2016-08-06



Action/Fantastique/Divertissement moyen, la Suicide Squad méritait mieux

Réalisé par David Ayer

Avec Will Smith, Jared Leto, Margot Robbie, Joel Kinnaman, Viola Davis, Jai Courtney, Ike Barinholtz, Jay Hernandez, Karen Fukuhara, Scott Eastwood, Adewale Akinnuoye-Agbaje, Cara Delevingne, Adam Beach, Ray Olubowale, Ben Affleck, Common...

Long-métrage Américain

Durée: 02h10mn

Année de production: 2016

Distributeur: Warner Bros. France

Date de sortie sur les écrans américains : 5 août 2016

Date de sortie sur nos écrans : 3 août 2016



Résumé : Les pires méchants de l’univers DC Comics réunis dans un même film.

C'est tellement jouissif d'être un salopard ! Face à une menace aussi énigmatique qu'invincible, l'agent secret Amanda Waller réunit une armada de crapules de la pire espèce. Armés jusqu'aux dents par le gouvernement, ces Super-Méchants s'embarquent alors pour une mission-suicide. Jusqu'au moment où ils comprennent qu'ils ont été sacrifiés. Vont-ils accepter leur sort ou se rebeller ?

Bande annonce (VOSTFR)

Ce que j'en ai pensé : J'en attendais certainement trop de cette SUICIDE SQUAD. J'ai été déçue. L'idée de base est pourtant excellente. Réunir une équipe de super vilains et les obliger à travailler ensemble pour le bien de l'humanité - cela promettait quelques éclaboussures d'ironie et d'humour noir. Au début du film, je trouve que le réalisateur, David Ayer, s'en sort plutôt bien pour présenter l'équipe. Il n'est pas facile d'introduire tout un groupe de protagonistes qui ont des personnalités complexes qui vont avec des histoires personnelles sombres et compliquées. Certes, on ne sait pas grand chose sur chaque personnage, mais au moins il les introduit et en tant que spectateurs on sait à qui on a à faire. Pour moi, c'est un bon point. En plus, les visuels et couleurs pop appliqués au marketing du film sont bien utilisés pour identifier les membres de la Squad. Il y a une tentative de création d'un univers propre à ce groupe qui m'a plu.



Quatre éléments m'ont particulièrement gêné. Premièrement, le scénario (sans rien dévoiler) manque quand même d'intérêt. L'histoire tourne en rond sur elle-même et la justification pour la création de la Suicide Squad ne paraît pas vraiment avoir de sens. Deuxièmement, le personnage de l'Enchantress, qui est central dans l'histoire, est mal exploité et pas suffisamment introduit. On ne comprend pas vraiment de quoi il retourne avec ce protagoniste.

En plus, et c'est le troisième élément, les effets spéciaux autour de ce personnage ne sont pas du meilleur effet et n'aident pas à lui donner de la crédibilité ou de l'intensité. Quatrièmement, le film semble répondre à un cahier des charges des moments à mettre en scène pour nous faire ressentir tel ou tel sentiment ou mettre en valeur un personnage à un instant donné, mais cela ne fonctionne pas. L'ensemble manque de cœur. Il n'y a pas ce moment ou on y croit, ou on retient sa respiration parce qu'on se sent lié au protagoniste à l'écran.
Heureusement, les acteurs font un très bon boulot pour incarner les membres de la Squad.
En tête Margot Robbie est fun et délire en Harley Quinn. Elle ressort comme le personnage le plus intriguant.

J'ai beaucoup aimé le Deadshot de Will Smith. Malgré les incohérences liées à la psychologie du personnage, c'est un vilain attachant.

Joel Kinnaman réussit à rendre son Rick Flag à la fois cool, capable et touchant.

J'ai été surprise par Jai Courtney, qui interprète le Capitaine Boomerang, par Jay Hernandez, qui interprète El Diablo, et par Adewale Akinnuoye-Agbaje, qui interprète Killer Croc, car avec peu de temps à l'écran, ils réussissent tous les trois à apporter une personnalité spécifique et identifiable à leur personnage.

J'ai bien aimé le Joker de Jared Leto, mais je trouve qu'on le voit trop peu pour se faire une opinion vraiment renseignée sur ce que sa version du Joker peu réellement donner.

Par contre, les personnages d'Amanda Waller, interprétée par Viola Davis, de Katana, interprétée par Karen Fukuhara et de Slipknot, interprété par Adam Beach, ne sont que des faire-valoir.

Il est positif que la SUICIDE SQUAD s'inscrive dans la lignée de la JUSTICE LEAGUE par le biais de petites scènes qui font le lien efficacement entre les deux films. Il y a d'ailleurs une scène bonus dans le générique de fin qu'il ne faut pas rater.
Visuellement, il y a tout de même quelques moments sympathiques. Et puis, l'humour permet de créer une synergie dans le groupe et une bonne dynamique.

La bande originale est composée de morceaux bien choisis qui sont en adéquation avec l'ambiance et l'esprit du film. J'ai particulièrement aimé le titre de TWENTY ONE PILOTS qui s'intitule HEATHENS.

SUICIDE SQUAD est un blockbuster avec ses bons moments mais trop de défauts probants, le résultat est qu'il est moyen. Je pense que cette équipe de super vilains méritait mieux, tant en termes visuel que scénaristique. En tout cas, j'ai tout de même trouvé la Squad attachante et j'espère qu'on la retrouvera dans les films autour de la JUSTICE LEAGUE, ce qui lui donnera peut-être l'occasion de vraiment montrer ce dont elle est capable.

BANDE ORIGINALE

La musique du film, bientôt disponible, a été composée par Steven Price.

WaterTower Music a annoncé que la bande originale de Suicide Squad sortirait le 8 août. Signée du compositeur britannique Steven Price (Gravity, Fury), elle pose les bases musicales du film écrit et réalisé par David Ayer.

Steven Price – qui avait remporté l’Oscar de la meilleure BOF pour Gravity (2013) – avait pour mission de suivre le fil musical d’une intrigue haut en couleur réunissant les pires méchants de la planète, et les moments d’euphorie et d’abattement qu’ils ressentent au cours de leur impossible mission.

« J’ai dû trouver le moyen de faire de ces marginaux extraordinaires un groupe cohérent, avec une bande originale thématique qui alterne moments d’introspection et séquences d’action homériques », explique-t-il. « Les thèmes des personnages interagissent et évoluent tout au long du film, tandis que nous assistons à la genèse de la Suicide Squad. Musicalement, le défi était énorme, mais je me suis amusé comme un petit fou ! »

« WaterTower Music est fier de sortir l’album de la bande originale du film SUICIDE SQUAD», ajoute le président du label, Jason Linn. « Nous sommes ravis d’avoir eu l’occasion de retravailler avec notre ami Steven Price, un compositeur distingué aux Oscars. »

L'album The Suicide Squad: Original Motion Picture Score peut-être précommander dès à présent sur iTunes et Amazon. Il comprend les morceaux suivants :

“House Of The Rising Sun” - The Animals

“You Don’t Own Me” - Lesley Gore

“Sympathy For The Devil” - The Rolling Stones

“Standing In The Rain” - Action Bronson/ Mark Ronson/ Dan Auerbach

“Super Freak” - Rick James

“Purple Lamborghini” - Skrillex and Rick Ross

“Dirty Deeds Done Dirt Cheap” - AC/DC

“Slippin’ Into Darkness” - War

“Fortunate Son” - Creedence Clearwater Revival

“Black Skinhead” - Kanye West

“Gangsta” - Kehlani

“Over Here” - Rae Sremmurd feat. Bobo Swae

“Know Better” - Kevin Gates

“Paranoid” - Black Sabbath

“Seven Nation Army” - The White Stripes

“Without Me” - Eminem

“Spirit In The Sky” - Norman Greenbaum

“Come Baby Come” - K7

“I’d Rather Go Blind” - Etta James

“Symphony No. 3, Op. 36 “Symphony of Sorrowful Songs”: III. Lento - Cantabile semplice” - Henryck Górecki
Performed by Polish National Radio Symphony Orchestra conducted by Antoni Wit

“Bohemian Rhapsody" - Queen

“Heathens” - Twenty One Pilots

“Sucker For Pain” -  Lil Wayne, Wiz Khalifa & Imagine Dragons with Logic and Ty Dolla $ign (Feat. X Ambassadors)

NOTES DE PRODUCTION

(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

Je veux constituer une équipe de choc composée des brutes les plus redoutables du monde – les pires de leur espèce – qui pourraient nous être utiles. —Amanda Waller

Y a-t-il parfois du bon à être un salaud ? Dans SUICIDE SQUAD, la bande la plus improbable de criminels tarés jamais réunie va s'en apercevoir en tentant de sauver la planète. Une mission à haut risque qui devient rapidement l'aventure la plus délirante, déjantée et perverse de leurs vies déjà surréalistes ! "Le Suicide Squad se compose, pour l'essentiel, de super-méchants nés de l'univers DC Comics et contraints de travailler en équipe", explique David Ayer. "Car qui peut-on rêver mieux pour vaincre un super-méchant qu'un autre super-méchant ou, dans le cas du film, tout un gang de super-méchants ? C'était très exaltant pour moi d'explorer une tout autre facette du film de super-héros puisque ces personnages incarnent l'exact contraire d'un héros au sens classique du terme".

S'ils ne sont sans doute pas – encore ? – enclins à considérer leurs exploits comme héroïques, ils s'apprêtent à vivre les mêmes sensations fortes, les mêmes acrobaties délirantes et les mêmes combats homériques que les super-héros classiques. Il leur faudra seulement tâcher de bien se tenir et de maîtriser leurs pires pulsions … Will Smith est à la tête du gang sous les traits du tireur d'élite Deadshot.

"J'ai toujours adoré les super-héros au cinéma et David souhaitait réaliser un film vraiment divertissant qui raconte une histoire forte et qui s'interroge sur la différence entre 'méchant' et 'maléfique'", indique l'acteur. "Je me suis dit que c'était une formidable occasion d'interpréter un personnage qui, parce qu'il est père, est en porte-à-faux avec son activité professionnelle, mais qui y excelle comme personne".

Charles Roven, producteur chevronné du genre, précise : "J'ai eu le sentiment que c'était très intéressant de s'atteler à un film avec les méchants des DC Comics pour distinguer entre ceux qui sont purement malveillants et ceux qui peuvent encore se racheter. Le Suicide Squad se compose de méchants qui purgent tous une peine de prison. Que feraient-ils s'ils avaient la possibilité de réduire leur peine, voire d'être remis en liberté, même s'il y a peu de chance qu'ils s'en sortent indemnes ? Et ils décident de tenter le coup… il faut dire qu'ils n'ont pas vraiment le choix". "Si on s'intéresse aux films de David Ayer", note le producteur Richard Suckle, "on se rend compte que ses personnages obéissent à leurs propres règles. Il en va de même du Squad puisque ses membres, qui n'ont pas du tout envie qu'on leur dicte leur conduite, cherchent à renverser l'ordre établi. Pour eux, il n'y a qu'une seule loi – et c'est la leur. Mais ils sont obligés de fonctionner en équipe. D'où d'intenses disputes et conflits qui sont franchement fascinants à observer". S'ils ont – en apparence – le choix, les détenus appelés à former le Suicide Squad doivent apprendre à travailler en groupe. On ne peut pas vraiment dire qu'ils s'engagent dans cette mission de gaieté de cœur…

Repérés à la tristement célèbre prison fédérale de Belle Reve, censée abriter les "pires criminels de leur espèce", Deadshot et ses codétenus Harley Quinn, Killer Croc et Diablo n'ont pas franchement de plan B. Agent des renseignements américains, Amanda Waller est une manipulatrice sans état d'âme qui se targue de savoir comment contraindre les gens à agir contre leurs propres intérêts. Viola Davis, qui campe le rôle, se souvient de ses premières discussions avec le réalisateur : "On s'est d'abord rencontrés chez lui", dit-elle. "Le courant est tout de suite passé entre nous. Cela ne se produit que rarement au cours d'une carrière. David fait partie de ces quelques metteurs en scène qui vous permettent d'être vous-même".

Le nom et la réputation d'Ayer ont suffi pour intriguer Margot Robbie : "J'ignorais l'existence du Suicide Squad, je ne lisais pas de BD quand j'étais ado et je ne connaissais rien à cet univers", confie-t-elle. "Mais David était aux commandes et je serais prête à tuer pour travailler avec lui ! TRAINING DAY est extraordinaire. J'ai vu END OF WATCH quatre fois. FURY est dément. On a discuté pendant une vingtaine de minutes par Skype et il m'a parlé de son projet dans les grandes lignes et je lui ai donné mon accord". Bien qu'il incarne le colonel Rick Flag – aux antipodes d'un "méchant" –, Joel Kinnarman était tout aussi attiré par la vision du cinéaste. Tout comme Margot Robbie, il ne connaissait pas les personnages, mais il a été intéressé par le dispositif du film : "Malgré ces événements extraordinaires et ces criminels surhumains aux facultés hors du commun, on doit fonctionner comme s'il s'agissait du monde réel. J'ai été séduit".

Outre les personnages composant le Squad, Ayer tenait à mettre en scène l'un des pervers les plus terribles de la BD : le Joker. La production a confié le rôle de ce criminel emblématique de l'univers DC Comics – à la fois dans les albums et au cinéma – à Jared Leto. Il propose ici une interprétation totalement nouvelle de ce clown psychopathe dont les gags ne font rire que lui. "Quand j'étais gamin, un ami de ma mère nous a offert, à mon frère et moi, un coffret rempli de BD et c'est comme si je découvrais tout un monde", note l'acteur. "Comme si on avait ouvert la boîte de Pandore. Lorsqu'on plonge dans ces univers, on a l'imagination en ébullition. Il faut beaucoup de passion et de détermination quand on s'attaque à ces intrigues, et dès ma première discussion avec David, j'ai compris qu'il voulait faire un film qui sorte du lot. En travaillant avec lui, j'étais certain de trouver mon inspiration et de m'approprier le personnage".

"Pour moi, tout part du scénario et les scripts de David sont d'une incroyable richesse", intervient Suckle. "Les personnages ont une véritable épaisseur parce qu'il réussit à vous plonger dans un monde au réalisme palpable. Ce que j'aime aussi chez lui, c'est sa nervosité dans l'écriture. Ses personnages ont du panache. Il était l'homme de la situation pour s'emparer de ces super-méchants et en faire des personnages tout aussi savoureux et exaltants que les super-héros".

Roven acquiesce : "Ce qui est formidable chez David, c'est qu'il possède parfaitement la dramaturgie, mais qu'il sait également doter ses protagonistes d'une personnalité extraordinaire. D'où leur humour irrésistible et leurs répliques exquises qui correspondent parfaitement aux situations. C'est ce qui les rend vraisemblables. Malgré des circonstances hors normes, on ne peut pas s'empêcher de rire et d'apprécier ces antihéros : ils sont extrêmement drôles, mais dans un registre très inattendu. C'est un film d'action et d'aventure où l'humour noir est loin d'être banni".

"Pour moi, la force du label DC Comics, ce sont ses qualités universelles", reprend Ayer. "Ses personnages sont très authentiques. Ils incarnent nos valeurs même si les personnages en eux-mêmes évoquent des mythologies ancestrales. Ils sont atemporels et c'est ce qui explique qu'ils seront toujours aussi séduisants. C'est pour cela que j'avais autant envie de raconter une histoire avec ces personnages spécifiques et de les voir s'animer à l'écran". On ne saurait envisager équipe plus frappante pour l'imagination que celle du Suicide Squad ! Entre ses personnages hauts en couleurs, ses scènes de combat titanesques, et sa BO inoubliable, ce film répondra aux attentes de tous les amateurs de spectacle psychédélique.

Alors, c'est donc ça ? On est les boucs émissaires… On est là pour participer à une sorte de mission-suicide. —Deadshot

Que peut-on espérer d'une bande de criminels contraints de participer à une mission que même les agents infiltrés les plus coriaces du gouvernement refusent par crainte de se salir les mains ? Pour Amanda Waller, l'avantage est clair : la possibilité de nier en bloc l'existence de la mission. L'agent des renseignements estime que si une situation sert au mieux les intérêts des États-Unis, elle sert au mieux ceux du monde entier. Et elle est prête à tout pour le bien de sa mission. Elle est sans doute aussi terrifiante que les sociopathes qu'elle a engagés… et tout aussi imprévisible.

"Quel genre de femme est capable de se montrer plus dure que ces salopards ?", s'interroge Ayer. "À mes yeux, Amanda Waller est fascinante et très intimidante. Elle a toujours un temps d'avance sur les autres, et le jeu de Viola est tout en finesse et en subtilité". Viola Davis admire la capacité de son personnage à s'être hissé au plus niveau du gouvernement américain. "C'est une super-héroïne sans superpouvoirs", dite-elle.

"Elle n'a d'autre faculté que celle de contrôler cette bande de personnages surhumains. C'est sa manière à elle de combattre le mal". D'une certaine manière, on peut considérer qu'Amanda Waller est aussi corrompue que les criminels qu'elle pourchasse et que son sens des valeurs est totalement déréglé. Malgré tout, elle justifie ses actes avec la ruse et la rouerie d'un agent secret expérimenté. Ses supérieurs cautionnent ses décisions tandis que ses subalternes tuent pour satisfaire ses moindres exigences. Tant qu'elle est de leur côté, la fin justifiera toujours les moyens, y compris le recrutement contraint d'une bande de criminels considérés comme irrécupérables et incapables de se réinsérer.

Et bien qu'Amanda Waller ne témoigne pas son appréciation à ses recrues hors-la-loi, Viola Davis admet : "Elle est assez impressionnée par chacun d'entre eux. Elle pense qu'elle a affaire à d'incroyables spécimens. Mais elle connaît leurs faiblesses qu'elle exploite volontiers". Comme, par exemple, l'existence d'une fille que Deadshot risque de ne plus jamais revoir. Amanda Waller s'est arrangée avec pas mal d'ingéniosité pour incarcérer le tireur d'élite à Belle Reve avec l'appui du plus célèbre justicier de Gotham City. Assassin le plus redoutable de la bande – et sans doute du monde –, il est fort utile à la prison. Mais l'agent du gouvernement a en tête d'autres desseins pour lui.

"Deadshot a une fille qu'il aime plus que tout au monde et il cherche par-dessus tout à être un bon père", analyse Will Smith. "Mais dans le même temps, il gagne sa vie en étant tueur à gages. Il se sent particulièrement déchiré entre son amour pour Zoe et le plaisir qu'il éprouve à débarrasser la planète de ses ordures". C'est ce conflit qu'Amanda Waller exploite à ses fins, promettant à Deadshot de se racheter comme père et d'avoir une vie de famille normale, aussi peu probable que cela puisse paraître. Lui-même parent, Smith a immédiatement compris le désir de Deadshot d'être le meilleur père possible, mais la passion viscérale du criminel pour le meurtre était plus difficile à cerner. "Je ne pourrais jamais m'habituer à l'idée de tuer des gens contre de l'argent", déclare le comédien. "Et puis, j'ai lu 'The Anatomy of Motive' d'un certain John Douglas, qui a travaillé pour l'unité de profilers du FBI.

Je me souviens de l'une des premières phrases du livre : 'Pourquoi a-t-il commis ce crime ? Tout simplement parce qu'il en a éprouvé du plaisir'. C'était une véritable révélation pour moi. Du coup, la question que je me suis posée n'était plus de savoir pourquoi il avait fait ça, mais pourquoi il en avait retiré du plaisir. En tant qu'acteur, je me retrouve toujours dans une impasse quand je cherche à savoir pourquoi un personnage agit comme il le fait, au lieu d'accepter simplement le fait qu'il en éprouve du plaisir. Le livre m'a vraiment permis de comprendre le besoin de domination et de toute-puissance de Deadshot et de lui imaginer une enfance où il a dû se sentir impuissant. Ceux qu'il doit éliminer lui rappellent les gens qui se sont montrés cruels avec lui autrefois". Si son personnage ne songe sans doute qu'à ses propres intérêts, Smith souhaitait à l'inverse nouer une grande complicité avec ses partenaires. Dans cette optique, il a fait installer une petite bibliothèque sur le plateau ainsi qu'une salle de jeu disponible pour des parties de billard ou de ping-pong.

Lorsque les scènes d'une grande intensité contaminaient l'atmosphère du plateau, Smith se mettait alors à chanter pour combattre le stress. "Will est une superstar, un acteur très doué d'un formidable charisme et un type charmant", déclare Ayer. Contrairement à son personnage, très solitaire, "Will fait bénéficier ses partenaires de son énergie et de son enthousiasme". Le personnage dont Deadshot se rapproche le plus, en matière de compétences, est probablement le colonel Rick Flag, engagé par Amanda Waller pour encadrer le Squad et faire régner la discipline. Par ailleurs, les deux hommes se méfient l'un de l'autre et ne s'aiment pas.

"Pour aggraver la situation, Deadshot en veut à Flag qu'il ne considère pas légitime dans ses fonctions", constate Smith. "Mon personnage considère qu'il est un bien meilleur soldat et meneur d'hommes. La seule différence entre eux, c'est qu'ils n'appartiennent pas à la même équipe. Du coup, Deadshot est un peu jaloux quand il voit Flag et ses soldats travailler ensemble : Deadshot, quelque part, aurait aimé occuper ce type de fonction et sait qu'il en aurait été capable, même s'il a choisi une autre voie".

Flag est un militaire de carrière qui, selon Joel Kinnaman, "a épousé cette vie même s'il est conscient qu'elle lui fait du mal" – notamment en raison de son opposition au plan d'Amanda Waller. Il est convaincu, quant à lui, qu'on peut vaincre l'ennemi à l'ancienne, autrement dit avec une équipe de ses Navy SEAL les plus aguerris. "Quand Rick rencontre les membres du Squad pour la première fois, il n'a que mépris à leur égard", poursuit l'acteur.

"Ce sont des criminels, des assassins, et il a une vision très manichéenne du monde : soit on se bat pour le bien, soit on se bat pour le mal. Quant à l'idée de les utiliser à des fins constructives ? Il n'y croit pas. Pire encore à ses yeux : ils n'ont pas d'entraînement traditionnel si bien qu'ils risquent de mettre ses hommes en danger. Il n'y a là pas de logique. Ses hommes peuvent s'acquitter de la même mission beaucoup mieux et sont beaucoup plus fiables". Flag se retrouve donc pris entre le marteau et l'enclume, tâchant de protéger ses hommes, d'encadrer le Squad et de mener à bien la mission. Pour couronner le tout, "il ne tient aucun des membres de l'unité au courant de ce qui se passe vraiment, si bien que personne ne lui fait confiance. Il doit affronter cette situation tout en obligeant les membres du Squad à obéir aux instructions d'Amanda Waller".

Si Flag et Deadshot tentent de dissimuler leurs faiblesses, le docteur Harleen Quinzel, ancienne psychiatre, porte les siennes en étendard ! Elle affiche ouvertement son amour pour le Joker, qu'elle a autrefois soigné à la prison de l'Arkham Asylum, mais pour lequel elle arbore désormais des tatouages à son nom et à son effigie. Elle s'est transformée en Harley Quinn – maîtresse du Joker et objet de ses sentiments pervers – à la faveur d'un manipulateur de génie. Avant l'incarcération de Harley, les deux amants ont, selon Roven, "fait des trucs délirants pour se témoigner leur amour. Ils n'hésitaient pas à être dans l'ostentation et ils formaient le couple tendance de leur univers. Ils possédaient les voitures les plus incroyables, portaient des bijoux délirants et des vêtements à la dernière mode, et se montraient impitoyables. Mieux valait ne pas se trouver dans leurs parages car on risquait alors très gros".

Mais Harley a été séparée de son grand amour par les murs épais de Belle Reve. Et bien qu'Amanda Waller estime que l'ex-psychiatre est entre ses mains, le cœur d'Harley appartiendra toujours à son "Chouchou". Au départ, Margot Robbie s'est dite perturbée par l'amour d'Harley pour son petit ami. "Pourquoi est-elle amoureuse de ce type ?", s'interroge-t-elle.

"C'est ce qui m'a donné le plus de fil à retordre concernant ce personnage. Elle est forte, futée et franchement coriace – elle est géniale ! – et elle fond totalement pour ce type. C'est un aspect de sa personnalité qui ne me plaisait pas au début parce que ça m'échappait. Du coup, comme elle est psychiatre, j'ai décidé de me documenter sur le phénomène de 'co-dépendance'. J'ai été fascinée par l'idée que certaines personnes peuvent se consacrer à 100% à quelqu'un d'autre. En fait, il ne s'agit pas tant de l'autre que d'une addiction comme l'alcool ou la toxicomanie. Dès lors que j'ai compris que sa relation au Joker tient davantage d'une forme d'accoutumance, j'ai éprouvé une très grande empathie à son égard".

Le réalisateur était lui-même captivé par le fonctionnement psychique d'Harley. "Elle est un peu un Joker au féminin", dit-il. "Elle a une personnalité totalement déjantée : elle est cinglée, elle n'a pas de censure et elle fait ce qu'elle veut. Elle n'a fait son apparition dans les albums BD que dans les années 90, mais elle s'est vraiment imposée depuis : Margot s'est efforcée de l'incarner avec la spontanéité, l'humour et la force que les fans apprécient chez le personnage". Qu'en est-il du Joker de son côté ? Est-il sincèrement amoureux d'Harley ? Jared Leto n'en révèle guère davantage que son personnage.

"Le Joker est très attaché à Harley", affirmet-il. "Personne d'autre ne compte à ses yeux, mais pourquoi en serait-il autrement lorsqu'on est aimé d'une femme comme elle ? Le reste du monde n'est qu'un terrain de jeu à ses yeux. Ils s'éclatent tous les deux en réalisant un rêve – certes perverti – mais un rêve quand même". Mais lorsqu'elle disparaît, cherchera-t-il à la retrouver ? Leto a courageusement endossé le rôle de ce fou qui s'habitue très facilement à l'asile.

"Le Joker est une icône", dit-il. "Il est né il y a 75 ans et il existe d'innombrables versions de son histoire. Le Joker me fait penser à l'escalade du Mont Everest, autrement dit un objectif qu'on s'est fixé et qui est presque impossible à atteindre. C'était à la fois terrifiant et galvanisant de camper ce rôle – et surtout un grand privilège". C'était aussi un défi dans l'écriture pour Ayer. "Le Joker est un type complexe et fascinant mais c'était très intimidant d'aborder un tel personnage car c'est l'un des superméchants les plus célèbres de la fiction occidentale", remarque-t-il.

"Son histoire est extraordinaire et il fallait surtout veiller à respecter ce qu'il symbolise et ses précédentes incarnations. C'était essentiel pour comprendre l'identité même du personnage sans la trahir tout en réinventant le Joker pour les besoins de ce film". Leto reconnaît avoir été intimidé par le rôle au départ. "Quand on m'a appelé pour me dire que j'étais pris, j'étais à la fois heureux et inquiet", dit-il. "Dès que j'ai entendu le nom du 'Joker', j'ai compris que j'allais devoir sonder des aspects encore inconnus de ma personnalité.

Il a déjà été interprété avec génie si bien qu'on ne peut pas aller plus loin. Mais je me suis alors posé la question de savoir dans quelle direction inédite je pouvais aller. Il y a une part de moi qui a le goût de l'exploration et de l'aventure et qui aime repousser les limites – et elle a aussitôt été en émoi ! Ce rôle m'a transformé pour toujours. C'était à la fois extrême et fort de plonger tête baissée dans ce puits sans fond. Je n'aurais jamais cru que j'aurais un jour la chance de tenir un rôle pareil".

"Jared s'est tiré de ce numéro d'équilibriste avec maestria", souligne Ayer. Roven, lui aussi, s'est montré impressionné. "On a été totalement conquis quand Jared a accepté de relever le défi et d'incarner ce personnage tel que David l'avait écrit", indique-t-il.

"Il dégage une impression de chaos. C'est un homme d'affaires brillant, doublé d'un gangster et d'un type charismatique, effrayant et séduisant tout à la fois. Jared a su explorer toutes les facettes du personnage et de la vision qu'en propose David". Margot Robbie, qui a des scènes d'une grande intimité avec le Joker, a trouvé l'interprétation de son partenaire stimulante et déconcertante.

"Avec Jared, on n'a pas vraiment répété", raconte-t-elle. "Du coup, quand on s'est retrouvés devant la caméra, on a eu le sentiment que les rapports entre nos personnages, totalement imprévisibles, étaient électriques". Si le sens éthique d'Harley, du Joker et de l'ensemble des membres du Squad – et peut- être aussi d'Amanda Waller – est sujet à caution, Diablo, qui a autrefois appartenu à un gang, cherche à se racheter. Sa faculté surnaturelle de pyrokinésie est aussi sa malédiction : il est incapable de contrôler les flammes qu'il dégage lorsqu'il est en colère. Il en a payé le prix fort et sa culpabilité lui a permis de réfléchir et d'avancer.

"C'est un combattant mais il a renoncé à cette vie-là", annonce Jay Hernandez qui interprète le pyromane repenti. "Il s'est détourné de la voie du crime et de la violence. Il ne veut plus évoluer en société : il a le sentiment que sa place est dans une cage". Même lorsqu'il est agressé et qu'il est en danger, Diablo refuse de se battre, au grand dam des autres membres du Squad. "Le combat fait rage autour de lui, les balles sifflent de toutes parts, mais il est comme un roc dans le courant d'une rivière : il reste immobile tandis qu'on s'agite autour de lui", commente l'acteur.

"Même ses ennemis le dépassent puisque, de toute évidence, il ne représente aucune menace. Il refuse tout simplement de se battre". De toute évidence, Amanda Waller ne pourra pas se contenter d'un simple chantage pour obliger Diablo à faire usage de son don, même si c'est au profit de l'humanité. "La rédemption est-elle encore envisageable ? Pour Diable, je pense que oui", indique Hernandez.

"Je pense que la rédemption est un thème très présent dans le film, et pas uniquement pour mon personnage". Peu avant le début de la mission, Amanda Waller choisit deux autres criminels : Slipknot, maître de l'évasion capable d'escalader n'importe quelle pente grâce à ses propres cordes, et Capitaine Boomerang, qui vient de rater un braquage de diamants. "Boomerang incarne l'élément perturbateur et sans scrupules", précise le réalisateur. "C'est le cancre dans une classe de cancres, et incontestablement un type insoumis. Il faut canaliser et dompter cet homme à l'esprit confus".

"Boomerang obéit à ses propres règles", confirme Jai Courtney, comédien d'origine australienne qui incarne ce renégat des antipodes. "Il se moque pas mal de ses partenaires : il n'a pas besoin d'eux et cela lui est bien égal de savoir s'ils ont besoin de lui. Il est là pour prendre ce qu'il y a à prendre et repartir aussi vite que possible. Il est un peu lâche : sauver le monde ne l'intéresse pas vraiment. Il cherche l'esquive en permanence et il est prêt à risquer la vie de quiconque s'il peut en profiter pour prendre la fuite". Personne n'en est plus conscient que Slipknot, "psychopathe profondément attaché à ses cordes", indique Adam Beach qui campe le rôle. Les facultés de Slipknot sont autant psychologiques que physiques. "C'est un homme qui déteste la planète. Il n'a aucune envie d'être là. Il est furieux et il se sent pris au piège. Il a le sentiment que quelqu'un va l'abattre, que la porte va se refermer sur lui et qu'il ne sortira jamais de prison. Du coup, dès qu'il voit l'occasion de s'en sortir et d'être libre, eh bien…" Killer Croc, lui, ne peut pas vraiment échapper à sa condition : alors qu'il espérait autrefois prendre le contrôle de Gotham City, une mutation génétique l'a conduit tout droit à Belle Reve.

Adewale Akinnuoye-Agbaje campe cette créature cannibale qui, comme ses partenaires, n'a pas toujours mené une vie de criminel. "À l'adolescence, il a développé une maladie de peau et son épiderme s'est recouvert d'écailles", explique l'acteur. "Il a commencé à vivre en reclus et à être constamment sur ses gardes. C'est alors qu'un ami lui a donné un conseil et lui a dit : 'Soit tu refuses ce qui t'arrive, soit tu l'acceptes', et c'est ce que Killer Croc a choisi de faire. Il s'est mis à s'approprier ses écailles. Il a été engagé dans un cirque et a commencé à se battre contre des crocodiles. Il adorait attirer l'attention de tous, en se disant qu'il était beau, mais il s'est aussi mis à être animé par les pulsions charnelles de la créature".

Killer Croc n'a pas tardé à plonger dans la fange, au sens propre et figuré, et comme tous les autres, il est toujours dans le noir le plus total. Le Suicide Squad obéit aux ordres même si l'objet de la mission est flou et ses motivations inexistantes. Il semble que pour Amanda Waller, moins ils en savent, mieux c'est. Même Flag prend conscience qu'il est manipulé et lorsqu'il s'aperçoit que la mission est contestable et qu'il ne peut pas compter sur ses lieutenants, il recrute sa propre femme de confiance, le maître d'armes Katana.

Le réalisateur indique : "Katana est devenue maître d'armes pour venger la mort de son mari, et son sabre de choix n'est autre que l'ancestrale Faucheuse d'âmes, qui absorbe l'âme de ses victimes. L'âme de son mari réside dans ce glaive. Katana est un personnage sombre et pur". "Katana est une femme samouraï", observe Karen Fukuhara, qui campe cette beauté fatale, "et Amanda Waller et Rick Flag sont ses seigneurs. On ne conteste pas les ordres de son seigneur quand on est samouraï : on consacre sa vie à le protéger. Katana est d'une grande loyauté et elle est prête à tout pour accomplir sa mission, quelle qu'elle soit, tout simplement parce qu'Amanda Waller lui en a intimé l'ordre". Quant au Squad, Katana partage le point de vue de ses maîtres. "Ce sont des délinquants et des criminels", souligne-t-elle. "Katana possède un code d'honneur et des valeurs morales : elle est loyale et elle se bat au nom de la justice. Elle n'est donc pas là pour se faire des amis. Elle est là pour protéger Flag à la manière des samouraïs".

Malgré cette protection, Flag se heurte à un problème autre que celui du Squad et plus difficile à résoudre. Le grand amour de sa vie, le docteur June Moone, est possédé par Enchanteresse, ancienne déesse dont l'âme a été enfermée pendant des siècles dans un bocal : elle a ensuite été enterrée dans une grotte de calcaire jusqu'à ce que le docteur Moone, archéologue, la découvre et libère accidentellement la sorcière. Désormais animée par cet esprit maléfique, June vit dans la terreur, ne sachant jamais quand Enchanteresse surgira pour la contraindre à commettre ses forfaits. Cara Delevingne, qui tient le double rôle, indique : "June cherchait à mettre un peu de piment dans sa vie et elle n'a pas été déçue. Mais il faut se méfier de ses désirs… Alors qu'elle a toujours maîtrisé le cours de sa vie, elle a brusquement tout perdu. Elle est plus fragile que jamais et elle a besoin que quelqu'un lui vienne en aide".

Amanda Waller a opportunément volé à son secours, s'engageant à la libérer de l'emprise de la sorcière : d'ici là, elle a placé la jeune femme sous la protection de Rick Flag. Une décision résolument intentionnelle. Kinnanam précise : "J'imagine qu'elle avait une idée assez précise de ce qui allait se passer quand elle a missionné Rick pour protéger June. Autant dire qu'Amanda Waller allait avoir un formidable moyen de pression psychologique sur lui également. Et c'est exactement ce qui s'est produit. Désormais, il est pris au piège par son amour pour cette femme".

Le cœur de Flag appartient à June, mais celui d'Enchanteresse appartient, au sens littéral, à Amanda Waller, exacerbant la fragilité de la jeune femme tout en accordant à l'agent fédéral un plus grand contrôle sur la sorcière… ou tout du moins, c'est ce qu'elle croit. "June Moone est une vraie trouillarde", note Viola Davis. "Et Amanda se sent très forte, transportant partout où elle va le cœur d'Enchanteresse. Elle peut le poignarder à volonté pour contrôler la sorcière : elle détient son arme secrète". En réalité, pour obtenir le feu vert de ses responsables à Washington, Amanda Waller avait invoqué la sorcière, impressionnant ses supérieurs qui l'ont autorisée à créer la "Task Force X", nom de code de son gang de criminels. Elle a beau les avoir bluffés avec sa petite démonstration – ils doivent dorénavant affronter une situation qui menace de dégénérer en apocalypse.

Bras droit de Flag, le lieutenant GQ Edwards est interprété par Scott Eastwood, qui a déjà tourné sous la direction de David Ayer dans FURY. Tout comme son personnage, le comédien s'est embarqué dans l'aventure sans vraiment savoir à quoi s'attendre mais en ayant pleinement confiance en son réalisateur. "David m'a contacté pour me parler du rôle", se souvient Eastwood, "mais il ne m'en a pas dit grand-chose. À l'époque, il n'existait pas de scénario et le projet était ultraconfidentiel. J'ai bondi sur l'occasion parce que David était aux commandes et que je veux participer à tous ses projets. Il me fait penser à mon père et il est un formidable cinéaste".

Si Flag et CQ dirigent les opérations sur la route, le capitaine Griggs fait respecter la loi et l'ordre à Belle Reve où, avant son départ, Harley Quinn était l'une de ses détenues préférées. Ike Barinholtz, qui campe Griggs, indique : "Mon personnage prend un malin plaisir à torturer ses prisonniers et à leur faire comprendre qu'il est le patron". Mais il ferait sans doute mieux de ne pas trop s'approcher d'Harley – et du Joker qui, de son côté, a son propre plan concernant sa petite amie déjantée.

"En réalité, il y plan et plan", note Leto, énigmatique. "Le Joker a toujours au moins cinq plans différents. Et son plan le plus important est secret. Mais son plan plus modeste consiste à récupérer Harley. À n'importe quel prix. Ce n'est pas le même objectif que celui du Squad. Car tout le reste lui est bien égal : il n'y voit qu'un jeu". Cependant, l'indifférence du Joker pour la mission pourrait avoir des conséquences terribles. Et si, par miracle, ces marginaux, grâce à leurs dons surnaturels et leurs techniques de combat exceptionnelles, réussissent l'impossible, le monde sera-t-il meilleur ? Ces désaxés, à peine capables de se maîtriser, ne seront-ils pas tentés de prendre le contrôle de la planète ?

"Ce sont des loups solitaires qui doivent apprendre à travailler en équipe et à devenir une famille", intervient le réalisateur. "C'est tout l'enjeu du film : sauront-ils former un groupe soudé sans que ses membres ne s'entredéchirent ?" Car s'ils n'apprennent pas à être – un peu – dociles, les conséquences risquent d'être fâcheuses. Comme les en avertit Amanda Waller : "Si vous ratez la mission, vous mourrez. S'il arrive quoi que ce soit au colonel Flag, je tuerai chacun et chacune d'entre vous. N'oubliez jamais que je vous observe. Et que je vois tout".

Deadshot, il tue les gens. Lui, c'est un crocodile qui mange les gens… L'autre, il brûle les gens. Et toi, tu es possédée par une sorcière… Et elle, elle est simplement folle. —Rick Flag

Pour mettre au point le style extravagant des personnages bien connus des fans de la BD, Ayer a fait appel à la chef-costumière Kate Hawley et au chef coiffeur et maquilleur Alessandro Bertolazzi. Après quelques recherches qui leur ont permis de réunir une mine d'informations, grâce à l'histoire édifiante de DC Comics et à la popularité de ses personnages, la costumière et le coiffeur/maquilleur ont mis les albums de côté, éteint l'ordinateur et sont repartis de zéro. Au lieu de puiser leur inspiration dans le passé, ils se sont attachés à respecter la première consigne d'Ayer : pas de costumes de super-héros et pas d'hommes en collants.

En revanche, le style des personnages devait s'inspirer de l'univers des gangsters et des militaires. "David parle souvent de 'coller à la réalité'", précise Kate Hawley. "Ce qu'il veut dire par là, c'est qu'il s'agit de dénicher notre personnage dans le monde qui nous entoure, puis de le magnifier. On était censés intégrer l'iconographie et le style des personnages de la BD à la réalité du monde moderne". Selon la chef-costumière, le réalisateur tenait à ce que le Joker et Harley Quinn évoluent dans un environnement "très coloré et dangereux où on ne croise que des cinglés. Le Joker est une sorte de criminel rock-star, très soigné et stylisé". Ayer s'est aussi intéressé à la guerre psychologique menée par le Joker et Harley et à la fonction qu'y tiennent leurs tenues vestimentaires.

La chef-costumière donne un exemple : "Il y a cette scène dans le club où Harley et le Joker jouent au chat et à la souris alors que le sort de leur victime est scellé depuis le début. Ils se livrent tous les deux à un très beau pas de danse qui précipite le type vers son funeste destin. Il en est conscient, et ils en sont conscients, mais leur manière de s'y prendre est à la fois très séduisante et totalement perverse.

David nous a dit que Harley devait éblouir sa victime et la perturber. Du coup, elle porte une robe dorée scintillante et elle est parée de bijoux que lui a offerts le Joker. Elle devient un jouet attractif et brillant entre les mains du Joker. On a donc joué là-dessus". "En outre", dit-elle encore, "tout doit avoir un sens et dissimuler un secret qui se dévoile en gros plan

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