2016-07-02



Animation/Comédie/Très mignon, un super divertissement familial

Réalisé par Yarrow Cheney & Chris Renaud

Avec les voix en version originale de Louis C.K., Eric Stonestreet, Kevin Hart, Lake Bell, Albert Brooks, Ellie Kemper, Bobby Moynihan, Hannibal Buress, Jenny Slate, Dana Carvey, Tara Strong...

Avec les voix en version française de Philippe Lacheau, François Damiens, Willy Rovelli, Florence Foresti...

Long-métrage Américain

Titre original : The Secret Life of Pets

Durée: 01h27mn

Année de production: 2016

Distributeur: Universal Pictures International France

Date de sortie sur les écrans américains : 8 juillet 2016

Date de sortie sur nos écrans : 27 juillet 2016



Résumé : La vie secrète que mènent nos animaux domestiques une fois que nous les laissons seuls à la maison pour partir au travail ou à l’école.

Bande annonce (VOSTFR)

Bande annonce (VF)

Ce que j'en ai pensé : La projection de COMME DES BÊTES débute par un court métrage intitulé MOWER MINIONS (MINIONS EN HERBE). Les minions reviennent ici faire des bêtises en cascade pour notre plus grand plaisir. C'est une bonne entrée en matière qui fera rigoler les enfants et les parents.



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D'un point de vue animation et création des personnages, COMME DES BÊTES est une réussite ! L'animation est fluide et riche en détails. On en oublie qu'il s'agit de personnages animés. Les personnalités des animaux sont bien définies et correspondent à l'espèce qu'ils représentent. On s'amuse de retrouver certains traits des animaux de compagnie qu'on a pu avoir ou croiser. Les animaux sont très attachants, on suit leurs aventures avec plaisir. Les voix des acteurs en version originale sont en parfaite adéquation avec les personnages qu'ils interprètent.

C'est sûr, il y a du craquage en vue pour Pompon, le lapin particulièrement retors et totalement délire.

Le temps passe vite. Le film est énergique, amusant et très sympathique. La 3D est bien utilisée à plusieurs reprises pour appuyer l'action. Les chansons sont entraînantes et joyeuses. J'ai particulièrement aimé les scènes de vue sur New York, elles sont magnifiques.

Seule l'histoire peine un peu, à mon avis. Les réalisateurs Yarrow Cheney & Chris Renaud cherchent à traiter trop de sujets en peu de temps. Il y a une impression d'éparpillement. De plus, j'ai eu le sentiment qu'ils n'allaient pas au bout du traitement, je suis restée un peu sur ma faim. Par exemple, parler de la cause animale (animaux maltraités, abandonnés...) est une super idée et une occasion en or, mais le sujet au fond reste survolé dans cette histoire. Visiblement les réalisateurs ont choisi de rester sur un registre plutôt enfantin. La cible étant avant tout les enfants, cela a du sens. Cependant, des niveaux de lecture plus appuyés auraient destiné ce long-métrage d'animation autant aux adultes sans enfants qu'aux enfants avec leurs parents.

Reste que les parents passeront tout de même un très bon moment devant ce film d'animation super mignon, enlevé et aux personnages ultra attachants. Quant aux enfants, c'est sûr, ils vont adorer et ils auront bien raison. COMME DES BÊTES est un super divertissement familial que je vous conseille absolument.

NOTES DE PRODUCTION

(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)

L’HISTOIRE

Max mène une vie paisible dans une relation qu’il considère idéale avec sa maîtresse Katie, jusqu’au jour où cette jeune femme au grand coeur ramène à la maison Duke, un chien abandonné. Devant ce gros bâtard totalement dépourvu d’éducation ou du moindre raffinement, qui ravi d’avoir retrouvé un foyer prend non seulement ses aises, mais se comporte comme s’ils avaient élevé les cochons ensemble, Max reste sans voix.

Bien décidé à défendre son territoire, il mène la vie dure au pauvre Duke, qui dans le fond n’est qu’un bon gros chien n’ayant pas eu beaucoup de chance jusqu’ici. Duke ne comprend pas l’attitude de Max et en déduit qu’il cherche à se débarrasser de lui. Mais une chose est sûre : il ne retournera pas à la fourrière à laquelle il vient tout juste d’échapper. Il va falloir agir et vite. Mais tout se complique dans les rues de New York où en cherchant à échapper à une bande de chats de gouttière belliqueux, ils sont ramassés par la fourrière. En route, leur fourgonnette est attaquée par Pompon, un lapin blanc qui appartenait jadis à un magicien. Désormais chef d’un gang d’animaux injustement abandonnés, il règne en justicier sur la ville et tente une intervention musclée pour libérer un de ses camarades prisonnier de la fourgonnette. Saisissant leur chance Max et Duke le persuadent de les libérer et se retrouvent recrutés malgré eux dans ce qui est en fait une véritable armée : Les Frères des Gouttières. Ces laissés pour compte, trompés et déçus, forcés à vivre dans les égouts de la ville, sont bien décidés à rendre la monnaie de leur pièce aux humains.

Mais dès que Les Frères des Gouttières se rendent compte que nos deux amis sont en fait des traîtres à leur cause en leur qualité d’animaux domestiques vivant dans l’amour et l’abondance, ils n’auront de cesse de les poursuivre jusque dans les moindres recoins de la ville.

Afin de retrouver leur vie d’avant Max et Duke doivent se sortir de ce mauvais pas et rentrer chez Katie avant le dîner afin de laisser derrière eux cette journée pour le moins riche en rebondissements.

L’IDÉE

CHRIS MELEDANDRI, le fondateur et président d’Illumination Entertainment, qui a fait de sa maison de production une des plus recherchées du moment, nous révèle comment est née l’idée de COMME DES BÊTES.

“En fait pour le film je me suis servi de tous les animaux de compagnie de ma famille. J’ai vécu avec un chat, des chiens et un oiseau, et je me suis apperçu qu’ils constituent un capital affectif énorme. Dès qu’on rentre à la maison, leur joie à notre simple vue, nous inciterait presque à nous demander si ils n’ont pas fait de grosses bêtises pendant notre absence et si ils n’exagèrent pas un peu pour nous donner le change. C’est une question que tout le monde s’est posée un jour. Dès lors j’ai commencé à les observer sous cet angle. Que j’imagine cette vie, ou qu’elle soit réelle ne fait aucune différence. L’important c’est sa richesse. Qu’est ce qu’ils peuvent bien fabriquer quand nous avons le dos tourné ? “

Depuis Los Angeles, Chris Meledandri dirige Illumination Entertainment en Californie, et Janet Healy son antenne française Illumination Mac Guff, à Paris. COMME DES BÊTES est le fruit d’un travail d’équipe. Tous deux travaillent main dans la main et la seconde de Chris Meledandri nous confie : “en fait on projette énormément de choses sur nos animaux domestiques, on leur prête des sentiments qui sont les nôtres parfois. Et du coup on ne peut s’empêcher de se demander comment ils se comportent en notre absence“.

Une fois l’idée lancée, ils se sont tournés vers leurs scénaristes de prédilection, avec lesquels ils travaillent depuis la création de la société. Chris Meledandri nous confie : “il me suffit de regarder chacun des personnages du film, que ce soit dans leur stylisation ou dans leur inspiration, pour retrouver immédiatement la patte de CINCO PAUL & KEN DAURIO. Avec l’aide de BRYAN LYNCH qui synchronisait l’écriture, ils ont récolté les expériences personnelles de chacun et les ont transformées en une véritable oeuvre artistique. Il faut dire qu’ils ont fourni une sacrée matière première“. Les deux auteurs nous expliquent que la première idée qui leur est venue était celle d’un chien qui regarde son maître partir et qui, dès que la porte claque, jette le contenu de sa gamelle à la poubelle et va directement dans le frigo chercher quelque chose de meilleur à manger.

Ensuite si faire rire les spectateurs était le but initial du film, il fallait trouver comment les émouvoir. Au final ce film est un véritable hommage à l’amour exclusif que nous portent nos compagnons qu’ils aient quatre pattes ou deux ailes. Qu’importe ce qu’il leur arrive, les risques qu’ils prennent ou les ennemis qu’ils rencontrent, ce qui importe c’est d’être fidèle au poste pour le retour de son maître. Quel que soit le niveau d’intensité de leur vie quand ces derniers ont le dos tourné, leur retour reste LE point stratégique et culminant de la journée. Chris Meledandri va un peu plus loin et nous explique qu’ils ont voulu corser un peu les choses en introduisant un rival : "en fait la réaction de Max face à l’arrivée de Duke est un peu calquée sur celle de mon fils qui, à l’âge de 9 ans, quand nous sommes rentrés de l’hôpital, ma femme et moi avec un bébé dans les bras, a du se dire : “«Mais il vient d’où lui ? Qui lui a permis de s’installer ici ? Ma vie allait très bien avant… je n’ai pas l’intention de partager un bonheur si parfait!»".

Ils ont décidé de situer l’action dans un immeuble où il y avait beaucoup d’animaux, imaginant qu’une fois leurs maîtres respectifs partis, ils se retrouvaient tous pour faire la fête, cancaner à gogo, boire l’eau des toilettes… des choses qu’ils ne feraient jamais en leur présence. Comme à chaque fois, ils commencent par déterminer et situer les personnages, pour ensuite raconter une histoire.

LES RÉALISATEURS

CHRIS RENAUD, le réalisateur du film, fait également partie de l’équipe d’Illumination Entertainment depuis toujours. Avec Chris Meledandri, ils se sont rencontrés à la Fox alors qu’il y travaillait comme story boarder et que Meledandri était directeur de l’animation. C’est ce dernier qui lui a alors donné sa chance et permis de transformer l’essai en tant que réalisateur sur le court-métrage Il Était Une Noix (Chris Renaud & Mike Thurmeier, 2006) où on peut suivre les aventures de Scrat l’écureuil de L’ÂGE DE GLACE à la poursuite de sa fameuse noisette. Ils ne se sont pas quittés depuis. Leurs efforts ont fini par porter leurs fruits en 2010 à la sortie de MOI MOCHE ET MÉCHANT (Chris Renaud & Pierre Coffin).

Un film d’animation est un véritable travail de groupe. Il s’agit de réunir le talent de centaines de créatifs pour former une chaîne où chaque maillon est d’une importance cruciale. Il faut non seulement les guider, et les inspirer, mais également harmoniser leur travail afin que le film soit totalement homogène et l’expression d’une même pensée. Et puis il faut que le film reste ludique, instructif, émouvant… et finalement unique en son genre. C’est le travail de Chris Renaud. Il est rejoint par YARROW CHENEY qui était directeur artistique sur son deuxième long métrage, LE LORAX (en co réalisation avec Kyle Balda en 2012). À l’instar de ce qu’il avait fait avec Chris Renaud, Meledandri, a su lui faire confiance et lui donner sa chance en tant que réalisateur.

L’essai fut transformé avec PUPPY (Yarrow Cheney & Bruno Dequier, 2013), un des courts-métrages les plus drôles de chez Illumination Entertainment.

À propos du film, Chris Renaud nous explique qu’il voulait donner un ton résolument moderne et contemporain à une situation surannée : la fidélité domestique. Qu’importe que vous partiez deux jours, deux heures ou deux secondes, le retour à la maison est toujours l’occasion d’un pic de joie incommensurable pour nos compagnons poilus. Et ce, peu importe la durée de votre absence. L’illustration parfaite en est peut-être Katie qui est le centre de l’univers de Max. Il est persuadé qu’en dehors des moments qu’ils passent ensemble la vie de sa maîtresse est aussi inutile que la sienne.

“Chaque animal possède son caractère propre, et on ne peut s’empêcher d’y voir des ressemblances avec ceux des humains. Et quand on part au travail tous les jours, ce sont eux qui gèrent la maison. Il était alors facile d’imaginer que, tout comme nous, ils ont leurs petites habitudes“ ajoute Yarrow Cheney qui lui aussi est un familier des animaux de compagnie.

Si Chris Renaud, en sa qualité d’ancien story boarder, est un as de la précision, du rythme et du timing, avec une sensibilité comique à la limite de l’irrévérence, Yarrow Cheney lui, vient des arts appliqués et possède un sens artistique de l’esthétique et de la colorimétrie. En sa qualité de peintre, il est capable de saisir la sensibilité des lieux comme des personnages. À eux deux ils formaient la combinaison parfaite. Afin de saisir le point de vue des animaux, il a fallu se mettre à leur hauteur, et s’il y a des plans vertigineux en perspective, le film est également truffé de cadres subjectifs du point de vue de l’animal. Ils n’ont pas voulu faire trop d’anthropomorphisme, et se sont attachés à bien retranscrire les caractéristiques totalement animales de chaque personnage. Pour ce faire ils ont étudié minutieusement les différentes manières dont chaque animal pouvait se mouvoir, bouger ses membres, ou réagir dans des situations précises. C’est ainsi qu’ils ont su saisir ces moments d’alertes intenses chez les chiens qui peuvent être immédiatement distraits par un vol de papillon qui les précipite dans une tout autre direction.

Le but est que chacun reconnaisse les caractéristiques de son propre animal de compagnie, et puisse rire de ces ressemblances. Il n’était pas question de les humaniser en les faisant marcher sur deux pattes ou de les habiller comme des humains. Il était primordial qu’ils restent des animaux à part entière. La frontière était ténue. “Dès que les personnages s’humanisaient un peu trop, on risquait de perdre le fil“ développe Chris Meledandri : “ce qui importait vraiment c’était que le spectateur puisse y croire. Tout est basé sur la manière dont nous envisageons nos petits compagnons, c’est là que réside la magie du film : cet espace ténu où notre imagination peut s’emballer parce qu’elle est justement ancrée à quelque chose de fondamentalement crédible et vraisemblable. Bien sûr chaque personnage du film s’exprime comme vous et moi, et l’important était donc que son attitude soit la plus proche du réel et immédiatement identifiable afin de faire passer leur langage humain pour une simple convention de principe. C’est là-dessus que le travail de toute l’équipe s’est concentré : mettre en avant les comportements, la gestuelle et la psyché de nos petits compagnons afin qu’ils soient immédiatement identifiables et donc familiers“.

LES PERSONNAGES

Quand il a fallu se mettre à la recherche des comédiens qui doubleraient le film, l’équipe s’est vite apperçu qu’ils n’auraient pas trop de mal à convaincre leurs interlocuteurs. “Tout le monde adore les animaux. L’amour inconditionnel est leur caractéristique fondamentale et on les aime inconditionnellement”, nous rappelle Chris Meledandri.

À l’instar de Steve Carell qui avait déjà travaillé sur MOI MOCHE ET MÉCHANT, c’est Louis C. K. cette fois qui prête son enthousiasme à Max, tandis que Kevin Hart apporte un côté complètement fou à Pompon, et Eric Stonestreet une humanité fantastique à Duke. L’antagonisme entre Duke et Max est le coeur du film, et leur journée se transforme en quête initiatique à la fin de laquelle ils sont unis comme deux frères. Les deux comédiens n’ont pas toujours enregistré ensemble et leurs prestations comportaient beaucoup d’improvisations. Grâce à leur talent cela ne se ressent pas du tout à l’écran.

Chris Renaud précise que si les personnages sont dessinés après que les acteurs ont interprété les rôles, ils ne sont pas basés sur leurs caractéristiques physiques, mais bien vocales. “On travaille vraiment en fonction du son. Les voix ont des inflexions qui leurs sont propres et qui en disent long sur leurs émetteurs, alors forcément leur personnalité finit toujours par transparaitre un peu dans le processus d’animation”.

MAX - Louis C.K. : Max est un Jack Russel fidèle gâté qui réussira à trouver le chemin de la bravoure avant celui de la maison.

C’était la première fois que le comédien prêtait sa voix à un personnage de film d’animation. Chris Meledandri et Chris Renaud ont toujours adoré le travail de ce comédien qu’on ne présente plus et ils ont pris un plaisir sans nom à créer un personnage à la hauteur de son talent.

DUKE - Eric Stonestreet : Duke, est un bon grand et gros bâtard à poils longs, qui a été sauvé de la fourrière par Katie et va faire partie intégrante de la famille… que Max le veuille ou non. Eric Stonestreet est totalement à l’image de son personnage, un grand gars avec un gros coeur. Sa voix dégage une chaleur sans pareille qui combinée à l’écriture et au graphisme de son personnage fonctionne parfaitement à l’écran.

POMPON - Kevin Hart : Ce lapin aussi mignon que complètement azimuté, a mis sur pied une armée, Les Frères Des Gouttières, composée d’animaux injustement abandonnés. Il est adorable au-delà du raisonnable mais totalement ravagé.

C’est un des personnages les plus dingues qu’Illumination ait jamais créé et cela tient à l’incroyable énergie de son interprète. Pompon est un filou à l’apparence d’une adorable créature, et ce mélange est un cocktail détonnant, plein de nuances auxquelles s’ajoute également le fait qu’il est capable de péter un câble en une nano seconde. La performance de Kevin Hart était tout simplement bluffante. Brian Lynch ajoute : “Pompon, comme son interprète, est une force de la nature. Kevin est capable de transformer une ligne de texte en un monologue qui en plus va être 10 fois plus drôle que ce que vous aviez écrit initialement. Il est phénoménal”.

KATIE - Elie Kemper : Katie est la maitresse de Max, elle veut sauver le monde entier, un chien après l’autre.

C’est un personnage qui n’était pas évident à interpréter dans la mesure où on ne la voit qu’au début et à la fin du film. Contrairement aux autres on ne la suit pas, on n’apprend pas grand chose sur elle, et il a fallu tout le talent d’Elie Kemper pour réussir à lui donner un véritable relief. Chris Meledandri souligne bien que “son rôle est crucial : elle c’est nous. C’est à elle que le public va pouvoir s’identifier. Et il fallait qu’elle puisse le conquérir d’emblée. Ellie possède ce petit supplément de charme qui fait que dès qu’elle entre quelque part tout le monde peut ressentir sa gentillesse et sa chaleur humaine”.

OZONE - Steve Coogan : Un chat de gouttière arrogant, aussi minable à l’extérieur qu’à l’intérieur.

TIBERIUS - Albert Brooks : Ce faucon solitaire à queue rouge possède une intelligence aussi acérée que ses serres. C’est une des interprétations les plus mémorables du film. Un prédateur aussi dangereux qu’incisif et rapide comme l’éclair. Comme son interprète, qui n’a cessé d’impressionner toute l’équipe par la vitesse à laquelle il intégrait les indications et la virtuosité avec laquelle il renchérissait. C’est lors d’un déjeuner que l’acteur avait confié à Chris Meledandri son envie de travailler avec lui. Une suggestion qui n’est pas tombée dans l’oreille d’un sourd.

PAPY - Dana Carvey : est un vieux basset qui a trainé ses pattes ridées dans toute la ville dont il connaît les moindres recoins. À l’instar de son personnage, Dana Carvey a tout fait. Celui qu’on appelle l’homme aux plus de 1000 personnalités avait déjà travaillé avec Chris Meledandri et ils se sont retrouvés avec un plaisir non dissimulé. Brian Lynch ajoute : “non seulement quand je lui donnais des dialogues il les interprétait à la perfection, comme s’il avait répété pendant des heures, mais en plus il les modifiait systématiquement et presque inconsciemment pour les rendre encore plus efficaces. Il est tout simplement impressionnant”.

MEL - Bobby Moynihan : Cet enthousiaste Carlin, pourrait être un redoutable tombeur s’il ne se comportait pas comme le ravi de la crèche.

Chris Meledandri nous explique : “ce n’est peut être pas une lumière mais son sens de l’allégeance le rend juste adorable. Le graphisme du personnage additionné au timbre de Bobby, qui est un acteur complètement hystérique, est juste irrésistible”.

BUDDY - Hannibal Buress : est un long teckel sarcastique, mais il est toujours le premier arrivé, et toujours le dernier à partir. Ce personnage tenait initialement moins de place dans le film. Mais la présence de l’interprétation d’Hannibal Buress en a fait un référent incontournable : la voix de la sagesse.

CHLOÉ - Lake Bell : Cette grosse chatte ne perd jamais sa flegmatique indifférence… à moins que vous n’ayez quelque friandise sous la main.

La tâche de Lake Bell était délicate dans la mesure où son personnage symbolise l’ensemble de la race féline : légèrement condescendante, d’une intelligence redoutable, elle ne daigne porter attention qu’à ce qui l’intéresse. Mais en dépit de cela beaucoup de gens s’évertuent à aimer les chats et savent ou du moins espèrent que c’est réciproque.

GIDGET - Jenny Slate : Naïve mais courageuse cette femelle Spitz nain, dite également Loulou de Poméranie, sous ses airs de boule de poils immaculée est avant tout un vrai boulet de canon et l’admiratrice secrète de Max.

La comédienne a donné un tour inattendu à la personnalité de cette chienne fleur bleue. Là où on l’attendait douce et délicate elle fait preuve d’un courage et d’une ténacité hors du commun.

NORMAN - Chris Renaud : Ce cochon d’Inde qui plane complètement possède une cervelle de la taille d’un haricot, dont il n’utilise généralement que 50%.

SWEETPEA - Cette perruche qui ne connait pas la peur ne compte que sur ses deux ailes.

LEONARD : Un caniche royal complètement punk sous ses airs mondains. On peut vivre dans luxueux appartement avec terrasse et avoir un goût prononcé pour le hard rock.

TATTOO - Michael Beattie : Ce cochon grassouillet tatoué de la tête au pied par son ancien maître est le second de Pompon.

RIPPER : C’est le genre de chien qui mord avant d’aboyer. Tout en muscles et en crocs, il est prêt à mettre en pièce quiconque s’opposerait à ses Frères Des Gouttières.

CROCODILE : Le nombre de ses écailles n’a d’égal que sa soif de vengeance.

DRAGON : Un animal littéralement à sang froid.

COMME DES BÊTES

Pour pouvoir créer les personnages, les membres de l’équipe ont commencé par réunir leurs anecdotes à propos de leurs propres animaux de compagnie. Chris Meledandri nous raconte : “j’ai moi même deux chiens et un oiseau, et je les ai souvent épiés pour voir ce qu’ils faisaient une fois la porte claquée. Dès notre départ ils foncent dans la cuisine sautent sur la table et la lèchent jusqu’à la dernière miette. Ensuite ils foncent dans la chambre à coucher et font la sieste sur les oreillers. Il y a une drôle d’interaction avec notre oiseau, que je n’ai pas très bien saisie. En revanche les rapports avec les chiens du voisin sont évidents et incluent une bonne dose de complot. Si on leur en donne l’occasion ils fichent immédiatement le camp et pendant 3 bonnes heures vous vous faites un sang d’encre en vous demandant ce qu’ils peuvent bien faire“.

Chris Renaud s’empresse d’ajouter “dans ma famille on a eu tous les animaux domestiques possibles et imaginables, du Setter Irlandais à la tortue en passant par le chat, le lézard, le cochon d’inde, les rongeurs, ou le poisson. Mais ils ne sont pas la seule source d’inspiration du film. Tout le monde y est allé de son expérience et de ses observations“.

En réunissant leurs anecdotes, ils se sont aperçus que parmi les comportements de nos petits amis se dégageaient des traits universels communs à tous. C’est précisément ce sur quoi toute l’équipe s’est concentrée afin que chaque spectateur puisse retrouver son propre petit compagnon à travers les personnages du film.

L’autre stade créatif incontournable est l’observation attentive des expressions et de la gestuelle animale. BRUNO CHAUFFARD, qui dirige les effets numériques, nous explique qu’il faut à peu près six mois pour saisir, retranscrire et animer la gestuelle d’un personnage. Au même titre que l’inspiration, le story bord joue un rôle crucial dans le processus créatif. KEN SCHRETZMANN, le monteur nous explique que le story board est l’ADN du film. Du stade de la création des scènes, et de leur animation jusqu’au montage, le but à atteindre est très clair, grâce au story board.

Les personnages du film sont donc un habile mélange des animaux domestiques de tous les membres de l’équipe et du fruit de l’imagination de celui qui est en charge de la direction visuelle du film, ERIC GUILLON. Mais la voix des comédiens a changé beaucoup de choses. Par exemple Pompon, qui est le mélange improbable d’un petit lapin blanc avec la voix de Kevin Hart avait d’abord été envisagé comme un leader, un peu plus grand que nature, mais très vite ils se sont aperçu que d’en faire une minuscule chose adorable était beaucoup plus intéressant.

ANIMER LES PERSONNAGES

Bien sûr la crédibilité est la clef de voûte des personnages du film, mais il est impossible de ne les traiter que comme des animaux. Chaque personnage a le comportement d’un animal de compagnie, mais pense et parle comme un être humain. C’est ce petit détail qui permet au spectateur de s’identifier et de s’amuser pendant tout le film.

Chaque étape de la création et de l’animation était chapeautée avec une grande précision par la productrice Janet Healy. ‘‘Sous la houlette de Janet et JACQUES BLED le PDG de Mac Guff à Paris, le studio, dont nous avons fait l’acquisition et qui est devenu Illumination Mac Guff, est le mieux dirigé que je connaisse’’ nous confie Chris Meledandri, ‘‘C’est en tous cas le studio le mieux dirigé avec lequel j’ai eu le plaisir de travailler’’.

En charge de la direction visuelle et créateur des esquisses des personnages, ÉRIC GUILLON, se basant sur les attentes et les conversations avec la production, arrive à chaque fois à les surprendre avec des personnages complètement inédits. Après le story-board et les croquis des personnages vient l’étape de la mise en scène.

Le lay out, c’est le travail de REGIS SCHULLER. C’est le premier stade de l’animation à part entière : la mise en place des personnages dans leur environnement en 3 dimensions. Vient ensuite l’animation des personnages. JULIEN SORET ET JONATHAN DEL VAL nous expliquent qu’ils décident de la stylisation et du graphisme des personnages. C’est ainsi qu’ils affinent l’aspect animal en s’appuyant sur des races spécifiquement reconnaissables, afin qu’ils soient immédiatement identifiables et d’autant plus familiers. Les effets spéciaux achèvent ensuite de donner de la crédibilité à l’environnement où évoluent les personnages. C’est le travail de SIMON PLATE qui se joue parfois des lois de la physique afin d’atteindre l’effet désiré. “Si les personnages sont au centre de l’intrigue, notre travail est de les mettre en valeur“.

Et pour finir Chris Meledandri nous explique comment ils peaufinent tous les personnages qui ne sont pas au centre de l’action: “cela permet de pouvoir voir le film plusieurs fois et d’y découvrir sans cesse de nouveaux détails. Nous-même nous revisionnons les mêmes scènes jusqu’à 50 fois sur une période de 3 ans et demi sans jamais nous en lasser. On peut y déceler sans cesse des microdétails passionnants à saisir un peu partout qui apportent un véritable relief au film“.

RECRÉER NEW YORK

Dès qu’il a été question de situer l’action du film à New York, Chris Renaud a immédiatement voulu proposer une version romantique de cette ville aussi mythique que cinégénique. Yarrow Cheney a concrétisé cette idée en baignant la ville dans des teintes automnales, et en opposant la magnificence des buildings à la splendeur de la nature : le New York idéalisé de COMME DES BÊTES était né. Le pavé new yorkais se texturise et prend vie, jonché d’une myriade de détails qui apportent une vraisemblance inouïe à cet ensemble pourtant magnifié. Encore une fois c’est ce sens du détail, de la précision et de la crédibilité qui permet au spectateur de mieux pouvoir s’évader parce qu’il est en confiance avec l’univers du film.

Et il en va de même pour les personnages. C’est parce qu’ils sont crédibles que toute excentricité leur est permise. En fait ces détails sont la colonne vertébrale de la stylisation des univers et de la caricature des personnages. On est loin du réalisme et pourtant ces personnages aussi bien que ces lieux paraissent très familiers tout en étant complètement inédits.

Le petit monde de COMME DES BÊTES est inspiré des nombreux dessins que Jean Jacques Sempé a publiés dans le New York Times. Ces dessins étaient empreints de poésie et de légèreté avec un contraste appuyé entre les personnages et l’architecture de la ville. Cette idée a été largement exploitée dans la stylisation d’un New York démesuré, véritable jungle à l’échelle de nos petits amis.

Cette ville a été recréée du point de vue de Max. Il porte un regard généreux, optimiste et un poil romantique sur les choses. Elle tient plus d’une version albâtre et verticale de la cité d’émeraude du pays d’Oz que de celle du New York des sixties des MINIONS. Et l’automne avec ses tonalités de marron, d’orange et d’or lui confère des couleurs familières à un Jack Russel.

COLIN STIMPSON, le directeur artistique du film, nous explique qu’il s’est basé sur l’impression de gigantisme qu’il avait lui même ressenti lors de son premier voyage à New York. Et il insiste sur le fait que si d’un point de vue humain cela paraît démesuré, la perspective animale doit aggraver encore ce phénomène. C’est ainsi qu’ils se sont concentrés sur des petits détails adaptés à l’angle de vision très près du sol de nos protagonistes. C’est pourquoi un soin tout particulier a été apporté à la simple texture du trottoir, ou aux bas de portes, des détails auxquels on ne porte jamais attention.

THIERRY NOBLET, à la création lumière, doit ensuite faire en sorte que le passage des dessins de l’équipe artistique au tridimensionnel n’en écrase aucune des subtilités, mais puisse au contraire les mettre en lumière.

CELINE ALLEGRE qui supervisait la composition de l’image, nous explique dans quelle mesure son travail est le dernier maillon de la chaîne de fabrication : “cela consiste à assembler toutes les couches : les décors, les personnages tout en réalisant les effets de caméra, et en animant certains déplacements, sans compter les effets spéciaux, comme la pluie, les explosions, le ciel ou les nuages. Par exemple au début du film la ville est présentée par un plan aérien qui comporte beaucoup d’éléments très spécifiques comme les réflexions sur les vitres ou sur l’eau ainsi que les rayonnements du soleil“.

LA MUSIQUE

C’est le compositeur multi recompensé ALEXANDRE DESPLAT, à qui l’on doit les bandes originales de films tels que THE GRAND BUDAPEST HOTEL (Wes Anderson, 2013), INVINCIBLE (Angelina Jolie, 2014), LE DISCOURS D’UN ROI (Tom Hooper, 2010) HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT 1 & 2 (David Yates, 2010, 11), qui s’est chargé de trouver la tonalité sonore de cette ville. Avec la collaboration de musiciens tels que Conrad Pope, Mark Graham et Jean-Pascal Beintus, il a habillé le film avec finesse, des moments intimistes aux scènes de poursuites les plus échevelées. C’est sa première collaboration avec Illumination Entertainment et Chris Meledandri admet que la signature audio que ce dernier a amenée au film lui confère une identité propre. Avec des touches jazzy et l’influence de Gershwin inhérentes à la ville de New York il a su apporter au film un niveau de narration supplémentaire.

La bande originale est également émaillée de tubes résolument modernes tels que “Welcome to New York” de Taylor Swift , “Good Day” des Nappy Roots, en passant par “Bounce,” de System of a Down, “No Sleep Till Brooklyn”, des Beastie Boys’’ ou “Party Hard’’ d’Andrew W.K., mais également de morceaux classiques tels que “Le Printemps’’ extrait des ‘‘Quatre Saisons’’ de Vivaldi ou encore des standards comme “You’re My Best Friend” de Queen ou “Stayin’ Alive” des Bee Gees, et ce, pour que le spectateur puisse fredonner des airs familiers, quel que soit son âge.

UN FILM SIGNÉ ILLUMINATION

La politique chez Illumination Entertainment est de faire des films accessibles à tous, avec différents niveaux de lecture. Ce sont des films extrêmement créatifs, touchants, subversifs, auxquels on peut facilement s’identifier, tout en restant très pointus. Une marque de fabrique qui a su conquérir le public et est désormais garante de qualité.

Chris Meledandri développe : “notre cahier des charges est de faire rire les spectateurs. Nous avons également opté pour une vision au-delà des frontières, non seulement parce que nos studios se partagent entre Los Angeles et Paris, mais aussi par le caractère interculturel de nos équipes qui regroupent plus de quinze nationalités différentes. Notre compagnie est constituée de centaines d’artistes talentueux, et ce sont eux qui portent nos films“.

Il y a 9 ans, lors de sa création, l’activité du studio se partageait dans le monde entier. Il était très important de couper avec l’ethnocentrisme des films américains et de prendre en compte l’aspect interculturel des spectateurs dans le monde entier.

Pour Chris Meledandri c’est le lien avec les spectateurs qui prime avant tout. C’est pourquoi les personnages ne sont jamais parfaits, afin de se concentrer sur l’humanité de leurs défauts. Leurs vulnérabilités et leurs faiblesses en font leur singularité, et tout ce qui est un peu tordu ou dysfonctionnel trouve un intérêt chez Illumination.

Le talent du fondateur et président de cette compagnie est de savoir trouver les bonnes histoires et la bonne combinaison pour pouvoir la raconter. C’est un travail d’équipe où chaque personne est le maillon essentiel d’une chaîne de talents exceptionnels.

Bien qu’accumulant les succès, ils savent se remettre sans cesse en question et chaque film est un nouveau pari. Ils essaient de rester aussi curieux, flexibles, ouverts et innovants que possible tout en n’hésitant pas à prendre des risques afin de ne pas lasser les spectateurs de plus en plus exigeants. Plus encore que pour les films normaux, l’animation requiert des talents exceptionnels à tous les niveaux de fabrication. Le but est de créer une armée de créatifs hors du commun et le défi ultime est de réussir à ce que leurs énergies s’homogénéisent autour d’une même vision.

Chris Meledandri nous explique : “il faut réunir deux atouts principaux : une direction de talent et des talents de conteur. C’est l’essence même d’un film réussi et cela pose des jalons de qualité qu’il suffit ensuite de suivre. Il est certains qu’on s’égare souvent dans le processus de création, mais ces jalons sont là pour vous indiquer la direction générale et retomber sur ses pattes. Nous faisons et défaisons sans cesse notre travail afin de coller au plus près à l’essence de la vision commune que nous nous imposons. L’important c’est que personne n’ignore le processus et comprenne bien les choix éditoriaux. Petit à petit tout se met en place grâce à l’interprétation de chaque artiste au service du film“.

Janet Healy renchérit : “nous choisissons les meilleurs dans leur spécialité, et les mettons en charge de toute une équipe. Nous avons ainsi une vingtaine de départements qui travaillent conjointement les uns avec les autres. Le tout via le net et souvent derrière nos écrans d’ordinateurs. Il faut combiner le talent et le temps de tant de personnes pour animer un film. Mais notre mécanique est bien huilée et c’est une recette qui fonctionne apparemment plutôt bien et cela rend mon travail d’autant plus facile“.

MINIONS EN HERBE

C’est le premier court-métrage des Minions pour le grand écran et sera présenté avant COMME DES BÊTES dans les cinémas du monde entier en 2D ou 3D selon le format de projection sélectionné.

Il met en scène nos petits amis jaunes les Minions, que le public avait pu découvrir dans MOI MOCHE ET MÉCHANT (Chris Renaud, Pierre Coffin, 2010) et consacrer dans le long-métrage qui leur avait été dédié LES MINIONS (Pierre Coffin, 2015). Le film marque les retrouvailles avec la bande de drôles de petites créatures jaunes qui assistent Gru dans le moindre de ses méfaits, et le premier courtmétrage créé pour grand écran par Illumination.

Chris Meledandri nous explique : « cela fait un an qu’on ne les avait pas vus sur les écrans, depuis LES MINIONS, et on ne les y verra pas avant une autre année, dans MOI MOCHE ET MÉCHANT 3 qui sortira durant l’été 2017. Comme les fans nous en redemandent toujours plus, il nous a paru judicieux de les contenter tout en leur proposant un univers totalement différent de COMME DES BÊTES. C’était l’occasion pour l’équipe créative, technique et artistique d’Illumination de ne pas perdre la main, et de garder les Minions toujours en effervescence sur le grand écran, tout en affinant les techniques respectives de leurs incroyables talents ».

Réalisation..................... Bruno Chauffard et Glenn McCoy

Scénario ....................... Glenn McCoy et Dave Rosenbaum

Production..................... Chris Meledandri et Janet Healy

Production déléguée......... Chris Renaud

Musique ........................ Gilad Carmel

Montage......................... Eric Osmond

Les Minions....................

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