2015-04-30



« La répression directe, les rafles, la surveillance, la police militarisée, l’espionnage, la prison reviennent : les anarchistes sont la cible d’une persécution nationale et internationale. Depuis les tranchées de cette prison, j’élève ma voix pour aboyer ma rage et montrer mon mépris pour les porcs policiers soumis au système capitaliste, autoritaire et brutal », écrivait Mario González depuis la prison, quelques mois après son arrestation.

Notre compagnon anarchiste, Jorge Mario González García, est un étudiant qui fut exclu du Collège de Sciences Humaines de Naucalpan, établissement scolaire appartenant à l’Université Nationale Autonome du Mexique [UNAM], pour s’être largement opposé aux réformes éducatives de l’UNAM visant à privatiser l’Éducation publique et gratuite. Mario avait fait l’objet d’une forte répression et de menaces avant d’être arrêté d’une manière violente et arbitraire, le 02 octobre 2013, alors qu’il se dirigeait vers la manifestation commémorative du massacre des étudiants en 1968*, dans la ville de Mexico.

En prison, Mario est resté très mobilisé. Il n’a jamais cessé d’écrire et de se battre de multiples manières pour protester contre le système carcéral et judiciaire. En octobre 2013, il entame une grève de la faim qui dure 56 jours, 56 jours de lutte à l’intérieur et à l’extérieur de la taule, 56 jours de contestation et d’organisation. En octobre 2014, de nouveau, il entreprend une grève de la faim très revendicative avec d’autres compagnons anarchistes arrêtés au Mexique : Fernando Barcenas, Abraham Cortez et Carlos Lopez, ce dernier aujourd’hui dans la rue. Tous les quatre écrivent alors : « Pour nous, la grève n’est pas synonyme de faiblesse. Nous cherchons encore moins à endosser une posture de victime. Au contraire, nous assumons la grève comme une alternative de lutte que nous jugeons adéquate pour protester et proclamer dans les faits notre insoumission face à l’enfermement de nos corps, à l’humiliation, à l’isolement et à la frustration que signifie le fait d’être incarcéré dans ces centres de terreur. Nous avons choisi de passer à l’action au lieu d’accepter la prison comme une situation « normale » ».

Le 31 octobre 2014, Mario est acquitté du délit d’attaques à la paix publique, et libéré.

Dès sa sortie de prison, il continue de lutter pour la libération des compagnons incarcérés . Avec son collectif de soutien, il accompagne et suit de près les compagnons Abraham Cortez et Fernando Barcenas, tous les deux enfermés dans la prison nord de la ville de Mexico, et tous les deux très actifs et organisés en prison.

Mais malgré la levée des charges qui pesaient sur lui, il continue aussi d’être la cible de diverses menaces et diffamations. Ainsi, le 8 avril 2015, les autorités de l’UNAM ont de nouveau lancé contre lui une campagne diffamatoire, l’accusant d’avoir participé à certains faits.

Aujourd’hui comme hier, notre compagnon Mario est la cible d’un lynchage médiatique et juridique. Aujourd’hui comme hier, nous sommes à ses côtés pour le soutenir.

Les trois passants

Brève description du cas de Mario Gonzalez

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* Le 2 octobre 1968, à quelques jours de l’imposition des Jeux Olympiques, le gouvernement de Gustavo Díaz Ordaz et en particulier son Ministre de l’intérieur, avec l’aide de l’armée, réprimèrent brutalement la révolte étudiante en assassinant plus de 300 personnes et en faisant 700 blessés et 6000 arrestations. Le 2 octobre 2013, une manifestation de plusieurs milliers de personnes à Mexico commémorait le quarante-cinquième anniversaire du massacre des étudiants en 1968. Des affrontements entre des groupes de manifestants et la police firent au moins 50 blessés. L’usage démesuré de gaz lacrymogène, le lancement aveugle de flash-balls laissèrent derrière eux plus d’une centaine de détenu-e-s. Actuellement, Abraham Cortes Avila est le seul encore en prison pour avoir manifesté ce jour-là. Sa condamnation est passée de 13 ans et 4 mois à 5 ans et 9 mois de prison ferme. Abraham est incarcéré à la maison d’arrêt – « Nord » à Mexico.

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Communiqué international : Halte au harcèlement contre Mario González

Aux médias libres

Aux peuples du monde

Aux individualités subversives

Les collectifs, organisations, groupes et individus signataires de ce communiqué, exprimons notre entière solidarité à Jorge Mario González García qui a été à nouveau pointé du doigt par les autorités de l’Université Nationale Autonome du Mexique [UNAM] le 8 avril dernier dans un communiqué émis par le rectorat de cette université.

Celui-ci le désigne responsable des faits qui ont eu lieu au Collège de Sciences Humaines [CCH] Naucalpan le 8 avril 2015. Ces attaques et diffamations tant de la part des autorités universitaires que des autorités gouvernementales n’ont pas cessé depuis que Mario est sorti de prison, où il a été privé de sa liberté durant plus d’un an en raison de ses idées.

Nous considérons comme graves les accusations médiatiques et judiciaires lancées contre Mario, puisque c’est une nouvelle tentative de la part des autorités de l’UNAM pour monter une scène propice permettant de recommencer à réprimer et à utiliser comme bouc émissaire notre compagnon, ce qui s’est déjà produit par le passé. Nous exigeons donc l’arrêt des diffamations, de la persécution et du harcèlement contre Jorge Mario González García.

De plus, nous n’oublions pas le passif policier et de casseurs de grève (porril) des autorités universitaires de l’UNAM, complices de disparitions, de tortures, de meurtres, d’emprisonnements, d’arrestations et de persécutions à l’encontre des activistes étudiants tel que Mario.

Beaucoup parmi nous avons marché aux côtés de notre compagnon depuis qu’il a été en prison, et nous ne lâcherons rien jusqu’à ce qu’il soit tranquille, sans aucun type de pression contre sa personne, sa famille et ses proches. Nous restons attentifs et continuerons à parler de ce cas qui est déjà bien connu ailleurs dans le monde, puisqu’il représente un vrai exemple de l’arbitraire et de la répression menées par les autorités qui se sont obstinées à faire taire la critique estudiantine.

Halte au harcèlement contre Mario González !

Les trois passants, France

Fédération anarchiste (France, Suisse, Belgique)

Internationale des Fédérations anarchistes (IFA)

Caracol Solidario, Besançon, France

Mut Viz 13, France

Comité Tierra y Libertad, Lille, France

Collectif grains de sable, France

Terre et Liberté pour Arauco, France

Grupo Solidaridad con Chiapas de Dorset, Reino Unido

CSIA Nitassinan, France

Groupe de Soutien à Leonard Peltier, France

La Confederación General del Trabajo (CGT), Estado español

Centro de Documentación sobre Zapatismo -CEDOZ- Estado español

Plataforma Vasca de Solidaridad con Chiapas.

Txiapasekin, Estado español

ASSI (Acción Social Sindical Internacionalista)

Anarchist Black Cross Paris, France

Alternative Libertaire,Toulouse,France

Source [lettre en espagnol]

[ Correction de textes Valérie ]

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Pour plus d’infos vous pouvez consulter quelques textes à son sujet :
Communiqué de Mario González à propos de sa libération
Communiqué de Jorge Mario González García, première et deuxième parties, mai 2014.
Liberté pour Mario González ! Halte au harcèlement contre Nuria Ramírez !



Original post of Les 3 passants.
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