Action/Fantastique/Epouvante-horreur/Moyen mais avec des qualités
Réalisé par Gary Shore
Avec Luke Evans, Sarah Gadon, Dominic Cooper, Samantha Barks, Art Parkinson, Paul Kaye, Zach McGowan, Charles Dance, Thor Kristjansson...
Long-métrage Américain
Durée : 1h32m
Année de production : 2014
Distributeur : Universal Pictures International France
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Date de sortie sur les écrans américains : 10 octobre 2014
Date de sortie sur nos écrans : 1er octobre 2014
Résumé : L’histoire débute en 1462. La Transylvanie vit une période de calme relatif sous le règne du prince Vlad III de Valachie et de son épouse bien-aimée Mirena. Ensemble, ils ont négocié la paix et la protection de leur peuple avec le puissant Empire ottoman dont la domination ne cesse de s’étendre en Europe de l’Est. Mais quand le sultan Mehmet II demande que 1000 jeunes hommes de Valachie, dont le propre fils de Vlad, Ingeras, soient arrachés à leur famille pour venir grossir les rangs de l’armée turque, le prince doit faire un choix : abandonner son fils au sultan, comme son père l’a fait avant lui, ou faire appel à une créature obscure pour combattre les Turcs et par là même assujettir son âme à la servitude éternelle. Vlad se rend au pic de la Dent Brisée où il rencontre un abject démon et conclut un accord faustien avec lui : il acquerra la force de 100 hommes, la rapidité d’une étoile filante et les pouvoirs nécessaires pour anéantir ses ennemis, en l’échange de quoi, il sera accablé d’une insatiable soif de sang humain. S’il parvient à y résister pendant trois jours, Vlad redeviendra lui-même, et sera à même de continuer à protéger et gouverner son peuple, mais s’il cède à la tentation, il entrera le monde des ténèbres pour le restant de ses jours, condamné à se nourrir de sang humain et à perdre et détruire tout ce et ceux qui lui sont chers.
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : En ce début de semaine, j'ai finalement réussi à aller voir DRACULA UNTOLD au cinéma. Je l'attendais depuis pas mal de temps, j'étais donc bien contente de pouvoir enfin le découvrir. Pour être honnête, je ne m'attendais pas un grand film, même pas à un bon film. Je dirais qu'il est en effet assez moyen mais je lui ai trouvé d'intéressantes qualités.
Tout d'abord, l'idée d'expliquer l'origine de Dracula est sympa. C'est vrai que c'est un sujet finalement peu ou pas exploité au cinéma. Le réalisateur, Gary Shore, nous place donc l'intrigue dans un contexte historico-fantastique assez clair et simple à suivre. On comprend le pourquoi et le comment.
Ensuite, Luke Evans dans le rôle de Vlad Tepes / Dracula est tout à fait convaincant. Il a la carrure pour le rôle et il est à la hauteur de la mission. Il exprime bien toutes les nuances de son rôle.
Je suis nettement moins enthousiaste en ce qui concerne l'interprétation de Sarah Gadon, qui interprète Mirena, l'épouse de Vlad.
Les costumes et les décors, quant à eux, nous permettent de bien nous mettre à la fois dans l'ambiance et dans l'époque décrite.
Enfin les effets spéciaux sont imaginatifs et apportent un plus au moment des scènes d'action.
Grâce à tous ses éléments, regarder DRACULA UNTOLD est donc une expérience qui certes n'impressionne pas mais reste agréable lorsqu'on aime ce genre de film.
Il est dommage et même un peu frustrant que le scénario ne cerne pas mieux certains événements qui éveillent la curiosité mais restent sans réponses, comme par exemple le maître vampire, impeccablement interprété par Charles Dance, dont on sait peu de chose et dont on comprend mal quel jeu il joue au final. Pourtant, ce filon semblait intéressant à exploiter. A la limite, peut-être plus que l'histoire de Vlad qui tourne un peu en rond par moments.
Idem avec ce servant de Dracula dont les paroles et les actes n'ont pas de contexte. C'est un personnage qui reste un mystère.
Dans l'ensemble, les scènes de combat, surtout de bataille, sont réussies mais certaines dont le combat final entre Vlad et Mehmet, interprété par Dominic Cooper, ont peu d'intérêt.
DRACULA UNTOLD, à mon avis, tient ses promesses à partir du moment où on cherche un film pour lequel il n'y a pas besoin de réfléchir, avec de l'action, des effets spéciaux et des acteurs sympas. A partir de là, on pardonnera les inconsistances de l'intrigue, les raccourcis impossibles, bref tous les petits défauts usuels de ce genre de long métrage, pour passer un bon moment de détente après une journée de travail.
NOTES DE PRODUCTION
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
«Parfois, le monde n’a pas besoin d’un héros. Parfois, ce dont il a besoin, c’est d’un monstre.»
Le prince Vlad III, DRACULA UNTOLD
Bientôt un siècle après que la figure de Dracula n’ait causé ses premiers frissons au public des salles obscures, Universal Studio revisite la légende dans une épopée d’action et d’aventures s’inscrivant dans le récent renouveau des films de monstres. Le personnage qu’incarne Luke Evans n’est plus cet être maudit identifié à la figure historique de Vlad III l’Empaleur, mais une créature de la nuit toute puissante dans DRACULA UNTOLD qui retrace les origines de l’histoire de celui qui allait devenir le fascinant et insaisissable immortel qui hante la nuit depuis des siècles : Dracula.
Maître des mort-vivants:
Dracula,
là où tout a commencé
“Il y a de bien pires fléaux
à redouter pour l’homme que la mort.»
Le conte Dracula, DRACULA (Tod Browning, 1931)
Depuis la parution du Dracula de Bram Stoker en 1897, ce personnage de la culture populaire a maintes fois été représenté et évoqué au cinéma, dans les dessins animés, la littérature et la musique, et semble aussi pertinent de nos jours qu’il y a presque 120 ans. En dépit de son omniprésence, les origines du plus célèbre des mort-vivants n’ont jamais été explorées au cinéma, alors que celui qu’on appelle Dracula s’avère avoir réellement existé et avoir autant terrorisé ses contemporains que les vampires des mythes et des légendes. On retrouve la figure du suceur de sang dans de multiples langues et cultures, datant parfois de plus de 1000 ans, de la Lilïtu mésopotamienne ayant succombée en couches et dévorant les enfants à l’Asasabonsam des Ashantis du Ghana aux pieds en crochets et aux dents en métal. Mais ce n’est qu’au 10e siècle que le terme «vampire» est apparu pour la première fois dans les langues modernes d’Europe de l’Est.
Le producteur Michael De Luca, à l’origine du succès de blockbusters tels que THE SOCIAL NETWORK (David Fincher, 2010), GHOST RIDER (Mark Steven Johnson, 2007), LE STRATÈGE (Bennett Miller, 2011) ou CAPITAINE PHILLIPS (Paul Greengrass, 2013), explique son intérêt pour les origines du mythe : «Enfant, j’ai toujours voulu savoir qui avait transformé Dracula en vampire. Je me demandais qui avait été le premier, s’il y en avait eu d’autres. C’était une question restée délicieusement sans réponse et qui n’a jamais été adressée, même dans le roman de Bram Stoker.»
Il n’est donc pas surprenant que quand le script du tandem montant de scénaristes, Matt Sazama et Burk Sharpless, atterrit sur son bureau, celui-ci retint toute son attention : «J’ai trouvé l’idée très ingénieuse : explorer les origines jamais dévoilées d’un personnage phare de la culture populaire.» Naturellement, le film s’intéresse également aux pouvoirs mystérieux que la population superstitieuse a conférés à Dracula au cours des siècles, mais il trouve ses origines dans la figure historique de Vlad III de Valachie, alias Kaziglu Bey, le prince empaleur. Les scénaristes se sont ainsi inspirés de faits réels liés à ce sinistre souverain qu’ils ont développés dans une épopée fantastique. Vlad III est né en 1431 en Transylvanie. Enfants, lui et son frère cadet ont été envoyés par leur père Vlad II comme otages auprès du sultan Mourad II de Constantinople. Ils y séjournèrent 6 années durant et y furent initiés à l’art de la guerre. La Transylvanie étant située à la frontière entre l’Empire ottoman et l’Empire romain germanique, les jeunes seigneurs vivaient dans un contexte de guerre permanente où de nombreuses horreurs avaient cours. Vlad III est ainsi devenu un conquérant sans pitié dont la méthode de torture favorite revenait à empaler ses victimes et à les laisser agoniser pendant des jours. C’est à cette pratique qu’il doit son surnom de Vlad l’Empaleur (Vlad epe en roumain). Son père ayant appartenu à l’Ordre du Dragon, une organisation secrète de chevaliers chrétiens, il fut surnommé Dracul (dragon ou démon en roumain, du latin draco). À la mort de son père, Vlad III gouverna la Valachie et la Transylvanie de 1448 à sa mort en 1476. Comme lui, il devint membre de l’Ordre du Dragon. C’est à cette occasion qu’il instruisit ses hommes de l’appeler Dracula, le fils du dragon. Tué au combat par les Turcs, Vlad III fut décapité et sa tête fut exhibée à toute la population horrifiée de Constantinople. S’étant rallié au parti pris des scénaristes de revisiter la transformation de Vlad III en Dracula, il s’agissait désormais pour le producteur de trouver les partenaires et les financements nécessaires.
Universal Pictures est le premier studio à avoir adapté l’histoire du personnage à l’écran en 1931 et Michael De Luca explique le retour de Dracula dans son fief : «Universal s’imposait. Le studio est historiquement lié aux films de monstres et DRACULA UNTOLD s’inscrit dans cette lignée et leur rend hommage.» La première étape fut de trouver un réalisateur adéquat pour mettre en scène ce film à grand spectacle, un cinéaste à même d’approcher différemment un personnage connu de tous, d’apporter un regard nouveau sur l’homme qui se cache derrière le mythe et de préserver la complexité de l’histoire.
À la lecture du scénario, Gary Shore, dont on a pu remarquer le talent visuel dans plusieurs spots publicitaires et la fausse bande-annonce «The Cup of Tears» (2009), fut immédiatement conquis : «Je ne m’attendais pas du tout à ça. Le scénario utilisait la figure historique de l’Empaleur et la reliait aux origines mêmes du Dracula de Bram Stoker. C’était totalement inédit.» Avec cette transformation de Vlad en Dracula, réalisateur et producteur étaient conscients de la difficulté de conférer une part d’humanité à leur personnage, l’histoire ne laissant guère de doutes quant à la barbarie et la cruauté de ce chef de guerre qui massacrait tous ceux qui croisaient sa route. Mais c’est précisément la compassion de Gary Shore envers le prince Vlad qui impressionna Michael De Luca, le réalisateur suggérant de ne pas s’attarder sur les multiples éléments sensationnels maintes fois montrés sur grands et petits écrans et de considérer le cœur de l’histoire, à savoir un homme qui lutte pour protéger sa famille.
Gary Shore envisageait le film comme une épopée filiale. «Son appréhension de l’histoire nous a convaincus qu’il était notre homme», se souvient le producteur. Le réalisateur ajoute : «Il est question de passage à l’âge adulte, mais plus encore de filiation, de descendance. Le mythe des vampires est lié à cette idée de lignée, de transmission d’une génération à l’autre, qu’il s’agisse d’ADN, de souvenirs ou de responsabilité. Pour moi, cette approche trouverait un écho chez les spectateurs. Elle constitue l’aspect le plus édifiant de cette histoire.» Le fait d’asseoir le personnage dans une vérité historique contribuait également à cette approche. «Pour que le film fonctionne, il faut que le public se sente impliqué dans la vie intime et sentimentale de Vlad, que ses liens avec son fils et sa femme aient de l’importance», continue Gary Shore.
Les choix que Vlad est amené à faire le précipitent vers sa destinée et son combat pour sauver son fils du sort qui l’attend le pousse à faire un ultime sacrifice. «Il y a beaucoup d’humanité dans cette histoire», commente le producteur. «C’est inattendu dans un film sur Dracula. Notre «héros» est guidé par ses émotions : l’attachement et l’amour comme la violence et la soif de pouvoir.» Cette volonté d’amener le personnage de Dracula dans un territoire inexploré est devenue le maître mot de la production.
«Nous souhaitions fouiller de nouvelles pistes qui ne soient pas conditionnées par ou asservies à la mythologie préexistante. C’est un fi lm d’aventures. On voit Vlad prendre des décisions difficiles qui concernent sa femme et son fils. Ses actes sont la conséquence de ses choix dans des situations précises et il est motivé par la préservation de sa famille et de son peuple», explique encore Gary Shore.
Ressusciter Kaziglu Bey :
à la recherche du prince
“Sais-tu ce que cela signifie
d’être aimé par la Mort ?
Sais-tu ce que cela signifie
quand la Mort connaît ton nom ?»
Anne Rice, Entretien avec un vampire
Le premier défi à relever fut de trouver l’interprète à même d’incarner ce Dracula inédit, un personnage dominé par des sentiments complexes, et de passer outre les idées préconçues liées au plus célèbre des vampires. Père aimant, mari dévoué, guerrier sans pitié et homme cultivé, le prince des ténèbres a de multiples facettes qu’il fallait conjuguer avec un mélange de réalité historique et de fiction, de faits propres à la vie de Vlad III et de folklore lié à la créature légendaire.
«Le choix de l’interprète est délicat dans le cas d’un personnage connu de tous. On se fait tous une idée de Dracula, comme de Spiderman, Batman ou James Bond. D’autant que notre «héros» fait partie de la culture populaire depuis des siècles», explique le producteur. Pour l’équipe, un nouveau visage était de mise pour incarner et s’approprier ce personnage emblématique : un acteur montant, mais sans rôles trop marquants à son actif.
Luke Evans les avait impressionnés en Bard dans LE HOBBIT : UN VOYAGE INATTENDU (Peter Jackson, 2012) et en Owen Shaw, le méchant de FAST & FURIOUS 6 (Justin Lin, 2013). L’acteur tournait alors le chapitre suivant du HOBBIT en Nouvelle-Zélande et les entretiens avec l’équipe durent se faire via Skype. «Skype est le meilleur ami des acteurs», s’amuse Luke Evans.
«Si vous êtes par monts et par vaux, c’est un outil précieux.» «Lors de mon premier entretien avec Gary, j’ai compris que j’avais affaire à un homme passionné. Il avait tourné et retourné le rôle dans sa tête, tous les personnages, l’histoire, etc. Il maîtrisait parfaitement tout et cherchait quelqu’un d’aussi passionné et volontaire que lui», continue l’acteur. Il fallut attendre leur première rencontre de visu à Los Angeles pour que le réalisateur soit convaincu. «Son visage raconte une histoire. Il avait la présence nécessaire pour incarner Vlad l’Empaleur et le guerrier, mais aussi le prince débonnaire. Son physique à lui seul avait retenu mon attention», témoigne Gary Shore.
Vlad III remplissait des rôles différents pour beaucoup de gens : seigneur impitoyable, guerrier invincible, père, mari et supposé vampire. Il y a peu de personnages dans la littérature et au cinéma qui présentent autant de richesse et de complexité émotionnelle que Dracula. Mais la difficulté tenait à s’assurer la sympathie du public pour un être au passé si sombre et violent et à la destinée plus menaçante encore. «Si on envisage Dracula comme un archétype, c’est un antihéros par excellence dans lequel on s’investit et auquel on s’attache. On n’apprécie généralement pas un personnage pour sa nature impitoyable ou les actes brutaux qu’il est amené à commettre, mais on peut le respecter.
C’est une frontière ténue à naviguer et Luke a fait un travail formidable», se félicite le réalisateur. «Tout est question d’équilibre», renchérit l’acteur. «Sans mettre de côté la nature sombre de Vlad, on voulait montrer aux spectateurs son caractère passionné, aimant et vivant.»
Ça va saigner:
les rôles secondaires
“Aucun homme ne sait, avant d’en faire l’expérience,
l’effet que procure son âme aspirée
dans les veines de la femme qu’il aime.»
Bram Stoker, Dracula
Quand Gary Shore entreprit de trouver l’actrice qui incarnerait Mirena, l’épouse de Vlad, il avait en tête une femme aux antipodes de son mari : un être pur et lumineux. Il explique : «Mirena représente l’innocence. Elle apparaît en contrepoint du voyage de Vlad dans les ténèbres. Elle demeure pure jusqu’à la fin. Elle n’est jamais corrompue ou entachée.»
Mais sans faillir à son éthique, Mirena est également responsable de la transformation de Vlad en vampire à cause de la pression qu’elle exerce sur lui pour qu’il n’abandonne pas leur fils Ingeras au sultan Mehmet. Pour l’actrice Sarah Gadon à qui revint le rôle, «Mirena est le repère moral du fi lm. Elle est inébranlable dans sa foi et ses idées. Chaque fois que ses principes sont mis à l’épreuve, elle s’érige en modèle et se bat pour les défendre.» Remarquée dans A DANGEROUS METHOD (David Cronenberg, 2011) et THE AMAZING SPIDER-MAN : LE DESTIN D’UN HÉROS (Marc Webb, 2014), entre autres, la jeune actrice avait conscience que son personnage devrait puiser dans son côté le plus sombre pour comprendre la transformation de Vlad.
«Le film a beau être «d’époque», la relation amoureuse de Vlad et Mirena est très moderne. Vlad est un guerrier, un prince, un combattant et un leader qui part risquer sa vie pour sa famille et son peuple, ce qui trouve une résonance actuelle, comme avec les épouses des soldats par exemple. Ça apporte du poids et de la véracité à l’histoire», commente-t-elle. Pour le réalisateur, «Sarah a un côté classique, vieil Hollywood. Elle complétait la dichotomie entre ténébreux et torturé d’un côté et lumineux et pur de l’autre.»
Si Mirena est le pendant moral de Vlad, Mehmet, interprété par Dominic Cooper, est son double démoniaque. Adversaire dangereux et vengeur (le sultan en veut à Vlad d’avoir été le jeune guerrier préféré de son père), la cupidité de Mehmet provoque la transformation de Vlad en créature de la nuit. Pour le réalisateur, «il aurait été facile d’en faire un archétype du mal, mais je voulais que Mehmet soit aimable, charmant, loquace, quelqu’un dont la compagnie est très prisée, mais qui n’inspire aucune confiance !» Scénaristes, producteur et réalisateur avaient vu THE DEVIL’S DOUBLE (Lee Tamahori, 2011) et avaient été impressionnés par la capacité de Dominic Cooper à passer en un clin d’oeil d’un personnage charmant à un être intensément psychotique.
Michael De Luca déclare : «Son registre est vaste, d’Howard Stark dans CAPTAIN AMERICA : FIRST AVENGER (Joe Johnston, 2011) à THE DEVIL’S DOUBLE. Nous l’avons courtisé et sommes très reconnaissants de sa participation. Il apporte de la force à son personnage, doublé du charme d’une star de cinéma.»
Quand Vlad retrouve Mehmet, ils se livrent à des négociations tendues et vaines. Anciens frères d’armes durant les années que le jeune Vlad a passées contre son gré au service du père de Mehmet, dans l’armée turque, ils s’avèrent rapidement être des ennemis jurés. Leur première scène en commun informe le spectateur sur leur relation et sur le passé terrible de Vlad.
Pour Dominic Cooper, «cette scène est un modèle de manipulation et d’irritation. Mais elle révèle également leur histoire commune : le fait que le père de Mehmet a arraché Vlad à sa famille et l’a élevé comme un enfant soldat et que Vlad et Mehmet étaient très proches, enfants.» Dans DRACULA UNTOLD, on découvre l’origine de la malédiction qui frappe les vampires sous les traits du Maître Vampire, un personnage issu du 15e siècle. Pour le réalisateur, «le Maître Vampire est le meneur de jeu de toute l’histoire. Si Vlad sait qu’il prend des risques en partant à la recherche du Maître, il n’a aucune idée de ce qui l’attend. En considérant le rôle, on avait conscience que personne mieux que Charles Dance ne pourrait incarner cette créature démoniaque.»
La réussite de ce personnage était un des défis du fi lm et reposait largement sur les épaules de son interprète Charles Dance, connu pour ses rôles dans «Games of Thrones» (2011-14), les fi lms d’action UNDERWORLD : NOUVELLE ÈRE (Mårlind & Stein, 2012) et ALIEN 3 (David Fincher, 1992), mais également pour ses rôles dramatiques dans GOSFORD PARK (Robert Altman, 2001) ou HILARY AND JACKIE (Anand Tucker, 1998). Donner une part d’humanité à un personnage si despotique n’était pas chose facile. Éternellement confi né sur le pic de la Dent Brisée, le Maître Vampire vit à l’écart du monde. Son interprète nous confie : «Il a passé des siècles seul dans sa caverne, se nourrissant seulement du sang des malheureux qui passaient par là. Quand Vlad et ses hommes partent à la recherche de soldats turcs ayant mystérieusement disparus dans la montagne, notre «héros» s’en tire de justesse. Alors qu’il n’a plus d’autre recours, le prince demande au Maître de l’aider en lui accordant les pouvoirs nécessaires pour arrêter les forces du sultan.»
Pour l’acteur émérite, ce fut un plaisir de jouer cet archétype du vampire et de travailler avec Luke Evans. Et le réalisateur n’aurait pas pu être plus satisfait de la performance de Charles Dance : «Il insuffle menace et anarchie à son rôle. Le Maître est le bourreau de Vlad, un être condamné à une danse macabre pour des années à venir, une sorte de Joker pour notre Batman qu’est Vlad. Il attend depuis longtemps la venue d’un homme de la carrure de Vlad qui pourrait le libérer de sa prison.»
C’est le désespoir qui mène Vlad à l’antre du Maître Vampire. La présence qui réside dans la montagne tue les Turcs et c’est pour cette raison que Vlad pénètre un monde qui le déstabilise complètement. «En dernier recours, Vlad demande au Maître de l’aider à vaincre ses ennemis. Malheureusement pour lui, cette créature dans la montagne est un monstre narcissique et égoïste et les choses ne se passent pas comme prévues», explique Luke Evans.
Pour compléter la distribution, on retrouve la fine fleur des acteurs de genre dont Diarmaid Murtagh en Dimitru, le plus valeureux garde de Vlad ; William Houston en Cazan, son conseiller très crispé ; Ferdinand Kingsley en Hazma Bey, le très arrogant émissaire turc ; Zach McGowan en Shkelgim, le Tzigane tapi dans l’ombre qui attend son terrible maître ; Paul Kaye en Père Lucian, un humble moine qui révèle à Vlad la légende de la créature et a pour mission de protéger Ingeras ; Thor Krist Jansson est le turc aux yeux clairs qui manie le sabre avec une habileté inégalée, et Arkie Reece est le Général Ismail, le chef militaire du sultan ayant pour ordre de détruire le royaume de Vlad.
La narration visuelle :
les décors & les costumes
«Il y a un rocking-chair
près de la fenêtre, au bout du couloir.
J’entends quelque chose là
dans l’ombre, au bout du couloir.
Oh, c’était un vampire, et désormais
je ne suis plus rien du tout.»
Johnette Napolitano, Concrete Blonde,
“Bloodletting (The Vampire Song)”
La mise en forme de la vision de Gary Shore pour DRACULA UNTOLD repose sur la créativité de deux des plus talentueux artistes que le cinéma d’aventures et fantastique a la chance d’avoir à son service, le chef décorateur François Audouy et la chef costumière Ngila Dickson.
Les décors
François Audouy nous confie : «Je suis attiré par les films qui nous mettent au défi d’imaginer des univers alternatifs, qu’ils soient fantastiques, étrangers ou historiques, dans lesquels il est possible de s’immerger, et qui continuent à exister après qu’on ait fi ni d’y raconter notre histoire.»
Travaillant étroitement avec Gary Shore et Ngila Dickson, François Audouy a créé un monde qui reflète l’évolution du personnage principal, de chef respecté et père de famille aimant à un guerrier vampire sans pitié. Il se souvient : «Quand j’ai lu le scénario, l’histoire de cette famille et la relation entre Vlad, Mirena et Ingeras m’ont frappé. Leurs rapports sont forts et rares dans un fi lm sur Dracula. Je souhaitais renforcer cette ligne narrative et établir une base pour l’histoire d’amour entre ces trois personnages, créer un monde qui témoigne de l’encrage de Vlad auprès de sa famille et de son peuple.»
En Roumanie, il existe deux forteresses qui prétendent avoir appartenu à Dracula : le château de Bran et la citadelle de Poenari. Ce sont d’énormes et imposantes constructions situées sur de hauts rochers, ce qui leur confère une position défensive et en fait des refuges naturels contre les envahisseurs. Toutes deux érigées au 13e siècle, elles servirent de point de départ à l’élaboration des décors du film.
Mais le film laisse place à la fiction et le chef décorateur explique : «Gary souhaitait s’écarter de la réalité pour le château de Dracula, et y inclure un élément exotique. Nous nous sommes donc éloignés du style orthodoxe pour aller vers quelque chose de plus oriental, avec des formes triangulaires et des angles plus marqués. Tout paraissait un peu étrange et inusuel au début, jusqu’à devenir réaliste et plausible. À la fin du processus de création, le château semblait réellement avoir existé.»
L’élaboration du château de Dracula débuta avec celle de la salle royale, et si la majorité de l’édifice est en images de synthèse, celle-ci fut entièrement construite pour les besoins du tournage, avec un souci minutieux du détail, jusque dans les reliefs des mûrs, recréés à partir de ceux trouvés dans une église roumaine, et la finition des surfaces, peintes pour donner une impression de poussière, répandue dans les constructions en granite de ces énormes bâtiments médiévaux.
Pour ses décors, François Audouy a travaillé avec quatre motifs différents, visibles en partie dans la salle royale. Il explique : «Pour le style architectural lié à Vlad, nous avons utilisé beaucoup de triangles et de formes symétriques. Si l’on regarde les détails de la salle royale, on y voit beaucoup de formes qui rappellent des crocs ou des canines. On retrouve ces formes dans la silhouette même du château et à son sommet. On a joué avec des triangles et des pointes en tous genres.»
En y regardant de plus près, le grand hall sans toit et les motifs qui y figurent donnent une idée du sinistre passé de Vlad et prédisent un avenir encore plus sombre. «Le vrai Vlad III avait une cour ouverte dans laquelle se dressaient deux douzaines de pieux sur lesquels il empalait ses ennemis. Il dînait au milieu de ce tableau macabre et, selon de vieilles légendes, buvait même le sang qui s’écoulait des corps», raconte encore le chef décorateur.
Même si les spectateurs ne saisiront par forcément ces références à la figure historique de Vlad, il était important pour le réalisateur de rendre compte, même en filigrane, de ces terrifiantes histoires : «Les décors sont le produit des personnages et de l’histoire. La salle royale est conçue autour de la notion d’empalement et rappelle la cour du vrai Vlad III. Les motifs pointus font écho à des images sinistres sans avoir à être ouvertement gore.» Ces motifs tiennent également une place prépondérante dans le deuxième plus important décor construit pour le film : la caverne du Maître Vampire dans le pic de la Dent Brisée où la légende de Dracula voit le jour et la vie de mortel du prince Vlad s’achève.
Les costumes
Un film d’époque demande une étroite collaboration entre les différents départements visuels, et François Audouy nous confi e à propos de la chef décoratrice récompensée aux Oscars, Ngila Dickson : «On se connaît depuis des années, ce qui nous a permis de nous mettre immédiatement au travail. Ngila a débuté en amont et ses modèles ont été une importante source d’inspiration.»
Réciproquement, celle-ci déclare : «Je recevais ces plans du département artistique, comme ceux de l’intérieur du château, et nous couvrions ensemble les lieux pour accorder nos palettes chromatiques. Ce fut le cas pour les costumes de banquet qui devaient être en accord avec les décors pour éviter tout heurt visuel.» Ngila Dickson a, entre autres, créé les costumes de la trilogie du SEIGNEUR DES ANNEAUX (Peter Jackson, 2001-03) et Gary Shore se félicite de sa participation : «Elle a apporté à notre fi lm une élégance toute personnelle.» Différents éléments ont attiré la chef costumière sur ce projet, dont son appréciation du DRACULA de Francis Ford Coppola (1992) et l’opportunité de revisiter l’univers initialement créé par Bram Stoker.
«Gary et moi sommes fans du fi lm de Coppola. C’est un modèle de création cinématographique. Pour une styliste, c’est une incroyable chance de pouvoir réinventer et développer un univers si riche», déclare Ngila Dickson. En discutant avec le réalisateur, l’élément historique s’avéra déterminant. La costumière et son équipe firent des recherches concernant les styles, les couleurs et les étoffes courants à l’époque de l’Empire ottoman et en Valachie au 15e siècle. Elle explique son processus de travail : «Une fois qu’on a rassemblé cette vaste somme d’informations, on commence à chercher un angle d’approche pour le fi lm, et un point important pour nous était de ne pas l’assombrir. On s’est orientés vers beaucoup de couleurs et de richesse. Ayant appréhendé ce que les gens portaient à l’époque, on a commencé à chercher des gammes de couleurs et à voir ce que l’on pourrait apporter de nouveau et d’original.»
Chaque costume raconte une histoire, apporte des informations sur ceux qui le portent. Quand on découvre Vlad dans le jardin du château, son costume évoque une personne heureuse qui a fait la paix avec son passé, mais vers le milieu du film, on retrouve rapidement Vlad l’Empaleur, le véritable guerrier, jusqu’à ce qu’il embrasse totalement son sort. Ngila Dickson a d’abord travaillé sur les costumes de la fi n du film.
Elle explique : «Je devais d’abord maîtriser la partie la plus complexe du film pour l’envisager ensuite dans son ensemble. Je m’attelle toujours à ce qu’il y a de plus difficile en premier.» Pour réaliser l’armure de Vlad, la chef costumière se tourna vers l’année 1452 et utilisa les rouges et les noirs de la véritable cuirasse du prince, qu’elle combina au motif de dragon que l’équipe des décors avait créé. Son armure représentant la période de sa vie qu’il a passée chez les Turcs, elle devait se marier avec celle de Mehmet afi n de rendre compte du lien qui les unit.
«Je concevais ces deux personnages un peu comme le yin et le yang. L’armure de Mehmet est immaculée, lustrée et parfaitement sculptée. Celle de Vlad est plus brute, mate et burinée», remarque la créatrice. Le réalisateur reconnaît que le travail de la costumière influença largement son appréhension de l’histoire : «Vlad et Mehmet ne se rencontrent que deux fois dans le film : une première fois dans la tente du sultan quand Vlad essaie de lui faire entendre raison, puis à la fin, quand Vlad part en guerre contre lui. Leur relation est au cœur du film même s’ils ne se rencontrent que brièvement, un peu à l’image d’une partie d’échecs, le risque étant que cette relation paraisse épisodique. Il est donc important de rappeler visuellement leur connexion. C’est l’idée qui a servi de base aux créations de Ngila, et que l’on retrouve également dans la musique et les tonalités sonores.»
Avec le pillage de Constantinople, Mehmet II a fait de l’état ottoman un empire. La costumière déclare : «En termes de trésors et de richesses, l’Empire ottoman est une mine et on s’en est donnés à cœur joie. Mehmet porte un plastron qui le représente lui-même sur son cheval, en pleine bataille, et dans son dos figure Constantinople. Son armure rappelle ses prouesses et ajoute une couche d’arrogance supplémentaire à son personnage.»
L’univers dans lequel évoluent Vlad et Mehmet est essentiellement masculin. Seule Mirena apporte une touche de féminité dans le fi lm et la chef costumière s’attarda longuement sur son personnage : «Elle est la seule femme. Elle représente la seule enclave de féminité dans le fi lm. C’était donc un véritable défi stylistique.»
En lisant le scénario, elle imagina des couleurs douces et pâles pour Mirena mais, après avoir discuté avec son interprète Sarah Gadon, elle rectifia son point de vue. «On est passés à des couleurs fortes, bibliques», se souvient-elle. À la jeune actrice de préciser : «Mirena est une princesse. On ne voulait pas qu’elle soit simplement confinée à une tour du château. On voulait qu’elle participe activement à l’histoire. Durant les répétitions, on a travaillé sur son rôle actif, son implication. C’est un mélange équilibré de féminité et de prise de positions et d’initiatives.»
Combat à mort :
entraînement & chorégraphie
«Sans aucun égard,
ils broyaient le pays comme du maïs.
Sans aucune pitié,
ils se déchaînaient contre les hommes.
Ils répandaient leur sang comme de la pluie,
dévorant leur chair et suçant leurs veines.
Ce sont des démons emplis de violence,
s’abreuvant insatiablement de sang.»
Le Livre des Vampires
Élevé dans la demeure royale, sous la tutelle de Mehmet I, Vlad III a été initié aux techniques de combat des Janissaires, un ordre militaire très puissant composé d’esclaves d’origine chrétienne et constituant l’élite de l’infanterie de l’armée ottomane à l’apogée de l’Empire ottoman. Tous les cinq ans, les Turcs se lançaient dans une mission de recrutement, réquisitionnant les plus robustes garçons des sujets chrétiens du sultan, dont Vlad. Les jeunes hommes étaient enlevés à leurs parents et placés dans des familles turques où ils apprenaient les usages, la langue et la religion des Ottomans, avant d’être formés comme Janissaires.
C’est pour cette raison que la façon de se battre de Vlad mêle deux styles : celui de son pays d’origine et celui des Turcs. Son interprète déclare : «C’est ce qui fait de Vlad un chef et un conquérant si remarquable. Quand il arrête l’invasion de la Valachie par l’armée ottomane, il utilise les techniques de combat des Turcs. En quelque sort, ils n’auraient pas dû si bien le former et l’entraîner parce qu’il a intégré toutes leurs stratégies.» Le chef cascadeur Buster Reeves (THE DARK KNIGHT RISES, Christopher Nolan, 2012 & le prochain TARZAN, David Yates, 2016) eut pour mission d’élaborer et de chorégraphier les séquences de combat du film, en conjuguant ces deux styles distincts.
Il se souvient : «J’ai d’abord fait des recherches sur les techniques de combat en Transylvanie où on utilisait principalement de lourdes et larges épées, puis chez les Turcs, dont le style est influencé par leurs voisins asiatiques, avec beaucoup de mouvements circulaires. Nous avons combiné ces deux approches pour créer le style personnel de Vlad : la puissance et l’agilité du glaive avec la fluidité et la rapidité du cimeterre turc.»
Le rythme du film s’accélère avec la transformation de Vlad. Alors que l’histoire devient de plus en plus sombre, l’action s’intensifie, atteignant son sommet avec l’attaque du camp de Mehmet par Vlad et sa cohorte de vampires.
Au chef cascadeur d’expliquer : «Quand il se bat contre Mehmet ou contre les chauves-souris, la nature de Vlad s’assombrit, s’intensifie. On a élaboré un style spécifique après sa transformation en vampire, au-delà de la simple brutalité de l’empalement. On a voulu le rendre plus calculateur.»
La transformation de Vlad (et de Luke Evans) en machine à tuer n’a pas été chose facile. Le réalisateur résume : «Le combat que livre Vlad contre un millier d’hommes est nourri par la rage, une rage brute, dénuée de glamour, pour un combat au corps à corps où on constate la force physique et la rapidité que lui procurent ses nouveaux pouvoirs.» Le tournage de cette séquence de mille hommes a demandé 3 mois de préparation et d’entraînement intenses devant comme derrière la caméra.
Des légions de chauves-souris:
effets visuels & effets spéciaux
«Tout autour d’eux, la bestialité de la nuit s’élevait
portée par des ailes ténébreuses.
L’heure du vampire était venue.»
Stephen King, Salem
La majorité de DRACULA UNTOLD a été tournée de manière traditionnelle mais un certain nombre de scènes clés ont nécessité des effets visuels très avancés, parmi lesquelles le siège du château de Dracula durant lequel Vlad fait se vaporiser un boulet de canon avant de faire croire aux Turcs que le château se transforme en dragon géant, et celles figurant les nuées de chauves-souris. Sous la houlette du superviseur des effets visuels Christian Manz (HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT : 1ére PARTIE, David Yates, 2010), Framestore a donné vie à la vision de Gary Shore. Vlad contrôle une nuée de chauves-souris, il les dirige et les oriente sur le camp turc.
Elles sèment la panique parmi la garnison permettant à Vlad et sa cohorte de vampires de pénétrer dans le camp. Christian Manz explique : «Ce sont des scènes difficiles à réaliser parce qu’une nuée de chauves-souris tourbillonnant dans le ciel peut vite paraître un peu ridicule.» Pour leur donner de la véracité, le superviseur des effets visuels a observé les formations des étourneaux. «Ils se déplacent par milliers de manières fluide et élégante», remarque-t-il. En partant de cette étude visuelle, son équipe a utilisé un mélange de capture de mouvements, de mapping vidéo, d’images de synthèse et de caméras suspendues à des câbles pour créer le point de vue des volatiles s’abattant sur les rangs turcs. «La nuée de chauves-souris devait écraser et éviscérer 100 000 hommes.
En réalité, il y avait 130 hommes dans la carrière. On a utilisé une caméra suspendue à un câble et tournoyant à une cinquantaine de mètres dans les airs, au-dessus de la carrière, puis on a ajouté les chauves-souris en post-production», raconte Christian Manz. Vlad se jette de la tour du monastère, se muant en un amas de chauves-souris et prenant d’assaut le camp de Mehmet avec sa clique de vampires.
Le producteur Michael De Luca ajoute : «La capacité de prendre la forme d’un animal, d’une bête de somme ou d’une chauve-souris a maintes fois été exploitée, mais nous y apportons une touche d’originalité. Vlad commande une nuée de chauves-souris à même de prendre des formes multiples. On tente d’expliquer ses pouvoirs, leur origine, et on montre leur utilisation sous un angle nouveau.»
Ce renouveau d’un personnage consacré était le souci principal de l’équipe, se familiarisant d’abord avec l’imagerie existante des vampires. Le réalisateur explique : «Vlad enfreint les règles en s’évadant du pic de la Dent Brisée et ouvre par là même de nouvelles voies à l’exploration de la mythologie liée aux vampires.»
Parce qu’il ne reste pas cloîtré dans la montagne, l’équipe a voulu qu’il conserve un visage humain, en laissant seulement entrevoir sa nature démoniaque. Le Maître Vampire est différent parce qu’il séjourne depuis des milliers d’années dans sa caverne. C’est une créature de la nuit qui fuit les rayons mortels du soleil. Sa peau est devenue translucide, laissant apparaître ses dents et ses veines.
L’équipe des effets visuels a travaillé étroitement avec le chef maquilleur et coiffeur Daniel Phillips (THE QUEEN, Stephen Frears, 2006 ; CLOSED CIRCUIT, John Crowley, 2014) pour élaborer la transformation physique de Vlad en vampire. Il explique : «On a commencé avec un aspect très lisse et soyeux puis, à mesure que sa soif de sang augmente, on a éclairci la peau de Luke. On a changé sa gamme de couleurs, blêmi son teint, creusé ses yeux et ses joues, lui rendant ses couleurs après qu’il se soit abreuvé de sang. Mais ce n’est qu’à la fi n que l’on dévoile Ekimu (le démon) pour, espérons-le, provoquer un choc. Ce fut un véritable défi de créer un vampire pour lequel les gens auraient de l’empathie. Comme pour la créature de Frankenstein ou pour Elephant Man, il y a chez lui quelque chose de monstrueux et de grotesque qui effraye la majorité de ceux qui l’entourent.»
Michael De Luca conclut : «Notre vampire est différent. Il fait peur mais provoque également un pincement au cœur : on a donné une âme à la nuit. La difformité de son âme et de son physique laisse poindre son humanité perdue. C’est le mariage de l’homme et du monstre et quand il attaque, il est terrifiant.
Autre post du blog lié à DRACULA UNTOLD : http://epixod.blogspot.fr/2014/09/back-to-future_4.html