2017-02-07



Animation/Une réussite dans son genre

Réalisé par Chris McKay

Avec les voix françaises de RAYANE BENSETTI, NATOO, STEPHANE BERN, BLAISE MATUIDI, ANTOINE GRIEZMANN et WARTEK

Avec les voix originales de WILL ARNETT, ZACH GALIFIANAKIS, MICHAEL CERA, ROSARIO DAWSON, RALPH FIENNES

Long-métrage Américain/Danois

Titre original :  The Lego Batman Movie

Durée: 01h45mn

Année de production: 2017

Distributeur:  Warner Bros. France

Date de sortie sur les écrans américains : 10 février 2017

Date de sortie sur les écrans danois : 9 février 2017

Date de sortie sur nos écrans : 8 février 2017 en 2D et en 3D



Résumé : Il en rêvait depuis La Grande Aventure Lego : Batman est enfin le héros de son propre film ! Mais la situation a bien changé à Gotham – et s'il veut sauver la ville des griffes du Joker, il lui faudra arrêter de jouer au justicier masqué et découvrir le travail d'équipe ! Peut-être pourra-t-il alors se décoincer un peu…

Will Arnett prête de nouveau sa voix à Batman, alias Bruce Wayne. À ses côtés, Zach Galifianakis (MUPPETS MOST WANTED, la trilogie VERY BAD TRIP) campe le Joker, Michael Cera (ARRESTED DEVELOPMENT) incarne l'orphelin Dick Grayson, Rosario Dawson (DAREDEVIL) prête sa voix à Barbara Gordon et Ralph Fiennes (la saga HARRY POTTER) à Alfred.

LEGO BATMAN, LE FILM sera réalisé par Chris McKay et produit par Dan Lin, Phil Lord, Christopher Miller, et Roy Lee, déjà à l'affiche de LA GRANDE AVENTURE LEGO. Le scénario est de Seth Grahame-Smith et Chris McKenna & Erik Sommers et Jared Stern & John Whittington, l’histoire de Seth Grahame-Smith, d'après les jouets de Lego. Batman - et d’après les personnes issus de DC ENTERTAINMENT. Batman a été créé par Bob Kane avec Bill Finger. Superman a été créé par Jerry Siegel et Joe Shuster. La production exécutive est assurée par Jill Wilfert, Matthew Ashton, Will Allegra et Brad Lewis.

Le nouveau chef décorateur du film est Grant Frekelton, de retour après LA GRANDE AVENTURE LEGO. Egalement de retour après LA GRANDE AVENTURE LEGO, le chef monteur David Burrows, avec les monteurs Matt Villa et John Venzon. La musique est composée par Lorne Balfe.

Bande annonce (VOSTFR)

Bande annonce (VF)

Ce que j'en ai pensé : il est mignon et il casse des briques ce LEGO® BATMAN, LE FILM. J'ai bien aimé la thématique centrée autour de Batman, le super-héros (trop) solitaire. Le scénario se base sur son univers et sa psychologie pour développer une histoire sympathique, pleine d'aventures, au message positif sur l'importance de la famille et des amis.



Les fans de Batman vont se régaler des références hyper nombreuses sur tous les films et séries de ce personnage, mais elles ne s'arrêtent pas là. Le spectre des clins d’œil au cinéma fantastique et aux personnages de DC Comics est large, très large. Cela régalera les adultes qui vont se marrer avec ce mélange improbable de protagonistes qui s'unissent pour le meilleur et pour le pire. Les enfants seront enthousiasmés par le fun qui se dégage de scènes colorées et pleines d'actions.

La réalisation est bat (haha) ! Visuellement, le film assure aussi bien dans la mise en scène des grands moments que dans l'émotion des petits instants. On en oublierait presque qu'on regarde un film d'animation. Il y a beaucoup d'imagination et d'inventivité dans ce long-métrage et un grand soin est apporté pour respecter en permanence l'iconographie LEGO®.

En version originale, les voix des acteurs sont en adéquation parfaite avec les personnages. Les blagues s'enchaînent. On perd un peu de sens et de dynamique avec la traduction dans les sous-titres, mais dans l'ensemble, les dialogues sont assez rythmés et l'humour parfois très rigolo, le tout sur une bande originale en grande forme.

LEGO® BATMAN, LE FILM s'adresse autant aux grands enfants qu'aux plus jeunes. Il réussit sa mission super-héroïque de nous faire sourire et passer un bon moment. Il rend hommage bien sûr à Batman, mais aussi à tous ces personnages issus du cinéma fantastique qui ont, au fil du temps, créé une place de choix dans le cœur des spectateurs.

NOTES DE PRODUCTION

(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

LE RETOUR DU CHEVALIER NOIR… et JAUNE

Alliant l'énergie, l'imagination et les célèbres personnages de Lego à ceux de l'univers DC Comics, LEGO® BATMAN s'adresse à un large public et l’entraîne dans un monde où se côtoient super-héros et super-méchants spécialement imaginés pour le grand écran.

Entre action, humour et ironie, le film met en scène un Batman doté d'un arsenal étonnant de gadgets et d'engins et nous fait découvrir une Batcave inédite, entièrement construite en briques de Lego. Chemin faisant, cette toute nouvelle aventure soulève aussi la question de savoir si Batman peut se lâcher un peu et être heureux…

La star du film est Batman, le plus génial, le plus sexy, le plus baraqué et le plus impressionnant des héros de tous les temps… même si c’est lui qui le dit. Car il l’est. Enfin, la plupart du temps.

"Dans LA GRANDE AVENTURE LEGO®, le personnage de Batman a totalement séduit le public et je suis certain qu’il serait d’accord avec moi pour dire qu’il mérite d’être la star de son propre film et pas de jouer les seconds couteaux. Il se sent totalement l’étoffe d’un acteur de premier plan", raconte Christopher Miller, qui a écrit et réalisé LA GRANDE AVENTURE LEGO® en 2014 aux côtés de Phil Lord.

Préservant à la fois toute la spontanéité de leur collaboration et de leur créativité – et leur connaissance de cet univers –, le tandem assure cette fois la production de LEGO® BATMAN, réalisé par Chris McKay, superviseur animation et chef-monteur du premier opus. Aux côtés de Batman, on fait la connaissance du jeune Dick Grayson, étonnamment souple et hyper-positif, en passe de devenir Robin ; Alfred, le fidèle majordome faussement réservé de Batman ; la nouvelle commissaire de police de Gotham, Barbara Gordon alias Batgirl, qui fait preuve d’une personnalité sacrément affirmée ; et le Joker, en mal d’une reconnaissance qu'il estime lui être due. Ils sont tous réunis dans une histoire qui met non seulement en avant les compétences déjantées de Batman et ses abdos de rêve mais explore aussi sa personnalité. Et plus particulièrement, le besoin de ce loup solitaire de toujours agir en solo, de ruminer seul son sombre passé et, généralement, de mettre de la distance entre lui et les autres au point qu'il peut sembler un peu… disons… perturbé.

"Batman est adoré du monde entier et on comprend pourquoi. Et pourtant, personne ne pourrait fonctionner comme lui et s’en tirer à si bon compte, et c’est cette facette de sa personnalité qu’on explore dans le film", explique Chris McKay, grand fan du Chevalier Noir qui sent néanmoins que, même lorsque le personnage se montre sous son jour le plus inquiétant, "il reste profondément bienveillant".

"Ce qui était très particulier chez Batman dans le précédent film, c’est qu’il se montre égoïste et vaniteux, tout en restant attachant à sa façon", constate Dan Lin, à nouveau producteur de cette deuxième aventure. "Il ne se connaissait pas bien et c’était là un nouvel aspect du personnage dans la mesure où il tenait souvent des propos extravagants. C’est un détournement du stéréotype de superhéros. Mais le tout est porté par une atmosphère joyeuse et raconté avec la patte de l’univers Lego qui s'adresse à toute la famille".

"Quand on était en train d’imaginer quel genre de film ce serait, on savait que [Batman] pourrait se montrer drôle et charmant et qu’il y aurait de nombreuses situations propices aux blagues, mais on ne voulait pas que l'ensemble se résume à plus de gags et à une comédie à sketchs", ajoute McKay. "Il fallait que ce soit un film d’action absurde tout en étant émouvant, avec des personnages profondément humains auxquels le spectateur s'identifie totalement. On était très ambitieux : on voulait respecter les personnages en tant qu’individus dans toute leur complexité et leurs particularités, tout en montrant ces spécificités sous un jour le plus amusant possible".

Le meilleur exemple en est la propension de Batman à toujours broyer du noir, même s'il "mène la grande vie", comme le souligne Lord. "Il est beau, fort, milliardaire, il possède de superbes voitures et des gadgets incroyables, et il peut mettre un coup de poing au visage des gens sans en craindre les conséquences ! Autrement dit, ce type devrait tout le temps avoir la banane ! Du coup, on a pensé que la tension entre son état d’esprit et la façon dont il devrait se sentir était un excellent point de départ et avait de quoi nous donner envie de nous en moquer".

Les auteurs de LEGO® BATMAN ont participé à un large éventail de comédies et de films d’animation. Le roman de Seth Grahame-Smith, "Orgueil et préjugés et zombies", a été transposé pour le grand écran avec succès ; les collaborateurs d’écriture Chris McKenna et Erik Sommers ont été salués pour leur travail sur COMMUNITY et AMERICAN DAD ; Jared Stem a notamment inscrit son nom aux génériques des films d’animation TOY STORY 3 et LES MONDES DE RALPH ; et John Whittington est auteur de la série GREEN EGGS AND HAM, tirée du grand classique pour enfant du Dr Seuss.

Endossant de nouveau son rôle de super-héros à la voix grave et torturée, Will Arnett ajoute : "C’est amusant de s’emparer d’une légende telle que Batman et de changer la manière établie dont il a toujours été joué, de rester fidèle à ses capacités hors du commun mais aussi à son côté fanfaron et macho. Et on voulait aussi mettre l'accent sur ses défauts en le rendant un peu ridicule sans qu’il perde vraiment son sang-froid. C’est le genre de libertés qu'on a prises, puis qu'on a développées pour insister sur ce qui motive Batman dans la vie".

En parlant de motivation, l’histoire commence par une incroyable scène d’action où le Joker – à qui Zach Galifianakis prête sa voix – entraîne joyeusement toute une bande de méchants totalement déjantés dans une série de braquages qui s'achèvent par une attaque de grande envergure de Gotham City : une bombe à retardement que Batman doit rapidement localiser et désamorcer. Mais le Joker n’est plus à l’affût d’un simple débordement. Après des dizaines d’années à s’affronter sans issue, ce clown prince du crime estime légitimement que le Chevalier masqué et lui ont forgé une relation de héros à méchant très particulière qui mériterait d'être officialisée. Bien entendu, Batman refuse, même si le sort de la ville dépend de lui et de quatre mots magiques que le Joker veut entendre, à savoir qu’il est en fait le "pire ennemi de Batman".

Les producteurs sont toutefois conscients que confronter Batman à ses rapports au Joker ne suffit pas à provoquer chez lui une véritable introspection. D'où le personnage de Dick Grayson, qui vient vivre sous la tutelle de Batman à la suite d’événements que le Chevalier Noir n’arrive pas à s’expliquer. Porté par la voix de Michael Cera, cet adolescent bavard et exalté, voué à devenir Robin, est comme un rayon de soleil dans la vie de Batman.

Dans le même temps, notre super-héros préféré se retrouve investi d'une responsabilité qu’il n’est pas prêt à assumer. Par ailleurs, Batman s'éprend de la nouvelle commissaire de police de Gotham City, la compétente et téméraire Barbara Gordon (Rosario Dawson). Il s'agit d'une vraie professionnelle du maintien de l'ordre qui a sa propre conception de la lutte contre le crime et qui pourrait s’avérer une puissante alliée si Batman voulait simplement accepter son aide.

Et pour couronner le tout, Batman et son fidèle majordome Alfred – son père de substitution – entrent en conflit dès lors que ce dernier, campé par Ralph Fiennes, s'évertue à chasser les idées noires de Batman et à l'encourager à adopter un mode de plus sain et plus heureux. Une situation qui occasionne beaucoup de bouleversements chez un homme qui veut simplement consacrer sa vie à protéger la ville, et qui n'aime rien tant que de savourer l’adulation du public avant de s’enfermer chez lui entre ses vieilles photos et ses comédies romantiques. À défaut, il exorcise ses démons en écrivant du rap heavy-metal. Si cette intrigue donne lieu à de nombreuses scènes comiques, elle est aussi l'occasion pour Batman de reconnaître la valeur du travail d’équipe et de combattre son individualisme forcené – ce qui est l’un des thèmes principaux du film.

De même, Batman finit par accepter la présence d'autrui et par s'apercevoir qu'une famille – quelle qu’en soit la définition – est irremplaçable. LEGO® BATMAN a de nouveau recours à l’animation numérique qui a donné à LA GRANDE AVENTURE LEGO® un style et un grain tangibles et attachants. La moindre scène et le moindre personnage ont été élaborés brique après brique, grâce à un dispositif méticuleux destiné à restituer des milliers de pièces uniques, puis à les assembler en décors et accessoires sur ordinateur. Un processus qui, à beaucoup d’égards, ressemble à la manière dont les gens, partout dans le monde, se racontent leurs propres histoires avec des briques de Lego. Bien que le film soit entièrement réalisé en infographie, le résultat rappelle l’effet de stop-motion (animation en volume) qui a donné au précédent opus sa marque de fabrique si particulière et l’illusion que les jouets sont déplacés manuellement.

Cependant, McKay fait remarquer que si les deux films partagent un même style, des nuances les distinguent. "Ce nouvel épisode se déroule dans le même univers mais il est plus cinématographique et ancré dans la réalité. On a aussi gagné en envergure grâce à des objectifs grand-angle et les personnages y sont plus détaillés. Batman, par exemple, porte une ceinture outillée moulée qu’il n’avait pas dans le premier film. On a aussi intégré des effets naturels, comme la fumée et l’eau". En raison de la volonté des producteurs de dépeindre avec précision l’environnement traditionnel dans lequel vit Batman, loin de l’univers clinquant du premier film, McKay a cherché à trouver l'équilibre entre l’obscurité propre à Gotham City, au Manoir Wayne et à la Batcave et une palette de couleurs hypersaturées.

Dans l’ensemble, "on a fait tout notre possible pour que la qualité et les critères [de ce film-ci] soient à la hauteur de LA GRANDE AVENTURE LEGO®", poursuit-il. L'équipe artistique a une fois encore cherché à rester fidèle à l’héritage Lego en trouvant de nouvelles façons de jouer avec authenticité sur ses caractéristiques physiques au lieu de "tricher" sur les mouvements. C'est ainsi que les figurines peuvent seulement bouger, tourner et se pencher comme le font les vrais jouets dans la réalité. "Chris excelle à imaginer des astuces et à surmonter les obstacles", déclare Miller en faisant allusion à la grande expérience du réalisateur en matière d’animation stop-motion "Il sait comment les personnages bougent et comment leur faire accomplir des gestes comme applaudir ou se gratter le front alors que leurs bras ne peuvent se déplacer que de certaines façons". "Le plus convaincant dans le rendu de ces films, c’est que ce sont les jouets de tout un chacun qui s'animent", explique Lin.

"Et non seulement les jouets mais aussi l'imagination du spectateur. Si vous possédiez autant de briques de Lego que vous vous mettiez à construire ces merveilleux décors et engins, ça ressemblerait à ce que vous voyez à l'écran". Le tournage s'est déroulé à la fois dans les studios américains et australiens de la société Animal Logic, plusieurs fois récompensée pour ses conceptions, animations et effets numériques. On leur doit l'animation de LA GRANDE AVENTURE LEGO® et nombre des artistes à avoir collaboré à ce premier opus se sont engagés dans ce nouvel épisode, bénéficiant en outre de l'expertise des graphistes de l'entreprise Lego, installée à Billund, au Danemark. Pendant deux ans et demi, près de 400 personnes toutes passionnées de Lego ont se sont employées à métamorphoser le personnage de Batman de sorte à enchanter petits et grands. LEGO® BATMAN s'écarte sans scrupules des codes de DC Comics jusqu'à frôler l'absurde.

Mais les producteurs affirment que leur démarche est uniquement motivée par une affection aussi bien qu'un respect et une totale admiration pour cet univers. "On sait tous, par exemple, que le personnage de Barbara Gordon n'est pas fidèle à l’histoire originale", reconnaît Lord. "Ça n'a littéralement rien à voir avec les postulats de DC mais tout le monde sait que ce film est une version parodique et humoristique. Ça nous a donné l'occasion de représenter Batgirl en femme forte et résolument moderne". "Au fond, peu importe qu'on ne soit pas fidèle aux règles du genre parce qu’il s’agit de petites figurines en plastique", lance Miller en riant.

"Et tout cela est fait avec beaucoup d’affection à l’égard des personnages. Chris McKay a largement contribué au succès du premier film. On sent constamment sa patte et son point de vue. C’est un vrai génie. Il est aussi totalement fou de Batman, de DC Comics et de leur mythologie. Autant dire que c’est un authentique fan et qu'il n’a pas besoin de faire ses preuves. Il possède même un tatouage de Catwoman sur son avant-bras". C'est véridique. Il en a un et il est prêt à relever ses manches pour l'exhiber ! "Ce sont là nos dieux grecs et nos archétypes", explique McKay.

"On ne peut donc pas résister à l’idée de les ridiculiser parfois mais aussi de découvrir qui ils sont vraiment, ce qu’ils incarnent et ce qu’ils signifient à nos yeux. Il y a des blagues qui s’adressent aux gens qui veulent creuser le sujet, et d’autres qui vont être simplement un peu plus légères et bouffonnes. Les films en prises de vue réelles ont une façon très différente d'aborder le personnage de Batman et je crois que ce qu’on fait ici ne s’en départit pas. On joue tout de même avec un univers aux codes bien établis".

Bien que les protagonistes du film soient courts sur pattes, dotés de pinces au lieu de mains, qu'ils aient les traits du visage peints et mesurent à peine 4 cm de haut, "LEGO ® BATMAN a été conçu, imaginé, éclairé, tourné et mis en musique comme le serait un film d’action et d’aventure. De fait, les producteurs pensent que c’est ce qui fait son attrait tout autant que l’humour et les sentiments qu’il dégage de façon intrinsèque. Il y a quelque chose de foncièrement drôle chez ces figurines qui prennent la situation très au sérieux", reprend McKay.

"Sans oublier des scènes d'action chorégraphiées qui se déroulent comme dans un grand film d’aventures, des personnages qui se précipitent pour essayer d’en empêcher d'autres de déclencher une bombe et des situations hallucinantes". "C’est amusant de mettre en scène une action de cette ampleur à une telle échelle", complète-t-il, "parce que tout est restitué en briques de Lego et qu'il faut donc préserver le charme d'un univers intime et composé à la main".

ACTEURS ET PERSONNAGES : LE COMBAT POUR GOTHAM CITY

"Batman travaille en solo. C’est mon crédo. Dixit Batman" – Batman
Pour Batman, qui s'évertue à protéger Gotham City contre les complots de criminels vivant dans les bas-fonds, cette mission est sans fin. Sans cesse, ce Maître Constructeur et super-héros surgit pour résoudre les crises, libérer les otages, désamorcer les bombes et mettre un terme aux tout derniers assauts diaboliques que les ennemis de la ville ont manigancés. Sans cesse, il est porté aux nues par la police et les hommes politiques, adulé par les médias et salué par une foule reconnaissante à coup de parades et de feux d’artifice. Les habitants de la ville l’adorent. Et il adore cette vénération qu’ils lui vouent. Puis, il rentre chez lui, seul, dans la peau de Bruce Wayne. Cette solitude qu’il s’impose a toujours fait partie de la légende et du pouvoir de Batman, ce que McKay et son équipe ont décidé de caricaturer à l’extrême dans un désir de rendre ce trait de caractère à la fois touchant et hilarant.

"On fait passer tout ce qui constitue le non-dit du personnage au premier plan", poursuit McKay. "Batman est très sombre et morose, et notre film devait donc explorer cet aspect. 'Quel est son problème à ce type ' st-il seulement capable d'être heureux eut-il encore agir en super-héros tout en apprenant à se décoincer et à travailler avec les autres ? Poussons-le dans ses retranchements pour qu'il soit forcé d'affronter ses problèmes et voyons comment il s'en sort". "J'adore ce personnage", déclare Will Arnett, "parce qu'il est très complexe et énigmatique. Tout ce qu'il fait est motivé par des émotions. En plus, il n'est pas né avec de superpouvoirs. Il a traversé des situations difficiles et il a dû faire preuve d'intelligence pour se sortir de chaque impasse, et je trouve ça plutôt génial. C’est Batman mais il n’est pas parfait. t je pense que les spectateurs le comprendront et trouveront ça drôle et humain".

L'une des caractéristiques de l'interprétation de l'acteur est sa voix caverneuse, à mi-chemin entre un grognement et un murmure rauque, qu'il prête à Batman et à son alter ego Bruce Wayne. Il évoque comment lui est venu cette voix éraillée particulière sur le premier film au cours de sessions avec Phil Lord et Christopher Miller : "Ils me faisaient moduler mon timbre de voix lorsqu’on a atteint cette variation précise. On voulait qu’elle ait une sorte de résonance grave et fasse très sérieux, parce que c’est un homme qui se prend très au sérieux".

Arnett continue à subir les conséquences de cette décision artistique. "Au bout de trois ou quatre heures, je me suis épuisé, à tel point que je ne peux plus parler depuis un mois", évoque-t-il d’un air guilleret. Mais Lord affirme que l'effort en valait largement la peine. "Ce type me fait marrer rien qu’à entendre sa voix".

Et Miller d’ajouter, "Ce qui est génial avec Will, c’est qu’il campe Batman comme un type vraiment arrogant mais, au plus profond de lui, il est très vulnérable, ce qui transparaît dans sa voix et dans son jeu". "Il est capable de jouer d’une façon inattendue qui donne au personnage une véritable densité, et c’est merveilleux", résume McKay.

"Il possède une très grande intuition et beaucoup de charisme, et il se montre toujours prêt à explorer des pistes inédites. Je trouve que son attitude à elle seule explique le succès de Batman version Lego". Dans l’histoire, Batman renâcle à l’idée de nouer des relations avec autrui. En témoignent les rapports tumultueux mais durables qu’il entretient avec le méchant en titre de Gotham City : le Joker. Ce dernier prétend d'ailleurs, suivant une logique un peu tordue mais pas entièrement fausse, qu’ils forment un couple complémentaire : le yin et le yang du maintien de la paix, tant ils ont besoin l’un de l’autre pour exister. Ce qui pousse le Chevalier Noir à affirmer avec rage, "Tu n’es rien à mes yeux. Je n’ai pas besoin de toi. Je n’ai besoin de personne". Lancée comme une bravade, cette réflexion trahit aussi la profonde solitude de Batman.

"Tu te rends compte que tu n'as encore jamais dit : 'Je te hais, Joker'" – Le Joker
De toute évidence, le Joker a ses propres problèmes. Consacré comme l'un des pires super-méchants de l'univers DC Comics avec son regard lubrique, le Joker ne respecte aucune règle – sinon les siennes. Aussi redoutable que célèbre, il serait le plus heureux des méchants sans … Batman. En dehors du fait que le Chevalier Noir a repoussé les assauts du Joker destinés à prendre le contrôle de Gotham City à des milliers de reprises, il y va de sa fierté. Au bout de tant d'années à s'être escrimé à prouver qu'il était dangereux et cinglé – et qu'il était un monstre épouvantable –, le Joker aspire à un minimum de considération. Est-ce trop demander ? "Dans notre film, le Joker est comme le frère mal-aimé de Batman", note McKay.

"Il se place au même niveau que Batman – il se considère comme son double inversé mais aussi puissant que lui. À ses yeux, ils s'enrichissent mutuellement. Je crois que le Joker voudrait que Batman l'apprécie pour sa contribution à leurs conflits, pour ses efforts et ses idées, mais aussi pour la qualité de leur relation. Mais Batman ne cesse d'être condescendant envers lui". Ce petit manège dure depuis plus de 70 ans. "Il arrive un moment où on a envie de leur dire, 'Trouvez-vous un petit coin tranquille pour discuter en tête-à- tête'", plaisante Arnett. "Le Joker dépend de Batman pour justifier son statut, et Batman ne lui laisse la vie sauve que parce que ça légitime son action. Mais que se passerait-il s'ils prenaient tous les deux du recul et se résignaient à accepter la situation telle qu'elle est ?"

Pour donner au Joker un mélange de dynamisme et de fragilité, les producteurs ont confié le rôle à Zach Galifianakis qualifié, par Lord, de "comique qui peut s'avérer un peu flippant. Il sait susciter une vraie tension autour de ses numéros comiques. Quand on le voit faire ses interviews dans le talk-show 'Between Two Ferns', on se dit qu'il pourrait arriver malheur à lui ou à l'un de ses invités".

Amis de longue date, Arnett et Galifianakis ont prouvé leur grande complicité et ont enrichi le film de leurs rapports dans la vie. Ils ont même pu se donner la réplique au studio d'enregistrement. "Le Joker est un formidable méchant parce qu'il est imprévisible, dingue et intelligent", souligne Galifianakis, notant au passage que l'interprétation de Jack Nicholson du Joker dans BATMAN, LE RETOUR l'a inspiré.

"Mais de son point de vue, il ne fait preuve que de jalousie. Il voit le monde à travers ce filtre". "Les hommes ne parlent pas de leur amis", poursuit-il. "C'était donc naturel, et amusant, d'instaurer ce dialogue quasi thérapeutique entre eux, comme s'ils cherchaient à régler leurs problèmes personnels. Batman doit affronter des difficultés d'ordre intime. Comme il s'agit d'un film d'animation, on se permet de jouer avec ces individus très pudiques – et on découvrira Batman et le Joker geignards et en manque d'affection comme on ne les verra jamais dans un film en prises de vue réelles. Et c'est cela qui me fait hurler de rire".

"J'ai deux papas, et l'un d'eux, c'est Batman!" – Dick Grayson / Robin
Alors que le Joker pousse Batman à reconnaître le caractère singulier de leur relation (mot qui lui fiche la nausée), il se retrouve à devoir assumer un rôle qui lui est complètement étranger : s'occuper – mais aussi se préoccuper – d'un jeune homme dont il est à son insu devenu le père adoptif. Dick Grayson, jeune orphelin que Batman a adopté sans s'en rendre compte, se retrouve bientôt à dévaler le long des rampes d'escalier et à se casser la figure dans les vastes couloirs du manoir avant même que le Chevalier Noir ait eu le temps de dire ouf. Et c'est déjà trop tard.

"Au fond, la seule chose que demande Robin c'est un peu de tendresse", note Chris McKay. "C'est tout le contraire de la personnalité de Batman qui refuse de prendre qui que ce soit dans ses bras". Cela ne lui ferait peut-être pas un tel choc si Robin n'était pas constamment si joyeux.

"Dans le film, Dick Grayson est toujours super enthousiaste", raconte McKay. "Il aime la vie, il voit toujours le verre à moitié plein. Il est poli, sincère, gentil, et très optimiste : c'est le genre de personne qui, s'il se cognait le petit orteil, se dirait que c'est drôlement chouette d'en avoir neuf autres qui ne le font pas horriblement souffrir". Ce petit jeune qui finit par devenir l’acolyte de Batman est d'un caractère diamétralement opposé au sien. Alors que Batman garde ses distances avec les autres, Robin est constamment en train d'essayer d'établir le contact et de travailler en équipe. "Quand ils se retrouvent tous les deux dans la Batmobile, c'est très drôle, parce qu'on a le gamin le plus survolté du monde, enthousiasmé par absolument tout, à côté du misanthrope le plus sombre, qui ne décroche pas un mot", rapporte McKay.

"Le tandem Michael Cera-Will Arnett fonctionne extrêmement bien. Michael a vraiment apporté cette touche de douceur et d'enthousiasme". Cera qualifie son personnage de "très sympathique". Il explique : "Ce qu'il veut, c'est des amis, une famille, et un endroit où il se sente bien. Au départ, il idolâtre Bruce Wayne, qu'il considère comme l'orphelin le plus brillant de tous les temps. Il idéalise aussi Batman, mais il ne fait pas le rapprochement tout de suite. Et quand il comprend qu'il s'agit d'une seule et même personne, c'est la cerise sur le gâteau".

Il n'en revient pas de sa chance, et des possibilités infinies qui s'offrent tout à coup à lui. L'adolescent saute sur l'occasion de se forger sa propre identité secrète et se tient prêt à enfiler son costume pour aller affronter les méchants aux côtés de Batman. Le costume en lui-même devient un gag visuel que les producteurs ont mis en avant, parce qu'il leur a toujours semblé trop tape-à-l'œil pour s'intégrer au monde monochrome de Batman. Du coup, ils se sont amusés à lui inventer sa propre histoire. D'un point de vue symbolique, il représente tout ce qui met Batman mal à l'aise chez Robin : une couleur vive pour une personnalité enjouée.

Et malgré tout, Cera suggère que "Robin finit par l'avoir à l'usure et lui permet d'apprendre à s'ouvrir aux autres et à s'accomplir en tant que personne. En restant fidèle à lui-même, en n'y dérogeant pas, et en refusant la noirceur que renvoie Batman et qu'il ne comprend d'ailleurs pas, je pense que Robin amène Batman à choisir la facilité et à lui céder". "Bien qu'il agace Batman, Robin fait ressortir ses bons côtés", remarque Dan Lin. D'après Phil Lord, le secret c'est que "Robin voit peut-être en Batman non pas l'homme qu'il semble être, mais l'homme qu'on espère tous qu'il puisse devenir".

"Je rêve que la police fasse équipe avec Batman. Ça serait pas mieux ?" –Barbara Gordon / Batgirl
"Euh... non." – Batman
Les dilemmes déroutants auxquels Batman fait face en ce qui concerne le Joker et Robin n'auraient pas pu tomber à un plus mauvais moment. En effet, il préférerait largement consacrer toute son attention à la femme absolument fascinante qu'il vient de rencontrer : la nouvelle commissaire de police de la ville, Barbara Gordon, qui dégage intelligence, beauté, et assurance. La jeune fliquette qui vient d'être nommée à la succession de son père, le commissaire Jim Gordon désormais à la retraite, est une femme de son temps aux idées modernes.

Diplômée de l'Académie de police de Harvard, elle est fière de ses grands projets pour faire le ménage dans les rues de Gotham. Rosario Dawson fait partie des fans du personnage, parce que "c'est une femme forte, intelligente et balèze, à qui on donne la possibilité de faire ses preuves et de mettre en œuvre tout ce qu'elle a toujours rêvé de faire si elle obtenait le poste. Elle a beaucoup d'instinct et de détermination. Elle aime profondément sa ville et c'est une très, très grosse bosseuse".

Barbara ne veut pas exclure ou contraindre Batman : elle veut travailler avec lui. Inutile de préciser que c'est une idée radicale qui ne sera pas au goût du plus célèbre des justiciers qui, comme chacun sait, travaille seul. Batman, qui est particulièrement égocentrique, ne trouve pas les idées de Barbara et ses qualifications en matière de maintien de l'ordre à la hauteur de son propre talent phénoménal. Certes, il n'irait pas jusqu'à lui fermer la porte de la Batmobile, mais elle n'est la bienvenue que si elle comprend bien que c'est lui qui occupe le siège du conducteur (qui se trouve d'ailleurs, à sa demande, être le seul siège de la voiture). Ce qui donne lieu à de nombreuses plaisanteries acerbes et à beaucoup de surenchère.

Rosario Dawson explique : "Il n'arrive pas à se faire à l'idée qu'elle puisse être inspirée ou influencée par lui, et qu'elle veuille travailler avec lui sans que ce soit de la drague. Du coup, l'histoire joue sur ces stéréotypes traditionnels avec humour. Elle se défend vraiment bien et ne se laisse pas marcher sur les pieds, si bien qu'ils apprennent à se connaître et se lancent des piques qui sont vraiment drôles. Au final, ce qu'elle lui dit c'est : 'Est-ce que tu peux arrêter de te sentir menacé, et simplement reconnaître que je peux assurer sans que ça remette en cause ton talent ? Ça ne veut pas dire que tu ne peux pas t'en sortir tout seul. Ça veut simplement dire qu'on peut faire du meilleur boulot à deux'. C'est ça, sa mission".

Évoquant les thèmes principaux du film, Chris McKay remarque : "Le sujet, c'est la coopération, et la bienveillance et le travail d'équipe qui sont nécessaires pour y parvenir. C'est Barbara Gordon qui porte ces valeurs : elle incarne la voix du bon sens quand les choses dégénèrent. On voulait un personnage de femme forte et ambitieuse, et je ne crois pas que ce personnage ait été pleinement exploité au cinéma". Les fans se rendront probablement compte bien avant Barbara Gordon ellemême qu'elle sera amenée à adopter une identité secrète avant que la vague de criminalité soit maîtrisée. Et Batman devra se méfier, parce que Batgirl a bien l'intention de lui montrer qu'elle est aussi douée que lui, qu'il s'agisse de faire un créneau avec la Batmobile ou d'avoir la classe dans une combinaison aux oreilles pointues. Même si elle préfère la sienne en violet !

"Monsieur, il est temps que vous mettiez fin à ce comportement malsain. Vous ne pouvez pas passer le reste de votre vie tout seul, habillé en noir, à faire des nuits blanches" – Alfred
Alfred a toujours été un personnage fascinant et LEGO BATMAN creuse encore son potentiel. A priori simple employé de maison, il représente en fait bien plus que cela aux yeux de Bruce Wayne, qui a perdu ses parents très jeune, avant de se créer le personnage de Batman. C'est Alfred qui a rendu l'austère manoir accueillant et qui lui a servi de figure paternelle. À présent, il doit l'aider à opérer un changement de trajectoire dans sa vie, absolument nécessaire s'il veut apprendre à être heureux et à s'ouvrir aux autres. Même s'il lui faut passer par la confiscation de son ordinateur ou la mise en place d'un couvre-feu.

Comme le fait remarquer Ralph Fiennes, "Alfred a fait preuve de beaucoup de patience envers son tempérament adolescent, comme un oncle ou un professeur qui tolère les caprices et le narcissisme tout en lui ouvrant gentiment les yeux à la possibilité d'une vision plus adulte du monde. Leur relation est très amusante, et le personnage d'Alfred particulièrement bien écrit. J'aime beaucoup ce côté satirique et plein d'esprit". Alfred a toujours eu l'habitude d'attendre que Batman comprenne certaines vérités émotionnelles par lui-même.

Mais Alfred version Lego est quand même un peu agacé et se dit que c'est le moment ou jamais pour que Batman devienne un homme meilleur et plus heureux. Ralph Fiennes poursuit : "Batman est un misanthrope égocentrique enfermé dans son monde, avec ses entraînements sportifs et ses propres besoins, et l'objectif d'Alfred est de l'encourager à s'ouvrir aux autres avant qu'il ne soit trop tard". "J'aime beaucoup la relation entre Batman et Alfred", témoigne Chris McKay.

"J'adore la façon dont Alfred comprend ce qui le tracasse, et ce parfois même avant lui quand il s'agit d'un grave problème. C'était très agréable de travailler avec Ralph : il a apporté au personnage d'Alfred une personnalité qui non seulement restait fidèle à son caractère, mais manifestait aussi des talents cachés et un passé dont Batman ignore probablement tout".

En voici un parfait exemple : on apprend que malgré son apparence réservée, et des dizaines d'années passées en tant que majordome, Alfred version Lego a plus d'un tour dans son sac (en plastique). Il a notamment par le passé piloté des bombardiers de la Royal Air Force, ce qui s'avère bien utile lorsque l'intrigue se corse. La relation d'Alfred et Batman évoque aussi celle en pleine évolution de Batman et Robin. Tout comme Alfred est une figure paternelle pour Batman, Batman doit maintenant apprendre à éduquer Robin. Et par la même occasion, la situation souligne l'idée que la véritable famille, c'est celle qu'on choisit.

D'après Dan Lin, "Batman finit par comprendre que les gens autour de lui jouent des rôles différents dans sa vie. Alfred tient le rôle de père, tandis que Robin devient le fils et Barbara son amie platonique. On a donc cette cellule familiale intéressante qui s'assemble autour de ce type qui était si solitaire et si isolé au début de l'histoire". Pour ajouter encore plus d'humour, LEGO BATMAN est traversé par tous les méchants du monde de Batman, des célèbres Homme Mystère, Pingouin, Double Face, Catwoman, Empoisonneuse, aux moins connus mais tout aussi dangereux Calendar Man, Gentleman Ghost et Prince du Condiment, connu pour ses puissants jets de ketchup et de moutarde.

Ils sont rejoints par une équipe hétéroclite que le Joker se plait à appeler "les méchants les plus redoutables de l'histoire de l'univers", de Dracula à Méduse, jusqu'à des personnages de méchants plus contemporains que le public va adorer reconnaître. On retrouve aussi la petite copine du Joker, Harley Quinn, à qui Jenny Slate prête sa voix. Cette anticonformiste armée d'un maillet est prête à tout pour aider son Biquet à réaliser ses rêves de destruction. Par ailleurs, du côté des gentils, quelques membres de la Justice League font une apparition, même si Batman ne compte pas sur leur aide.

Ellie Kemper prête sa voix à Phyllis, une brique de Lego étonnamment agitée dont le travail est de dénicher de potentielles recrues pour l'infâme Zone Fantôme, et Siri, la célèbre voix d'Apple, incarne 'Puter, le sympathique centre de commandement de Batman qui contrôle la Batcave et le manoir Wayne. Mariah Carey double McCaskill, la maire de la ville, vêtue d'un tailleur bleu marine strict rehaussé d'un collier de perles. Elle raconte son expérience en cabine d'enregistrement aux côtés de Chris McKay : "C'était comme enregistrer un album avec un super ingénieur du son ou un producteur. Il m'a fait explorer plusieurs possibilités, pour voir les options possibles, en jouant avec le dialogue et les intentions. Il m'a donné cette marge de manœuvre et m'a permis de m'amuser. C'était une formidable expérience".

"On n'aurait pas pu rêver d'une équipe plus douée pour l'improvisation", s'enthousiasme McKay. "Ils étaient tous à la fois très réactifs, drôles et prêts à jouer le jeu. Quand on a mis Zach et Will dans la même pièce, ça a fait des étincelles. Parfois, ils s'écartaient un peu du script pour proposer autre chose, et on les laissait faire parce qu'on s'amusait tellement ! C'était pareil avec Will et Rosario : on a essayé de faire enregistrer les acteurs deux par deux dans la mesure du possible. Chacun s'est imprégné de son personnage de façon toujours très intéressante et bien pensée".

Il poursuit : "Dans un film d'animation, il faut se donner à 100% sinon ça ne fonctionne pas. Si les prestations vocales sont sincères et spontanées, ça donne du relief à tout le reste. Seuls en cabine ou avec un partenaire, ils se sont approprié le script, et on a toujours trouvé un moyen d’incorporer tout ça ensuite à l'image. C'est comme la sculpture : on commence avec un gros bloc, et puis on commence à en comprendre la forme, et ensuite on le façonne petit à petit, et c'est ça qui donne vie aux personnages".

TOURNAGE & ANIMATION

"Initialisation Maître Constructeur" - Batman
Fidèle au style et à la technique de LA GRANDE AVENTURE LEGO®, LEGO ®BATMAN a été mis au point grâce à des milliers de briques numériques conçues, personnalisées et assemblées de manière informatique. C'est ainsi qu'ont été créés les décors, les accessoires, les figurines et autres éléments de l'univers animé qu'habitent les personnages. Une fois encore, la production a sollicité le studio d'animation numérique Animal Logic, installé en Australie, qui a non seulement collaboré au premier opus de la saga LEGO®, mais aussi à MOULIN ROUGE, HAPPY FEET, SUR LA TERRE DES DINOSAURES, LE FILM 3D et LE ROYAUME DE GA'HOOLE – LA LÉGENDE DES GARDIENS.

"On voulait donner le sentiment que tous ces éléments ont été conçus et fabriqués à la main", indique McKay. Sous la direction du réalisateur, l'équipe d'Animal Logic a non seulement puisé dans la base de données établie pour le premier opus, mais a encore enrichi leur catalogue de briques. C'est ce que le chefdécorateur Grant Freckelton a surnommé "un inépuisable coffre à jouets".

Conçues comme d'authentiques briques de Lego®, ces cubes de construction universels ont été produits de sorte qu'ils ne soient pas tous identiques et n'aient pas l'air flambant neufs. Bien au contraire, ils comportent chacun de petites traces d'usure, comme s'ils avaient été longuement utilisés par des enfants turbulents jouant au Lego ! Ensuite, ils ont été classés en fonction de leur couleur, de leur taille et d'autres caractéristiques afin que les animateurs du film puissent élaborer un style visuel qui rappelle au spectateur ses propres constructions de Lego étalées sur la table de la salle à manger ou à même le sol du salon.

Il s'agissait, selon Dan Lin, d'imaginer "un univers gigantesque, comme une sorte de Gotham City qu'on n'a jamais vu à l'écran, fabriqué en briques de Lego. Dans le même temps, il fallait qu'il fourmille de détails pour permettre à la caméra de s'y immiscer et d'en révéler toute la complexité". "La grande différence entre l'animation traditionnelle et celle conçue pour l'univers Lego, c'est qu'on doit respecter un certain nombre de règles", ajoute Freckelton, également chef-décorateur de LA GRANDE AVENTURE LEGO®.

"Tout, absolument tout, est construit en briques de Lego et les pièces doivent s'emboîter comme d'authentiques briques de Lego". Malgré sa proximité avec LA GRANDE AVENTURE LEGO®, ce nouvel opus s'en démarque par son envergure et ses effets. Si le premier film se déroule dans la ville fictive de Bricksburg, aux dimensions classiques, ce deuxième chapitre s'inscrit dans l'univers de Batman et, par conséquent, dans des décors tentaculaires comme la jungle urbaine de Gotham City et l'immense espace de la Batcave. "Je montrais des décors envisageables à Chris et il me répondait : 'Pas mal mais il faut qu'ils fassent trois fois cette taille'", se remémore Freckelton.

Le superviseur infographiste Damien Gray, d'Animal Logic, estime que Gotham City est "l'un des plus grands décors jamais construits par notre studio. Si on avait dû le fabriquer avec d'authentiques briques de Lego, il couvrirait entre 6 et 7 terrains de football". LEGO ® BATMAN a aussi recours à des effets naturalistes. Vice-président du département graphisme de la société Lego et producteur exécutif du film, Matthew Ashton explique : "Dans le premier film, même les explosions, les panaches de fumée et les ondulations de l'eau étaient en briques. Pour ce deuxième opus, on a utilisé différents effets infographiques, notamment pour la météo. Du coup, quand il pleut, les trottoirs semblent mouillés, et Batman surgit parfois du brouillard et de la brume pour donner une atmosphère plus marquée".

Outre McKay, les producteurs, Ashton, Freckelton et Gray, LEGO® BATMAN réunit plusieurs artistes et techniciens du précédent opus, mais aussi de nouvelles personnes qui ont collaboré à ce projet s'étant étalé sur deux ans et demi. Si les équipes travaillaient depuis Los Angeles et l'Australie, les graphistes de l'entreprise Lego, au Danemark, apportaient leurs idées. Autant dire que le film a bénéficié de nombreux échanges, soit de visu, soit par vidéoconférence. Parmi les chefs de départements, citons le superviseur animation Rob Coleman, la chef story-boardeuse Trisha Gum, le chef "squelettage" Josh Murtack, le chef textures Nrys Lincoln, le chef "matte painting" Dudley Birch, le superviseur compositing Alex Fry, le superviseur modélisation Bradley Sick, le superviseur effets Miles Green et le superviseur effets stéréoscopiques Fabian Müller.

David Burrows, Matt Villa et John Venzon assurent le montage du film, tandis que les mouvements d'appareil sont réglés par Behzad-Mansoori-Dara et la lumière par Craig Welsh. Pour McKay, le choix de ses collaborateurs s'apparente à un casting. "On fait passer des auditions", témoigne-t-il. "On recrute des story-boardeurs, des animateurs, des graphistes, des monteurs… On réunit toutes ces personnes au service du film. Tout comme les comédiens s'approprient leur rôle, ces artistes s'approprient les scènes et les idées sur lesquelles ils travaillent. Du coup, ils prennent beaucoup de plaisir en venant au boulot et s'investissent vraiment dans le projet. Il faut communiquer en permanence, savoir travailler en équipe et faire preuve de réactivité et d'ouverture d'esprit".

Dans certains cas, comme l'invention d'une nouvelle chevelure pour un personnage, l'équipe soumettait l'idée à l'approbation de la société Lego®. En effet, il fallait prendre en compte "la force d'adhésion", autrement dit la manière dont les briques se fixent les unes aux autres. À l'inverse, Gray souligne : "Il y a toutes sortes de choses, en matière de fabrication, auxquelles on ne pense pas en infographie. Par exemple, on ne réfléchit pas aux couleurs qu'on peut utiliser – ou ne pas utiliser – pour certains styles de constructions. Certains plastiques sont plus robustes que d'autres, si bien que lorsqu'on construit une maquette, on doit employer certaines briques en particulier pour les infrastructures. Tout cela pose de vraies difficultés mais nous avons quand même trouvé des moyens inventifs de nous en sortir qu'on n'aurait pas trouvés tout seuls. La collaboration avec l'équipe de Lego s'est avérée essentielle".

Le tournage ne s'est pas déroulé dans la continuité. Bien qu'il existe une progression naturelle – du story-boarding aux réunions de layout, en passant par la mise au point des cubes de construction grâce à la modélisation, l'élaboration des textures, le "squelettage", les éclairages, les effets spéciaux, l'animation des personnages, le compositing et le montage –, LEGO® BATMAN a été conçu de manière interactive. Il arrivait parfois qu'une scène passe de la modélisation au squelettage et au layout, puis à l'animation. L'ajout des textures pouvait n'intervenir que plusieurs mois après. Si des changements s'étaient produits, la scène repartait au squelettage. Par exemple, pour de nouvelles expressions de visage et des déplacements inédits de personnages, il fallait modifier les textures et les mimiques de visage.

"On partait de l'intrigue et des personnages", souligne Freckelton. "On mettait au point une modélisation, on élaborait le squelettage et il arrivait qu'on se rende compte que ça ne fonctionnait pas. Parfois, l'animation voulait tester une nouvelle piste, si bien qu'il fallait repartir à la case modélisation. Souvent, les animateurs ont des idées bien à eux ou souhaitent donner à un véhicule ou à un accessoire totalement inédit un usage nouveau. Parfois, ils le font en ajoutant leurs propres briques et, d'autres fois, ils nous demandent de modifier nos données. Ce que j'apprécie dans ce processus de production et dans les briques modulaires, c'est qu'on peut facilement pa

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