2012-04-03

Quatre mois s’étaient écoulés depuis la victoire athénienne sur Yíaros.
Pendant que je combattais Baucis, Shura et ses hommes prirent possession du centre de la cité avant de venir nous secourir.
Le lendemain matin, Aldebaran et le reste de nos cohortes assirent nos positions dans le centre, obligeant Hébé et ses trois derniers Alcides à se retrancher dans le Parthénos.
Depuis, la terre hébéïenne essayait de se reconstruire peu à peu, sous l’égide des chevaliers d’Athéna…

Chapitre 28 - Le renouveau d’Yíaros

Sur l’île d’Yíaros, au centre de la cité :

Beaucoup d’évènements se sont produits depuis la nuit du 7 au 8 mars 1985.

Shura du Capricorne et Aldebaran du Taureau finirent d’investir l’île dans sa totalité, en compagnie de Babel Saint d’argent du Centaure, Ptolémy Saint d’argent de la Flèche, Philémon Saint de bronze du Lièvre et Apodis Saint de bronze de l’Oiseau de Paradis.

Des deux cents soldats athéniens conduis ici, il en reste une centaine qui s’est installée partout dans les villages, afin de remplacer la garde hébéïenne dont l’armée a été décimée.

Le Grand Pope préférant regrouper ses forces autour de lui, remplaça la présence des deux Saints d’or et des deux Saints d’argent par celle de quatre autres chevaliers de bronze : Anikeï de Cassiopée, Carina de la Carène du Navire, Lena de la Boussole et, enfin, Taishi du Toucan, investi par le Pope en personne d’une mission personnelle, remettre à Hébé le bandeau d’Iphiclès et lui délivrer un message.

Apodis et Lena, les deux chevaliers les plus expérimentés du Sanctuaire, en ce qui concerne les missions en territoires hostiles, ont réorganisé la politique de la cité.

Le Grand Pope a obtenu avant le départ de Shura, la réédition d’Hébé. La Déesse de la Jeunesse accepte la prise politique de l’île par Athéna en échange de la vie sauve du peuple hébéïen, composé d’un millier d’habitants.
Alors, Apodis et Lena ont suggéré d’instaurer un climat de paix, en rétablissant un système de rémunération basé sur le mérite.
Si le peuple veut recevoir à nouveau de la nourriture, il doit participer à la reconstruction du port au sud de l’île qui fut le théâtre des premiers affrontements sur Yíaros. Ainsi, en se montrant obéissant, les travailleurs se voient versés des sacres, afin de relancer le commerce sur l’île.
En attendant, les rares récoltes sont saisies par les athéniens et stockées dans le temple d’Héraclès où a été établi le quartier général d’Apodis et des siens.

A raison de deux repas par jours, le peuple doit se déplacer jusqu’à ce temple pour le rationnement et respecter le couvre-feu qui interdit à quiconque de sortir de chez soi la nuit tombée, sous peine d’être immédiatement exécuté.
Malgré cela, de nombreux sabotages témoignant de la révolte du peuple hébéïen continuent de mobiliser fortement l’armée athénienne en cette période de récession.

L’instruction est désormais donnée en mixité dans l’ancien temple dédié aux femmes, le temple d’Héra, par les prêtres athéniens.
Les responsables religieux hébéïens ont tous été remis à la vie civile, hormis le grand cardinal Acis, sauveur de Saga et Kanon durant leur enfance, chargé par Lena, en accord avec Hébé, de raisonner les villageois afin de leur garantir la vie sauve. L’autre cardinal, celle des femmes, préféra se suicider lorsque son temple fut investi et pillé par la milice athénienne.

Sous la joute du caporal Pullo, second derrière les Saints de bronze, les garçons hébéïens en âge de porter l’épée sont contraints de suivre une éducation militaire, afin de constituer une nouvelle armée pour la défense de cette île au nom d’Athéna ainsi que d’Hébé lorsque celle-ci aura recouvert ses esprits.

22 juillet 1985.
Depuis le temple d’Hébé, le Parthénos, imprenable jusqu’à maintenant, sonne la cloche annonçant l’heure du déjeuner.

Repliée en compagnie des quinze derniers soldats de son armée qui veillent sur les issues de son palais, la déesse de la Jeunesse passe ses journées à regarder en direction des villages par les lucarnes, laissées volontairement dans la roche pour permettre à l’éclat du jour d’y passer.

Soudain, elle entend grincer les lourdes portes en bois massif du palais.
Dans ses hauts escarpins roses, elle court à vive allure en direction de l’entrée qui s’entrouvre sous la surveillance des quinze soldats hébéïens survivants.
Sa longue robe de satin rose pâle vogue dans les airs, tant elle se presse de trouver ses gens qui pénètrent dans l’enceinte hautement surveillée. Elle garde sa main gauche pressée contre sa poitrine, afin que son collier de perle ne vole dans tous les sens.

Arrivée aux abords de l’entrée principale, elle découvre deux paysans et leurs bœufs qui tirent un chariot.
Un soldat finit de les fouiller et s’agenouille devant Œdipe qui veille au grain :
Soldat hébéïen - " Seigneur Œdipe, il s’agit bien des fermiers qui ravitaillent continuellement notre palais de vivres sur ordre des forces athéniennes. "
L’Alcide des Oiseaux du Lac Stymphale hoche la tête, afin de donner son approbation à son interlocuteur. Celui-ci ordonne aussitôt à ses pairs :
Soldat hébéïen - " Videz le chariot et amenez les vivres en cuisine aux serviteurs de notre majesté ! Vite ! "

Subitement, les talons d’Hébé résonnent sur les dalles marbrées du palais et attire l’attention de tous les protagonistes qui s’agenouillent immédiatement.
Hébé s’empresse de relever les deux paysans en les prenant chacun par la main. Son cosmos les enveloppe instantanément et leur réchauffe le cœur :
Hébé - " Je vous en prie, hommes de mon peuple, ne vous baissez pas devant moi lorsque je reste cachée dans ce temple, alors que mon rôle est de vous protéger. Dîtes-moi comment se déroulent vos vies dans la cité ? Les athéniens sont-ils justes ? Manquez-vous de quelque chose ? Laissez vos cœurs me parler. "
Un seul paysan ose répondre à sa majesté. Il baisse les yeux et parle doucement :
Paysan - " La seule chose qui nous manque est notre liberté. Les débuts ont été difficiles mais plus nous nous montrons dociles et moins nous avons faim. Les athéniens sont durs mais leurs sergents, les Saints de bronze, sont plus justes et compréhensifs. Néanmoins, aucun de nos maux ne doit être aussi douloureux que le vôtre, de nous savoir soumis majesté. Les nôtres en ont conscience et acceptent leur destin en ne se souciant que de vous. "
Quelques larmes roulent sur les joues de la déité où tombent quelques mèches de ses courts cheveux blonds :
Hébé - " Dîtes à mon peuple que mon âme est meurtrie à l’idée de devoir me cacher et que… et que… "
La malheureuse ne peut finir de prononcer ses doléances que le chagrin l’envahit. Elle s’effondre à genoux, visage contre terre, en sanglot.
Les soldats font évacuer les deux campagnards en ouvrant le moins possible les portes principales, devant lesquelles attendent en ligne l’escorte athénienne des deux hommes.

Plus bas, dans la cité, dans une des chambres du temple d’Héraclès, Anikeï, l’ancien élève d’Albior et ami de Shun, se tient droit debout contre un jeune habitant de l’île qu’il a plaqué contre le mur et avec lequel il partage quelques caresses affectives.
Pendant qu’Anikeï exalte, le rideau qui fait office de porte, est écarté par une jeune femme au visage dissimulé sous un masque havane, vêtue d’un pull blanc couvert d’épaulettes en cuirs et d’une jupe marron.
En recoiffant ses cheveux blonds aux reflets bruns, Carina déclare :
Carina - " Anikeï ! Apodis et Lena ont été suffisamment clairs à ce sujet. Corrompre les habitants en leur promettant double ration n’est pas approprié à notre statut ! "
Anikeï libère le bel homme à qui il baise rapidement la bouche avant de lui dire :
Anikeï - " Pars maintenant. Quitte ce temple. Nous nous reverrons demain. "
L’ukrainien attend que son amant soit sorti pour répondre à Carina :
Anikeï - " Carina, mon amie, hormis surveiller ce peuple quasi-discipliné et nous entraîner, nous n’avons rien à faire sur cette île. Cela fait quatre mois que nous sommes là… "
Carina - " Et nous risquons d’y rester encore longtemps. Alors tâche de ne pas salir l’image que nous sommes censés véhiculer ! "
Au moment où elle quitte la pièce, Anikeï lui annonce :
Anikeï - " Tu devrais essayer pourtant. Ca te détendrait je t’assure. "
Carina - " Mon cœur est ailleurs. "
Anikeï - " Il est mort Carina. Tu l’as lu de tes yeux. "

Le Saint de Cassiopée fait allusion au courrier reçu par un messager du Sanctuaire et écrit par Hyoga. Ne sachant où trouver son amie Carina partie de Sibérie, Hyoga a confié un courrier à un messager du Sanctuaire venu apporter une lettre au Seigneur Crystal écrite par Lena.
Dans celle-ci, l’apprenti chevalier du Cygne annonçait le sacrifice d’Isaac qui essaya de sauver son camarade lorsqu’il fut emporté par les courants marins en voulant voir sa mère.

Depuis, Carina n’arrive pas à faire le deuil d’Isaac qu’elle aime encore profondément.
La russe rétorque :
Carina - " Est-ce une raison pour entacher sa mémoire ? "
Une voix roque retentit depuis le couloir et les ramène à la raison. Il s’agit du mature Taishi, enfant de la fondation Kido et ancien élève à Oran en compagnie de Jabu. Devenu Saint du Toucan, il rappelle souvent ses camarades dans le droit chemin :
Taishi - " Allons ! Est-ce normal que nos soldats ne soient accompagnés d’aucun chevalier pour distribuer les vivres. Le rationnement est le moment propice aux écarts de conduites du peuple tout comme le couvre-feu. Vous devriez pourtant le savoir. "
Anikeï sourit puis rejoint les soldats :
Anikeï - " Taishi mon ami, tu as raison. "

Le japonais au menton carré et aux petits yeux noirs est vêtu de sa Cloth rouge et bleue. Il décrispe son visage fermé pour afficher une mine moins froide :
Taishi - " Carina, sache que si tu en as besoin, je suis à tes côtés. "
Carina - " Ca ira Taishi. J’ai déjà Lena pour me confier. Elle a été mon professeur durant toutes ces années, je n’ai aucun secret pour elle. D’ailleurs je vais la rejoindre. "
Taishi - " Elle est dans la forêt à l’est de l’île en compagnie du caporal Pullo qui instruit aux armes les jeunes hébéïens. Elle s’entraîne en compagnie de nos soldats. "
Carina - " Et Philémon et Apodis ? "
Taishi - " Philémon fait une ronde dans les villages. Apodis est sur la côte sud avec nos hommes. Il aide les hébéïens à reconstruire le port. "

Canada, région de Nunavut, ville d’Arviat :

Dans une auberge locale, Bian et sa petite amie sont attablés en compagnie d’un homme au visage creusé, au teint pâle et aux petits yeux sombres et sournois.
L’inconnu se tient voûté et rie aux anges en compagnie du couple. L’atmosphère est détendue et les spécialités semblent au goût des camarades. L’énigmatique jeune homme de vingt ans ne parvient pas à dissimuler sa laideur. Lorsqu’il rigole à gorge déployée, il dévoile ses dents pointues et mal entretenues.
Pourtant, cela ne coupe pas l’appétit de Bian qui apprécie la compagnie de ce portugais d’un mètre soixante-huit contrairement à Dolly qui s’ennuie à mourir. Elle remonte sans cesse son maillot rouge qui offre un aperçu agréable à l’invité qui ne s’interdit pas d’admirer sa poitrine rebondie.

Soudain, depuis l’intérieur, on entend le claquement d’une portière de voiture que reconnaissent aussitôt Bian et Dolly :
Bian - " Ah… Vasiliás vient d’arriver ! "
A cette annonce Dolly revit enfin et applique ses mains sur ses longs cheveux blonds pour s’assurer d’être présentable. L’ignoble convive le remarque d’un coup d’œil en coin et observe l’entrée du fameux Vasiliás, resplendissant dans son costume blanc aux rayures et à la chemise grise, le cou à peine serré par sa cravate blanche.
Ses belles dents alignées offrent un sourire à la table des trois clients, elles brillent presque autant que les diamants qu’il porte à chacune de ses oreilles et sont aussi claires que ses yeux bleus aux éclats verts.
Son allure faussement négligée, donnée par sa barbe de deux jours, aussi longue que ses cheveux d’à peine trois millimètres de hauteur, offre un charme fou à cet homme d’affaire sur lequel toutes les femmes de l’auberge se retournent.

Bian se lève de sa chaise pour accueillir Vasiliás qui lui serre fermement la main. Il baise les joues de Dolly sans lui prêter davantage d’attention, ce qui suffit toutefois à la jeune femme qui sourie timidement après le salut de l’américain.
Le canadien présente enfin son ami :
Bian - " Vasiliás, je tiens à te présenter mon ami Kassa. "
Vasiliás tend sa main à Kassa qu’il fixe droit dans les yeux :
Vasiliás - " C’est donc toi le fameux Kassa dont Bian me parle si souvent. "
Kassa d’un regard perfide répond :
Kassa - " Je pourrai en dire tout autant de toi. Cela fait des mois que Bian me vante tes mérites. "
Vasiliás - " Hélas les affaires à Miami nécessitent ma présence et je fais régulièrement la navette entre ici et la Floride ces dernières semaines. "

La propriétaire du restaurant reconnaît l’habitué qu’est Vasiliás et lui apporte un verre de vodka sans même lui demander quel plat il prendrait avec ça. Kassa poursuit le dialogue :
Kassa - " Et qu’est-ce qui t’a amené dans ce coin perdu du Canada ? "
Méfiant depuis qu’il est un fugitif du Sanctuaire, Vasiliás cache les raisons de sa discrétion :
Vasiliás - " Le besoin de me ressourcer au calme. Et toi ? "
Kassa ne lâche pas des yeux celui qui rêve d’être roi :
Kassa - " Je fuis la moquerie. Comme je l’ai déjà expliqué à Bian et comme tu peux le voir, je ne suis pas à ton image un modèle de perfection avec mon physique immonde et mes loques défraîchies. Au Portugal, d’où je viens, j’ai depuis mon enfance été martyrisé et moqué. Je suis venu chercher ici le calme loin du regard des gens. "
Vasiliás fronce aussitôt ses sourcils et ne tourne pas autour du pot :
Vasiliás - " Etonnant qu’un homme disposant d’une si grande cosmo énergie soit incapable de lutter contre l’intolérance d’autrui. "
Démasqué par cet ancien apprenti chevalier, Kassa perd tous ses moyens l’espace d’une seconde, il décroche son regard de celui de Vasiliás et est pris d’une suée inattendue.
Bian le couvre immédiatement :
Bian - " Je t’ai déjà expliqué Vasiliás que la frustration et l’endurcissement de Kassa lui ont permis de développer un potentiel dont il n’avait même pas idée… "
Sauvé par la réactivité de son ami, Kassa surenchérit :
Kassa - " … effectivement ! Et lorsque j’ai compris comment me servir de cette énergie, j’ai appris de moi-même à l’apprivoiser et à la développer. C’est ce qu’on appelle… "
En chœur, Vasiliás et Bian accompagnent la fin de phrase de Kassa à voix basse : « le cosmos ! »

Au même moment, à une table proche, deux hommes font un scandale. L’alcool aidant, ils se permettent d’insulter la serveuse et de manquer de respect envers les propriétaires du restaurant avant de partir sans payer en promettant qu’ils reviendront se venger.
Cet excès de colère laisse la table de Bian bien dubitative :
Bian - " Quelle bande d’imbéciles. "
Vasiliás - " Tu m’ôtes les mots de la bouche. C’est contre cette mauvaise graine que j’espère un jour réussir à lutter. "
Bian souffle de dépit :
Bian - " Ce germe du mal est présent dans chacun des hommes. Il faudrait tous les supprimer. "
Vasiliás - " Eliminer la race humaine est une solution extrême. Je suis convaincu qu'en assurant au monde la présence de chevaliers et qu'en leur imposant des lois strictes et semblables pour tous, quel que soit le pays ou la classe sociale de chacun, le monde se porterait mieux. "
Bian - " Qu'en penses-tu Kassa ? "
Kassa - " Et bien... Je ne voudrais pas dire de bêtises, mais il me semble que les propos de Bian sont les plus fondés. De tout temps, de toute époque, les hommes ont manifesté leur nature maléfique et cela sous tous les régimes politiques possibles. Ce n'est pas les lois qu'il faut changer, il faut changer les hommes. "
D'un ton coléreux, Vasiliás demande :
Vasiliás - " Tu proposes donc d'exterminer l'humanité toute entière toi aussi ? "
Bian s'interpose :
Bian - " Pas nécessairement ! Prend Poséidon pas exemple. Il ne souhaite pas anéantir la race humaine pour de bon, il souhaite recréer cette race en gardant quelques bons éléments qui deviendront fidèles et obéissants envers les dieux, comme cela devrait être le cas aujourd'hui. C'est la fuite des hommes vers d'autres croyances ou même l'abandon pur et simple de la foi qui poussent les dieux dans leurs derniers retranchements. Les hommes ne respectent plus rien, ni les divinités ni la terre qu'elles leurs ont confié. "

Le repas s’achève dans le calme, malgré les défis incessants que se lancent Vasiliás et Kassa du regard.
L’attention du Général de Poséidon est également posée sur Dolly qui depuis l’arrivée de Vasiliás n’a guère d’autre activité que de l’admirer.

Une fois le repas terminé, Bian choisit d’aller s’entraîner, Kassa choisit de profiter des quelques lueurs du soleil automnale pour se promener seul dans la rue, Vasiliás accepte la proposition de Dolly de la déposer chez Bian et lui-même avant de se rendre au dispensaire où travaille Ariel, sa petite amie et sœur de Bian.

Sous la Méditerranée, loin dessous les abysses :

Dans une pièce lumineuse de trois mètres carrés, au sol de marbre clair et aux murs de rochers blancs rectangulaires parfaitement taillés, un homme à l’opulente chevelure marine remue sur son lit en banc de pierre, perturbé dans son sommeil…

Flashback
1er septembre 1973 - Un homme aux cheveux à peine plus clair que lui et au physique similaire l’affrontait.
Saga Saint d’or des Gémeaux corrigea son frère pour ses propos inopportuns. Kanon lui avait soumis l’idée d’assassiner Athéna qui venait de renaître sur cette planète.
Déjà tourmenté par son secret depuis des semaines, celui qui le tiraillait au plus profond de son être, se revoyant assassiner Arlès, le jeune frère de Shion, puis ce dernier, Saga ne put supporter d’avantage les paroles démoniaques de son jumeau et choisit de l’enfermer au Cap Sounion.

A l’intérieur de cette prison de métal où il fut projeté par l’Another Dimension de son frère, Kanon l’implorait d’ouvrir les yeux :
Kanon - " Saga, sors-moi de là ! Tu veux tuer ton propre frère ? "
Saga - " Kanon, tu pourras sortir de cette cellule, uniquement si c’est la volonté des dieux. Tu y resteras tant que le mal qui t’habite ne sera pas lavé… Jusqu’à ce qu’Athéna te pardonne. "
Kanon panique en voyant la mer monter et son frère quitter les lieux :
Kanon - " Sa… Saga… Les hommes comme toi s’appellent des hypocrites ! Ne pense pas pouvoir cacher indéfiniment le mal qu’il y a en toi ! Quel mal y a t il à ce qu’un homme puissant veuille conquérir ce dont il a envie ? Quel mal y a t il à utiliser la force que les dieux t’ont donné ? Saga… Je continuerai à te rappeler la fascination du Mal ! Saga, ta véritable personnalité c’est le Mal ! "
Avant de n’être plus qu’un point à l’horizon, Saga fut profondément ébranlé par une telle annonce en ce jour où il allait succomber aux tentations du malin.

Kanon essaya à maintes reprises de briser ces barreaux de métal fait d’orichalque, en vain.
Il n’y avait aucun moyen de rompre ces tiges, alors que la roche au-dessus de sa tête était trop lourde et l’aurait écrasé s’il avait essayé de la briser.
Son frère réussit à l’y précipiter grâce à l’Another Dimension, néanmoins, sans l’aide de quelqu’un maîtrisant le temps et l’espace, il lui était impossible de s’échapper.

Près de dix jours s’écoulèrent où lors de chaque marée haute la geôle de Kanon était inondée par l’eau. Autant de jours où il erra entre la vie et la mort. Il profitait de quelques instants de lucidité pour mettre au point une tactique similaire à celle de Saga. Elle consisterait à maîtriser l’espace et le temps afin de pouvoir fuir cette cellule. Mais le temps lui manquait. Souvent les eaux revenaient à la charge.
Heureusement, chaque fois qu’il se voyait mourir, un cosmos d’une intensité infinie et rempli d’une grande sérénité le sauvait. Et, dès qu’il s’en sortait, il jurait de sortir d’ici et de tuer Athéna.

Soudain, une lumière l’interpella du fond de la prison et il parvint à briser ce faux mur d’une faible épaisseur, pour découvrir dans cette nouvelle pièce, le trident de Poséidon scellé par Athéna.
Le temps aidant, les pouvoirs du sceau étaient estompés et, Kanon, de sa seule force, réussit à libérer l’arme de l’Empereur des mers.
Immédiatement, le jumeau de Saga fut aspiré dans les profondeurs sous-marines. La pression de l’eau lui comprima les organes et le manque d’oxygène lui fit perdre connaissances…
Flashback

Des pas résonnent dans les couloirs avoisinant la pièce où repose l’homme au sommeil agité.
Des soldats couverts d’armures en forme d’écailles approchent. Ils arrivent à hauteur de la chambre sans porte où repose leur général.
Le plus grand d’entre eux ôte timidement son heaume et avance d’un pas timoré jusqu’à son seuil.
Là il découvre leur chef à tous, allongé sur le dos, enroulé dans sa cape bleue marine, son imposante chevelure de même couleur dissimule son visage. Le Marinas tourne progressivement sa tête en direction d’une stèle sur laquelle resplendie la Scale du Général au repos, une monumentale armure en forme de Dragon des Mers.

Ayant tout tenté jusqu’ici pour ne pas réveiller brusquement le Général, le soldat espère désormais le sortir de son sommeil en se raclant la gorge. Tandis qu’il approche sa main de sa bouche, le souffle de l’individu le fait frémir :
Kanon - " Que se passe-t-il soldat ? Ton cosmos transpire l’inquiétude depuis des kilomètres à la ronde. "
Surpris que le maître des lieux en l’absence de Poséidon l’ait ressenti venir malgré son repos, le Marinas s’agenouille et baisse la tête en tremblotant :
Marinas - " U… u… Une révélation mon Seigneur. Le… Le temple de Poséidon… Une lumière scintillante vient de l’intérieur. "
Kanon se redresse enfin en passant sa main dans ses cheveux, les recoiffant par la même occasion :
Kanon - " Bien. Alors cela signifie que le dernier Général a été reconnu par sa Scale. Celui que nous observons depuis des mois est enfin prêt. Il sera temps bientôt d’accueillir le Cheval des Mers. "
Kanon se relève et couvre ses vêtements miteux de sa cape majestueuse afin de les cacher à ses hommes :
Kanon - " Réunissez les autres Généraux, je dois m’entretenir avec eux. "

Sur Yíaros, au sud de l’île, sur le port :

Torse nu, la peau dégageant une odeur de souffre provoquée par le soleil qui lui chauffe la peau, Apodis, dans son pantalon couleur marine et ses sandales nouées autour de ses chevilles, soulève facilement dans ses bras d’épais arbres que les ouvriers peinent à guider en s’y mettant par dizaines.
Silencieux et austère depuis la victoire, inconsolable depuis le meurtre de son fils et de sa mère, Apodis n’en reste pas moins courageux et juste envers les innocents. C’est pourquoi il se montre brave avec les travailleurs qui méritent leurs sacres pour s’accorder un minimum de confort maintenant que la juridiction du Sanctuaire est souveraine.

Ces travaux estivaux lui permettent de se vider l’esprit afin de s’appliquer à la reconstruction d’un port dont il a fait lui-même les plans. Son acharnement et son entêtement à offrir ses services aux villageois ont convaincus certains soldats athéniens de faire de même. Malgré son manque de sympathie à l’égard du peuple, Apodis est certainement l’athénien que les hébéïens apprennent le plus à apprécier.

Néanmoins, malgré son acharnement, rien ne permet à Apodis de chasser ses souvenirs du passé. Il revit la fin de la bataille de 1979 contre Arès, lorsqu’il venait de libérer le Sanctuaire de deux Berserkers et que seul le front droit de l’armée athénienne, était encore sous la menace des arèsiens…

Flashback
Sur le champ de bataille, les hommes qui formaient les rangs sur les lignes latérales de droite restaient les seuls à être encore aux prises avec les arèsiens.
Apodis remarquait que du haut de son cheval d’ébène, le dernier Berserker et sa cohorte dominaient les débats.
Il était temps pour Apodis d’utiliser le savoir que lui avait légué Pajaros : le Wing Jikan No Yoyu.

Les étendards d’Arès et les immenses catapultes tombés au sol ou consumés par les flammes des torches athéniennes n’affichaient plus aucun signe de menace.
Seulement, il y avait un homme qui méritait de ne pas être pris à la légère.

Au centre, dans le camp des athéniens désormais numériquement dominants, Apodis portait sous chaque bras Pullo et Cliff qu’il confia à un des gardes :
Apodis - " Soldat, puis-je te confier ces deux hommes ? Leur survie dépend de toi ! "
L’homme n’hésita pas face à un chevalier de bronze :
Soldat - " Bien sergent ! "
Après avoir été nommé ainsi, Apodis sentit en lui une grande fierté. Lui, le jeune freluquet qui traînait des pieds il y a encore quelques heures, devenait une figure aussi importante que Circinus du Compas qu’il voyait au loin en difficulté contre Antiochos, le dernier Berserker, et ses hommes.

Apodis rejoignit les troupes de Circinus en se débarrassant des arèsiens qui se dressaient sur son passage. Le Saint de bronze du Compas constata que l’armure que portait son ami Pajaros il y a encore quelques minutes était désormais sous l’égide d’un nouveau chevalier :
Circinus - " Tu tombes bien Saint. Je ne m’attendais pas à ce que l’armure de l’Oiseau de Paradis trouve aussi vite un nouveau porteur. Ton aide va nous être précieuse. Un messager m’a prévenu que notre armée avait remporté la victoire au nord du domaine et que le Grand Pope avait fait dépêcher les Saints encore debout là-bas pour nous prêter main forte. En attendant nous devons empêcher la troupe de ce Berserker de rallier les leurs qui sont encore plus haut à l’ouest, sinon nous sommes fichus. "
Effectivement, les troupes du Berserker étaient encore fort nombreuses et vaillantes.

Du haut de son cheval, Antiochos parvenait sans peine à canaliser l’énergie cosmique provoquée par les attaques de Circinus.
Circinus allait faire une énième tentative lorsque Apodis se mit sur son chemin :
Circinus - " Que fais tu chevalier ? Aurais-tu perdu la raison ? Par désespoir de cause tu aurais choisi de nous trahir ! "
Apodis - " Ne dîtes pas de sottises Saint du Compas. Je tiens juste à éviter que vous ne gaspilliez votre énergie à rien. Jusqu’ici il a réussi à bloquer votre arcane ! "
Une voix féminine confirma alors les propos du Saint débutant. La jeune femme portait une armure d’argent avec un Aigle en guise de diadème. Son visage était dissimulé mais sa voix était claire et impérative :
Marine - " Ce Saint de bronze a raison ! Ce serait te fatiguer pour rien Circinus. Le Pope m’a fait venir depuis les remparts du nord pour vous aider, alors écoutez-moi bien… "
Marine pointa du doigt Apodis :
Marine - " Saint de bronze, penses-tu être en mesure de me frayer un passage jusqu’à ce guerrier ? Circinus, ne maîtrisant que des attaques psychiques, m’accompagnera face au Berserker pour le neutraliser. "

Aussitôt Apodis vit l’occasion d’utiliser l’énergie conférée par Pajaros, grâce au Battement d’Ailes Majestueux de l’Oiseau de Paradis, le Wing Jikan No Yoyû.
Le nouveau chevalier se mit alors en tête des troupes, pour ne pas embarquer le moindre des siens dans la tempête qu’il allait provoquer.
Trop fougueux, il se prépara sans la moindre discrétion et Antiochos Berserker maîtrisant le feu, projeta une comète de lave en sa direction.
Stupéfait, Apodis ne put l’esquiver, heureusement Marine se dressa bras croisés devant lui pour faire écran avec son corps :
Marine - " Ne t’inquiète pas. Je veillerai sur toi. Sois plus prudent à l’avenir ! "
Outré d’entendre une si jolie voix se vouer à être son ange gardien, Apodis décréta que c’était plutôt à lui de couvrir Marine. Il se remit de ses émotions en déblayant le passage jusqu’à Antiochos. Ses bras s’écartèrent et lorsqu’il ferma les yeux, il l’aperçut, Pajaros, l’ancien Saint de bronze de l’Oiseau de Paradis. Il sentait à travers son armure qu’il l’accompagnait, le guidait dans l’utilisation de son arcane.

Antiochos devina la tentative. Il descendit de sa monture et colla sa tête contre celle de son cheval. Il lui prononça quelques mots à l’oreille puis l’animal parti au trot, s’effaçant dans la foule.
Antiochos était prêt. Il savait que Marine protégerait Apodis jusqu’au bout et que ses hommes allaient être condamnés par ce que préparait le Saint de bronze. Le mieux qu’il fallut faire pour lui, était de rassembler ses dernières forces. Le combat qu’il allait mener serait décisif pour les siens comme pour les athéniens.

Apodis ouvrit ses yeux et balança ses bras en avant comme un battement d’ailes, ressentant cette sensation de puissance propre à tous les guerriers qui maîtrisent le cosmos :
Apodis - " Wing Jikan No Yoyû ! "

Immédiatement, une puissante bourrasque souleva les corps face à Apodis, les déchirant dans les airs, brisant les armes ainsi que les roches alentours.
Seul Antiochos restait fixé au sol, autour de lui retombait un monceau de cadavres arèsiens.

Les râles de douleur ennemis n’impressionnaient pas Apodis, au contraire, il en était satisfait car il se remémorait les paroles d’Orphée avant que celui-ci ne se jette dans la bataille. Le Saint de la Lyre évoquait cette femme, Eurydice. Il tenait à la protéger, tout comme Apodis tenait maintenant à protéger celle qui lui avait accroché ce ruban autour du poignet, Netsuai. Grâce à son geste, Apodis comprit que plus jamais il ne perdrait son opiniâtreté. La haine, la violence, il a ça dans le sang, son père lui a transmis, mais au-delà de Frontinus, il y avait ses ancêtres, avec parmi eux Tenma de Pégase. Il réalisa qu’il était un mélange de bonté et de fureur, il avait tellement canalisé ses émotions jusqu’ici que libérer un tel potentiel destructeur était en tout point réjouissant. Il s’était retrouvé, il avait retrouvé sa personnalité de poète, d’homme inspiré car il avait trouvé sa muse, Netsuai. Tout comme Orphée, il était devenu un être d’exception, en plus du talent, il avait un devoir.
Cette prise de conscience réchauffa davantage son âme, de façon encore plus puissante que le cosmos laissé par Pajaros. Apodis percevait la chaleur d’une femme, d’une déesse. Athéna l’avait reconnu parmi les siens, il en était persuadé.

Les rangs d’Antiochos étaient grandement diminués. Désormais, Apodis menait les soldats contre ceux restants, animé d’une folle volonté de vaincre.

Au même instant, Marine se présentait face à Antiochos en compagnie de Circinus.
Antiochos était à genou, les mains ouvertes vers le ciel. Il semblait prier. Son casque était posé à côté de lui et sa longue épée était plantée dans le sol. Il paraissait être le plus jeune des Berserkers. Son visage était ferme, tant il paraissait intouchable. Ses cheveux forts blonds malgré des racines châtains, en batailles, lui donnaient vraiment un aspect juvénile.
Il était de taille moyenne et plutôt bien bâti. Sa Nightmare ne présentait aucune trace de lutte, comme si jusqu’ici il avait vaincu tous ses adversaires sans jamais être inquiété.
Leur imposant un profond respect, Marine et Circinus attendirent que le Berserker finisse sa prière. Ce dernier n’oublia pas de les remercier quelques secondes plus tard en réajustant son casque :
Antiochos - " Vous êtes des soldats bons, Saints d’Athéna… "
Sa voix était douce et posée :
Antiochos - " Vous estimez votre ennemi et je saurai m’en rappeler. Depuis la nuit des temps on vous présente comme des faiseurs de miracles. C’est donc un immense honneur de lever l’épée contre vous. J’espère être moi-même capable d’accomplir des miracles, choses qui ne sont propres qu’à nos maîtres, les dieux. J’implorais à l’instant mon maître, Arès, de faire de mes flammes celles qui le guideront à la victoire. Enfin… Je parle, je parle et j’en oublie les présentations… Je suis Antiochos Berserker maîtrisant le feu. On me présente comme étant le plus puissant des chevaliers d’Arès, je préfère être estimé comme le plus juste. C’est pour cette raison que je vous prie de bien vouloir cesser cette lutte inutile et d’offrir vos vies en sacrifice à notre seigneur. "
Circinus afficha un rictus :
Circinus - " Alors toi tu ne manques pas de culot ! Je vais te faire ravaler tes belles paroles : Funerary Torments ! "
Circinus colla ses mains contre ses tempes et semblait entrer par télépathie dans l’esprit d’Antiochos.
Le Berserker dressa alors avec à son épée un cercle de feu qui, par l’incandescence de ses flammes, créa un bouclier cosmique autour de lui. Circinus serra les dents de rage.
Antiochos - " Tu es bien ridicule d’essayer de m’atteindre avec cette technique, alors que depuis tout à l’heure je parviens à la contrer ! Si tu n’es pas capable de passer à autre chose, je te conseille tout de suite de m’offrir ta vie. Nous gagnerons du temps. "
Contre les conseils de Marine, Circinus se lança à corps perdus sur Antiochos.

Rapide et fluide, le jeune homme esquiva les coups de poings et de pieds du vieux Saint de bronze.
Marine ne se résolvait pas à perdre inutilement un allié, alors elle se joignit à Circinus.
Antiochos était bien trop doué pour être alarmé, il commença à riposter. Marine faisait face à merveille mais Circinus subissait à chaque fois les coups de son adversaire. Le Berserker comprit vite comment se défaire de lui. Il pointa sa lame vers Marine :
Antiochos - " Ignited Needles ! "
Les Aiguilles Enflammées vinrent transpercer Marine qui retomba à quelques mètres sur le ventre sans avoir eu le temps de réagir ; puis, d’un revers de main, Antiochos abattit son épée chargée de cosmos sur le flanc de Circinus. La collision fut si forte que l’armure se fissura et la lame pénétra de quelques centimètres la chair de Circinus.
Antiochos - " Tu as bien de la chance que ton corps soit couvert par ta Cloth. Malheureusement ce n’est pas le cas de ta gorge ! Je vais la transpercer immédiatement et venger la mort de mes hommes. "
Il posa la lame sur le cou de Circinus et appuya tout doucement. D’abord piqué par la pointe d’acier, la gorge saigna. Antiochos allait appuyer davantage sans compter sur le retour triomphant de Marine :
Marine - " Ryu Sei Ken ! "
Les Météores le rossèrent de toute part, entamant même sa Nightmare. Sans fléchir, Antiochos fit face avec calme :
Antiochos - " Tu as pu te relever après que mon épée t’ait envoyé ses Aiguilles Enflammées ! Tu m’épates ! "
Marine se mit en garde. Bien qu’elle soit agile, elle ne pouvait rien faire contre la lame du Berserker d’Arès qui la manipulait à merveille. Il finit par lui écorcher les deux cuisses pour la faire chanceler.
Antiochos l’accula contre une roche et poursuivit son discours :
Antiochos - " Il parait qu’Athéna hait les armes et qu’elle n’autorise que ses soldats à en porter. Le corps d’un homme maîtrisant sa cosmo énergie, n’a rien à craindre d’une arme, qu’elle soit à feu ou tranchante. Une arme devient dangereuse uniquement lorsqu’elle est portée par un autre guerrier ayant une emprise sur son cosmos. Voici pourquoi ma lame gorgée de cosmo énergie peut entamer n’importe quelle surface comme vos armures, qu’elles soient de bronze ou d’argent ! "
Il pointa son épée vers le ciel en la maintenant avec ses deux mains. Ses pupilles s’illuminèrent :
Antiochos - " Voici la plus puissante technique armée de mon épée : Fire Sword ! "
L’épée s’enflamma et fondit sur Marine, impuissante…
Apodis surgit alors devant l’Epée de Feu et déclencha à nouveau son arcane :
Apodis - " Wing Jikan No Yoyû ! "
Positionné juste devant le Berserker, Apodis réussit à créer un vent si puissant qu’il souleva son athlétique adversaire du sol et l’envoya dans les cieux, lacéré par la tempête.
Apodis se retourna ensuite devant Marine et du coin de l’œil, pour la rassurer, il annonça :
Apodis - " C’est à ton tour de ne plus t’inquiéter. C’est moi qui veillerai sur toi désormais ! "

Non loin de là, le corps d’Antiochos retombait au sol. Celui-ci, conservant son calme habituel, effectua un déhanchement dans les airs pour se réceptionner sur ses jambes. Il pointa sa lame en direction d’Apodis :
Antiochos - " Alors voici celui qui a mis à mal Evhémère et Diodoros et qui a pris le loisir de terrasser bon nombre de mes hommes. "
Apodis se tenait fièrement en entamant un magnifique jeu de jambes.
Antiochos - " Le Wing Jikan No Yoyû m’a pris par surprise. Je t’ai déjà vu l’utiliser contre mes hommes et je saurai le contrer maintenant. Quant à cette technique invoquée contre Diodoros, le Frantic Fury, il te faut concentrer un maximum d’énergie, ce qui prend du temps et ce que tu as pu faire car Diodoros te sous-estimait. Sache que ce n’est pas mon cas. Mais même si ma victoire est certaine, je te voue une profonde considération je te l’assure. "
Apodis - " Peu importe que tu puisses contrer mes techniques ou non ! Mon but est de détruire cette épée. Moi aussi je t’ai observé et sans ton arme tu n’es rien ! "
Antiochos - " Je te mets au défi d’essayer ! "

L’épée découpait le vent et s’agitait dans la direction du chevalier d’Athéna sans que jamais il ne se fasse avoir. Pourtant, il lui était impossible de contre-attaquer tant la garde adverse était parfaite. L’endurance lui manquait alors qu’Antiochos paraissait en pleine possession de ses moyens. Il remarqua qu’Apodis peinait à maintenir sa vive allure :
Antiochos - " L’oisillon que tu es est sorti trop tôt de son nid. Je vais lui transpercer les ailes avec mes Aiguilles Enflammées : Ignited Needles ! "
Des centaines d’aiguilles enflammées jaillirent de son épée, pour transpercer de part en part le chevalier. Impuissant, Apodis sentit d’innombrables piqures dévorer sa chair, passant même à travers son armure. Il retomba non loin de Marine.

Derrière Antiochos, Circinus rassemblait ses dernières forces pour les sauver tous les deux.
Antiochos fit mine de ne pas le percevoir. Il leva son épée au ciel et invoqua sa toute puissance :
Antiochos - " Fire Sword ! "
Alors qu’il abaissait l’épée dans la direction d’Apodis et de Marine, il pivota en arrière et la pointa finalement sur Circinus qui fut pris par surprise. Une boule de flamme vint emporter Circinus.
Au milieu du foyer, un semblant de lamelles tranchantes entama sa peau pour laisser le feu s’y engouffrer.
Antiochos dirigeait sa sphère de feu, semblable à un soleil, grâce à la pointe de son épée. Il leva son soleil vers le ciel. A cet instant, au beau milieu de la nuit, le champ de bataille fut illuminé comme si l’assaut se déroulait de jour.
Enfin, Antiochos ferma les yeux et la boule de feu explosa, laissant retomber Circinus, le corps calciné et sectionné de toute part, à des lieues d’ici.

Marine et Apodis, épuisés, furent incapables de faire le moindre mouvement. Il faut dire que le Saint d’argent de l’Aigle venait de lutter elle aussi au nord et n’était donc pas en pleine possession de ses moyens.
Antiochos - " Voici donc deux oiseaux ne pouvant prendre leur envol après avoir eu les ailes consumées … "
Le cor du Sanctuaire l’interrompit.

A l’ouest, la victoire d’Orphée et des athéniens était totale. Les troupes remontaient jusqu’à Antiochos et le peu d’hommes qu’il lui restait.
La tendance changea, désormais les soldats d’Arès étaient en infériorité numérique.
Pour la première fois, Antiochos semblait troublé. Il était pressé d’en finir :
Antiochos - " J’ai l’impression qu’il faille que ce soit moi qui me débarrasse de votre lieutenant. Le Saint de la Lyre aura été déterminant dans cette bataille. Il n’y a rien à voir avec vos faibles cosmos. Je vais vous écraser avant de me défaire de lui ! "

Apodis se dressa devant Marine pour agir tel un bouclier humain et protéger sa supérieure. Son initiative ne fut pas nécessaire puisque déjà Orphée avait choisi de les rallier sur le flanc droit avant même qu’Antiochos n’exécute le moindre mouvement :
Orphée - " Pourquoi ne pas entamer tout de suite notre combat Berserker ? "

Antiochos fut ravi :
Antiochos - " Voilà une proposition qui me convient. Je vais trancher les cordes de ta lyre avec mon épée de feu. "
Il se retourna brusquement pour menacer Orphée de sa lame, mais le Saint d’argent s’était déjà volatilisé. Antiochos tournait anxieusement la tête pour trouver où était passé le lieutenant. Il le découvrit trop tard puisque Orphée arriva par les airs et frappa du poing la clavicule gauche d’Antiochos. L’onde de choc produite fut si grande, qu’elle s’élargit sur le long du bras gauche d’Antiochos et la Nightmare protégeant cette zone éclata. Ses veines se gonflèrent de sang et finirent par exploser, les tendons et les nerfs lâchèrent. Son bras pendait le long de son corps.
Orphée s’apprêtait déjà à donner le coup de grâce :
Orphée - " Stringer Fine ! "
En jouant quelques notes, les cordes de sa lyre se jetèrent sur Antiochos pour le faire prisonnier.
Toutefois, avec son seul bras droit, le blondinet brandit son épée et la fit tournoyer devant lui pour laisser les cordes s’enrouler autour de sa lame. Une fois que cela fut fait, il tira son épée au ciel, ses yeux s’enflammèrent :
Antiochos - " Ne crois pas avoir gagné si vite. Maintenant tu es à ma merci : Fire Sword ! "
L’incandescence de la lame enflamma les cordes et le feu remonta jusqu’à la lyre d’Orphée pour le frapper. Les flammèches, une fois arrivées à sa hauteur, devinrent un énorme brasier qui forma un soleil qu’Antiochos leva à nouveau pour le faire imploser dans le ciel.
Orphée retomba, à demi conscient, devant Marine et Apodis.
Sa lyre, démunie de cordes, réduites en cendres, chuta au beau milieu d’un attroupement qui mêlait soldats athéniens et arèsiens.

En regardant autour de lui, Apodis voyait que les zones de combats diminuaient.
Alors qu’au commencement de la bataille, les deux camps occupés des hectares entiers, maintenant ils ne couvraient que quelques mètres ici et là.
Les zones abandonnées étaient devenues des charniers, desquels ressortaient quelques rescapés qui venaient réintégrer le combat pour y mourir. D’autres, allongés, gémissaient, ils avaient les membres sectionnés, les os brisés ou encore les corps bloqués sous les décombres.
Dans ces zones semblables à des nécropoles, on ne distinguait même plus qui appartenait à quel camp. Tous les soldats étaient égaux face à la mort…

Une mort à laquelle Orphée ne voulut pas se soumettre. Il se redressa uniquement pour couvrir Marine et Apodis, face au Berserker qui n’avait plus qu’à lui trancher la tête pour crier victoire.
Antiochos prit une impulsion avec son seul bras droit et destinait le crâne d’Orphée comme point de chute de sa terrible épée. Trop épuisé pour réagir, Orphée ne vit pas qu’avec un tel emportement Antiochos avait abandonné sa garde.
Apodis puisa dans ses dernières forces et se manifesta devant le Saint d’argent.
Antiochos - " Fire Swo… "
Complètement démuni, Antiochos ne pu que ressentir l’ambleur des dégâts, Apodis le cognait en plein thorax avec son Battement d’Ailes Majestueux :
Apodis - " Wing Jikan No Yoyû ! "
L’élan d’Antiochos, fit abattre lourdement son épée contre la colonne vertébrale d’Apodis, entamant légèrement son armure. Antiochos fut soulevé à nouveau du sol, mais cette fois-ci sa Nightmare fut complètement brisée au niveau de la zone ventrale, arrachant même ses vêtements.

Epuisé, Orphée observait le corps d’Antiochos retomber à hauteur de la brèche faite dans les murailles du Sanctuaire, là où attendait le cheval ébène du Berserker.
Orphée balbutia en se relevant :
Orphée - " Le Berserker… Il ne doit pas s’enfuir… "
En boitant, il traversa le dernier attroupement, où la bataille commençait à prendre des allures de victoire pour l’armée athénienne. Il ramassa sa lyre au passage en esquivant les haches, les épées, les flèches, en fracassant ses adversaires en brisant du revers de la main leur nuque, en délogeant leur cœur par la force de ses poings…
Apodis releva Marine et suivit son lieutenant en l’imitant face à l’ennemi. Lorsqu’ils sortirent de la foule, ils observèrent Antiochos, le ventre profondément écorché par le vent violent d’Apodis, le bras gauche ensanglanté et le visage épuisé. Malgré tout, Antiochos voulait se relever en prenant appui avec sa main droite sur la selle de son canasson. Il se parlait à lui-même :
Antiochos - " Ma famille… Cette terre était la leur… Ils ont été massacrés par la folie des hommes car Athéna n’a pas su atténuer leurs bêtises. Maître Arès doit gagner cette bataille pour faire couler le sang impur de ces hommes abjects et recréer un monde nouveau… Je… Je dois me relever… Pour ma famille… "

En titubant, Apodis approchait le cheval qui s’agitait et s’inquiétait pour son maître. Le Saint de l’Oiseau de Paradis lui caressa la tête et le fixait dans les yeux pour lui communiquer toute sa compassion.
Il ne restait plus qu’une corde qui pendouillait sur la lyre d’Orphée. En la caressant de sa main avec son cosmos bienfaisant, le chevalier d’argent la fit s’agrandir pour qu’enfin sa lyre en soit totalement recouverte. L’instrument était comme neuf.
Antiochos était enfin debout, se tenant sur une jambe. Son genou droit avait du se briser en retombant au sol après l’arcane d’Apodis. Il avait la bouche tellement ensanglantée que les dents de ce beau blond n’étaient plus visibles, ni même son regard de braise tellement il peinait à ouvrir les yeux. Il lâcha la selle de son cheval qu’Apodis pris avec lui, pour le reculer du lieu où son maître allait tenter le tout pour le tout.
Antiochos pleurait et s’adressa à son cheval qui rechignait à suivre le Saint d’Athéna :
Antiochos - " Allons Sinir, toi, moi fidèle compagnon, calme-toi. Remercie plutôt ce glorieux chevalier de bien vouloir veiller sur toi. Je n’ai jamais autant douté de moi tu sais, c’est pour cette raison que je te prie de bien vouloir rentrer auprès de notre maître Arès, si jamais je devais périr dans ce combat… "
Soudain, il toussa du sang, il commença à vaciller… Juste avant de tomber il se reprit :
Antiochos - " Lieutenant Orphée de la Lyre ! Il n’y a pas que mon épée qui soit brûlante ! L’espoir qui fait battre mon cœur peut être encore plus chaud que n’importe quelle source lumineuse sur cette terre. "
Le corps d’Antiochos devint étincelant. De petites flammèches commencèrent à surgir de son corps. Il était volontairement entré dans un état de combustion. On le vit serrer fort la mâchoire pour ne pas laisser s’échapper la douleur. Son cosmos accroissait de façon démesurée.
Antiochos - " Puisque nous sommes condamnés à la défaite, alors je vais devenir moi-même un soleil pour brûler ce qu’il reste de ce champ de bataille et faire subir au Sanctuaire les plus lourdes pertes humaines qu’il a connu… "
Son corps fût entouré par une boule solaire :
Antiochos - " Human Torch ! "
L’énergie produite par sa sphère de feu agissait comme un aimant et commençait à attirer vers lui les objets les plus légers, puis quelques cadavres alentours se soulevèrent. Apodis, Marine et Orphée luttaient pour ne pas être embarqués.
Orphée - " Berserker, ta cause est noble mais contraire à la nôtre. Tu souhaites imposer ta paix et ramener les hommes à la raison, en brisant ce qu’Athéna a protégé depuis des millénaires, des vies.
Aujourd’hui tes hommes s’écroulent tandis que les nôtres se relèvent. La victoire est acquise en notre faveur. Je n’ai pas l’intention de te laisser détruire tout cela. Je sens que ton corps et ton cœur souffrent. Je vais donc les apaiser en jouant de ma lyre. Tu vas sombrer dans un profond sommeil. Les notes que je te destine vont soulager ton esprit et ainsi ralentir les battements de ton cœur à tel point qu’elles annihileront totalement tes flammes. "
Antiochos vit ses membres se désintégrer sous la chaleur de son attaque, d’abord ses mains et ses jambes. Son esprit n’allait plus faire qu’un avec cette technique, Orphée devait faire vite.
Une douce sérénade retentit dans les airs. Elle paraissait comme un doux appel au calme, néanmoins, pour Antiochos, elle représentait une réelle contrainte puisqu’elle amoindrissait l’étendue de sa lumière. Son soleil commençait à se réduire en un vulgaire feu de bois, alors que le corps du Berserker refroidissait pour laisser apparaître un homme brûlé au troisième degré. Il était allongé au sol et n’avait plus ni bras ni jambes, déjà calcinées. Tout le derme était lésé. Il n’avait plus de cheveux et sur son visage on ne pouvait plus distinguer les yeux, de la bouche, du nez ou des oreilles. Sa peau était noire, carbonisée.
A ses gémissements on devinait la douleur qu’il éprouvait. Sa tentative a coupé court au moment le plus technique, le plus pointilleux, là où il devait se débarrasser de son corps de chair afin que son cosmos ne fasse qu’un avec la sphère de flammes.

Orphée n’interrompit pas sa sérénade afin d’abréger de telles souffrances. Il murmura graduellement :
Orphée - " Death Trip Serenade. "
Dès lors, la douleur ne semblait plus préoccuper Antiochos. Des larmes coulaient le long des joues d’Orphée tandis que Sinir, le cheval du Berserker, s’approchait de son maître agonisant. Sans même pouvoir regarder sa monture une dernière fois, Antiochos lui fit ses adieux :
Antiochos - " Je compte sur toi Sinir pour transmettre mon message… merci pour toutes ses chevauchés que nous avons réalisé ensemble mon fidèle compagnon… "
Orphée cessa de jouer :
Orphée - " C’est terminé, Antiochos chevalier d’Arès vient de rendre son dernier souffle. Mon requiem l’a accompagné dans la mort en l’aidant à faire abstraction de la douleur. "
Sinir fit quelques cabrioles en hennissant, comme s’il rendait hommage à son cavalier.

Apodis aidait Marine à se tenir droite et observait en sa compagnie l’étendue des dégâts. Il devait rester une bonne centaine d’athéniens. Ils aidaient les blessés à tenir bon, ou terrassaient les derniers soldats d’Arès qui se traînaient au sol pour fuir.
Orphée gagna une des tourelles jointes aux remparts qui tenait encore debout. Du haut de celle-ci, il prit une forte aspiration :
Orphée - " Soldats, Saints, mes frères ! Le soleil ne tardera pas à se lever d’une couleur rougeâtre une fois encore. Vous portez sur votre corps le sang de nos compagnons ainsi que celui de nos ennemis. Je ne sais comment vous remercier d’avoir tenu aussi longtemps, alors que la situation fut plus d’une fois critique. Athéna a béni vos vies. Soyez-en fier ! "
Tous les hommes levèrent leurs bras en l’air en hurlant « gloire à Athéna ! »

Comme tous les soldats, Apodis aidait les blessés.
Les prêtres des temples sacrés mandatés par le Pope, ainsi que les villageois bénévoles tardèrent à venir rapatrier les estropiés dans leurs villages et à soigner les multiples plaies qui couvraient leurs corps.

Les ferrailleurs et les forgerons chargeaient leurs mules de casques, boucliers et pièces d’armure des soldats sur ordre d’Orphée. Rien ne devait être négligé et ces métaux, à nouveau travaillés, formeraient quelques semaines plus tard, les nouvelles armes de l’armée athénienne.

Apodis soulevait des centaines de cadavres pour les identifier. Ils entassaient ceux des forces d’Arès au milieu d’un gigantesque brasier alimenté par leurs catapultes, béliers et autres armes en bois ; tandis que des charrettes transportaient les malheureux du camp d’Athéna, afin qu’ils soient identifiés auprès de leur famille pour ceux qui en avaient une.
C’est avec joie qu’Apodis remarqua un prêtre prodiguer des élixirs à Cliff et Pullo. Ils avaient survécu.
Le jeune chevalier se précipita vers eux et ôta le casque de sa Cloth pour converser en attendant qu’ils soient ramenés dans les temples qui faisaient offices d’hôpitaux.
Enfin, quelqu’un vint soulever leurs brancards pour les conduire jusqu’au village en ruines de Paesco, aménagé pour l’occasion en un grand centre de soin sous des tonnelles dressées par des villageois comme cela devait être le cas dans les villages des frontières du nord où la bataille s’était aussi achevée.

Au niveau des murailles, Apodis vis quelques soldats encercler Sinir qui refusait de se laisser monter. Il ramassa son casque et atteignit la cohorte pour les sommer d’arrêter.
Un autre soldat commençait à ramasser la triste dépouille d’Antiochos. Apodis comprit alors le comportement de Sinir.
Apodis - " Soldat ! Lâchez cet homme. Il est la cause du tournoiement de ce cheval. "
Apodis caressait alors la crinière de Sinir et agrippa son harnais pour le faire avancer jusqu’à son maître. Enfin, il chargea le cadavre d’Antiochos sur Sinir et d’une tape sur sa croupe, le laissa partir au galop avant qu’il ne disparaisse dans un nuage brumeux.
Apodis se plu à croire que Sinir avait retrouvé le chemin qui conduisait à l’Aréopage, temple d’Arès où le dieu aurait offert des funérailles dignes pour Antiochos.

Marine l’interpella :
Marine - " Tu as un grand cœur Saint de bronze. Quel est ton nom ? "
Apodis - " Je me nomme Apodis, fils de Fronti… "
Apodis reprit la fin de sa phrase en joignant ses jambes comme au « garde à vous » :
Apodis - " Je suis Apodis, fils de Mujakis et Saint de bronze de l’Oiseau de Paradis. "
Elle tendit alors sa main vers lui et serra la sienne chaleureusement :
Marine - " C’est avec un immense plaisir que moi, Marine de l’Aigle, j’ai combattu à tes côtés. "
Marine soutenait Circinus sous le bras. Circinus félicita à son tour son nouvel allier :
Circinus - " Tu as été épatant jeune soldat. Je suis convaincu que Pajaros est mort le sourire aux lèvres, en sachant qu’un brave garçon comme toi allait prendre sa relève. "

Arrivée du village, la belle Eurydice courut jusqu’à Orphée et lui sauta dans les bras. Ce romantique spectacle réchauffa le cœur à tous.
Apodis s’approcha d’eux, d’un pas beaucoup plus décidé que lors de leur première rencontre :
Orphée - " Alors voici celui qui m’a sauvé de l’épée de flamme. Tu as donc retrouvé l’inspiration suffisante pour déployer tes ailes, jeune poète. "
Apodis sourit fièrement et, sans se retourner, perçu la présence de Netsuai :
Apodis - " Vous ne me prendrez pas par surprise cette fois jolie demoiselle au ruban de soie. "
Malgré ses nombreux hématomes au visage, Apodis se tourna pour lui offrir un charmant sourire. Il tendit son poignet gauche et défit sa Cloth pour montrer à la jeune sœur d’Eurydice le tissu qu’elle lui avait enroulé avant la bataille. Les regards des deux jeunes enfants s’entremêlèrent et dégagèrent un sentiment mêlant tendresse et remerciement.

Orphée se défit de l’étreinte d’Eurydice avec tendresse et annonça à Apodis :
Orphée - " Nous devons remonter auprès du Pope. Tous les Saints ayant participé à la bataille doivent s’agenouiller devant lui et lui rapporter les faits marquants. Tu dois me suivre et te présenter à lui comme étant son nouveau Saint de bronze ! "
Flashback

Inopinément, un hébéïen fait chuter du matériel et sort Apodis de ses songes :
Hébéïen - " Bateau en vu ! "
Le Saint de bronze soupire, ses souvenirs sont ceux d’une époque désormais perdue.

Si les souvenirs soulevaient mon cœur, les évènements du monde sous-marin auraient dû m’inquiéter davantage.
En effet, la présence de Kassa auprès de Bian ne devait pas être le fruit du hasard…

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