2017-01-11

Cette exposition temporaire est organisée par les archives départementales du Val-de-Marne de septembre 2016 à Juillet 2017 à Créteil.

Cette exposition propose aux visiteurs de  circuler dans ce département du XVIII e siècle à nos jours. Les réseaux de transports structurent un territoire et contribuent à forger des paysages. Depuis le XVIII e siècle, dans ce territoire qui s’appelle aujourd’hui le Val-de Marne, les réseaux de transports ont rythmé la vie quotidienne des habitants. L’exposition montre le maillage toujours plus dense et plus diversifié qui a accompagné les innovations technologiques, notamment dans le domaine des voies ferrées et le développement de l’urbanisation.

L’exposition par un choix très opportun de documents mais aussi d’objets démontre les effets de l’accélération du temps et du resserrement de l’espace depuis les grandes routes royales, les premiers travaux du future RER (Réseau exprès régional) . Cette exposition s’inscrit dans le cadre des réflexions actuelles du futur Grand Paris et des travaux d’aménagement et de rénovation des transports franciliens.

Le parcours de l’exposition n’est pas chronologique mais  thématique.

Il est structuré autour trois thèmes ou trois étapes .

Aller et venir : Cette section évoque les travaux d’aménagement en particulier le prolongement de la ligne 8 du métro parisien, la circulation en 1921 des bateaux sur la Seine entre Suresnes et Maisons-Alfort. Une vitrine par la présentation de titre de transport évoque bien la mobilité quotidienne depuis une carte hebdomadaire de transport de 1941jusqu’au premier coupon de la carte orange en 1991 qui deviendra le Pass Navigo . Les déplacements pour les loisirs exposent des guides de voyage pour le « Paris-Orléans ou parcours pittoresque de chemin de fer de Paris à Orléans » publié en 1845. Dans les années 1950, la construction de l’aérogare sud fait d’Orly un site touristique où les visiteurs viennent voir l’envol des avions comme le chante Gilbert Bécaud en 1963 dans sa chanson « Dimanche à Orly ».

L’intensification du trafic est bien illustrée. Au XVIII e siècle déjà les trois grandes routes traversant l’actuelle département du Val-de-Marne connaissent un trafic intense car elles partent de Paris, et permettent d’atteindre la province  comme le montre un document sur le Dénombrement des voitures attelées au passage de la barrière de Villeneuve-Saint- Georges à la fin du XVIII e siècle. A partir du milieu du XIX e siècle, la circulation s’intensifie avec l’arrivée du chemin de fer . Dès 1883, un rapport des Ponts et Chaussées du département de la Seine propose l’ouverture de nouveaux tracés et la complémentarité des modes de transports.

La RN 7 (route nationale) , une des six plus anciennes routes nationales traverse ce territoire . Elle dessert l’aéroport d’Orly qui en 1971 connait 192 000 mouvements d’avion alors qu’en 2011, il transport 27 millions de voyageurs.

« Aux trois heures mises en 1774 par le poète Bertier pour relier Paris à Choisy par coche d’eau répondent de nos jours les 16 minutes du RER C, les 20 à 45 minutes de la départementale 152, des autoroutes A4 et A6 selon le trafic ».[1]

Aménager et transporter. L’essor des villes. Au XVIII e siècle, le maillage des villages du sud-est parisien est structuré en fonction des voies de circulation. Des demeures aristocratiques se dressent le long des chemins et des voies d’eau. L’industrialisation et l’arrivée du chemin qui l’accompagne vont transformer ce paysage en suscitant une urbanisation croissante et évolutive. Ce territoire va devenir un lieu de villégiature pour la bourgeoisie parisienne qui souhaite profiter de la campagne en fin de semaine ou durant l’été. Parallèlement, avec les besoins accrus de main-d’œuvre pour l’industrie et après les travaux d’Haussmann, des nombreux ouvriers doivent se loger en dehors de la capitale, mais à proximité de leurs lieux de travail à Paris. Les transports doivent donc accompagner ces mouvements de population.

La construction des grands-ensembles dans les années 60 va encore plus densifier le territoire dans des communes comme Champigny. Créteil devient le chef de du nouveau département du Val-de-Marne . En 1970, l’arrivée du RER va désenclaver  le territoire. Le développement de l’économie. La proximité de la capitale et la présence de voies de circulation régionales, nationales et internationales contribuent à l’attractivité économique de ce territoire. L’arrivée des chemins de fer , dans le seconde moitié du XIX e va entrainer l’implantation d’usines travaillant pour la sidérurgie, la chimie le long du tracé du Paris-Orléans et du PLM et cela d’autant plus facilement que activités industrielles considérées comme insalubres sont chassées de Paris par les lois de 1810 et 1814. En 1897, les rosiéristes de Mandres obtiennent l’ajout d’un wagon de marchandises au train de 18h sur la ligne Verneuil l’Etang-la Bastille pour livrer leurs fleurs aux Halles. Le  Marché international de Rungis est inauguré officiellement en 1969 va contribuer au développement du territoire et va nécessiter des  aménagements spécifiques en particulier pour le traitement des déchets : Chaque jour, 400 à 500 tonnes de déchets sont collectés puis déversées dans les immenses fourneaux d’une usine d’incinération. Cette dernière permet de produire assez de calories pour fournir du chauffage au marché en lui-même, mais aussi à l’aéroport d’Orly tout proche, grâce à un système d’eau chauffée au sein de l’incinérateur, puis acheminée par conduits spécifiques, qui filent le long de l’autoroute A106. Ce type de chauffage permet à l’aéroport d’économiser de 10 à 20 % au maximum d’énergie.

Gérer et questionner. Les politiques de circulation. Cette séquence de l’exposition par des documents comme les lois et règlements, les circulaires montre l’importance des choix et des décisions politiques dans le domaine des transports, des modes de transports et de leurs interconnexion : choix du réseau routier dans les années 1950.

Mais à partir de 1970, la SNCF et la RATP deviennent force de proposition avec le développement du RER et le prolongement des lignes du métro parisien.

Dans le cadre de la décentralisation, à partir des années 1981, le rôle de la DDE (direction départementale de l’équipement) devient déterminant pour l’aménagement et l’entretien du réseau routier.

Déclarés d’utilité publique en 1885, les tramways sont progressivement supprimés et remplacés à partir de 1931 par des autobus  pour faire leur réapparition aujourd’hui dans le cadre des transports « propres » .La dernière section de l’exposition aborde la circulation de demain en  évoquant le projet « orbival » qui propose un réseau en rocade souterraine qui permettrait de traverser le département d’est en ouest. Cette association crée en 2006 et qui vient de fêter son dixième anniversaire accompagne les enquêtes publiques et  dans le cadre grand Paris, un métro automatique composé de quatre lignes nouvelles et de l’extension de deux lignes existantes doit voir le jour d’ici à 2030 pour le tracé entre Champigny et Rosny-Bois-Perrier.

Cette exposition au parcours clair et intelligent présente non seulement des documents d’archives, mais aussi des photos, des extraits vidéo mais aussi des objets comme une selle de vélo féminin du début du XX e siècle ou une lanterne de bougie pour vélocipède de la même époque. Ces objets témoignent de l’attrait pour les déplacements à bicyclette dès la Belle époque jusqu’à nos jours avec le développement des pistes cyclables. Des panneaux explicatifs très clairs et des cartels développés permettent aux visiteurs de bien comprendre le propos de l’exposition. Un catalogue accompagne cette exposition. Un comité scientifique a conseillé l’équipe des archives départementales du Val-de-Marne pour la réalisation de l’exposition et la rédaction du catalogue.

Cette exposition illustre le rôle des transports dans l’aménagement d’un territoire. Elle met l’accent sur le rôle des décisions politiques dans le choix d’un mode de transport. Elle permet de réfléchir aux complémentarités des différents modes de transports aujourd’hui     . «  La circulation de demain reliant Paris à sa banlieue tout en favorisant les déplacements en rocade et facilitant la mobilité de tous les Val-Marnais se prépare dès maintenant. »[2]

Cette exposition illustre aussi les enjeux internationaux des transports et les rapports en une ville centre capitale Paris et on territoire local, national ou international avec la présence dans le Val-de-Marne de l’aéroport d ’Orly et du marché international de Rungis .

[1] Cat d’exposition, Circulez ! Transports et mobilité en Val-de-Marne du XVIII e siècle à nos jours, conseil départemental du Val-de-Marne, 2016, p 46.

[2] Cat d’exposition, Circulez ! transports et mobilité en Val-de-Marne du XVIII e siècle à nos jours, conseil départemental du Val-de-Marne, 2016, p 122.

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