Vous aimez les montres ? Les belles montres ? Les montres vintages qui vous racontent une histoire lorsque vous la prenez en main ? Nous aussi. Vous n’avez malheureusement pas la carte Visa de Warren Buffet qui vous permettrait de dépenser sans compter ? Vous n’êtes pas le seul. Ne vous inquiétez pas, tout n’est pas perdu et nous avons même une bonne nouvelle, une proposition surprenante et ultra-attractive qui peut vous intéresser. En tout cas nous, nous avons voulu voir ça de plus près et très honnêtement, nous avons été assez bluffés…
Les micro-marques qui se lancent sur kickstarter, ç’est très à la mode ces derniers temps et c’est vrai qu’il y a comme qui dirait, à boire et à manger. Des clones de sub aux montres se voulant « design » ou « pseudo connectées » il y en a des tas et évidemment on ne se lève pas la nuit pour en redemander. D’autres acteurs se lançant dans l’aventure reprennent parfois des codes que nous apprécions beaucoup, des chronographes racing ou bullhead typés seventies, souvent animés par un mouvement meca-quartz de chez Seiko, alternative intéressante et sympathique qui peut être bien finie mais dont les prix malgré tout grimpent rapidement …
Aujourd’hui nous avons rencontré Guillaume Laidet, qui se lance à son tour dans la grande aventure horlogère avec une approche très douce pour votre portefeuille et des résultats je le répète terriblement bluffants pour une montre à … 99 EUR .
Rencontre
Qui est Guillaume ? Quel est ton parcours ?
Je suis né à Cognac en Charente il y a 30 ans. Je suis passionné par les vins et spiritueux, les vieilles voitures et les montres.
J’ai fait une école de commerce, Skema Business School, à Nice et Paris. À la base je me destinais plus à une carrière dans les Vins & Spiritueux car c’est une de mes passions et que je suis un peu né dedans. Du coup j’ai fait presque tous mes stages chez Moët-Hennessy mais mon premier job c’est chez Zenith au Locle que je l’ai trouvé. J’ai eu la chance d’y travailler dans une super équipe encadrée par M. Jean-Fréderic Dufour (maintenant le CEO de Rolex) qui m’a beaucoup appris, surtout au niveau des produits et du marketing horloger. Ensuite, après quelques mois chez Girard-Perregaux j’ai eu une belle opportunité chez Jaeger-LeCoultre. J’ai donc foncé.
Cela peut faire bateau de dire ça, mais j’ai beaucoup appris de ces expériences. Elles m’ont enrichi au niveau de la compréhension du monde horloger, tant au niveau production que communication et distribution. C’est également vrai des fonctions horlogères que je ne connaissais que de loin ou même pas du tout. J’ai donc aiguisé mon œil horloger, j’ai appris les codes. J’ai aussi appris à comprendre et apprécier les différents niveaux de finition de la boite, du cadran ou du mouvement, ainsi que la qualité des matériaux choisis. Avoir visité toutes ces manufactures et vu de mes propres yeux le nombre d’opérations que représente la réalisation de chaque petite pièce, c’est absolument incroyable.
Et enfin pour pouvoir lancer ma marque je viens de démissionner de mon poste chez Jaeger-LeCoultre.
Tu as travaillé au sein de très belles Maisons. Pourquoi te lancer dans une nouvelle aventure ?
Oui, j’ai eu la chance de travailler pour de très belles Manufactures. L’un de mes rêves était de travailler pour Jaeger-leCoultre et de posséder une Reverso qui est un modèle mythique pour moi. J’en ai maintenant deux dans la collection, une grande Reverso ultra thin acier et une Reverso Duoface en or rose.
Pardon, du coup pourquoi me lancer dans cette nouvelle aventure ? Et bien parce que malheureusement, je ne pouvais pas m’acheter toutes les montres dont j’avais envie et je pense que pas mal de personnes sont dans le même cas de figure. Donc je pense qu’il y a une place pour des montres bien finies avec de beaux designs à un prix accessible.
J’ai aussi toujours eu un esprit entrepreneur dans la gestion de mes projets que ce soit dans le boulot ou dans la vie. Donc, c’était aussi un besoin pour moi de travailler enfin pour moi et pas pour un grand groupe de luxe. Même si ce sont ces expériences qui me permettent aujourd’hui de me lancer plus sereinement, je ne pense pas que j’aurai pu me lancer dès la sortie de l’école car je n’aurai pas eu suffisamment d’armes pour le faire à l’époque. C’était donc une excellente préparation.
Proposer une montre hyper accessible aux codes horlogers bien identifiés et basée sur une montre ancienne. Comment t’es venue cette idée ?
J’ai attrapé le virus horloger lorsque j’ai hérité d’un vieux chronographe des années 50. Il était au fond d’une vielle boite, tout rouillé et plein de crasse. Je l’ai fait restaurer à La Chaux-de-Fonds chez un petit horloger spécialisé dans la restauration de vielles montres. Le résultat était superbe et mon poignet l’a tout de suite adopté. Je le portais tout le temps, en même temps je n’avais pas beaucoup de montres à l’époque. De nombreux amis me demandaient où ils pouvaient trouver une montre comme celle-ci, mais le prix d’achat et d’entretien était souvent un frein pour eux. J’ai jeté un coup d’œil aux montres proposées entre 140 € et 300 € et je ne trouvais pas grand-chose qui me plaisait, que ce soit en terme de design et de finitions. C’est comme cela que l’idée a commencé à germer…
Qu’en est-il du résultat ? Pardon. Des résultats !
Je vous laisse juger par vous même … Je risque de manquer d’objectivité !
Niveau fabrication ?
Niveau fabrication cela se passe en Chine à Shenzhen. Le choix était simple car sur ce segment là ce sont les meilleurs. Pas mal de marques suisses y font d’ailleurs produire beaucoup de composants, puis elles les assemblent en Suisse pour avoir le swiss made. J’ai d’ailleurs présenté mes montres à des amis qui travaillent à la qualité pour de grandes marques horlogères suisses et ils étaient réellement bluffés par la qualité proposée, la glace saphir bombée, les index appliqués et le niveau de finition. Seul le mouvement est japonais car Miyota propose des mouvements Quartz extrêmement fiable et précis à des prix très raisonnables.
Il faut donc participer à ton Kickstarter pour espérer en porter une au poignet right ? Explique-nous.
Oui c’est exact. Pour pouvoir lancer ma première production et obtenir un prix d’achat intéressant, je dois avoir une commande d’au moins 400 pièces par référence. Du coup je vais lancer mon projet sur Kickstarter. L’objectif est donc de pré-vendre 400 pièces de chaque modèle pour amorcer la pompe. Grâce à ces pré-ventes, et à l’argent que je vais investir en plus, je pourrai produire plus de montres que ces 1’200 premières, pour ensuite pouvoir les vendre sur mon site e-commerce.
Le projet Kickstarter se fera en 3 étapes. Le premier modèle qui sera mis en vente sera le chronographe or rose à 99€. Puis, si je vends les 400 nécessaires, je débloquerai le modèle acier cadran noir au prix de 119 € et enfin si j’en vends également 400 je lancerai la version avec la boite noire black DLC également à 119 €.
C’est le fait de vendre majoritairement mes montres directement sur mon site e-commerce qui me permet de les vendre à un prix aussi compétitif. Je n’aurai que très peu de points de vente physique, mais je peux déjà dire que j’aurai la chance et l’honneur d’être distribué chez Colette à Paris. Je serai également distribué sur lepage.fr et je suis dans l’attente d’autres confirmations.
Que pouvons-nous ajouter à cela ?
Si l’objectif des 3 premiers chronographes est atteint je lancerai un autre chronographe d’inspiration vintage avec une boite en titane de 40 mm, un mouvement Quartz Miyota, une glace saphir, une lunette tournante bidirectionnelle et une boucle déployante, pour 199€ prix Kickstarter (249€ prix retail).
Si ce chrono fonctionne également, je lancerai une montre inspiré des plongeuses des années 70, avec une boite en acier de 40mm, une glace saphir, une lunette bidirectionnelle et un mouvement suisse quartz Ronda pour 129€ prix Kickstarter (149€ prix retail).
J’ai également un projet de montre mécanique automatique à moins de 300€ sur lequel je travaille encore, les premiers designs sont vraiment très cool donc j’ai hâte de la lancer.
J’ajoute également que toutes les montres sont vendues avec deux bracelets et que je proposerai de nombreux bracelets additionnels sur mon site e-commerce. Tous les bracelets, excepté les bracelets nato, ont la fonction presto qui permet de changer de bracelet très facilement.
Une petite conclusion ?
J’espère que mes montres plairont au plus grand nombre et que c’est le début d’une belle aventure !
Ce qu’on en a pensé :
Vous l’avez compris, le garçon sait de quoi il parle et ça se voit au premier coup d’œil lorsqu’on voit ses références et le résultat qu’il nous met entre les mains. Forcément à ce prix là, les montres William L sont fabriquées dans l’empire du milieu, mais ne vous y trompez pas, là aussi ils sont capables de qualité. Comme le rappelle très justement Guillaume, de nombreuses marques suisses font d’ailleurs fabriquer des composants à Shenzhen …
Malgré le prix, le degré de finition est au rendez-vous. Le brossé horizontal de la tranche du boîtier (sur la version acier) est vraiment très beau. Le revêtement en or rose est lui aussi de belle qualité, bien au delà de ce qu’on peut trouver chez certaines marques connues, pas forcement horlogères d’ailleurs et qui jouent dans des gammes de prix nettement supérieures (#sans rancune) … Ils se reconnaîtront.
Les bracelets mesh sont eux aussi de belle qualité. On aime l’échelle télémétrique, les appliques, les poussoirs, l’ouverture de boîte (40mm, la taille parfaite) et le cadran blanc … les aiguilles dauphines ? Evidemment, sans même parler du verre saphir ultra-bombé doublement traité antireflets … Comment fait-il ? Il faut croire que Guillaume a vraiment ses contacts à Shenzhen … et vous m’en voyez ravi.
Quelques specs :
Cadran: blanc
Diamètre: 40 mm
Verre : Verre saphir ultra-bombé traité antireflet sur les deux côtés
Fonctions : chronographe avec échelle télémétrique, date, petite seconde
Mouvement : Mouvement à quartz japonais Miyota 6S21
Aiguilles : Aiguilles dauphines avec superluminova
Boîtier: acier inoxydable 316L plaqué or rose (type DLC)
Résistance à l’eau : 5 ATM
Bracelet: Bracelet en cuir véritable et bracelet en nylon Nato
La montre sera en plus livrée dans une pochette cuir type étui de voyage de belle facture (que nous venons de découvrir mais nous n’avions malheureusement pas notre appareil) et pouvant contenir la montre ainsi que 2 bracelets et un pointeau de pose pour enlever les pompes et changer facilement de bracelet … Le petit kit qui va bien.
Vraiment, pour une première, Guillaume a fait les choses bien et l’a pour une fois rendue accessible au plus grand nombre. Nous ne pouvons que l’encourager et le remercier pour son initiative et son positionnement … et bien sûr vous encourager à l’encourager !
Sa page Kickstarter ? C’est Juste ici !
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