sortir en vinyle avec le label Anglais Milk Records. Sortir un 12′ uniquement pour la France aurait été un mauvais choix mais ne rien faire avec lui aurait été un énorme regret. C’est pour ça que nous avons décidé de l’éditer en cassettes. Parce que cet album bourré de tubes nonchalants mérite autant d’attention que la paire de fesses qui se trouve sur la pochette. ASS ASS BABY. »
Satellite Jockey • Falling (AB Records/ 30 Mars 2015)
« Falling c’est le nouvel album du groupe lyonnais Satellite Jockey. C’est leur 4ème, et pour nous c’est le deuxième album auquel on contribue, cette fois en collaboration avec Montagne Sacrée Records, Another Record et Kidderminster Records.
Il y a énormément de choses différentes dedans, pleins de manières différentes de créer des ponts entre la pop et les musiques plus difficiles d’accès. Pour s’en rendre compte, il suffit d’écouter « Concealed Feeling », le morceau de 11 minutes qui clôture l’album.
On est super fiers d’avoir pu contribuer a la sortie de ce disque parce que c’est un très bon album pop. Ou plutôt un très bon album tout court, avec une esthétique musicale forte. En plus c’est trop bien en concert. »
La Mverte • A Game Called Tarot (Her Majesty’s Ship/ 20 Avril 2015)
« Avec ce deuxième maxi, Alexandre Berly dit La Mverte confirme son goût pour les mélodies tordues, les grooves viciés et une certaine élégance macabre. On aurait envie d’inventer un nouveau genre musical rien que pour lui, « disco ésotérique » ou « freaky wave » par exemple. Mais l’animal n’étant pas du genre à se laisser enfermer dans une cage, on continuera simplement de collectionner les expressions imagées et non-officielles à son sujet. Propositions bienvenues. »
Jimmy Whispers • Summer In Pain (Field Mates Records/ 24 Mars 2015)
« Avec Summer In Pain, on a fait les choses à l’envers : ça n’était pas juste la première sortie de mon label, c’était le disque pour lequel il était né. Né de l’envie de faire écouter au plus grand nombre un album complètement bricolé, sans prétention qui revient à l’essence même de ce qu’est le lo-fi, un album plein de chansons d’amours tristes portées par un Jimmy Whispers un peu gauche mais qui me donnaient, de manière surprenante et irrépressible, envie de danser ». Chez Shadazz on aime bien Jimmy et ne cache plus notre amour pour ce premier album et le talent de song writting de ce jeune artiste originaire de Chicago.
DDDXIE • II (Alpage Records/ 18 Mai 2015)
« DDDXIE, notre fétichiste, sort son deuxième Ep II de 4 morceaux le 18 mai 2015. En vinyle édition limitée -bien entendu. Techno, house, et même un peu colorée. Olivier Durteste nous fait encore transpirer de transe. Son sens du détail et son obsession (parfois flippante) font de cet EP notre prochaine petite fierté. » Premier extrait rapidement.
Gravats • Îlot (Claves) (1er Octobre 2014)
« Si Editions Gravats ne se profile assurément pas comme un label techno pour le spécialiste de l’autoroute allemande en 4×4, quelques âmes technos ont beaucoup compté dans sa conception. Cristian Vogel et Panasonic surtout. La première sortie du label, un 7 pouces au macaron jaune, est d’ailleurs un hommage à peine voilé aux seconds. Deux morceaux d’une techno rêche et minérale accompagnés de deux locked groove, histoire de nous rappeler aussi, qu’avant Vogel et Panasonic il y a eu les DMC World DJ Championships et Cannibal Ox. Sans être un manifeste, cette première sortie du label condense pour beaucoup d’où on vient et vers où on souhaite aller, c’est un joli post-it musical. »
Bad News From Cosmos • Loversgrove (Anywave/ 12 Mai 2015)
« Bad News From Cosmos (Iryna Bodnar et Andrii Hrachov) sont basés à Odessa en Crimée et font partie d’une vague d’artistes ukrainiens (comme Blablarism ou SiJ) qui sortent des morceaux merveilleux sans se soucier de ressembler à qui que ce soit. Le premier contact, c’était par le biais de « Stone », un morceau technoïde de 13 minutes, sur leur maxi Laid Down To Earth. Puis ils nous ont envoyé d’autres morceaux très différents mais aussi beaux, qu’on a sortis en décembre, en digital (Pearls For Guttiere, bulle aquatique et hors du temps).
Ils ont un son reconnaissable immédiatement, et pourtant ils font le grand écart au niveau des styles abordés, qu’ils fassent de la novo-pop ou de la dark electro, leur musique est enveloppante, ondulante, assez abrasive mais sans être hostile. Loversgrove est une compilation de deux de leurs précédents EP, surement le versant le plus intimiste de leur travail – il s’ouvre sur une balade quasiment folk, il y a des plages d’ambient drone et des morceaux shoegaze avec des synthés antédiluviens. Il rappelle le Dynamite de Stina Nordenstam, son disque le plus expérimental et perturbé, ou les tout premiers Labradford – ce qui donne un résultat aussi sensuel que mélancolique. Loversgrove pourrait aussi être la bande originale d’un Bergman ou d’un Tarkovsky.
Ils figureront aussi sur une compilation, Wavecore 4 (sortie le 23 mai, pour Villette Sonique) avec un morceau qui dévoile une facette encore différente, un morceau inédit très Sarah Records. »
Geena • Pure Underground Research (Antinote/ 10 May 2015)
« La quatrième sortie de Geena sur Antinote peut très bien se présenter comme un trip sous acide. Flûtes de pan, bribes de conversations en japonais, delay dans tous les sens, Geena cultive une certaine forme d’ésotérisme pour nous proposer une house qui sort sans doute des sentiers battus, mais qui reste redoutablement efficace sur les dancefloors. »
Milan • Dunkers (Fin De Siècle/ 10 février 2015)
« Dunkers est un instant de tension extrême. Un territoire étrange qui s’étend entre les rues surchargées de la capitale et les zones désertiques à moitié dépeuplées de banlieues inconnues. Puisant ses raçines dans ce mélange âcre de désespoir, de rage difficile à contenir et de moments d’espoir fugaces, la mixture post-punk qui découle du disque est parfois informe et difficile à maintenir en l’état. Mouvante et instable, elle se traîne sur les 20 minutes de l’EP de Milan comme une créature singulière mais captivante. En son sein, une flamme tour à tour brûlante puis glaciale la maintient dans cet entre-deux sans fin : jamais véritablement vivante ni morte, succombant sans répit à des spasmes incontrôlables suivis de brèves parenthèses d’intense introspection. »
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