2011-07-19

Ce billet fait suite à celui de Parigote « Mais pourquoi est-ce que je photographie mes plats ? ». Si vous ne l’avez pas encore lu, foncez, je ne peux que «plussoyer» !

Alors en fait ce n’est pas une «mise au point», c’est juste que ça me plaisait de chantonner dans ma tête «Juste une mise au point sur les plus belles images de ma vie ...» et puis c’était un super jeu de mot puisque je vais vous parler de photographie (Ahahaha appelez-moi la reine de la blagounette)

Récemment, à la question « Quel est votre style ?» au sujet de nos photos, ni Parigote ni moi n’avons su vraiment répondre. Le long silence fut évocateur. Et pour cause. La semaine dernière ce fut un peu « la goutte qui fait déborder le vase ». Mais pas de façon négative, bien que cela entraîna une grosse remise en question et une terrible errance «ahahahaha mais que vais-je devenir ???” (non, non voyons, je n’exagère pas DU TOUT ^^)

“La goutte” pour moi, ce fût le concours de photographie culinaire d’Oloron (et ses résultats) et c’est un bon exemple pour illustrer mon état d’esprit.

Une semaine plus tôt, je ne trouvais pas d’inspiration, je luttais. Dans un ras le bol de faire toujours la même chose depuis quelques temps, je voulais profiter de ce concours pour tester quelque chose de nouveau, de différent. Mais à trop vouloir faire autrement -Aahhh pression !-, je ne trouvais aucune idée. Cette dernière a fini par germer la veille du rendu. J’étais contente. J’allais présenter une photographie qui me ressemble : graphique et avec une histoire (oué rien que ça !) Le lendemain je suis passée à sa réalisation, et là -Oh catastrophe- je n’y arrivais pas. Ce que j’avais imaginé, dessiné, ne rendait ABSOLUMENT rien. Un gros « pâté » immonde incompréhensible, voilà ce que c’était. J’étais partie dans un truc très métaphorique dont je vous épargnerai l’histoire (sinon vous allez me prendre pour une folle !). Je ne m’en sortais donc pas, et au fur et à mesure du shooting, arriva inévitablement le glissement de terrain vers ma zone de confort. Je refaisais des photos identiques à d’habitude, grrrr (celles de ce post). Peu (pas du tout) convaincue, et le dieu gmail étant avec moi (oui il décida de bloquer toutes communications avec le monde virtuel extérieur juste au moment de rendre la copie, « c’est un signe » répètais-je ) je n’envoyai donc pas de photo. Déception. J’étais si motivée à la conférence de presse, ce n’est pas tant les lots qui me faisaient envie, mais plutôt le road food movie, partir à la rencontre de producteurs locaux en compagnie d’un duo chef/photographe professionnel. Une aventure très certainement enrichissante.

Et puis après la déception, la raison a refait surface. J’avais bien fait de ne pas l’envoyer cette photo. Pourquoi ?

Premièrement cela ne me correspondait plus vraiment. Ce style je l’aime, mais je l’ai trop vu, trop fait, je veux autre chose, mais je ne sais pas quoi, je cherche. En voyant les résultats, cela n’a fait que confirmer mon envie de changer. C’est ce que j’ai appelé « La guerre des clones », et qui a été un des points à l’origine de notre interrogation sur notre style avec Parigote et Christelle. Attention, je ne critique aucunement la qualité des photos sélectionnées hein ! Je fais juste un constat de style et je m’inclus dedans. Je fus donc frappée par ce style : planche en bois peinte, couverts anciens, tissus… J’avoue que ça été un coup de fouet pour moi, nous étions tous devenus des clones (même si cela fait un moment que ça se voit). Ce qui me dérange, c’est que c’est l’inverse de la photographie. Un photographe doit amener un regard, sa vision, et l’on doit retrouver à mon sens son identité dans son travail. -Mais qui suis-je ? ^^-

Certes ce sont des tendances, mais les styles évoluent et la mode change. La prochaine étape pour moi ? J’ai quelques pistes, mais je ne sais pas vraiment. Le problème de la blogosphère, c’est qu’elle évolue en cercle fermé. On s’auto-alimente. Quelques vents de fraîcheur nous parviennent, mais ils sont vite aspirés par la vitesse et la force de propagation de la communication, bien trop vite digérés. Quand j’ai commencé ce blog, j’étais une inconditionnelle de Tartine Gourmande et Cannelle et Vanille et puis j’ai l’impression que nous sommes devenus des produits dérivés. Alors c’est bien, quand on commence, on essaie de faire pareil pour comprendre la technique, le mécanisme, mais il y a un moment où il faut lâcher prise. Et c’est dur, parce qu’au final lorsqu’on commence à maîtriser un peu cette technique, on n’a plus trop envie de « prendre le risque » d’aller chercher ailleurs (bien que je sois moi-même très loin de maîtriser) J’ai l’impression aussi que l’ambition de certains blogs à être populaires, que cette course à la page vue, gèle totalement la créativité et l’envie de progresser. Bien sûr que c’est tentant, mais à quoi bon si c’est pour se retrouver enfermée ? Je n’aime pas cette idée de blog/contrainte. Quand j’ai commencé le mien, je voulais juste présenter des illustrations, des petites recettes sympathiques, des doudous etc. Et puis on m’a dit « tu n’auras pas de trafic si tu ne postes pas tous les jours ! » Euh…Et d’ailleurs je note que ce sujet revient toujours dans une conversation de bloggeur :  « Tu postes tous les combien toi ? Roo moi tous les jours ou tous les deux jours ! » Et là tu te sens minable. C’est un peu comme les agences de communication où productivité intense ne peut pas rimer avec création et qualité.

Bref tout ça pour dire, que de mon côté il y avait un ras le bol de voir (et d’alimenter) ce côté « trop mimi-mignons » comme l’a si bien dit Parigote.

Revenons en à la photo du concours. La deuxième raison pour laquelle j’ai bien fait de ne pas l’envoyer est tout simplement la qualité de celle-ci. Il est évident que je me serais faite recalée.

Depuis peu il y a un « dérapage progressif » Tout à coup pour certains, on s’est mis un peu à oublier le vrai sujet de la photo : le plat. On l’a négligé. Et la vraie question est : « quel est le message d’une photographie culinaire ? » La réponse pour moi est simple : donner envie de goûter le plat, soit au restaurant, soit en reproduisant la recette comme pour un livre de cuisine. Le plat doit être appétissant, compréhensible (oui il faut comprendre ce que c’est au premier coup d’oeil et ne pas se dire « mais qu’est-ce que c’est que cette « crotte » peu ragoûtante » en passant 3h à essayer de l’identifier)

Je suis d’accord avec Parigote que l’ambiance est pour moi importante, saisir plutôt un instant de vie et non un plat figé. Mais voilà qu’est donc arrivé le dérapage. Le stylisme a commencé à prendre le pas sur la recette. Je me suis surprise pour la photo du concours à lorgner sur le jardin public en bas de chez moi, il y a de jolies fleurs des champs. Et je me disais que ça ferait « joli » sur la photo…Tête à claque ! C’était se mentir, et faire ce qu’on voit de plus en plus : de la poudre aux yeux pour combler une lacune évidente sur le plat. Après donc réflexion, je me suis dis que ce n’était pas le sujet de ce concours. Pourquoi rajouter des éléments non-comestibles qui n’ont rien à avoir avec ma recette ? Pour moi l’objet du concours était clair : un bon produit, un beau plat alléchant. Et moi j’étais hors-sujet, recette pas identifiable, composition du plat pas du tout maîtrisé sur ce cas (cela dit c’était des bons produits et c’était très bon !! bah oui heureusement je n’ai pas tout foiré, j’ai pu me consoler).

Mon blog n’est pas un blog de cuisine comme vous avez pu le constater. Mais j’adore cuisiner, et j’avais envie de transmettre des petites recettes. J’admire les bloggeurs comme Christelle qui pour moi font un vrai « travail » de transmission avec une histoire derrière chaque recette. (Hey mais peut-être que je devrais vous faire partager la recette de la tarte aux maroilles et la frites/fricadelle ). J’aime aussi ce qu’a fait Rachel Khoo pour son projet de la Petite Cuisine à Paris. Elle a pris à chaque repas ses plats en photo (avec son iphone il me semble). Le but étant d’avoir une image « témoin », illustrative de l’intitulé, mais j’aime l’esthétique finale qui s’en dégage. « L’image », de par mon métier de graphiste, est importante et occupe une grande partie de ma vie, la photographie culinaire était donc un moyen pour moi de faire la transition entre les deux. Mais voilà progressivement, j’ai divergé, privilégiant la photo et le stylisme à la cuisine. Je suis une fille plutôt «salée», et par fainéantise facilité et “photogénie” je me suis plus attardée sur des pâtisseries et des choses “mignonnes” (Bon j’aime quand même le sucré, mais je préfère le fromage mouahaha) Voilà, je suis frustrée, je voudrais vous présenter un bon plat de pâtes !!! (allez ça sera ma prochaine mission :) ) Typiquement pour le concours, le sucré je ne le sentais pas, mais ça me semblait plus évident.

Voilà encore un long pavé, mais j’avais aussi besoin de l’exprimer. J’ai envie de faire et de voir d’autres choses. Je tourne en rond. (peut-être aussi parce que physiquement je tourne vraiment en rond ahaha) J’ai besoin d’expos, de voyager, de rencontrer de nouvelles personnes.

Bon au final, c’était un peu une mise au point, lalala lalalalala, un constat sur l’uniformisation de la photographie culinaire qui me pousse à me poser des questions.

> J’ai pris le parti de vous montrer quand même des photos, bien que je n’en sois pas très satisfaite. Déjà pour vous montrer un peu ce que ça donnait et pourquoi ça clochait, et aussi parce que j’ai beaucoup de mal à faire un post sans images, c’est plus fort que moi. Je sais, je suis grave !!



Allez, je vous donne quand même la recette de cette Pavlova myrtilles/mûres et écume de vanille/verveine (ne cherchez pas l’écume sur ces photos, ça ne rendait vraiment, mais vraiment pas, donc je ne vous montrerai pas na ! ^^)

3 blancs d’oeufs

100 g de sucre en poudre

50 g de sucre glace

50 g de mûres fraîches

100 g de myrtilles surgelées

4 càs de sucre en poudre

1 càs de sirop de mûre

1 càc de jus de citron

1/2 feuille de gélatine

100 g  de myrtilles fraîches

100 g de mûres fraîches

100 g d’eau

le jus d’un demi citron

15 g de miel de lavande

1/2 gousse de vanille

20 feuilles de verveine

1 feuille de gélatine

25 cl crème liquide

2 càs de sucre en poudre

Groseilles

Mettez quelques groseilles au congélateur.

Dans un bol, mettez les 50 g de mûres, les myrtilles surgelées (si les myrtilles sont fraîches, préparez la veille), les 4 càs de sucre et le sirop de mûre. Couvrez et laissez au frais.

Préchauffez votre four à 110°C. Préparez la meringue. Commencez à monter les blancs d’oeufs, puis ajoutez progressivement le sucre en poudre, puis le sucre glace. Stoppez une fois la meringue bien ferme.

Préparez de petits tas sur une plaque à pâtisserie recouverte de papier sulfurisé et enfournez pendant 30 min. Baisser ensuite la température à 70°C et continuez la cuisson pendant environ 45 min.

Sortez les meringues du four et laissez-les bien sécher avant de les soulever.

Préparez l’écume. Coupez la demie gousse de vanille en deux, retirez les graines.

Trempez la feuille de gélatine dans de l’eau froide.

Portez à ébullition l’eau avec le jus de citron, le miel, la gousse et les graines de vanille. Stoppez la cuisson et ajoutez les feuilles de verveine. Laissez infuser à couvert pendant 10 min.

Filtrez ensuite ce sirop. Ajoutez la feuille de gélatine, préalablement bien égouttée. Réservez au frais pendant 2h.

Préparez ensuite le jus de fruits mûres/myrtilles. Trempez la demie feuille gélatine dans de l’eau froide. Sortez les fruits marinés du réfrigérateur, mixez-les, puis filtrez le jus obtenu. Dans une casserole, portez à ébulition ce jus de fruits, et ajoutez le jus de citron. Retirez la casserole du feu et ajoutez la demie feuille de gélatine égouttée. Mélangez bien. Ajoutez les fruits frais et mélangez délicatement. Laissez reposer 1h au frais.

Creusez le fond des meringues, puis garnissez de fruits frais au jus de mûres/myrtilles.

Montez la crème liquide en chantilly et ajoutez le sucre.

Dressez l’assiette avec une meringue garnie, une quenelle de chantilly, et versez un peu de jus de fruits mûres/myrtilles.

À l’aide d’un mixeur plongeant, montez la gelée de vanille/verveine en “bulles”. Récupérez la partie “bullée” pour la déposer dans l’assiette.

Sortez vraiment au dernier moment les groseilles et placez-les délicatement sur votre quenelle de chantilly.

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