2014-08-01

Un cas de « jambe-banque » pour le sauvetage d’un membre inférieur

M. Bouyer, D. Corcella, A. Forli, V. Mesquida, A. Semere, F. Moutet

Résumé

Nous rapportons un cas clinique inhabituel de « jambe-banque » pour la reconstruction du membre inférieur avec le membre controlatéral amputé. Ce concept du « doigt-banque » a été décrit par Foucher et al. en 1980 pour la chirurgie de la main traumatisée. Le patient âgé de 34 ans, victime d’un grave accident d’ULM, présentait un polytraumatisme avec des fractures ouvertes des deux pilons tibiaux. La jambe gauche présentait une perte de substance tégumentaire associée à une nécrose cutanée de la face interne de la cheville exposant la malléole, le calcanéum et le nerf tibial postérieur nécrosé sur 10 cm. Le parage ostéo-tégumentaire à gauche a nécessité une résection massive « carcinologique » du calcanéum. La jambe droite présentait une perte de substance tégumentaire limitée, à son tiers inférieur, exposant la malléole interne, ainsi qu’une fracture avec perte de substance osseuse du tibia de 10 cm. La jambe gauche fut utilisée comme « jambe-banque » pour la reconstruction du tibia droit, en servant de site donneur pour le prélèvement d’un lambeau de fibula vascularisée. L’évolution à 18 mois fut très satisfaisante sur le plan clinique et radiologique, avec une reprise de la marche à l’aide d’une orthèse, et une reprise de la course à pied et du vélo à deux ans et demi. Ce cas rapporte une utilisation originale de ce lambeau en « jambe-banque » permettant de résoudre une situation traumatique complexe et rare intéressant les deux membres inférieurs. Cette stratégie doit faire partie intégrante de l’arsenal thérapeutique du chirurgien plasticien, en situation extrême.

Summary

We report a unusual case of “fillet flap” to reconstruct the lower limb with the amputated contralateral leg. This kind of procedure was first described by Foucher et al. in 1980 for traumatic hand surgery as the “bank finger”. A 34-year-old man suffered a microlight accident with bilateral open legs fractures. A large skin defect of the left leg exposed the ankle, the calcaneus and a non-vascularized part of the tibial nerve (10 cm). The patient came to the OR for surgical debridement and had massive bone resection of the left calcaneus. The right leg showed limited skin defect at the lower part, exposing the medial side of the ankle and a tibial bone defect, measuring 10 cm. Salvage the left leg was impossible due to complex nerve, bones and skin associated injuries, so this leg was sacrificed and used as a donor limb, to harvest a free fibula flap for contralateral tibial reconstruction. At 18 months of follow-up, the patient was very satisfied, the clinical result was very good on both lower limbs and X-rays showed excellent integration of the free fibula flap. The patient had normal dailies occupations, can run and have bicycle sport practice with a functional left leg fit prosthesis. This case showed an original application of the “fillet flap concept” to resolve complex and rare traumatic situations interesting the both lower limbs. In our opinion, this strategy must be a part of the plastic surgeon skills in uncommon situations.

Pilomatrix Carcinoma of the scalp. A case report and review of the literature

T. Sorin, H. Eluecque, G. Gauchotte, A. De Runz, J.F. Chassagne, L. Mansuy, H. Gisquet, E. Simon

Summary

Introduction

Pilomatrix Carcinoma (PC) is a rare and malignant dermo-hypodermic tumor. Only 11 cases were reported in patients younger than 18 years old and only 13 cases were reported on the scalp.

Case report

We report the case of a 15-year-old woman who underwent cyst excision on the vertex. Anatomopathology shed light trichilemmal cyst. Five months later, she presented a first local recurrence. The tumor was removed with wide margin. Anatomopathology shed light PC. No adjuvant therapy was performed. The patient presented a second recurrence 3 months later with a parietal bone and superior sagittal sinus invasion and a lung metastasis. She underwent a craniotomy and radiochemotherapy. A third local recurrence was detected 4 months later. Three more lines of chemotherapy were performed without success.

Discussion

PC is a locally aggressive tumour, with a high rate of local recurrences and metastases. PC arises de novo or through malignant transformation of a pilomatrixoma. PC were observed frequently in the white male over 50 years old. The histological diagnosis is difficult to prove. Treatment consists of a wide surgical excision. Peritumoral margins are not codified. Because of most cases are on the face and neck, Mohs Micrographic Surgery seems to be a good modality to limit margins. Radiation therapy is an adjuvant treatment. Chemotherapy can be used in metastasis case.

Conclusion

PC is a rare malignant tumor with high rate of disease relapse. Histological diagnosis is difficult and treatment is not standardized. Surgical procedure with wide margins is recommended to avoid the large recurrence when the staging shows no metastasis.

Résumé

Introduction

Le carcinome pilomatriciel (CP) est une tumeur dermo-hypodermique rare et maligne. Seulement 11 cas sont rapportés chez les patients de moins de 18 ans et seulement 13 cas sont rapportés sur le scalp.

Cas clinique

Nous rapportons le cas d’une femme de 15 ans qui a subi une exérèse d’un kyste du vertex. L’anatomopathologie rapportait un kyste trichilemmal. Après 5 mois, elle a présenté une première récurrence locale qui a été ôtée avec de larges marges. L’anatomopathologie rapportait un CP. Aucune thérapie adjuvante n’a été réalisée. La patiente a présenté une seconde récurrence 3 mois après, avec une invasion de l’os pariétal, du sinus sagittal supérieur ainsi qu’une métastase pulmonaire. Elle a subi une craniotomie et une radiochimiothérapie. Une troisième récurrence locale a été détectée 4 mois plus tard. Trois lignes de chimiothérapies supplémentaires ont été effectuées sans succès.

Discussion

Le CP est une tumeur agressive avec un haut taux de récurrences locales et de métastases. Il peut survenir de novo ou d’une transformation maligne d’un pilomatrixome. Les CP sont souvent observés chez l’homme caucasien de plus de 50 ans. Le diagnostic histologique est difficile à établir. Le traitement consiste en une exérèse chirurgicale large. Les marges péri-tumorales ne sont pas codifiées. La radiothérapie est un traitement adjuvant. La chimiothérapie peut être utilisée dans les cas métastatiques.

Conclusion

Le CP est une tumeur maligne rare avec un haut taux de rechute. Le diagnostic histologique est difficile et le traitement non standardisé. La chirurgie avec de larges marges est recommandée pour éviter les récurrences des cas non métastatiques.

Mastectomie avec conservation de la plaque aréolo-mamelonnaire et cancer du sein. Mise au point

J.-G. Féron, A. Leduey, P. Mallon, B. Couturaud, V. Fourchotte, E. Guillot, F. Reyal

Résumé

La mastectomie avec conservation de la plaque aréolo-mamelonnaire (PAM) dans la prise en charge du cancer du sein est controversée. Les risques oncologiques ainsi que les risques de complications sont aux premiers plans. Nous nous sommes intéressés à identifier l’incidence des atteintes de la PAM, les facteurs prédictifs d’atteinte de celle-ci, le taux de récidive locorégionale ainsi que le taux de complications. Nous avons réalisé une revue de la littérature via PubMed en utilisant les termes : « mastectomy », « nipple involvement », « nipple-sparing mastectomy », « skin-sparing » « Mastectomy » « occult nipple malignancy » « occult nipple disease » « breast cancer recurrence ». Les articles ont été analysés en portant attention sur l’incidence des atteintes de la PAM, les facteurs associés à une atteinte de la PAM, les taux de récidives et de complications. Les taux d’incidence ont été comparés entre les groupes par les tests de Chi2 ou de Fisher pour les variables catégorielles et par test de Student pour les variables continues. Les différences étaient considérées comme significatives avec un p < 0,05. Au total, nous avons répertorié près de 30 études étudiant l’incidence d’une atteinte de la PAM dans le cancer du sein compilant près de 10 000 cas et 23 comme apportant des informations sur le taux de récidive locorégionale après mastectomie conservatrice de la PAM compilant près de 2300 cas. Le taux global d’atteinte de la PAM est de 11,5 %. Les caractéristiques associées à un envahissement de la PAM sont une distance tumeur mamelon < 2 cm, le grade, l’atteinte métastatique ganglionnaire, la présence d’emboles, une surexpression d’HER2, l’absence d’expression des récepteurs hormonaux, une taille tumorale > 5 cm, une localisation rétro-aréolaire et les lésions multicentriques. Le taux de récidive après mastectomie avec conservation de la PAM est de 0,9 % au niveau de la PAM et de 4,2 % au niveau de l’étui cutané. Les taux de nécrose partielle et totale de la PAM sont respectivement de 2,9 % et 6,3 %. La mastectomie avec conservation de la plaque aréolo-mamelonnaire est une solution appropriée chez des patientes bien sélectionnées. Il doit être réalisé une recoupe rétro-aréolaire systématique. La mastectomie avec conservation de la PAM doit être proposée dans le cas de lésions uni- ou multicentriques bien circonscrites à plus de 2 cm de la PAM, de grade 1 ou 2, HER2 négatif, sans embole ni atteinte ganglionnaire.

Summary

Background

The role of nipple-sparing mastectomy (NSM) for breast cancer is controversial as there is concern regarding its oncological safety and complication rate. We carried out a review of the literature to quantify the incidence of occult nipple malignancy in breast cancer, identify the factors influencing occult nipple malignancy, quantify locoregional recurrence rates and quantify NSM complication rates.

Methods

A search of the literature was performed using PubMed. Keywords used were “mastectomy”, “nipple involvement”, “nipple-sparing mastectomy”, “skin-sparing mastectomy” “occult nipple malignancy” “occult nipple disease” “breast cancer recurrence”. Articles were analyzed regarding incidence of occult nipple malignancy, potential factors influencing the incidence of occult malignancy and recurrence/complications following NSM. The incidence of occult nipple disease was compared between groups using Chi2 or Fisher's exact tests for categorical variables and Student's t-tests for continuous variables. P values were considered significant < 0.05. We identified nearly 30 studies compiling nearly 10 000 cases examining the rate of occult nipple malignancy and 23 studies compiling 2300 cases providing information on the rate of local recurrence after NSM.

Results

The overall rate of occult nipple malignancy was 11.5 %. Primary tumour characteristics influencing occult nipple malignancy were tumour-nipple distance < 2 cm, grade, lymph node metastasis, lymphovascular invasion, HER2 positive, ER/PR negative, tumour size > 5 cm, retro-areolar/central location and multicentric tumours. The overall nipple recurrence rate following NSM was 0.9 %, skin flap recurrence rate was 4.2 %. Full and partial thickness nipple necrosis rates were 2.9 % and 6.3 % respectively.

Conclusion

NSM for primary breast cancer is appropriate in carefully selected patients. All patients should have retro-areolar sampling. There is strong evidence to suggest that suitable cases are well circumscribed single or multifocal lesions that have a TND > 2 cm. Tumours should be graded 1-2 and not have LVI, axillary node metastasis or HER2 positivity.

Utilisation d’un lambeau libre ostéo-musculo-cutané total d’avant-bras

E. Gachie, J.-M. Alet, P. Nguyen, C. Della Volpe, D. Casanova

Résumé

Nous rapportons le cas d’une patiente de 55 ans atteinte d’une neurofibromatose de type I ou maladie de Recklinghausen. Elle présentait un schwannosarcome du nerf médian, de haut grade de malignité, à l’union des tiers supérieur et moyen du bras, au contact de l’humérus. Le traitement carcinologique de cette tumeur imposait une amputation du bras au niveau du col chirurgical de l’humérus, et donc une désarticulation d’épaule. Dans le but d’améliorer la fonction résiduelle du membre supérieur, et afin de créer une pince latéro-thoracique, nous avons décidé de réaliser un lambeau libre total d’avant-bras banque. Ce lambeau composite a été composé du radius, de la totalité des muscles de l’avant-bras, ainsi que de la peau de la face antérieure de l’avant-bras, prélevée avec le pédicule radial proximal. Il a été anastomosé en proximal à l’artère axillaire après ostéosynthèse huméro-radiale par plaque. Le lambeau a permis à cette patiente active d’obtenir un moignon fonctionnel, rétablissant la fonction du bras et permettant une action de pince.

Summary

We report the case of a 55-year-old woman suffering from a type I neurofibromatosis (also known as Von Recklinghausen neurofibromatosis) who was diagnosed with a high-grade schwannosarcoma of the median nerve, between the upper third and the medium third of the arm, upon contact with the humerus, invading the humeral vessels. The oncologic treatment of this tumour consisted in the amputation of the arm through the surgical neck of the humerus. In order to create a laterothoracic claw, to bring a partial function of the upper limb back, we decided to realize a free fillet forearm flap. This composite flap was composed of the radius and the ulna, all the forearm muscles and the skin of the anterior side of the forearm. A humeroradial plate osteosynthesis was done and the flap was then harvested with the radial pedicle, and anastomosed to the axillar artery. This procedure gave our patient a functional stump, giving back the arm functionality, especially the claw movement.

Dermatofibrosarcoma protuberans: Margins reduction using slow-Mohs micrographic surgery. Experience with 35 patients
Publication date:
August 2014

Source:Annales de Chirurgie Plastique Esthétique, Volume 59, Issue 4

Author(s): B. Chaput , T. Filleron , S. Le Guellec , T. Meresse , M. Courtade-Saïdi , J.-L. Grolleau , C. Chevreau , I. Garrido , D. Gangloff

Introduction

Dermatofibrosarcoma protuberans (DFSP) is a potentially malignant dermal mesenchymal tumour with a high risk of local recurrence. DFSP presents a sprawling appearance whose complete excision requires important margins. DFSP was initially resected with a 5
cm excision margins, and more recently 3
cm then 2
cm margins were recommended. Mohs micrographic surgery (MMS) helps reduce these margins thanks to a 3-dimensional excision around the tumour, which is analysed in its entirety. We used the modified MMS called slow-MMS and tried every time it was possible to perform direct closure.

Methods

Thirty-five patients presenting a DFSP between 2004 and 2013 within the Plastic Surgery unit at Claudius Regaud Institute were included in this retrospective study. The patients were treated with slow-MMS using paraffin-embedded sections.

Results

One surgery was necessary for 72% of patients. For 17%, we had to perform a second surgery, and for 11% a third one. Our median clinical excision margins was 17
mm (range 9.0:30.0). After a median follow-up of 46 months (range 35.2:60.2), we didn’t observe any recurrence. Only one case required a local flap; for the others, the loss of substance was resolved with a direct closure.

Conclusion

Slow-MMS enabled a local control of the margins without recurrence at 46 months in our series. Besides, it helps performing smaller margins than wide excision and thus preserving the tissues. In our opinion, this is the treatment of choice regarding DFSP for which tissue sparing is essential. It seems particularly appropriate near functional areas or on the face.

Carcinomes spinocellulaires de l’oreille : facteurs de gravité et traitement chirurgical, à propos de 30 cas
Publication date:
August 2014

Source:Annales de Chirurgie Plastique Esthétique, Volume 59, Issue 4

Author(s): A. Ganeval-Stoll , C. Bruant-Rodier , C. Dissaux , J.C. Lutz , A. Wilk , F. Bodin

But de l’étude

Les carcinomes spinocellulaires (CSC) de l’oreille sont connus pour leur agressivité. Le but de ce travail était d’en étudier les facteurs de gravité tout en dégageant les impératifs thérapeutiques.

Patients & méthodes

Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 28 patients (30 oreilles) opérés d’un CSC. Les caractéristiques de la lésion, la présence d’adénopathie, les modalités du traitement et les résultats histologiques ont été colligés. Récidives locales et métastases sont relevées avec un recul moyen de 37
mois (17 à 110
mois).

Résultats

La taille de la lésion était inférieure à 2
cm dans 19 cas (63,3 %) et supérieure ou égale à 2
cm dans 11 cas (36,7 %). Les marges d’exérèses macroscopiques étaient de 5, 7 ou 10
mm. Les exérèses étaient histologiquement incomplètes dans 4 cas (13 %) nécessitant une reprise chirurgicale. Six cas (20 %) ont présenté une récidive locale avec dans la moitié des cas (10 %) des métastases ganglionnaires ou pulmonaires. Un patient est décédé (3,3 %). Dans ces 6 cas de récidives, les marges d’exérèse étaient de 6,3
mm en moyenne et la lésion initiale mesurait toujours plus de 2
cm (100 %). Trois quarts des exérèses incomplètes ont récidivé malgré une reprise en marge saine.

Conclusion

Notre série confirme les donnés de la littérature, à savoir le caractère péjoratif d’une lésion mesurant plus de 2
cm et d’une exérèse incomplète. Les recommandations de L’HAS semblent minimalistes concernant l’oreille. En cas de lésion de plus de 2
cm et avec une localisation proximale sur le pavillon, seule l’auriculectomie permet un contrôle carcinologique satisfaisant.

Introduction

Squamous cell carcinomas (SCC) of the ear are known for their aggressiveness. The aim of this study was to investigate factors of gravity while freeing the therapeutic requirements.

Patients and methods

This is a retrospective study of 28 patients (30 ears) operated for SCC. The characteristics of the lesion, the presence of metastasis, treatment modalities and histologic findings were collected. Local recurrences and metastasis are identified with a mean follow-up time of 37
months (17–110
months).

Results

The lesion size was less than 2
cm in 19 cases (63.3%) and greater than or equal to 2
cm in 11 cases (36.7%). Macroscopic resection margins were 5, 7 or 10
mm. The resections were histologically incomplete in 4 cases (13%) requiring further surgery. Six cases had local recurrence (20%): three with pulmonary or lymph node metastases (10%) and one death (3.3%). In these 6 cases of recurrence, the surgical margins were 6.3
mm on average, the initial lesion measured always greater than 2
cm (100%). Three quarters of incomplete resections have recurrent despite a surgical revision in healthy margin.

Conclusion

Our study confirms the data of literature, namely the pejorative character of a lesion greater than 2
cm and incomplete resection. The HAS recommendations seem minimal regarding the ear. In case of injury by more than 2
cm and with a proximal location on the ear pinna, only amputation of the ear allows satisfactory cancer control.

Évaluation morphologique des génioplasties associées à la chirurgie orthognathique
Publication date:
August 2014

Source:Annales de Chirurgie Plastique Esthétique, Volume 59, Issue 4

Author(s): V. Hunsinger , J. Quilichini , W. Noel , D. Obadia , P. Leyder

Introduction

Les dysmorphoses maxillomandibulaires sont fréquemment associées à des anomalies morphologiques du menton. Leur correction dans les plans sagittal et transversal permet un bénéfice à la fois morphologique et fonctionnel. L’objet de cette étude était d’évaluer le bénéfice morphologique de la génioplastie osseuse associée à la chirurgie orthognathique en fonction du type de technique utilisé, ainsi que les complications engendrées.

Patients et méthode

Nous avons identifié les patients opérés de génioplastie osseuse associée à la chirurgie orthognathique dans notre service entre 2004 et 2010. Pour chaque patient la classe d’Angle, le type d’ostéotomie et de génioplastie ainsi que les complications postopératoires ont été colligées. Les résultats morphologiques ont été évalués par un groupe de chirurgiens et par un groupe d’observateurs à l’aide de photographies standardisées.

Résultats

Sur les 203 ostéotomies faciales réalisées pendant cette période, 101 génioplasties osseuses étaient effectuées. Dans la majorité des cas, il s’agissait d’une réduction de hauteur associée à une avancée du menton. Les résultats morphologiques étaient jugés comme satisfaisants tous évaluateurs confondus (3,92). Les meilleurs résultats étaient obtenus lors des réductions de hauteur avec avancée symphysaire selon les techniques de glissement (4,03) et de cavalier divisé (4,19). Cinq patients (5,9 %) ont présenté une complication postopératoire. Il s’agissait en particulier d’une lésion du nerf mentonnier et de deux mortifications dentaires. Aucun défaut de consolidation, de nécrose osseuse ou d’hématome du plancher n’a été rapporté.

Conclusion

La génioplastie osseuse est une technique sûre, fiable et peu morbide, permettant d’obtenir, en association avec une chirurgie orthognathique, des résultats morphologiques satisfaisants. Les meilleurs résultats morphologiques ont été obtenus chez les patients opérés pour réduction de hauteur avec avancée du menton, en particulier par la technique originale du cavalier divisé.

Introduction

The maxillo-mandibulary dysphormias are frequently associated with morphological abnormalities of the chin. Their correction in the sagittal and transverse planes can benefit both morphologically and functionally. The purpose of this study was to evaluate the morphological benefit of the osseous genioplasty associated with orthognathic surgery depending on the type of technique used, as well as complications occurred.

Patients and methods

We identified patients who underwent osseous genioplasty associated with orthognathic surgery in our department between 2004 and 2010. For each patient Angle class, type of osteotomy, genioplasty and postoperative complications were recorded. The morphological results were evaluated by a group of surgeons and a group of observers using standardized photographs.

Results

Of the 203 facial osteotomies performed during this period, 101 osseous genioplasties were made. In most cases, there was a height reduction associated with advancement of the chin. The morphological results were considered as satisfactory all evaluators alike (3.92). The best results were obtained in height reductions with advancement techniques as sliding genioplasty (4.03) and jumping divided genioplasty (4.19).

Five patients (5.9%) had a postoperative complication. This was especially one mental nerve injury and two dental mortifications. No default of consolidation or necrosis or hematoma of mouth floor have been reported.

Conclusion

Osseous genioplasty is a safe, reliable procedure with morphological satisfactory outcome, in combination with orthognathic surgery. The best results were obtained with cases of height reduction with advancement of the chin, especially the original technique of the jumping divided genioplasty.

Nævus pigmentaires congénitaux géants : quelle place pour l’expansion cutanée
Publication date:
August 2014

Source:Annales de Chirurgie Plastique Esthétique, Volume 59, Issue 4

Author(s): V. Nguyen Van Nuoi , C. Francois-Fiquet , P. Diner , B. Sergent , F. Zazurca , G. Franchi , J. Buis , M.-P. Vazquez , A. Picard , N. Kadlub

Introduction

Le risque de transformation maligne et l’aspect inesthétique obligent souvent à une prise en charge chirurgicale des nævi pigmentaires congénitaux géants (NPCG). Les stratégies thérapeutiques sont multiples. L’expansion tissulaire est une option permettant une large excision du nævus, en apportant un tissu de qualité identique. Le but de cette étude était de réaliser une analyse rétrospective de la technique d’expansion cutanée dans le traitement des NPCG.

Matériel et méthodes

Nous avons réalisé une étude rétrospective de 2000 à 2012 incluant les patients opérés d’une expansion tissulaire pour le traitement d’un nævus pigmentaire géant. Nous avons analysé l’épidémiologie des patients, l’indication, les résultats et complications de cette procédure.

Résultats

Soixante-dix-neuf expandeurs ont été posés, lors de 61 procédures chez 33 patients. Dans 28 cas, l’expansion a été réalisée dans un but d’exérèse du nævus. Dans 27 cas, l’expansion a été réalisée après un premier temps d’exérèse. L’expansion cutanée a permis l’exérèse complète du nævus dans 63,3 % des cas. On notait 45 % de complications, dont 50 % de complications mineurs. Le taux de complication augmentait au décours d’expansion itérative.

Conclusion

L’expansion cutanée est une option thérapeutique intéressante à envisager dans le traitement des nævi géants congénitaux. Cependant, le taux de complications est important, particulièrement quand plusieurs expansions sont nécessaires.

Surgical management of giantmelanoticnaeviremains a surgical challenge. Tissue expansion provides tissue of the same quality for the repair of defects. The aim of this study is to review tissular expansion for giant melanotic naevi.

Materials and methods

We conducted a retrospective study from 2000 to 2012. All children patients who underwent a tissular expansion for giant congenital naevi had been included. Epidemiological data, surgical procedure, complication rate and results had been analysed.

Results

Thirty-tree patients had been included; they underwent 61 procedures with 79 tissular-expansion prosthesis. Previous surgery, mostly simple excision had been performed before tissular expansion. Complete naevus excision had been performed in 63.3% of the cases. Complications occurred in 45% of the cases, however in 50% of them were minor. Iterative surgery increased the complication rate.

Conclusion

Tissular expansion is a valuable option for giant congenital naevus. However, complication rate remained high, especially when iterative surgery is needed.

Mise au point d’un modèle animal original de cicatrice chéloïde
Publication date:
August 2014

Source:Annales de Chirurgie Plastique Esthétique, Volume 59, Issue 4

Author(s): C. Philandrianos , D. Gonnelli , L. Andrac-Meyer , M. Bruno , G. Magalon , S. Mordon

Les cicatrices chéloïdes résultent d’une pathologie de la cicatrisation cutanée liée à un dérèglement de la synthèse du collagène. Elles sont responsables de gênes esthétiques et fonctionnelles parfois invalidantes. Plusieurs traitements existent mais les récidives sont fréquentes et entraînent parfois une chéloïde plus importante que la lésion initiale. Il s’agit d’une pathologie spécifique de l’humain, c’est pourquoi il est intéressant de mettre au point des modèles animaux. L’intérêt de ces modèles est d’étudier la physiopathologie mais aussi de tester de nouveaux traitements. Plusieurs modèles ont été décrits. La technique la plus fréquemment utilisée est la greffe de fragments de cicatrices chéloïdes humaines sous la peau d’animaux athymiques. Mais ces modèles animaux ne sont pas adaptés à l’étude des traitements laser qui nécessitent un accès direct à la chéloïde. C’est pourquoi nous avons mis au point un nouveau modèle animal de cicatrice chéloïde chez la souris nude. Des fragments de cicatrices chéloïdes comprenant le derme et l’épiderme issus de cinq donneurs ont été greffés « peau à peau » chez 40 souris nudes. Des études macroscopiques et microscopiques ont été réalisées jusqu’à 112
jours après l’implantation du greffon. Une intégration du greffon a été observée dans tous les cas. Des faisceaux de collagène hyalin étaient présents dans toutes les biopsies confirmant la stabilité des cicatrices chéloïdes dans le temps. Ce modèle est facile à reproduire et permet l’étude de nouveaux traitements de cicatrices chéloïdes, en particulier le traitement laser en raison de l’accessibilité du greffon.

Keloid scar is a proliferative healing dysfunction formed by an excessive build-up of collagen fibers on the dermis. It is responsible of aesthetic and functional disabilities. There is no ideal treatment and recurrence occurs very often. Keloid scars occur only to human, that's why animal model needs to be made to study this pathology and new treatments. Few models have been described using human keloid scars implanted into subcutaneous tissue of nude mice or rat. To allow study of topical and laser treatment we have developed a new animal model using human keloid scar fragment with epidermal and dermal tissue implanted into back of nude mice like a full thickness skin graft. Keloid fragments from five donors have been grafted onto 40 nudes mice. Macroscopic and microscopic studies have been made at day 28, 56, 84 and 112. We observed integration of the fragments in all cases. Hyalinized collagen bundles were observed in all implant biopsies confirming the stability of the keloid architecture within 112 days. This model is easily reproducible and allows the study of topical treatment and laser due to the accessibility of the keloid.

Diagnostic différentiel entre cicatrices chéloïdes et hypertrophiques : une nouvelle approche en tomographie par cohérence optique plein-champ
Publication date:
August 2014

Source:Annales de Chirurgie Plastique Esthétique, Volume 59, Issue 4

Author(s): J. Eraud , D. Gonnelli , M. Carmassi , L. Bruzzese , L. Andrac-Meyer , D. Casanova , G. Magalon

Objectif

Évaluer l’efficacité de la tomographie par cohérence optique plein-champ pour différencier les cicatrices hypertrophiques des cicatrices chéloïdes sur des fragments tissulaires ex-vivo.

Patients et méthodes

Tous les patients ayant bénéficié de l’exérèse d’une cicatrice pathologique entre novembre 2012 et septembre 2013 ont été analysés. Les cicatrices ont été fixées dans du formol puis analysées en histologie classique puis en tomographie à cohérence optique plein-champ. Les critères retenus pour l’évaluation étaient : présence de nodules dermiques, présence de cellules et hyalinisation du collagène.

Résultats

Dix-neuf cicatrices pathologiques ont été analysées. En histologie, sept cicatrices étaient chéloïdes, sept étaient mixtes et trois étaient hypertrophiques. La sensibilité de la tomographie par cohérence optique pour la détection des nodules dermiques était de 100 %. Cette technologie n’était pas satisfaisante pour la détection des cellules et de la hyalinisation du collagène.

Conclusion

Dans l’état actuel de la technologie, la tomographie par cohérence optique ne permet pas d’identifier la présence de cellules ce qui rend difficile le diagnostic différentiel dans le cas particulier des cicatrices hypertrophiques et chéloïdes.

Objective

To evaluate the efficacy of full-field optical coherence tomography to differentiate hypertrophic and keloid scars on ex-vivo tissues.

Patients and methods

All patients who underwent resection of pathological scar from November 2012 to September 2013 were analyzed. The scars were fixed in formalin and analyzed by conventional histology and full-field optical coherence tomography. The criteria for evaluation were: presence of dermal nodules, presence of cells and hyalinization of collagen.

Results

Nineteen pathological scars were analyzed. Histology found 7 keloid scars, 7 mixed and 3 hypertrophic scars. The sensitivity of optical coherence tomography for the detection of dermal nodules was 100%. This technology was not helpful for detection of cells and hyalinized collagen.

Conclusion

In the present state of technology, optical coherence tomography did not identify the presence of cells, which makes the differential diagnosis difficult in the case of hypertrophic and keloid scars.

Intérêt de l’expansion pour la fermeture cutanée des larges myéloméningocèles
Publication date:
August 2014

Source:Annales de Chirurgie Plastique Esthétique, Volume 59, Issue 4

Author(s): Djaffar Ould-Ali , Bruno Salazard , Jonathan Londner , Didier Scavarda , Jacques Bardot

La fermeture des myéloméningocèles larges nécessite une couverture cutanée stable et durable de la réparation dure-mérienne. Vingt-sept cas de myéloméningocèles ont été traités dans le service de neurochirurgie pédiatrique à l’hôpital de la Timone à Marseille depuis 17
ans. Six enfants ont bénéficié de l’apport des techniques de chirurgie plastique et réparatrice. Parmi ces six enfants, quatre enfants, vus plusieurs mois après la naissance avec un myéloméningocèle large, ont bénéficié d’une expansion cutanée préalable à la fermeture. Un enfant, vu en période néonatale a bénéficié d’incisions latérales de décharge. Le sixième enfant, vu à 15
ans pour un écoulement persistant de LCR malgré de nombreuses tentatives de fermeture dure-mérienne a bénéficié d’un lambeau fasciocutané dorsal de rotation, avec plastie dure-mérienne. Ces techniques ont permis dans tous les cas une fermeture cutanée stable et durable avec un recul maximum de suivi de 11
ans. Une complication d’expansion a été observée avec exposition de la prothèse sans surinfection. L’expansion cutanée est une technique de choix pour la fermeture des myéloméningocèles larges vus tardivement. Elle permet de limiter les cicatrices et de conserver le capital musculocutané chez des enfants à risque d’escarre.

Background

Closure of a large myelomeningocele requires stable durable coverage of the dural reconstruction.

Methods

Twenty-seven cases of myelomeningoceles have been treated in the department of pediatric neurosurgery at the Timone Children's Hospital in the last 17 years. Six children have undergone plastic and reconstructive surgery. Among these six children, four were received several months after birth with a large myelomeningocele and underwent cutaneous expansion prior to closure. One child received lateral discharge incisions during the neonatal period. The sixth child, received at 15 years of age for persistent CSF leak despite numerous attempts to close the dura, was treated by rotational dorsal fasciocutaneous flap with dural plastic surgery.

Results

In all of the cases, these techniques provided stable and durable closure with a maximum follow-up of 11 years. An expansion complication was observed with exposure of the prosthesis without secondary infection.

Conclusions

Cutaneous expansion is the technique of choice for late closure of large myelomeningoceles. It makes it possible to limit wound-healing problems and preserve muscle and skin resources in children who risk pressure sores.

Élastofibrome dorsal. À propos de 14 cas, et revue de la littérature
Publication date:
August 2014

Source:Annales de Chirurgie Plastique Esthétique, Volume 59, Issue 4

Author(s): N. Bereni , M. Carmassi , J.-V. Zinc , D. Casanova

L’élastofibrome dorsal est une tumeur bénigne siégeant le plus souvent au niveau des tissus mous périscapulaires de la paroi thoracique postérieure. Nous rapportons une série rétrospective de 14 cas d’élastofibromes dorsaux, chez neuf patients, pris en charge en chirurgie plastique, viscérale et orthopédique. L’âge moyen était de 67
ans. Cinq patients présentaient des lésions bilatérales. Toutes les lésions siégeaient dans la région sous-scapulaire. Neuf lésions ont été retirées chirurgicalement et six épaules sont asymptomatiques après la chirurgie. L’élastofibrome dorsal est une lésion rare, d’évolution lente. On le trouve le plus souvent chez les patients d’âge mûr. L’étiopathogénie de cette lésion est pour l’instant mal définie. L’imagerie par scanner ou IRM permet de poser le diagnostic d’élastofibrome dorsal, et peut permettre, dans les cas asymptomatiques et typiques, d’éviter la biopsie et la chirurgie. Seuls les cas symptomatiques doivent être opérés.

Elastofibroma dorsi is a benign tumor which usually occurs at the inferior angle of the scapula. We retrospectively reviewed 14 cases of elastofibroma dorsi, in nine patients. The patients were hospitalized in the departments of plastic surgery, orthopedic surgery or visceral surgery. Me

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