La construction des nouveaux sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) britanniques, les Successor, entre dans sa phase active. Michael Fallon, le ministre de la Défense britannique, préside la cérémonie de découpe de la première tôle ce mercredi 5 octobre au chantier naval BAE Systems de Barrow-in-Furness (nord-ouest de l’Angleterre). BAE Systems est chargé de construire les quatre sous-marins qui succéderont aux actuels Vanguard. Le ministre de la Défense britannique souligne que plusieurs centaines de fournisseurs sont impliqués dans le programme, « dont près de 85 % basés à travers le Royaume-Uni ». Mais l’acier destiné à la coque épaisse devrait être fabriqué par la société Industeel en France, au grand dam des syndicats britanniques. L’information est donnée par le journal britannique The Telegraph. Celui-ci a interrogé BAE Systems qui s’est refusé à confirmer l’origine de l’acier employé pour construire les Successor. Mais The Telegraph cite une source proche de l’industriel qui indique : « Concernant l’acier de la coque épaisse, nous pensons l’acheter à Industeel en France qui fournit la qualité dont nous avons besoin. » Pour Roy Hickuss, secrétaire général du syndicat des travailleurs de l’acier Community, « c’est une claque au visage des travailleurs de l’acier britanniques déjà sous pression ». Il ajoute : « Le gouvernement a affirmé à plusieurs reprises que les grandes infrastructures devaient être réalisées avec de l’acier britannique. Maintenant, nous avons un ministre de la Défense qui se vante de découper de l’acier fait à l’étranger. »
Sévère crise
L’industrie de l’acier britannique traverse une sévère crise. Le sidérurgiste indien Tata, deuxième producteur européen derrière ArcelorMittal, a annoncé en mars son intention de céder ses aciéries britanniques acquises en 2007. Celles-ci emploient 15 000 salariés. Tata souffre comme l’ensemble des industriels européens de la déferlante d’acier chinois à bas coûts.
Industeel, filiale d’ArcelorMittal, est spécialisé dans les aciers spéciaux. La société est implantée en France et en Belgique. Le site du Creusot fabrique plusieurs types d’acier entrant la construction des sous-marins, dont des aciers à haute limite d’élasticité soudables (HLES) servant à la réalisation des coques épaisses et de structures secondaires. Pour les SNLE français de la classe Le Triomphant, le site du Creusot a ainsi fabriqué de l’acier de type 100 HLES, résistant à des pressions de 100 kg/mm2.
Source :
Olivier MÉLENNEC – Le Marin
http://www.lemarin.fr/secteurs-activites/chantiers-navals/26531-shocking-de-lacier-francais-pour-les-futurs-snle