2014-02-17

J’ai trouvé cet article via un lien sur le site BoingBoing, une de mes lectures journalières sur Internet… je l’ai lu et je me suis dit que c’était dommage que toutes ces données ne soient disponibles que pour un public anglophone. Voici donc ma modeste et vilaine traduction de l’article. Une lecture un peu longue mais des plus intéressante, qui j’espère vous éclairera sur le monde de l’édition en plein bouleversement. Il est à noter tout de même que tous les chiffres sont basés sur les ventes US, il n’existe pas (pas encore) de données pour les ventes en France. Je n’ai pas traduit les graphiques (par flemme principalement) mais je pense qu’ils sont suffisamment explicites

Revenu des auteurs – le rapport
article publié par Hugh Howey le 12 février 2014

Ce n’est pas un bien grand secret que de dire que le monde de l’édition change. Le vrai secret est quel est le changement. Les changements sont-ils profonds? Le changement est-il déjà passé? A quoi ressemble le futur?

Le problème avec ces questions est que nous n’avons pas les données qui pourraient nous donner des réponse fiables. Les distributeurs comme Amazon et Barnes & Nobles ne partagent pas leurs ventes d’e-books. Au mieux, ils commentent les cas extrêmes, ce qui est aussi utile que de partager les numéros gagnants du loto d’hier [lien].

Quelques auteurs ont rendu leur données de vente public, mais pas suffisamment pour se faire une idée réelle de la situation. Les seules données que nous avons en notre possession sont des sondages, lesquelles se reposent sur des méthodologies de sondage limitées et des analyses discutables [Lien].

Ce manque de données est frustrant. Si écrire votre premier roman est la partie la plus difficile pour devenir un auteur, essayer de savoir quoi faire après vient juste derrière. Manuscrit en main, certains auteurs décident de laisser des avances à six chiffres pour s’auto-publier [Lien]. Sont-ils fous? Ou abandonner à vie les droits sur son travail à l’ère du numérique n’est-il pas encore plus fou? Difficile de le dire.

Des preuves anecdotiques et des témoignages d’auteurs auto-publiés ont permit de penser que détenir les droits sur son travail est plus lucratif sur le long terme que de faire un deal avec un gros éditeur. Ce qui était une décision facile (s’il vous plait, n’importe qui, choisissez mon livre) est devenue aujourd’hui un choix qui empêche des auteurs de dormir la nuit. En tant que personne qui a décidé de décliner des offres extraordinaires (et après avoir douté largement de ce choix), j’ai attendu une plus grande transparence pour que les futurs auteurs puissent faire des décisions mieux informés. J’imagine que des écrivains établis qui considèrent leurs futurs oeuvres doivent avoir les même questions.

D’autres industries du spectacle parlent bien plus librement du revenu de ses praticiens. Les stars du sport, musiciens, acteurs – leurs salaires sont bien souvent discutés sur la place public. Cela est moins vrai des auteurs, et cela crait des attentes irréalistes pour ceux qui rêvent de choisir cette carrière. Aujourd’hui avec le besoin pour chaque auteur de choisir entre l’édition traditionnelle et l’auto-publication, la décision est encore pus difficile. On ne veux pas se planter tout juste avant d’avoir commencé.

Quand j’ai pris cette décision, j’ai du faire reposer mon raisonnement sur mes propres données de vente et rien de plus. Heureusement, j’avais rangé mes données de ventes journalières, pendant que mon travail avançait du top un million jusqu’au numéro 1 des ventes de Amazon. En utilisant ces chiffre, je pouvait corréler les données entre notes et ventes. Ce n’a pas été long avant qu’une douzaine d’auteurs auto-publiés partagent eux aussi leurs ventes à différentes positions de la liste des ventes, afin de rendre les revenus des auteurs pus transparents aux autres [Lien] [Lien]. Au fur et à mesure, il est devenus possible d’estimer relativement précisément combien un auteur gagnait juste en regardant sa position dans le classement des ventes [Lien].

Ces données nous permettent de résoudre une pièce de ce puzzle complexe. Le reste des pièces du puzzle a atteint ma boite de réception de mon email avec une force insoupçonnée la semaine dernière. J’ai reçu un message d’un auteur avec des capacités avancées de programmation qui avait créé un logiciel capable de capter les informations des listes des meilleures ventes et attraper des montagnes de données. Toutes ces données sont publiques – elles sont trouvables en ligne et tout le monde peut les consulter – mais jusqu’à présent cela était extrêmement difficile de les capter, agréger et organiser. Ce programme est capable de faire en une journée, ce qui nécessiterait des centaines de volontaires avec leurs navigateurs et leurs stylos une semaine à accomplir. Le premier essai permit de récupérer les données de pas loin de 7000 e-books des catégories les plus vendeuses sur Amazon. Les essais suivants ont permit de récolter des données sur 50 000 livres dans tous les genres. Vous pouvez demander à ces données des questions assez merveilleuses, questions que je me posais depuis plus d’un an [Lien]. Et maintenant nous avons des réponses.

Quand Amazon a annoncé que les livres auto-publiés représentaient 25% des ventes de son top 100, la réaction de la majorité des gens a été de penser que ceux ci étaient principalement des outliers. Nous entendons souvent que les auteurs n’ont aucune chance s’ils s’auto-publient et que la plupart de vendront qu’une douzaine de copies de leurs livres si ils le font. (Les même gens ne font jamais remarquer que toutes les meilleurs ventes sont des exceptions et que la grande majorité de ceux qui prennent la route de l’édition traditionnelle ne publient rien.) Maintenant, nous avons un ensemble de données suffisantes pour apercevoir la vérité. Ce qui a émergé, est selon ma vision, l’image la plus claire aujourd’hui de ce qui se passe dans la révolution de la publication. C’est difficile à absorber, mais je crois qu’il y a beaucoup à apprendre.

Le ratio de la valeur

Je vais commencer avec certaines des leçons les plus simples à appréhender de ces données. Nous conclurons ce rapport en regardant les profits des auteurs, mais je ne veux pas que cette bombe vous écarte d’autres observations aussi importantes.

La première chose qui m’a frappé quand j’ai ouvert l’email sont ces deux graphiques, que notre gourou des données avait placé côte à côte. Ce qui a accroché mon regard est leur corrélation inversée:



Sur la gauche nous avons un graphique qui montre les notes moyennes des 7000 e-books (cf 1) qui se vendent le mieux. Sur la droite, nous avons un graphique qui montre le prix moyen de ces même 7000 e-books. Les deux graphiques répartissent les livres dans les cinq même catégories. De gauche à droite: Publication indépendante, Publication petite/moyenne, Publié par Amazon, les 5 gros éditeurs, auteur seul non catégorisé (cf 2).

C’est intéressant de voir que les travaux auto-publié dans ces données ont une note moyenne supérieure aux livres publiées par des grandes maisons d’édition. Il y a plusieurs raisons à cela, de la théorie conspirationniste (les auteurs s’auto-publiant achètent leurs avis), à celle communautaire (les auteur auto-publiés lisent et se notent plus favorablement les uns les autres) jusqu’à la théorie familiale (ce sont des amis et la famille qui écrivent ces avis). Mais le nombre impressionnant d’avis pour la plupart de ces livres (plus d’une centaine en moyenne sur toutes les données collectées) font que ces théories semblent fantaisistes. Comme j’ai pu le voir avec mon propre travail, et comme j’ai pu le voir avec d’autres livres qui se propagent de façon organique, les ventes arrivent avant les avis, pas après. Il y a un certain nombre d’explications plausibles, pour la moitié d’étoile de différence dans les avis, et une m’est particulièrement sauté aux yeux, en regardant ces deux graphiques côte à côte.

Notez la petite barre dans le premier qui correspond à la grande dans l’autre. Est-il possible que le prix ait un impact sur les avis d’un livre? Réfléchissez à deux dîners que vous pourriez avoir: le premier est un steak à 10$, le deuxième est plus ou moins le même steak qui couterait quatre fois plus cher. Une expérience identique dans les deux restaurants pourrait donner 4 étoiles pour le dîner à 10$ et une seule étoile pour le restaurant à 40$. Cela est dû au fait que la satisfaction globale du client est un rapport entre la valeur reçue et le montant dépensé. De quelqu’un qui lit aussi bien des oeuvres auto-publiés que traditionnels, je peux vous dire qu’il est aujourd’hui de plus en plus difficile de faire la différence entre les deux. La plupart des lecteurs ne savent pas et se fichent de comment et par qui le texte a été publié. Ils savent juste si ils aiment l’histoire et combien ils ont payé. Si ils paient le double pour un livre publié traditionnellement, quelle expérience est-elle la mieux notée? Celui qui a le meilleur ratio évidemment.

Ceci pose une question intéressante: Est ce que les maisons d’édition perdent de l’argent sur le long terme en maintenant leurs livres à des prix élevés? Ne sont-ils pas en train de faire baisser le ratio valeur / coût et donc créer des avis moyens plus bas pour leurs auteurs et leurs produits? Si c’est le cas, cela doit avoir une influence sur les ventes à long terme, et gardez à l’esprit que les e-book ne s’épuisent pas comme les versions physiques d’un livre. Est-il possible, qu’en échange de profits immédiats, les éditeurs craient des avis et des produits moins bons? Comme les avis et notes des e-books sur Amazon s’appliquent aussi aux versions physiques des livres, cette politique de prix finit par affecter négativement l’édition papier, que les prix élevés des e-books sont censés protéger [Lien].

Il est assez commun ces jours-ci d’entendre que la qualité générale des travaux auto-publiés font du mal à la littérature en général. Je m’oppose à cette notion avec la mienne: Augmenter les prix des e-books, au delà du prix du marché de masse des livres a un effet bien plus délétère sur les habitudes de lecture. Les livres ne sont pas seulement en compétition les uns avec les autres, mais avec tout ce qu’un lecteur peut avoir à faire pendant son temps. Créer une expérience pauvre est un moyen de perdre des lecteurs, pas un moyen de protéger l’édition physique ou un magasin. Des prix élevés sont un moyen rapide et facile de créer un expérience de lecture non satisfaisante, ce qui fait du mal à tout le monde.

Des prix élevés sont aussi un moyen de faire fuir les consommateurs vers d’autres, en particulier des livres moins chers. Plutôt que servir et protéger l’édition, les éditeurs sont en train de créer un marché pour les travaux auto-publiés. Pratiquer des prix abusifs n’est pas la seule manière dont les grandes maisons d’édition nourrissent la révolution de l’auto-publication. Dans ce qui suit, nous allons voir des chiffres de ventes dans les genres à succès et voir, comment des marchés à forte demande mal exploité a permit la création d’une nouvelle source de livres.

Ecouter la demande des lecteurs

Le prochain graphique montre le pourcentage d’e-books par genre sur la liste des meilleurs ventes d’Amazon selon comment ils ont été publiés.



La liste des meilleurs ventes utilisées a été Policier/Thriller, Science Fiction/Fantasy et Romance. Tous les sous-genres dans ces trois catégories principales ont aussi été inclus. Pourquoi choisir ces genres? Parce que ce sont les plus populaires parmi les lecteurs. Notre gourou des chiffres a fait parcourir son programme les listes des meilleures ventes et ces trois genres représentaient 70% du top 100 sur Amazon et plus de la moitié du top 1000 (cf 3). Les futurs rapport s’intéresseront à toutes les oeuvres de fiction, mais pour l’instant nous avons décidé de partir avec des données plus simples, qui capture la vaste majorité de ce que les lecteurs lisent.

Ce que ce graphique montre est que les petits éditeurs et éditeurs indépendants dominent le marché des meilleurs ventes sur Amazon. On voit bien que la demande des lecteurs pour plus d’oeuvre de ce genre n’est pas rempli par les maisons d’édition traditionnelles. Dans les conseils donnés aux aspirants écrivains, on entend souvent “écrivez dans le bon genre”. Et ici nous voyons le potentiel de vente de ce conseil.

En regardant en arrière vers la comparaison prix / avis et au graphique au dessus, nous pouvons résumer que les principaux éditeurs devraient publier plus de livres dans ces catégories, en les faisant payer moins cher. Cette sagesse a été acquise par la communauté des auteurs indépendants depuis longtemps. Les éditeurs doivent se tenir au courant, alors que les prix ont commencé à décliner l’année dernière [Lien] ou que des éditeurs comme Simon & Schuster ont annoncé des sorties dans de nouveaux genres [Lien]. Nous espérons que ces données permettent d’accélérer le mouvement, pour le bénéfice des lecteurs et des auteurs nouvellement signés dans des maisons d’édition.

Maintenant regardons ce graphique:



Encore un fois les données de ventes journalières sont estimé par le classement des ventes, venant de la part d’une douzaine d’auteurs qui ont noté la corrélation entre rang (dans le classement des ventes) et ventes par jour (les deux auteurs de ce article font partie de ces auteurs)(cf 5). Des faits évidents nous sautent immédiatement aux yeux. La première est que Amazon a une force incroyable pour promouvoir ses propres travaux, ce qui n’a rien de surprenant, en sachant que c’est leur propre magasin. Nous voyons d’après les deux graphiques que 4% des titres représentent 15% des ventes, c’est impressionnant. C’est une moyenne d’unités vendues quatre fois supérieure à la norme. Maintenant regardez les ventes des grandes maisons d’édition, qui avec tous leurs efforts marketing, et leurs marques reconnues finissent avec une moyenne de vente relativement moyenne de 1,2.

L’autre fait notable de ce graphique est que les auteurs indépendants vendent plus que les grandes maisons d’édition. Combinés. Les indépendants et petits maisons d’édition font la moitié des ventes d’e-book dans les genres les plus populaires et les plus vendus sur Amazon. Au lieu de confirmer ces trouvailles, ma première réaction a été de les rejeter. Sans aucun doute elles devaient être fausses. Je me suis donc plaint à notre gourou des données que nous ne regardions que les ventes de e-book. Quel pourcentage de tout le marché de la lecture cela représente-t-il? Le gourou des données me répondit que cela était une question facile à répondre. Vous ne croirez jamais ce qu’il a trouvé.

Tout ce que vous savez sur les e-book est faux.

Les experts? Ils n’ont aucune idée. Ce n’est pas complètement de leur faute, c’est juste que les données sur lesquelles ils travaillent sont fondamentalement fausses.

Vous devez avoir entendus par d’autres rapports que les e-books représentent 25% de toutes les ventes de livres. Mais ces chiffres sont basés uniquement sur les chiffres annoncés par les principaux éditeurs. Les distributeurs d’e-book comme Amazon, Barnes & Nobles, Kobo, l’iBookStore et Google Play ne communiquent pas leurs ventes. Ce qui veut dire que les livres auto-publiés ne sont pas pris en compte dans ces 25%.

Il en est de même pour les petits éditeurs, les maisons d’éditions uniquement en e-book, ou l’impression à la demande. Ce serait comme le Commité des Cookies qui crérait son rapport sur la base de réponses données par quelques Scouts, et ensuite annonçant que 25% des ventes dans le monde entier était des cookies à la menthe. Mais ce n’est pas la réalité. Ils regardent juste les ventes des Scouts, et encore seulement de quelques troupes. Toutes les données d’acceptation des e-books communiquées jusqu’à présent suivent le même schéma. On regarde un petit coin au lieu de voir l’image toute entière. (il est aussi à noter que notre propre rapport est limité dans le sens où nous ne regardons qu’Amazon – choisi car c’est le plus grand marchand dans le monde – mais nous reconnaissons et acceptons cette limitation, et nous planifions de faire des rapports plus complets dans le futur)

Il y a une autre et aussi importante raison de douter du chiffre de 25% de pénétration des e-books: les autres 75% prennent en compte les livres scolaires, manuels, livres de cuisine, livres pour les enfants et toutes les autres catégories qui sont aujourd’hui relativement tranquilles de la concurrence du numérique (pour l’instant). Le support physique reste le canon dans ces catégories, mais ce ne sont pas les livres auxquelles tout le monde pense quand ils entendent les pourcentages. La part de marché des e-books est en général évoqué dans le contexte de la liste des meilleurs ventes du New York Times, les romans et livres non fictionnels trouvables dans librairies. Si nous regardons uniquement ce marché, les e-books risquent de représenter au moins 50% des ventes actuelles (certains éditeurs vont même plus loin [Lien]). En ajoutant les auto-publications et en limitant cela aux oeuvres de fiction, on doit arriver à 70% du marché, mais cela ne peut pas être juste, pas vrai?

J’ai demandé à mon gourou des données si nous pouvions en avoir une idée. Pouvons nous regarder la liste des meilleures ventes et compter cela par format? Bien sûr nous ne pourrons regarder que sur Amazon qui a tendance à tirer vers les e-books – mais pour se répéter, nous regardons le plus grand magasin du monde, aussi bien en impression papier, qu’électronique. Faire une première étude de cette sorte sur un plus petit distributeur serait bien moins idéal. gardez donc cela à l’esprit.

Nous avons donc analysé les listes des meilleures ventes d’Amazon dans plusieurs catégories et utilisé le logiciel pour capter la description du type de format: format standard, poche, e-book, audio-book, et voici ce que nous avons trouvé:

Vous suivez toujours? Il s’avère que 86% des ventes des 2500 meilleurs ventes sur Amazon sont des e-books. En haut de la liste, la dominance des e-books est encore plus extrême. 92% des 100 meilleurs ventes dans ces genres sont des e-book.

Ouch… donnons nous un peu le temps pour assimiler tout ça, et regardons les revenus des auteurs. On s’attendrait à ce que les principaux éditeurs font que cette part augmente plus que de diminuer, ils se font des profits records [Lien] mais ce ne sont pas les grands gagnants qui émergent de ce rapport. La vrai leçon de l’auto-publication arrive sous peu.

Ecrire ne payes pas?

C’est une chose que beaucoup ont ressentis. Les indices sont tout autour de nous, mais les preuves restent élusives. Cela a été raconté dans des forums en ligne, dans des groupes privés facebook, dans des conventions d’édition, et dans les commentaires des articles de l’industrie. Les auteurs affirment se faire plus d’argent en auto-publication qu’ils n’en ont fait en une décennie de publication traditionnelle, le plus souvent avec les même livres [Lien]. J’ai personnellement entendu d’un millier d’auteurs qui se font plusieurs centaines de dollars par mois, avec leurs travaux auto-publiés. J’en connais qui gagnent quelques milliers par mois, même certains qui se font quelques centaines de milliers de dollars par mois. Ces extrêmes m’intéressent moins que les auteurs moyens, qui maintenant arrivent à payer quelques factures avec leurs travaux.

Mon intérêt dans cette histoire a commencé quand je suis devenu une aberration dans le domaine. Quand les médias principaux ont commencé à me demander des interviews, je pensait qu’ils tentaient d’enterrer le vrai sujet. Ma vie avait vraiment changé des mois auparavant, petit à petit, ici et là. Et cela arrivait à de plus en plus d’écrivains tous les jours. Mais cette histoire avait tendance à se faire enterrer par les grands titres de ceux qui avaient subi un changement extraordinaire (comme le mien)..

Avant de révéler les prochains résultats de notre étude, gardez à l’esprit que l’auto-publication n’est pas une mine d’or. Ce n’est pas une arnaque pour devenir riche en peu de temps. Il n’existe pas de raccourcis, juste beaucoup d’efforts et un peu de chance. Ceux qui s’en sortent bien passent un nombre incalculable d’heures à travailler pour publier plusieurs livres par an. Ils font cela tout en gardant un travail alimentaire, jusqu’à ce qu’ils puissent éventuellement s’en passer. C’est aussi vrai des auteurs qui gagnent quelques centaines, voir quelques milliers d’euros par mois. Gardez ceci à l’esprit. La beauté de l’auto-publication est la propriété et le contrôle de votre travail. Vous pouvez trouver le bon prix, engager l’éditeur et l’artiste pour votre couverture avec qui vous voulez travailler, publier aussi souvent et dans les genres que vous souhaitez, donner des livres gratuits, et profiter d’une relation directe avec vos lecteurs. Ce n’est pas fait pour tout le monde, mais vous allez trouver une bonne raison pourquoi de plus en plus d’auteurs considèrent ce choix comme une option valable.

Voilà ce que notre gourou des données a trouvé lorsque il a utilisé les données de vente par rapport au classement dans le top 7000 des livres les plus vendus sur Amazon aujourd’hui:

Les gros éditeurs semblent bien s’en sortir, n’est ce pas? Quand il s’agit de ventes , ils ramassent la moitié du gâteau. Rappelez vous, qu’ils ne représentent qu’un quart des livres vendus. Gardez aussi à l’esprit qu’ils ne reversent que 25% des revenus net à l’auteur. En comparaison, les auteurs auto-publiés sur la plateforme d’Amazon gardent 70% du prix payé (cf 6). Regardons maintenant les revenus vu par les auteurs

C’est une inversion complète. Les auteurs indépendants gagnent la moitié des revenus des auteurs pour les oeuvres de fiction sur Amazon. Presque la moitié. Le prochain graphique explique pourquoi:

Le bleu représente les revenus des auteurs. On peut clairement voir que pour les éditeurs traditionnels, l’éditeur gagne deux fois plus que l’auteur de la vente d’un e-book. Gardez aussi à l’esprit que la marge de profit de l’éditeur est supérieur sur les e-book que sur les livres traditionnels [Lien]. Cela veut dire que l’auteur reçoit un pourcentage plus faible, pendant que l’éditeur prend une part plus large. C’est sans prendre en compte le fait que les e-books ne nécessitent pas d’impression, de stockage ou de logistique d’envoi. Le résultat est que les auteurs auto-publiés en tout récupèrent 50% de profits en plus par rapport au système d’édition traditionnel, même si leurs ventes globales sont moitié moins importantes.

Avant d’avancer, passez un peu de temps sur ce graphique. Vous trouvez ici tout ce qui doit changer dans le monde de l’édition. Lecteurs et écrivains devraient en prendre bonne note.

Petit note sur comment nous calculons les revenus des éditeurs traditionnels dans le graphique ci-dessus. Ces nombres sont basés sur les estimations globales de ventes pour les e-books (revenus net de l’éditeur d’environ 80% du prix d’Amazon). Cette estimation pourrait être mauvaise de 10% dans un sens comme dans un autre, mais même si nous ajustions ce prix à 120% du prix public (ce qui voudrait dire qu’Amazon perd de l’argent sur chaque vente d’e-book traditionnel vendu) les auteurs indépendant arriveraient quand même vainqueurs. Une autre observation intéressante pour les genres les plus vendus, Amazon génère presque autant de revenus des e-books indépendants que des éditeurs traditionnels.

Il faut aussi garder à l’esprit que cette étude ignore la longue traine de a publication. Nous regardons seulement les 7000 meilleurs ventes, ce qui représente les offres les plus populaires des auteurs auto-publiés ou édités traditionnellement, ce qui rend la comparaison juste. D’autres études ont comparées tous les travaux auto-publiés, aux oeuvres passant par la route traditionnelle des agents et éditeurs. Cela veut dire, ils ont comparé le top 1% des titres traditionnels par rapport à tous les titres auto-publiés. Regarder les meilleurs ventes permet d’éviter cette erreur. Ici nous avons 7000 titres qui se vendent tous les jours, ce qui permet aussi de sortir des cas atypiques et de s’intéresser à la moyenne et au phénomène au sens large. Regardons maintenant comment “Oncle Sam” pense de tout cela.

Tranches d’imposition

Nous avons vu que les auteurs auto-publiés gagnent plus d’argent dans les e-book de genre que les auteurs des publications traditionnelles. Mais combien exactement? La chose suivante que nous voulions évaluer sont les revenus annuels de vente d’e-book pour tous ces auteurs, en se basant sur les ventes journalières sur Amazon. Nous avons placé donc chaque auteur dans une des 7 tranches d’imposition. Les résultats, une fois de plus, sont ébouriffants.

Les auteurs indépendants surclassent les auteurs publiés traditionnellement dans toutes les tranches, sauf une, et la différence augmente quand vous quittez les tranches les plus élevées. Même dans ces cas exceptionnels, pour les tranches les plus élevées, les auteurs auto-publiés s’en sortent mieux. La répartition est difficile à visualiser, mais elle se fait ainsi: 10 auteur indépendants, 8 auteurs publiés par Amazon, et 9 publiés par des maisons d’éditions traditionnelles. Les revenus plus importants et autres avantages, comme le prix, semblent contre-balancer l’expérience et la puissance marketing que les éditeurs traditionnaux déploient. C’est quelque chose que beaucoup suspectaient, mais qui maintenant peut être confirmé.

Evidemment nous avions toujours un doute, même après avoir vu les résultats. Notre première pensée était que les meilleurs auteurs auto-publiés peuvent publier plus d’un livre par an, pendant que les auteurs sous contrat sont limités par des clauses de non-conccurence ou par des cycles de publication qui empêchent les multiples publications à un moment donné. Il est fort probable, que les auteurs indépendants gagnent plus, simplement parcequ’ils ont plus de livres à vendre. Cela ne vient-il pas tordre nos résultats? Nous avons lancé une autre recherche pour trouver, à notre grande surprise, qu’une poignée d’auteurs seulement bénéficie de cet effet. La plupart des auteurs auto-publiés gagnent en moyenne plus d’argent sur moins de livres:

Cela suggère aussi que les différences de revenus ne vont que s’accroitre avec le temps, quand les auteur auto-publiés se construiront des catalogues plus importants. Nous espérons répondre à ces questions en lançant une étude similaire tous les trimestres, pour suivre les mouvements. Pour le moment, les données de cette étude ont été anonymisés en enlevant le titre et nom de l’auteur et est disponible en téléchargement à la fin de ce rapport. En modifiant les valeurs dans les cases jaunes du document, vous pouvez jouer avec les données vous même. Notre but ici est une ouverture complète et inviter les réactions de la communauté. Il faut aussi se rappeler que la totalité de notre base de données vient de données publiques et disponibles pour tous, ce qui rajoute une dimension de transparence et de reproductibilité. L’information était là, en attraper une quantité suffisante demandait seulement quelqu’un comme mon co-auteur de s’y atteler.

Un choix plus facile?

Choisir comment publier est devenu un choix difficile pour l’auteur moderne. Ce choix est devenu plus difficile alors qu’il existe plus d’options, et avec des études conflictuels qui sortent sur combien les auteurs peuvent espérer gagner. Notre observation est que beaucoup de ces études sont imparfaites, d’abord par la méthode de collecte de données, les sources de données, et parfois leurs interprétations biaisées. Notre peur est que les auteurs se vendent trop vite et prennent de mauvaise décisions basées sur des données erronées. C’est le but principal du combat pour une transparence des revenus: aider de futurs auteurs à choisir le chemin qui est le meilleur pour eux. Un but secondaire est de faire pression sur les éditeurs pour une meilleur répartition d’une nouvelle et lucrative source de revenus. En circuit fermé, en ne proposant que 25% des revenus net aux auteurs, ce n’est pas seulement injuste, mais pas une solution viable, quand de plus en plus d’auteurs iront vers l’auto-publication.

Bien sûr l’auto-publication n’est pas fait pour tout le monde. Il n’y a pas de bonne ou mauvaise façon de publier son oeuvre, le chemin pris dépend entièrement des souhaits de l’auteur en terme de carrière et de retour espéré. Alors que le marketing revient de plus en plus vers l’auteur, et que les auteurs auto-publiés se professionnalisent en employant éditeurs freelance et artistes de couverture émérites, les comparaisons de revenus dans notre étude suggèrent une conclusion controversé: les auteurs de genre sont bien mieux financièrement en auto-publication, peu importe le potentiel de leur manuscrit.

Considérez les trois possibilités principales pour une oeuvre de fiction non publiée:

La première possibilité est que le travail n’est pas bon. L’auteur ne peut pas le savoir avec certitude, il en va de même pour l’éditeur, l’agent ou l’épouse. Seuls les lecteurs dans leur ensemble savent… Mais ce qu’on pourrait appeler de manière simple et un peu cruel un “mauvais” manuscrit n’a que peu de chance de passer par un agent et un éditeur. Pour l’auteur, ses travaux sont bien mieux auto-publiés sur le marché, sans contrainte. Il y a de grandes chances qu’elles disparaissent, n’étant jamais massivement lues, mais au moins elles ont une chance. Pour ceux qui pensent que ces titres vont encombrer et gêner les autres livres, ils ignorent les vastes quantités de livres publiés traditionnellement, ou le fait que des milliards de blogs ou sites auto-publiés ne nous empêchent pas de naviguer sur Internet, trouver ce que l’on cherche, ou partager quelques merveilles avec d’autres.

La seconde possibilité pour un manuscrit est qu’il est moyen. Un manuscrit moyen peut avoir de la chance et trouver un agent. Il peut être chanceux une deuxième fois et arriver sur les genoux du bon éditeur et de la bonne maison d’édition. Mais peut être pas. La plupart des manuscrits moyens ne sont jamais publiés. Ceux qui y arrivent quand même, passent quelques mois sur une étagère de magasin, retournent chez l’éditeur et disparaissent. Les ventes de l’auteur ne remboursent pas l’avance versée et il est libéré de la maison d’édition. L’industrie est remplie d’histoires identiques. Nos données nous montrent de façon plutôt concluantes que les titres de milieu de liste gagnent plus en auto-publication qu’en publication traditionnelle, et cet avantage s’accroît plus on va dans les tranches basses (ce qui veut dire quand on s’éloigne des plus grands livres à succès). Il est bon aussi de rappeler que les auteurs auto-publiés touchent plus d’argent sur moins de livres disponibles. Nos données supportent une vérité que je rencontre régulièrement, quoi que anecdotique: de plus en plus d’auteurs payent aujourd’hui des factures avec leur art, plus en tout cas qu’à aucun autre moment de l’histoire de l’humanité.

La troisième et dernière possibilité est que le manuscrit en question est très bon. Un Home Run. Le genre d’histoire qui se propage comme une trainée de poudre. (Certains appellent ces manuscrits “première classe”, mais des notions de classes sont plutôt blessantes, non?) Quand reconnus par des experts de la publication (ce qui n’est en aucun cas une garantie), ces manuscrits sont récupérés par un agent et vendu aux enchères aux maisons d’édition. Les avances comportent en général cinq ou six zéros. Ces oeuvres sont massivement promues, et si l’auteur est chanceux, il pourra en faire son métier, et publier une douzaine ou plus de best-sellers dans sa vie. Vous pouvez presque nommer tous ces auteurs contemporains sans broncher. Nous aimons tous à penser que notre manuscrit est un de ceux-ci. Et de cette aspiration vient la décision fatale de ne pas s’auto-publier.

Pourquoi cette décision est-elle fatale? Nos données montrent que même les meilleurs manuscrits marchent mieux en auto-publication. Ces auteurs hors du commun, font déjà mieux en auto-publication en les comparant aux autres passés par les chemins traditionnels. Prenez maintenant en considération que les plus grands auteurs, ceux qui ont les plus grandes capacités, le plus d’expérience ne sont pas encore en auto-publication. Quelle sera la forme de nos graphiques une fois que les nouvelles stars de l’écriture se dirigent tout droit vers l’auto-publication? Que deviendra-t-elle quand certains auteurs auto-publiés auront dix ans d’expérience? Quand est il quand certains auteurs regagneront les droits sur leurs oeuvres précédentes? Ou que certains des meilleurs vendeurs décident de publier des livres dans d’autres genres? [Lien] [Lien] [Lien] A quoi vont bien pouvoir ressembler ces graphiques? Nous avons hâte de voir tout ça.

Pensées finales

Ce qui est présenté ici n’est qu’un instantané de la révolution de la publication, au jour d’aujourd’hui. Cette révolution n’est pas finie. Ces rapports peuvent être émis du moment qu’un classement est disponible. Notre espoir est que l’avenir amènera plus de transparence, pas moins. Les aventures d’autres artistes dans d’autres genres ont des données bien plus importantes et les praticiens de ces arts qui aspirent à les suivre peuvent prendre des décisions en étant bien mieux informé. Les attentes de ces artistes et athlètes sont construits sur des chiffres solides, que les écrivains professionnels n’ont pas encore.

Notre but ambitieux est de changer cela, mais nous ne pouvons le faire seuls. Et donc nous espérons que d’autres feront leurs propres rapports et analyserons nos données. Nous espérons qu’ils partageront leurs découvertes, et que cela engagera encore d’autres discussions. Nous nous attendons à ce que beaucoup ne soient pas d’accord avec notre analyse. Nous nous attendons aussi à ce que des failles soient découvertes dans nos analyses, ou dans notre méthodologie. Découvrir ces failles nous permettront d’accéder à de meilleurs données, et nous attendons avec impatience ce processus.

Si je devais deviner de quoi sera fait le futur, je dirais que le monde de la littérature a des beaux jours devant soi. Etre arrivé aussi loin dans un laps de temps aussi court est caractéristique. Nous acceptons les changements dans d’autres médias – l’absence de tours de CD derrière nos stéréos, le nombre décroissant de gens qui regardent la télévision en direct, ce moment désormais presque perdu de découvrir des photos argentiques imprimées pour la première fois. Il y aura des victimes dans l’industrie de la publication alors que les mécanismes de livraison des histoires changent. Il y a déjà eut des victimes. Mais il y a aussi des opportunités. Et aujourd’hui, les bénéfices bougent vers les lecteurs et les auteurs. Parlant en tant que lecteur et auteur, je trouve que c’est une bonne chose. Je m’étonne toujours de voir certains se battre pour des prix supérieurs pour les consommateurs et des prix inférieurs pour les auteurs, afin de protéger un modèle dépassé. Ce modèle doit changer.

Les éditeurs peuvent encourager ce mouvement en baissant le prix de leurs e-books. Les records de marges qu’ils gagnent aujourd’hui est certes séduisant, mais le faire au détriment des auteurs, n’est pas tenable. Les studios hollywoodiens ont dû capituler devant leurs scénaristes quand les possibilités de distribution numériques se sont étendus. Les éditeurs vont devoir payer les auteurs un prix raisonnable pour les ventes d’e-books. 50% des profits pour l’auteur semble une bonne base de départ. En faisant cela, ils éviteront de perdre des manuscrits de qualité, catalogues et talents. Si les éditeurs s’occupaient plus de leurs auteurs et travaillaient plus à satisfaire leurs clients, ils verraient leurs notes remonter et leurs ventes augmenter. Ils verraient plus de gens passer plus de temps à lire un livre, que de jouer aux jeux vidéos ou sur Internet. Et de cela, l’industrie des éditeurs tout entier, aussi bien ceux qui aiment lire, et ceux qui espèrent vivre de leur écriture, en bénéficieront.

1 – Le barème prend en compte les notes maximales et minimales observées. Presque tous les livres dans nos données a au moins 3 étoiles, ce qui rend la différence entre les notes deux fois plus précis qu’une différence de 5 points pourrait nous apporter.

2 – Ceux ci peuvent être des auteurs auto-publiés ou des petits éditeurs. Déterminer la catégorie exacte demanderais de vérifier en ligne lequel est qui. Seul les 1000 livres les plus vendus ont été vérifiés, le travail étant devenu arasant et sans réel intérêt.

3 – De tous les 1000 livres les plus vendus, ces trois genres représentaient 57% des titres. La raison de la chute (70% pour le top 100) est que beaucoup d’éditeurs ne catégorisent pas leurs livres correctement, ne les mettant pas dans les bons sous-genres, mais les laissant dans la catégorie mère. Un rapport futur devrait pouvoir mieux les classer et pouvoir commenter pourquoi les éditeurs aiment perdre de la visibilité en ne rangeant pas leurs titres dans les bons sous-genres.

4 – Alors que nous publions cet article, les 50 000 titres les pus vendus nous révèlent que 69% des ventes journalières vont aux fictions de genre, 22% aux titre non fictionnels, 5% fiction et littérature, 3% aux livres pour enfants, pendant que les BD et livres étrangers se partagent le dernier pour-cent. Nous sommes donc confiant que notre analyse regarde la plus grande majorité des livres vendus dans le plus grand magasin du monde.

5 – Le ventes journalières d’Amazon peuvent être trouvées dans des endroits divers, comme ici, ici et ici. En fonction des sources, le modèle change, mais pas assez pour affecter les résultats. Gardez à l’esprit que les sommes et les ventes exactes n’ont pas de rapport avec le ratio et les pourcentages donnés. Un changement dans u de ces nombre impact les livres dans leur ensemble, donc l’image de comment les auteurs s’en sortent ne change pas suivant le mode de publication. Ces valeurs de ventes journalières sont modifiables dans notre fichier, qui contient toutes les données collectées, au prix imbattable de zilch.

6 – Pour les oeuvres au dessus de 2.99$ et en dessous de 9.99$, Amazon prend une commission de 30% et laisse 70% à l’auteur auto-publié. Pour tous les travaux en dessous ou au dessus de ce prix, la commission est de 35% ce qui laisse 65% à l’auteur.

7 – ceux qui proviennent de la communauté des auteurs indépendants qui craignent qu’Amazon ne se retournent contre eux ou changent les structures de royalties peuvent se sentir réconforter dans le fait qu’ils sont bien plus puissants qu’ils ne le pensaient. De plus: les 30% qu’Amazon prend pour distribuer leurs travaux est plus que les 20% (ou moins) que l’industrie traditionnelle risque de les payer. Au lieu de s’inquiéter de la réduction des 70%, les auteurs indépendants devraient se demander quand se chiffre va augmenter.

Mon avis:

Cet article est particulièrement intéressant, il éclaire d’un jour nouveau, en apportant des données solides la révolution qui entoure le monde de l’édition. Comme d’autres domaines avant eux, l’édition traditionnelle essaye de se battre contre le changement, fait passer des lois pour protéger ses profits, plutôt que de tenter de s’adapter.

Cet article est d’autant plus intéressant que je suis en ce moment en train de finir d’écrire un livre “Le guide (essentiel mais pas indispensable) du CrowdFunding” et que j’avais décidé de l’auto-éditer, de proposer une version dégradée en Creative Commons et de vendre la version finale (je n’ai pas encore de prix précis mais ça devrait tourner entre 2 et 4 euros)… et il sera distribué uniquement en version numérique (sous pleins de formats: ePub, Mobi, Pdf, etc.). Cela me conforte dans mon choix de l’auto-édition de ce premier livre.

Un exemple de plus s’il n’en faut que si on court-circuite les intermédiaires, les producteurs et consommateurs en profitent.

Votre avis sur cet article et les conséquences m’intéressent, donc n’hésitez pas à balancer des commentaires.

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