Comédie/Drame/Une suite qui donne le sourire
Réalisé par John Madden
Avec Judi Dench, Maggie Smith, Bill Nighy, Dev Patel, Celia Imrie, Penelope Wilton, Ronald Pickup, Richard Gere, David Strathairn...
Long-métrage Britannique/Américain
Titre original: The Second Best Exotic Marigold Hotel
Durée: 02h03mn
Année de production: 2015
Distributeur: Twentieth Century Fox France
Date de sortie sur les écrans britanniques: 26 février 2015
Date de sortie sur les écrans américains: 6 mars 2015
Date de sortie sur nos écrans: 1 avril 2015
Résumé : Maintenant que l’hôtel Marigold affiche complet, ses directeurs, Muriel Donnelly et Sonny Kapoor songent à l’agrandir. Ils ont justement trouvé l’endroit idéal pour ouvrir un deuxième établissement. Tandis que le projet avance, Evelyn et Douglas qui travaillent désormais à Jaipur, se demandent où leurs rendez-vous réguliers autour des délices de la cuisine indienne vont les mener. Norman et Carolessaient de maîtriser les difficultés d’une relation exclusive, et Madge hésite entre deux prétendants aussi intéressants l’un que l’autre. Récemment arrivé, Guy Chambers trouve sa muse en la personne de Mme Kapoor la mère de Sonny, pour écrire son nouveau roman. Sonny doit très bientôt épouser Sunaina, l’amour de sa vie mais il est de plus en plus absorbé par le nouveau projet d’hôtel, qui exige tout son temps… Seule Muriel pourrait peut-être avoir des réponses : personne n’a de secret pour elle. Alors que le grand jour approche, l’ivresse de la préparation d’un mariage traditionnel indien s’empare de tout le monde…
Bande annonce (VOSTFR)
Extrait "Les Doutes" (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : Après INDIAN PALACE, John Madden, le réalisateur, revient pour un second opus parfaitement aligné sur le style du premier. J'aime les films qui ont du cœur et cette SUITE ROYALE en a beaucoup. Le film n'est certainement pas parfait, mais ce n'est pas son but. Il se veut avant tout divertissant et il réussit très bien sa mission. L'enthousiasme nous est transmis au travers des couleurs, des musiques, des danses et de la bonne humeur des personnages. C'est un long-métrage chaleureux. La réalisation de John Madden sert bien le propos qu'il soit humoristique ou touchant. Elle permet aux sous-intrigues de se croiser et apporte un dynamisme à ces histoires humaines et joliment simple. Tous les personnages se retrouvent avec des décisions à prendre et, même si avec l'âge vient une certaine sagesse, les doutes et les espoirs sont tout de même bien présents lorsqu'il s'agit de faire un choix important. L'esprit du film est de nous transmettre un message positif et cela fait du bien au moral. J'ai trouvé mignonnes les petites perles philosophiques distillées dans les dialogues.
On retrouve avec bonheur les principaux protagonistes du premier film. Judi Dench, qui interprète Evelyn Greenslade, apporte sa classe, sa douceur et son humilité à son personnage.
Maggie Smith, qui interprète Muriel Donnelly, est toujours aussi drôle et touchante dans son rôle de grincheuse sarcastique au grand cœur.
Bill Nighy, qui interprète Douglas Ainslie, n'a pas son pareil pour charmer les spectateurs avec sa gentillesse et son humour.
Dev Patel, qui interprète Sonny Kapoor, affiche l'enthousiasme de la jeunesse. Il est amusant et attendrissant dans ces erreurs.
Parmi, les nouveaux venus, Richard Gere, qui interprète Guy Chambers, apporte une touche de séduction supplémentaire, c'est un plaisir de le voir jouer ce rôle.
Il y a de nombreux acteurs dans ce long-métrage.
Chacun amène sa pierre au bel édifice que compose le Marigold Hotel. Dans son superbe décor, cet endroit nous donne la confortable impression d'être chez nous.
INDIAN PALACE SUITE ROYALE est une belle réussite à mon avis. Si le premier opus vous a charmé, alors ne ratez pas celui-ci. Il est tout aussi agréable et vous donnera le sourire.
NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers!)
LES RÉSERVATIONS SONT OUVERTES
En 2012, la comédie INDIAN PALACE connaissait un succès surprise avec l’histoire de ses sept seniors britanniques qui décident « d’oxygéner » leur retraite en partant s’installer dans un hôtel situé en Inde censé « combler ses clients âgés et magnifiques ». L’établissement se révèle délabré, mais l’optimisme et la bravoure des nouveaux résidents triomphent des déconvenues : peu importe l’âge, le meilleur peut encore être devant soi. INDIAN PALACE – SUITE ROYALE est l’occasion de retrouver tous les acteurs du premier film – dont Judi Dench, Maggie Smith, Bill Nighy et Dev Patel – et d’accueillir des petits nouveaux comme Richard Gere, Tamsin Greig et David Strathairn.
INDIAN PALACE avait cueilli le public par surprise avec une histoire hors des sentiers battus : celle d’un groupe de gens ordinaires, drôles, complexes, des seniors qui plus est, embarqués dans une sacrée aventure et incarnés par la fine fleur des acteurs de cette génération. Le film a atteint les sommets du box-office en Grande-Bretagne et aux États-Unis, en engrangeant plus de 136 millions de dollars de recettes mondiales, et a séduit critiques et professionnels. Il a ainsi été nommé en 2013 dans la catégorie meilleur film aux Golden Globes et aux BAFTA Awards ; l’ensemble des comédiens ayant été également cité aux Screen Actors Guild Awards.
L’actrice oscarisée Judi Dench, qui reprend ici le rôle d’Evelyn, une veuve qui débarque en Inde où le champ des possibles lui apparaît soudainement immense, se souvient : « C’était la surprise générale.
INDIAN PALACE a peu à peu conquis le public et a fini par devenir un triomphe. C’est fou de voir le nombre de gens qui m’abordent pour m’en parler. C’était formidable de revenir en Inde pour tourner la suite. »
Bill Nighy, qui retrouve son personnage de Douglas, désormais sous le charme de l’insaisissable Evelyn, commente : « Le scénario d’INDIAN PALACE m’avait semblé offrir matière à un bon film, mais je n’ai pas une seconde anticipé son succès. Le public a visiblement été touché par le résultat. Se lancer dans une seconde aventure a été très stimulant. »
Un sentiment partagé par toute l’équipe, notamment à propos de personnages auxquels le cinéma ne s’intéresse guère… Comme le souligne Lillete Dubey, qui incarne Mme Kapoor : « Ce que le public a aimé dans INDIAN PALACE, c’est le ton irrévérencieux et affectueux avec lequel on parlait de la vie et des relations entre des personnages au crépuscule de leur existence... C’est l’un des rares films à aborder joyeusement la vieillesse et à dire :
« Vous avez beau avoir 60 ou 70 ans, la vie réserve encore plein de surprises à ceux qui le souhaitent. »
Les producteurs Graham Broadbent et Peter Czernin se sont d’abord montrés prudents quant à la possibilité de tourner la suite de ce petit film indépendant au succès inattendu. Reprendre des personnages qui ne sont pas les héros d’un film d’action ou d’une franchise réclamait en effet pas mal d’audace…
Graham Broadbent note : « INDIAN PALACE était enthousiasmant parce qu’il racontait avec humour une histoire profondément émouvante.
Nous étions partants pour faire une suite, à une condition : qu’elle soit à la hauteur du film original. »
Un seul moyen pour y parvenir : réunir à nouveau le scénariste Ol Parker, qui avait adapté le roman de Deborah Moggach, et le réalisateur oscarisé John Madden, fins connaisseurs des personnages.
Une fois le tandem réuni, la trame d’INDIAN PALACE – SUITE ROYALE a rapidement pris forme. À la fin du premier film, un mariage entre Sonny et Sunaina était déjà dans l’air, et c’est devenu un fil conducteur : les préparatifs sans fin et la célébration d’un vrai mariage indien permettaient de mettre en valeur le parcours émotionnel de tous les protagonistes impliqués.
Comme l’explique John Madden : « Ol et moi avons choisi de faire courir ces préparatifs tout au long du film et de montrer la nature universelle d’un mariage traditionnel en Inde. L’histoire a été structurée en trois actes, chacun d’eux culminant lors d’une fête dont les enjeux et les répercussions sont distincts. C’est l’essence même d’un mariage de questionner les gens sur le sens de leur existence et de les amener à faire un point sur leur propre parcours. D’une certaine façon, le propos d’INDIAN PALACE – SUITE ROYALE est plus dense que dans le précédent car on développe les personnages plus en profondeur. »
Le réalisateur poursuit : « C’est un film qui parle surtout de la famille, en l’occurrence d’une famille hors des conventions et soudée autour d’un objectif : l’intégration dans une culture différente. C’est très drôle, mais cela touche aussi d’autres cordes sensibles. Les personnages sont confrontés à des choix très concrets, comme on est amené à en faire à ce stade de la vie. Le canevas du film s’en trouve davantage enrichi. »
Selon Graham Broadbent : « En définitive, INDIAN PALACE ne racontait que la moitié de notre histoire. Faire une suite nous a permis de compléter la trajectoire des personnages. Muriel, qui était au départ une solitaire plutôt xénophobe, devient la figure centrale de la famille qu’elle n’a jamais eue ; Evelyn et Douglas doivent résoudre la problématique de l’engagement amoureux ; Madge poursuit sa quête du bonheur mais réalise qu’elle se trompe peut-être de chemin ; enfin Norman, aventurier et libre, s’interroge sur ce que la fidélité représente pour lui... »
Dans le scénario d’INDIAN PALACE – SUITE ROYALE, Ol Parker a fait évoluer avec humour et de façon inattendue chacun des personnages, qui se rapprochent les uns des autres et développent aussi leur interaction avec l’Inde. Graham Broadbent explique : « INDIAN PALACE parlait surtout du choc des cultures, alors que la suite montre comment faire de l’Inde son nouveau foyer... Les personnages sont devenus des acteurs de la vie locale : Douglas possède une boutique de vélos et joue les guides touristiques ; Evelyn est à la tête d’une entreprise textile ; Norman et Madge dirigent le Viceroy Club. Ils ont acquis un point de vue différent sur le pays. »
Dès que l’idée d’une suite s’est concrétisée, le producteur a recontacté les acteurs et a obtenu l’accord de tous, avant même l’aboutissement d’une première mouture du scénario. Il se souvient : « C’était un extraordinaire témoignage de confiance, et le mérite en revient grandement à John Madden, à la relation de confiance qu’il avait su instaurer avec ses comédiens. Et lorsque nous leur avons fait lire le scénario d’Ol, l’enthousiasme a été plus grand encore. »
Maggie Smith, doublement oscarisée, retrouve le personnage de Muriel, une femme sarcastique qui se révèle sur le tard. Elle commente : « Réunir trois ans plus tard tous ces acteurs dispersés par monts et par vaux relevait de la gageure... C’est un miracle que la production y soit parvenue. »
Quand l’idée d’inclure des nouveaux venus a été lancée, Graham Broadbent raconte que le nom de Richard Gere est immédiatement venu à l’esprit. John Madden commente : « Richard pouvait apporter ce petit frisson romantique qui gagnerait tous les autres. Les motivations de son personnage ont aussi pas mal de répercussions sur l’histoire. »
Graham Broadbent ajoute : « Je me souviens avoir demandé à Ol et John quel acteur ils rêveraient de voir apparaître dans la cour du Marigold. Leur réponse a été immédiate : « Richard Gere ».
Nous sommes ravis qu’il ait accepté. Si vous associez John Madden, le scénario et des acteurs de cette trempe, l’équation est irrésistible. »
Richard Gere, qui incarne Guy Chambers, n’a pas résisté à la tentation. Il confie : « INDIAN PALACE était excellent. Les films qui parlent des vrais dilemmes auxquels on est confronté dans nos vies se font rares.
Tout comme d’excellents scénarios pour les suites de films. John et Ollie ont non seulement écrit une formidable histoire, mais ils ont également réuni une distribution à tomber par terre. »
Parmi les nouvelles recrues, on citera la « toute jeune » Lavinia Beech interprétée par Tamsin Greig ainsi que Ty Burley, un businessman incarné par David Strathairn. John Madden note : « Tamsin est formidable. Je suis fan de son jeu d’actrice et je lui ai immédiatement proposé le personnage que nous avions créé. Quant à David, nous avions déjà travaillé ensemble au théâtre : il apporte un vrai plus au casting. »
Judi Dench remarque : « L’apport de sang neuf nous a donné un énorme coup de fouet. »
Pour John Madden, le projet a été aussi l’occasion de s’entourer de nouveaux collaborateurs afin d’apporter de la fraîcheur et de l’énergie au film : le directeur de la photographie britannique Ben Smithard (THE DAMNED UNITED, MY WEEK WITH MARILYN, BELLE) et le chef décorateur Martin Childs (oscarisé en 1999 pour SHAKESPEARE IN LOVE de John Madden, avec lequel il avait aussi travaillé sur LA DAME DE WINDSOR).
Ben Smithard explique : « INDIAN PALACE – SUITE ROYALE possède une énergie propre qui lui vient du personnage de Sonny et le distingue d’INDIAN PALACE. Le film est ponctué de festivités et d’un mariage grandiose : il a fallu assurer la réalisation d’une multitude de scènes de grande ampleur. Il nous est arrivé d’avoir jusqu’à 900 personnes sur le plateau, sans compter le numéro musical final typique de Bollywood. Un vrai défi technique et logistique ! Notre but était de restituer cette dimension épique propre à l’Inde. »
Sur le tournage, tout le monde a renoué avec la magie qui s’était créée sur le premier film. John Madden s’est focalisé sur les liens qui s’instaurent entre les différentes générations : « INDIAN PALACE – SUITE ROYALE évoque l’interaction entre jeunesse et vieillesse, comme le suggéraient les derniers plans d’INDIAN PALACE. Le second film creuse plus profondément le thème de l’héritage : il s’interroge sur la transmission de notre expérience, de notre savoir, non seulement entre les cultures mais aussi entre les générations. »
LE NOYAU DUR DES RÉSIDENTS
Muriel la grincheuse (Maggie Smith) s’est surprise à apprécier l’Inde et à trouver sa place à l’hôtel Marigold en tant que nouvelle codirectrice – avec sa propre conception de l’hospitalité. Sonny et Muriel forment donc le plus étrange des couples : les voilà devenus associés et partenaires, au sens où ils se complètent à merveille.
Maggie Smith a adoré l’idée que Muriel sorte complètement de sa coquille après s’être montrée aussi sarcastique envers le Marigold. Ce qui ne l’empêche nullement d’avoir des avis parfois tranchés. Elle commente : « Dans INDIAN PALACE, Muriel a beaucoup observé les autres ; elle a appris à apprécier Sonny. Dans INDIAN PALACE – SUITE ROYALE, elle est devenue pour lui une sorte de grand-mère. Elle a vu son potentiel et le regarde s’épanouir avec tendresse. Même si ces deux-là sont très différents, Muriel est sensible au grand coeur et à l’enthousiasme de Sonny. »
Judi Dench a son opinion sur cette relation hors du commun : « Sonny déborde d’idées flamboyantes alors que Muriel est très terre-à-terre. C’est en conjuguant enthousiasme et sens pratique qu’ils vont s’en sortir. En définitive, ils dépendent fondamentalement l’un de l’autre. »
Pour Maggie Smith, reprendre le rôle de Muriel signifiait adopter son nouveau rythme de vie. « Cette fois, elle déborde d’énergie, ce qui est loin d’être mon cas dans la vie ! », plaisante-t-elle du haut de ses 80 ans. L’actrice a adoré retravailler sous la direction de John Madden : « Il a le don de trouver le juste équilibre entre humour et ton doux-amer. John est notre grand rassembleur. Il multiplie les prises jusqu’à être convaincu du résultat, ce qui peut vous rendre dingue mais vous laisse aussi admiratif ! »
Autre figure incontournable, Evelyn (Judi Dench) qui avait débarqué au Marigold alors qu’elle venait de perdre son époux : elle était alors remplie de doutes et d’incertitudes quant à son avenir. À présent, tous les possibles lui sont ouverts : elle va pouvoir choisir qui et ce qu’elle veut devenir. Comme elle adore l’Inde, ses couleurs enchanteresses et ses tissus sensuels, elle s’est lancée dans le commerce textile. Avec un dilemme : s’immerger dans le travail ou laisser Douglas prendre davantage part à sa vie.
Judi Dench a été emballée par le scénario : « Ol et John ont intelligemment entrelacé les histoires des personnages : c’est du beau travail dans la continuité du premier film INDIAN PALACE – SUITE ROYALE explose de joie et de surprise de toutes parts. »
À propos de son personnage, Evelyn, Judi Dench précise : « Ce qu’elle vit n’est pas aussi simple que ce que la fin du premier volet laissait présager, mais c’est excellent et très vrai. »
L’actrice s’est amusée à explorer la subtilité des rapports entre Evelyn et Douglas, preuve que l’amour est compliqué à tout âge. « Bill et moi avons beaucoup travaillé ensemble pour faire avancer ce duo. Nous y avons pris beaucoup de plaisir, notamment lors de la scène où nous nous retrouvons à moto. J’étais crispée mais j’avoue que Bill s’est montré très doué. »
Judi Dench était ravie de retrouver l’Inde : « Quelle chance nous avons eue ! Je suis tombée amoureuse du pays dès le début et la belle histoire s’est reproduite. »
Le personnage de Sonny, incarné par Dev Patel, fait un retour en force dans le second volet et, à la grande surprise de sa mère, dirige avec succès l’hôtel Marigold. Son enthousiasme est communicatif auprès des résidents et le voilà qui s’est mis en tête d’exporter le concept au-delà des frontières de l’Inde : c’est avec sa comparse Muriel qu’il se lance dans un road trip américain sur la Route 66 afin de vendre l’idée d’un complexe similaire aux États-Unis et, pourquoi pas, d’autres déclinaisons à venir.
Dev Patel n’a pas résisté à l’appel de Sonny, un personnage pour lequel il a beaucoup d’affection et qui sait surfer sur l’air du temps. Il confie : « Ol a écrit un rôle qui est dans mes cordes. J’ai de la chance car je m’identifie complètement à Sonny : il en fait des tonnes pour cacher son sentiment d’insécurité. Au point où il en est, sa vie peut totalement lui échapper : il va se marier, avec le poids que cela implique en Inde ; il doit faire prospérer son hôtel et voilà qu’un Don Juan comme Kush vient menacer sa relation avec Sunaina et son entreprise. »
L’acteur sait pertinemment la pression que les mariages en Inde font peser sur un futur marié, aussi exubérant soit-il : « Ces mariages impliquent des tonnes de cérémonies et de préparatifs. C’est un moment horriblement stressant pour Sonny ; il s’efforce de conjuguer tout ça avec le développement de ses affaires. »
Il faut dire que Sonny tente surtout d’impressionner Guy Chambers, un romancier imperturbable qu’il soupçonne d’être un contrôleur dépêché depuis les États-Unis pour évaluer la bonne marche de son hôtel. D’où une succession de mésaventures et de quiproquos, comme le raconte Dev Patel : « Sonny finit par se laisser distraire par Guy au point de négliger sa fiancée. Jouer face à Richard Gere a été un grand plaisir. Il est comme le renard argenté capable de vous sauter dessus ou bien de la jouer profil bas, ce qui renforce la dynamique de ses rapports avec Sonny. Et, faut-il le préciser, c’est un acteur incroyablement charismatique. »
Retrouver la troupe du premier film a enthousiasmé Dev Patel, qui raconte : « C’était merveilleux de jouer de nouveau face à de telles pointures : je me suis remis dans le rythme de l’histoire avec aisance et confort pour jouer au diapason avec eux. Cela vous donne confiance pour tenter plein de choses en tant qu’acteur. »
C’était aussi l’occasion de repartir pour un second tour de manège avec celles qu’il a baptisées « Les deux Dames » : Judi Dench et Maggie Smith. « Travailler avec elles a été une expérience marquante. Elles vous renvoient la balle, et ça continue, et ça n’arrête pas. Elles ont cette aura incroyable… Quoi qu’elles jouent, elles sont en permanence au top. »
Quant à Douglas, le déménagement en Inde a bouleversé son ancienne vie et mis fin à son infortuné mariage avec Jean, une femme malheureuse à l’air pincé (Penelope Wilton). Fou amoureux d’Evelyn, il est dans tous ses états et cherche à aller de l’avant avec cette femme qui l’intimide fortement.
Bill Nighy était curieux de savoir à quelle sauce Douglas allait être mangé dans INDIAN PALACE – SUITE ROYALE : « À la fin du premier volet, sa relation avec Evelyn était ouverte. La connexion entre eux s’est faite mais Evelyn se montre circonspecte et Douglas est dans la plus grande confusion. Il attend d’elle probablement davantage que ce premier pas. » Graham Broadbent commente : « Douglas et Evelyn tâtonnent l’un vers l’autre avec un souci d’honnêteté et un sens de l’engagement propres aux relations adolescentes. Au stade où elle en est dans sa vie, Evelyn devrait savoir trancher, dire la vérité, mais rien n’est jamais facile dans ce domaine ! »
Douglas s’est également investi dans deux activités dans lesquelles il n’est pas spécialement compétent : guide touristique, alors qu’il a la mémoire qui flanche, et réparateur de vélos, alors qu’il n’est pas fichu de trouver ce qui cloche. Bill Nighy sourit : « La réparation des vélos est devenue son obsession mais il est incompétent en la matière... Il me fait rire et j’espère que ça sera aussi le cas pour le public ! »
INDIAN PALACE marquait le premier voyage de l’acteur en Inde et la perspective d’y retourner l’a réjoui : « La première fois, vous subissez une sorte de surdose sensorielle. La seconde fois, vous êtes au moins préparé à ce type de choc, ce qui vous permet d’en goûter vraiment la saveur. »
Mme Kapoor, la mère de Sonny incarnée par Lillete Dubey, n’est pas à proprement parler résidente de l’hôtel Marigold : à 60 ans, c’est une veuve qui n’a jamais imaginé pouvoir refaire sa vie... jusqu’à sa rencontre avec l’écrivain américain Guy Chambers, lui aussi attiré par elle – au grand dam de Sonny qui tente de les séparer.
Lillete Dubey a apprécié la plus large place faite à son person-nage : figure comique dans le premier volet, Mme Kapoor dévoile dans INDIAN PALACE – SUITE ROYALE un caractère passionné. L’actrice raconte : « Quand j’ai entendu parler d’une suite, j’ai dit en plaisantant à Ol Parker : « J’espère que tu m’as concocté une romance ». Et c’est ce qui s’est produit ! J’étais ravie car mon personnage gagne en profondeur. »
Devenir l’objet de toutes les attentions de Richard Gere était plus qu’agréable pour la comédienne : « Les amies à qui j’en ai parlé étaient très enthousiastes ! J’aime le fait que son personnage ne me poursuive pas de ses assiduités. Richard est le genre d’acteur qui s’attache à la crédibilité des situations. Je savais dès le départ que travailler avec lui serait très facile. Nous nous sommes bien entendus même s’il fallait, au début du film, installer de la tension et de la distance entre Mme Kapoor et Guy. »
Pour l’actrice, le fait que Mme Kapoor se révèle romantique traduit bien le fait que la vie réserve toujours des surprises : « Le film évoque un sujet important : que l’on soit jeune ou vieux, on a besoin de croire que tout est encore possible. »
Celia Imrie est aussi de retour dans INDIAN PALACE – SUITE ROYALE dans le rôle de Madge, venue en Inde pour trouver le grand amour et qui le cherche encore inlassablement. La chance lui sourit puisque deux riches Maharajahs, Nimish et Abhilash, se battent pour ses beaux yeux. Ce qui n’aide pas Madge à se décider. C’est à Babul, son chauffeur et confident, qu’elle avoue ses hésitations.
L’idée a séduit Celia Imrie, qui explique : « Madge est face à un dilemme. Être assaillie de prétendants ne la rend pas heureuse. Je me suis vraiment amusée parce que John Madden m’a laissée libre d’explorer le blues de Madge. C’est un aspect de son tempérament plutôt discret mais passionnant. Le scénario a ceci de formidable qu’il joue la carte de l’imprévisible. »
Autre sujet de satisfaction pour Celia Imrie : le fait que Madge, à l’instar des autres résidents, se découvre des horizons professionnels surprenants. « Madge et Norman dirigent à présent le Viceroy Club, sans se croiser les bras ni se décourager. Tous les personnages retroussent leurs manches, sont à fond dans leur job et s’intègrent en profondeur au pays. »
Pour l’actrice, le tournage était l’occasion de se retrouver en famille : « Nous nous connaissons tellement bien que cela a enrichi la suite de l’histoire. »
Norman, le célibataire endurci joué par Ronald Pickup, a passé toute son existence à multiplier les liaisons. Il a désormais une place de rêve en dirigeant le Viceroy Club aux côtés de Madge... sauf qu’il se retrouve dans une situation déconcertante : le voilà amoureux. Pour l’acteur, c’était l’occasion rêvée de participer au bilan auquel sont confrontés ses partenaires : « Le film s’aventure dans des territoires plus nuancés. Passée l’euphorie d’avoir trouvé un endroit comme l’hôtel Marigold et d’avoir noué toutes ces relations, quelle est la prochaine étape pour eux ?
La vie ne s’arrête pas, même lorsqu’on atteint un certain âge. »
Ronald Pickup confie : « En dehors du bonheur d’être réunis, nous nous sommes tous interrogés sur la pertinence d’une telle suite. Nous voulions tous que ce film soit aussi bon, sinon meilleur, que le premier. »
Autre comédienne à rejoindre la joyeuse bande, Diana Hardcastle alias Carol, en couple avec l’ex-playboy Norman et bien décidée à jouer les femmes indépendantes. D’un second rôle dans INDIAN PALACE, elle est passée au premier plan des résidents de l’hôtel. Elle déclare : « Les rapports humains sont au coeur du second volet. Outre le mariage entre Sonny et Sunaina, tous les personnages évoluent dans leurs relations. Ils s’interrogent sur ce qui les séduit et les effraie, à savoir l’engagement et la perte d’indépendance.
À l’évidence, les jeunes n’ont pas le monopole de l’amour. Nous sommes tous confrontés à l’insécurité, aux peurs, aux sensations fortes aussi. »
L’actrice poursuit : « En ce qui concerne Norman et Carol, la question est simple : suis-je en sécurité si je mets tous mes oeufs dans le même panier ? Dans INDIAN PALACE, c’est leur solitude qui a précipité leur rencontre. Maintenant qu’ils sont ensemble, ils doutent du bien-fondé de l’engagement. »
Diana Hardcastle a particulièrement apprécié le contact avec la jeune génération d’acteurs : « Dev est une vraie pile électrique ;
Tina déborde d’énergie et d’enthousiasme. Ils sont les pôles positifs de cette histoire. »
Tina Desai, la star de Bollywood, reprend son rôle de Sunaina, la fiancée de Sonny. Elle fait tout pour organiser son mariage alors que Sonny semble avoir d’autres chats à fouetter, à savoir l’ouverture d’un deuxième hôtel.
Le scénario d’INDIAN PALACE – SUITE ROYALE lui a réservé des surprises, comme elle le raconte : « C’est excitant de prolonger le destin de ces personnages. Les résidents continuent de se fondre dans le bouillonnement de la culture indienne. Ce ne sont plus des étrangers. Ils ont fait de ce pays leur nouveau foyer et c’est formidable de montrer comment ils ont réussi à s’adapter. »
Tina Desai s’est pleinement impliquée dans ce que représentent les préparatifs de mariage en Inde. Elle commente : « En Inde, les préparatifs d’un mariage sont une entreprise d’ampleur. L’événement dure une semaine et il en existe 500 variantes. Aucun mariage indien ne ressemble à un autre. »
L’actrice poursuit : « Il y a toujours des problèmes de dernière minute à gérer mais, en l’occurrence, c’est Sonny qui en est responsable. Sonny vit dans le stress permanent parce que c’est lui-même qui le génère !
Sunaina est la voix de la raison. Elle est toujours dans la réalité alors que lui pète les plombs. »
Originaire d’Inde, Tina Desai avoue avoir été sidérée par la précision avec laquelle les deux films ont dépeint son pays : « L’esprit typique de l’Inde est bien là : cela m’a étonnée parce que je croyais qu’il fallait vivre ici pendant une longue période pour comprendre comment la population pense et vit. Comme le souligne la dernière réplique d’INDIAN PALACE : « À la fin de l’histoire, tout finit par s’arranger. Si tout n’est pas arrangé, c’est que ce n’est pas encore la fin ». C’est un message d’espoir et les films indiens ne parlent que de ça. »
LES NOUVEAUX ARRIVANTS
L’Américain Guy Chambers est l’un des nouveaux hôtes de l’hôtel Marigold. Cet homme auréolé de mystère et de séduction est peut-être celui qu’attend Sonny pour assouvir son ambition… Toujours est-il qu’il va chambouler d’une manière ou d’une autre le cours des événements.
Couronné par un Golden Globe, Richard Gere n’a pas résisté à l’attrait du rôle. « Dès qu’un film se tourne en Inde, confie-t-il, je suis partant. J’ai toujours rêvé de travailler avec John Madden. Impossible en outre de passer à côté d’un tel casting. Judi et Maggie sont sans conteste les grandes dames de l’industrie cinématographique. Il y avait à la fois des acteurs haut de gamme et des personnalités à l’humour bien trempé ! »
Richard Gere a été impressionné par l’énergie déployée par la troupe. Il confie : « Vous ne pouvez pas être comédien sans être jeune d’esprit. C’est incontournable. Dès mon arrivée, je me suis mis à répéter les scènes de danse et tout de suite, j’ai été plongé dans une atmosphère ludique. John en est le premier instigateur : il adore les gens, les performances, la culture indienne, et il a donné tout cela à son film. »
Le côté sophistiqué de cette comédie a également séduit l’acteur : « On se serait cru dans une comédie de moeurs shakespearienne avec son lot de personnages faillibles. Ceux du film semblent guidés par un seul objectif : réparer les ravages causés par Sonny ! »
Quant au rôle joué par son personnage, Richard Gere préserve le mystère : « Tout ce que je peux dire, c’est qu’il a plus d’un secret en réserve... »
Tamsin Greig joue le rôle de Lavinia Beech, qui débarque à l’hôtel en même temps que Guy Chambers. Elle est la plus jeune du groupe et révèle qu’elle est là en repérages, afin de trouver la maison de retraite idéale pour sa mère.
L’actrice avoue être une fan d’INDIAN PALACE : « Lorsque mon agent m’a parlé de ce film, je ne l’ai même pas laissé finir : je l’ai interrompu en lui disant que j’adorais le premier volet et que tout acteur rêverait d’intégrer un tel casting. »
Pour Tamsin Greig, le plus grand défi était de trouver sa place au coeur de la distribution originale. « Bien sûr, j’étais anxieuse de m’intégrer au groupe, mais ils se sont montrés si accueillants et chaleureux que j’avais l’impression qu’ils attendaient impatiemment les petits nouveaux. J’ai rejoint une famille formidable. »
Celui que Sonny doit convaincre pour exporter le concept du Marigold Hotel n’est autre que Ty Burley, cadre de la société américaine Evergreen, qui voit dans les seniors un marché juteux. C’est l’acteur David Strathairn (nommé à l’Oscar du meilleur acteur pour GOOD NIGHT, AND GOOD LUCK, et vu dans LA VENGEANCE DANS LA PEAU, LA FIRME et LINCOLN) qui interprète le rôle-clé. Il déclare : « Ty Burley est un investisseur qui adore l’idée de créer des communautés pour personnes âgées qui ne se résument pas à des maisons de retraite, et qui voit deux excentriques débarquer dans son bureau. D’un côté, il y a ce Sonny exubérant, au comportement inapproprié et de l’autre, cette Muriel à la fois taciturne, formidable, convaincante mais plutôt dangereuse. Être aux premières loges pour voir jouer Maggie Smith était une expérience rare ! »
Il ajoute : « INDIAN PALACE était pour moi un film désarmant, mais dans le second volet, le romantisme imprègne tout le récit et les personnages, quel que soit leur âge. »
Kush est l’ultime personnage à faire son entrée, au grand désespoir de Sonny : ami du frère de Sunaina et de retour des États-Unis, c’est un homme séduisant, danseur émérite et très intéressé par le business généré par l’hôtel.
De quoi accroître l’anxiété du pauvre Sonny. C’est Shazad Latif, acteur britannique montant surtout connu pour ses apparitions télévisées, qui joue le rival. Il note : « Kush est l’ennemi juré de Sonny. Celui-ci pense que Kush veut lui ravir sa dulcinée et son projet d’un nouvel hôtel. Je lui cause beaucoup de soucis ! »
Shazad Latif s’est plu à jouer les adversaires de Dev Patel : « Dev a une énergie sidérante. Il me rappelle Tigrou, le personnage de « Winnie l’ourson », qui bondit partout. Comme mon personnagee est tout l’inverse, l’équilibre est parfait. »
Pour l’acteur, c’était une occasion en or d’intégrer une distribution multi-générationnelle : « C’était stimulant de travailler avec Maggie, Judi, Richard, Bill et Tamsin. Ils sont tous mes héros ! »
HÔTEL MARIGOLD : RELOOKING EXPRESS !
John Madden observe : « L’hôtel Marigold est un personnage à part entière. » Comme tous les autres protagonistes, il a subi des petits et grands changements depuis son inauguration mouvementée. Sonny lui a ajouté trois chambres sur le toit ainsi qu’un patio fraîchement rénové : la promesse de repos en toute sérénité figurant dans la brochure publicitaire est là.
Comme dans le premier volet, c’est le Ravla Khempur – palais royal devenu un domaine équestre situé dans le petit village de Khempur, tout près de la pittoresque région des lacs d’Udaipur – qui a servi de décor au Marigold. John Madden constate : « Ce bâtiment a quelque chose de magique, un charme indéniable. Il possède ce petit plus qui crédibilise le fait que les personnages du film rêvent d’y rester. »
Le chef décorateur Martin Childs a tenu à offrir un standing plus élevé au Marigold depuis le premier film. Il détaille : « Dans INDIAN PALACE, l’hôtel avait un côté « chic miteux » qui faisait tout son charme, mais les choses ont évolué. Tout est un peu plus élégant, même si l’endroit n’a rien perdu de son éclectisme délirant. Au départ, Sonny avait utilisé des objets récupérés pour décorer l’hôtel mais, désormais, il s’y connaît mieux en la matière : c’est un homme d’affaires perspicace. Combiner ces influences a été un défi passionnant. »
Pour la plupart des décors, Martin Childs est reparti de zéro : les chambres de chaque personnage devaient avoir drastiquement changé, parce que leur goût a évolué depuis leur vie d’autrefois en Angleterre, et même depuis leur arrivée à Jaipur. Le chef décorateur explique : « John Madden m’a demandé de ne pas penser en terme de continuité narrative entre les deux films car on pouvait imaginer plein de changements, notamment dans les chambres après l’installation définitive des personnages en Inde. Le fait qu’ils soient plus intégrés au pays devait avoir des répercussions sur la décoration intérieure. »
Plus important, les clients de l’hôtel se déplacent désormais à Jaipur, « la ville rose » saturée de couleurs vives qui fut jadis la capitale des Rois et qui est aujourd’hui une métropole bruyante, encombrée de tuk-tuk, de vélos, de camions et d’éléphants se bousculant dans ses rues étroites.
Comparé à INDIAN PALACE, John Madden et l’équipe du film ont pu montrer davantage de lieux phares de la ville, dont le Fort de Jaigarh, un bâtiment perché sur une colline que Jai Singh II avait fait construire au début du XVIIIe siècle. Martin Childs y a reconstitué bon nombre de décors, en mettant en valeur les anciens jardins et l’incroyable panorama sur un mur qui traverse le paysage à la manière de la Grande Muraille de Chine. Le tournage s’est également déroulé dans le très touristique Cénotaphe des Rois – un lieu de crémation royale fait de pavillons en forme de dôme et de sculptures ornées dans le style du Rajasthan – où Douglas officie désormais.
Pour Ben Smithard, le défi consistait à harmoniser les scènes extérieures d’action et les multiples interactions entre les personnages qui sont au coeur de l’histoire. Il déclare : « Le film combine des scènes d’une grande ampleur avec des face-à-face : il fallait unir l’intime et l’épique. Mon obsession constante a été de trouver et de mettre en lumière cette harmonie. »
Pour son premier voyage en Inde, Ben Smithard a expérimenté un véritable bombardement des sens. Il se souvient : « C’était une expérience fascinante qui m’a permis de saisir ce qu’était l’essence de ce pays. Le tournage était parfois éprouvant mais c’était également spectaculaire et nous avions une belle histoire, de magnifiques personnages à filmer. »
C’est le destin qui a guidé Martin Childs vers un lieu devenu l’un de ses décors favoris : la production cherchait un endroit pour l’usine textile rachetée par Evelyn et son associé Hari.
Ce genre de manufacture est courante en Inde, mais l’équipe du film voulait ce petit plus qui fasse vibrer la fibre artistique d’Evelyn.
Le chef décorateur raconte : « Un soir, au cours de repérages, nous avons aperçu dans le lointain des morceaux de tissus multicolores qui ondulaient dans le vent. C’est là que nous avons trouvé l’usine de nos rêves, où l’on fabriquait le tissu imprimé qui a fait la renommée de la région. »
SHAADI : LE MARIAGE
D’octobre à décembre, entre la saison de la mousson et la chaleur estivale, l’Inde explose de mille couleurs et de gaieté avec la célèbre « saison des mariages ». Durant ces quelques mois, des milliers de couples s’unissent au cours de cérémonies de plusieurs jours ancrées dans les traditions, les coutumes et les symboles. Tout culmine en une dernière journée où se mêlent nourriture, musique et danse. Fait plutôt rare dans une production hollywoodienne, INDIAN PALACE – SUITE ROYALE dévoile l’extravagance et la force émotionnelle d’un tel moment grâce au mariage entre Sonny et Sunaina.
Graham Broadbent commente : « Ce mariage est irrésistible : c’est un événement attendu pendant tout le film et qui en devient le climax idéal. »
Tina Desai a son explication quant au faste imposé du mariage indien et à ses préparatifs hautement stressants qui peuvent courir sur une année. Elle explique : « En Inde, le mariage est un événement gigantesque : il ne s’agit pas seulement d’unir un homme et une femme, mais de réunir aussi deux familles. On dépasse le cadre de la sphère privée. Et tout le monde, tous les gens qui font partie de votre vie, viennent vous célébrer. C’est ce que le film a réussi à montrer. »
Dans un souci d’authenticité, Martin Childs a même engagé un organisateur de mariage local pour trouver toutes les tenues et l’équipement appropriés. Dans la foulée du Sagai – la fête de fiançailles – et du Sangeet – la fête de famille – le mariage proprement dit commence par le Baraat, un cortège qui, selon l’usage, voit le futur marié défiler sur un cheval blanc, accompagné par les amis, la famille et une fanfare. Vient ensuite le moment clé de l’union hindoue : le Saat Phere (autrement dit « Les sept circumambulations ») au cours duquel les futurs mariés prononcent sept voeux devant un feu sacré.
Martin Childs a respecté les formes de la tradition tout en y ajoutant quelques touches créatives et un motif floral récurrent. Il commente : « On y retrouve les teintes jaune et orange caractéristiques du Marigold. Les couleurs de l’Inde ont ceci d’hallucinant qu’elles jurent entre elles tout en s’harmonisant à merveille. Le décor du mariage joue beaucoup là-dessus. »
Le spectacle bigarré a touché acteurs et techniciens, comme le détaille Judi Dench : « Jamais je n’oublierai un moment comme celui-là. J’ai eu le privilège de voir de très près l’événement et de participer à la tradition des sept tours autour du feu. Dev et Tina étaient resplendissants. »
Autre élément essentiel à la réussite du film : la musique, confiée à l’illustre Thomas Newman, douze fois nommé aux Oscars, entre autres pour LE MONDE DE NEMO et SKYFALL. Après lui avoir confié la bande originale d’INDIAN PALACE, John Madden lui a demandé de relever le défi du second volet.
Le réalisateur se souvient : « Ce que Thomas avait composé pour INDIAN PALACE avait surpassé tous mes rêves, tout ce que je pouvais attendre d’un musicien au travail si varié : il avait réussi à naviguer d’une histoire à l’autre avec humour, mélancolie, spiritualité et émotion. Composer la musique du second volet était une perspective à la fois séduisante et ardue...
Thomas est reparti de zéro en écrivant des morceaux qui prennent en compte certains thèmes et mélodies d’INDIAN PALACE tout en innovant complètement. Son travail reflète le parcours des personnages : intégrer peu à peu un monde qui leur était jadis étranger. Thomas a ce don inégalable de comprendre l’âme d’un film. En tant que réalisateur, vous éprouvez le sentiment délicieux de découvrir encore des choses sur votre film, des choses dont vous ne soupçonniez pas l’existence. »
Thomas Newman était ravi de travailler sous d’autres angles l’univers musical riche et subtil du Marigold. Il note : « Lors du pré-montage des scènes, John a utilisé la bande originale du premier volet comme musique temporaire et cela fonctionnait bien. Il a donc fallu que je renouvelle mes compositions tout en gardant ce processus créatif à l’esprit... On a dépoussiéré tout ce qui avait trait au premier film, ajouté des instruments et trouvé de nouveaux axes mélodiques. À travers le rythme et les accélérations, on a insufflé davantage de vie à ces personnages auxquels je m’identifie tellement. Et, comme toujours, John a pris beaucoup de plaisir à m’encourager à donner le meilleur. »
MARIGOLD + BOLLYWOOD : LE MARIAGE DU SIÈCLE
Pour John Madden, la danse a toujours occupé une place centrale dans l’histoire, notamment pour révéler l’inconfort de Sonny dans un domaine où les hommes en Inde sont généralement ravis d’occuper le devant de la scène. Après le désastre provoqué lors de la fête de fiançailles, Sonny doit réparer ses torts : le climax du mariage amène – comme c’est le cas d’authentiques mariages indiens ! – à un numéro dansé façon Bollywood qui entraîne Sonny, Sunaina et tous les clients de l’hôtel. Un grand moment pour l’équipe technique et artistique, plongée dans un show musical qui vient en parallèle des autres intrigues dramatiques et sentimentales.
C’est le chorégraphe Longinus Fernandes (collaborateur de Danny Boyle sur SLUMDOG MILLIONAIRE) qui a conçu la séquence à partir d’un titre culte pour John Madden : la chanson techno « JBJ » tirée de la bande originale du succès bollywoodien JHOOM BARABAR J