Action/Aventure/Arts Martiaux/Divertissant et spectaculaire
Réalisé par Tsui Hark
Avec Mark Chao, William Feng, Carina Lau, Angelababy, Lin Gengxin, Ian Kim, Dong Hu, Kun Chen...
Long-métrage Hong-Kongais
Durée : 2h14m
Année de production : 2013
Titre original : Di Renjie: Shen du long wang
Distributeur : The Jokers / Le Pacte
Date de sortie sur les écrans australiens : 27 septembre 2013
Date de sortie sur nos écrans : 6 août 2014
Résumé : L’impératrice Wu règne sur la dynastie Tang aux côtés de l’empereur Gaozong. Elle envoie sa flotte vers l’empire Baekje afin de soutenir cet allié de longue date, envahi par le belliqueux empire Buyeo. Mais, juste après leur départ, les navires sont attaqués par une mystérieuse et gigantesque créature surgie du fond des mers. Les habitants de Luoyang, la capitale orientale, pensent qu’il s’agit d’un dragon des mers. Afin d’apaiser ce dernier, la courtisane Yin, « la plus belle fleur de Luoyang », est choisie pour être enfermée dans le Temple du Dragon des Mers ; en fait une punition qui lui est infligée pour avoir refusé les avances de riches notables. L’impératrice Wu, qui n’a guère de temps à accorder à ces superstitions, ordonne à Yuchi Zhenjin, le Commissaire en chef du Temple Suprême, d’enquêter sur l’acte de sabotage dont la flotte a été victime. Elle suspecte les sympathisants de l’empire Buyeo d’être à l’origine du complot. Par chance, Dee Renjie arrive à Luoyang le même jour pour prendre ses fonctions de magistrat au Temple suprême. Son poste englobe les fonctions de détective, juge et bourreau. Dans la rue, Dee et Yuchi assistent à la procession menant la courtisane Yin jusqu’au Temple du Dragon des Mers. Tous deux sont époustouflés par sa beauté. Sur le chemin du Temple Suprême, Dee aperçoit un groupe d’étrangers sortir d’une maison de thé, s’envelopper dans des vêtements de moines taoïstes, et se diriger vers un canal menant au temple… Ce n’est que le début des péripéties qui amèneront le Détective Dee à résoudre l’énigme de la Légende du Dragon des Mers…
Bande annonce (VOSTFR)
Ce que j'en ai pensé : Tsui Hark, le réalisateur Hong-Kongais, nous propose de découvrir de nouvelles aventures de son Détective Dee. Cette fois, son enquête ne se cantonne pas seulement au Temple suprême. Il doit résoudre un nouveau mystère fantastique. Detective Dee, cette fois interpreté par Mark Chao, est un équivalent de Sherlock Holmes, mais en plus sage. Son pouvoir de déduction est aiguisé de même que son intelligence et ses méthodes de combat.
Par rapport au premier opus, il faut savoir que celui-ci se situe avant, puisqu'il s'agit de la jeunesse de ce héros. Detective Dee ne connais donc pas encore l'impératrice. J'ai regretté tout de même un peu qu'il soit moins frondeur face au pouvoir en place. Le personnage est un peu plus lisse du coup.
Tsui Hark nous offre un film spectaculaire. Du point de vue de la mise en scène, il navigue entre l'élégance, la finesse et le kitsch. Autant certains moments - et pas seulement les combats - sont très beaux à regarder, autant certains effets spéciaux sont drôles tellement ils paraissent dater d'un autre temps. C'est amusant. Cela confère au film un charme désuet en parfaite adéquation avec l'époque décrite.
J'ai apprécié les multiples décors, certains très poétiques, et les détails qui les composent.
L'humour est assez présent. Il est mis en valeur par une mise en scène inventive. Qu'il soit dû aux excès volontaires de la personnalités de certains protagonistes, à des scènes improbables que le réalisateur se plaît à intégrer à son histoire, aux moqueries de Detective Dee ou en encore à des situations décalées, il fait mouche à chaque fois. Il se glisse même à plusieurs reprises dans le générique de fin, pendant lequel il faut donc rester dans la salle.
DETECTIVE DEE II : LA LÉGENDE DU DRAGON DES MERS est un divertissement qui nous entraîne dans une enquête pour le moins originale. La culture historique chinoise qui est au cœur du traitement de l'histoire et des attitudes des personnages nous fait découvrir d'autres horizons. C'est un film léger, décalé et amusant avec une bonne dose d'effets spéciaux qui assurent le spectacle.
Notes de production
(A ne lire qu'après avoir vu le film pour éviter les spoilers !)
Note du réalisateur
Lorsque j’ai commencé à réfléchir au scénario du prochain film, je n’arrêtais pas de me demander comment Dee était devenu détective. Dans le premier opus, il était déjà une personnalité connue et reconnue, mais je me demandais comment il était arrivé au Temple suprême, d’autant que ce n’est pas expliqué dans les romans originaux. Je voulais également montrer sa première rencontre avec l’impératrice Wu et enfin, savoir ce qui a fait de Dee un détective d’envergure internationale. Par chance, au même moment, la société Huayi Brothers m’a proposé de réaliser une version « jeune » de Détective Dee, donc nous étions vraiment sur la même longueur d’ondes.
Je souhaitais que la scène d’ouverture cloue les spectateurs sur place. Le film s’ouvre sur l’apparition d’un gigantesque dragon des mers surgissant du fond des eaux. Bien entendu, ce n’est pas un film fantastique et les dragons n’existent pas dans la réalité. Il fallait donc conclure le film sur une explication logique des événements pleinement satisfaisante. Les spectateurs suivent Détective Dee au fur et à mesure de ses déductions jusqu’à la résolution de l’intrigue. En l’observant au plus près alors qu’il résout un cas aussi difficile, on comprend ce qui fait de lui un très grand détective.
Cette période de l’histoire chinoise, surtout les dynasties Song et Ming, a quelque chose de particulier. Ce qui m’intrigue dans la dynastie Tang, c’est qu’il s’agissait d’une époque très romantique dont nous nous sommes totalement éloignés. C’était une société très ouverte, culturellement très riche. De nombreux citoyens écrivaient de la poésie et certains poètes d’alors sont aujourd’hui très célèbres. Après la dynastie Tang, la Chine a changé. Dès lors, la société a été gouvernée par des lois très strictes. Il y a donc un contraste très intéressant entre ces deux périodes.
De plus, je me souviens que ma propre personnalité était bien différente lorsque j’étais jeune. La façon dont je suis devenu l’homme que je suis aujourd’hui, mon évolution personnelle, m’intrigue. Je suis tout aussi fasciné par l’évolution de la société chinoise depuis la dynastie Tang, si libre et dotée d’une grande ouverture d’esprit. Je me sens très proche de la dynastie Tang et, bien sûr, en m’intéressant au jeune Détective Dee, j’essaie de retracer une certaine période de son développement émotionnel et psychologique. À l’avenir, je souhaite continuer à consacrer d’autres films à cet extraordinaire héros de la culture chinoise.
Détective Dee dans la fiction
Détective Dee, ou Juge Ti, n’est pas connu du seul public chinois, il a également capté l’imagination de plusieurs générations d’auteurs occidentaux. Dee est un personnage historique qui a réellement existé. Fils d’un érudit officiel, il est né en 630 et mort en 700 alors qu’il était devenu chancelier. Il existe des références biographiques très précises à sa prestigieuse carrière de haut fonctionnaire dans L’Ancien livre de la Dynastie Tang (Jiu Tangshu), publié en 945, ainsi que dans Le Nouveau livre de la Dynastie Tang (Xin Tangshu), publié en 1060. En revanche, très peu d’informations sont disponibles sur sa carrière antérieure de magistrat régional qui a le plus stimulé l’imagination des auteurs.
C’est le diplomate hollandais Robert van Gulik (1910-1967) qui a fait découvrir le personnage du Juge Dee au public moderne. Alors qu’il était en poste en Chine et au Japon, R. van Gulik prit conscience de la richesse de la tradition du roman policier dans la région et, espérant relancer le genre, entreprit la traduction d’un roman anonyme du 18e siècle, Dee Goong An ou Trois affaires criminelles résolues par le Juge Ti. Fasciné par le monde de la dynastie Tang dans lequel se déroulait le roman, R. van Gulik écrivit vingt-cinq romans mettant en scène ce juge. Ils parurent d’abord dans leurs traductions chinoises et japonaises avant d’être publiés en anglais, leur langue originale.
Ces livres retracent de façon romancée la carrière du juge entre 663 et 681, lorsqu’il exerçait sa fonction à l’échelle régionale, dans la province de Shantung, puis dans quatre autres, avant d’accéder au rang de ministre de la Justice au sein du palais impérial. D’un point de vue chronologique, la période relatée par Détective Dee : le mystère de la flamme fantôme est de 8 ou 9 années postérieure à celle où se situe la série de romans de R. van Gulik. La légende du Dragon des Mers se passe juste avant le début de la série.
Les exploits romancés du Juge Ti ont également fait l’objet d’une série de treize romans français écrits par Frédéric Lenormand (2004-2008), d’un recueil de nouvelles intitulé Les nouvelles affaires du Juge Ti, écrit par l’auteur américain d’origine chinoise Zhu Xiaodi (2006), et d’un roman, L’Impératrice des mensonges, écrit par Eleanor Cooney et Daniel Altieri (1994). Il est également rendu hommage à la figure de l’enquêteur Ti à travers le personnage du Juge Wen Chang dans Stonecutter’s Story de Fred Saberhagen (1988), ainsi qu’à travers celui du Juge Fang dans le roman de science-fiction culte, L’Age de diamant de Neal Stephenson (1995).
Une dynastie multiculturelle
La dynastie Tang (618-907) est l’une des périodes les plus fascinantes de l’histoire de la Chine. Elle a immédiatement succédé à la dynastie Sui (581-618) qui procéda à la réunification des Chine du Nord et du Sud. L’implosion de la dynastie Sui est attribuée au traitement tyrannique qu’elle infligeait à son peuple accablé par des campagnes militaires désastreuses contre la Corée, la construction du Grand Canal et la reconstruction de la Grande Muraille.
La dynastie Tang, en revanche, marque trois siècles de progrès, de relative stabilité et de vastes échanges culturels. Sa capitale, Chang’an, était, avec ses deux millions d’habitants, la ville la plus peuplée au monde, mais aussi l’une des plus cosmopolites. On y dénombrait environ 25 000 étrangers, dont des Japonais, des Coréens, des Vietnamiens, des Indiens, des Tibétains, des Perses et des migrants originaires d’États d’Asie centrale. Ils avaient le droit d’épouser des Chinoises, à condition de ne pas quitter le pays.
Une grande variété de religions étaient pratiquées dans l’enceinte de la cité, telles que le bouddhisme, l’islam, le judaïsme, le christianisme nestorien, ainsi que le manichéisme et le zoroastrisme, issus de la culture persane. Le bouddhisme, originaire de l’Inde, fut adopté comme religion officielle de la famille impériale. L’impératrice Wu a même fait circuler sa propre version du Sutra du Grand Nuage pour légitimer son ascension, représentée dans Détective Dee : le mystère de la flamme fantôme par la construction controversée d’un immense stupa bouddhiste à son effigie.
Cette diversité explique en partie l’importance de la dynastie Tang dans la culture chinoise. La poésie, la littérature et les beaux-arts ont également connu un âge d’or à cette époque. L’invention de la gravure sur bois a grandement contribué à la diffusion de la culture et à l’alphabétisation des couches les moins aisées de la population. De plus, de grandes avancées en astrologie et en cartographie ont considérablement élargi la vision du monde des savants de l’époque.
Sur le territoire chinois, la culture a emprunté le même chemin que le blé et autres denrées pour se diffuser dans le pays : celui du Grand Canal, encore à ce jour le plus long du monde. L’État a également su préserver les 32 000 km de réseau de voies de communication postale desservies par bateau ou à cheval, essentielles au maintien du système du service public. Parallèlement, la Route de la Soie a permis l’arrivée de nouvelles techniques et de produits d’agrément et de luxe en Chine, en échange de la soie, du bois laqué et de la porcelaine.
Un film d’action devenu une saga
« Je veux faire de Détective Dee un enquêteur célèbre dans le monde entier. Je veux que chacun sache qu’il était le premier Sherlock Holmes. » - Tsui Hark
L’histoire du cinéma chinois ne compte qu’une poignée de héros de films d’action ayant inspiré les réalisateurs au point de leur consacrer plusieurs opus. Parmi les exemples les plus notables, on compte Wong Fei-Hong, Fong Sai-yuk et Ip Man. Wong Fei-Hong a été incarné dans une centaine de films, dont la série des Il était une fois en Chine de Tsui Hark, qui ont réinventé son personnage dans les années 1990.
Détective Dee est également apparu dans des romans et des séries télévisées dans le monde entier ; dans les années 1960 et 1970, des acteurs anglais et américains ont interprété son rôle à la télévision. Cependant, la seule incarnation précédente de Détective Dee sur grand écran remonte à 1986, dans Blood Stains on the Screen de Zhang Qicang où son rôle était joué par l’acteur chinois Sun Zhongliang.
En réinventant Détective Dee, Tsui Hark a intentionnellement entrepris de développer une nouvelle saga autour d’un héros de film d’action qui intéresserait les spectateurs d’aujourd’hui. Tout comme Wong Fei-Hong, Fong Sai-yuk et Ip Man avant lui, ce dernier est inspiré d’un personnage réel qui vécut en Chine au 7e siècle. Il n’est cependant pas habituellement vu comme un héros de film d’action.
Les lieux du tournage
Le film a été tourné dans plus de quarante lieux, un nombre inédit pour une production chinoise et un record personnel pour Tsui Hark. Parmi ces décors, on trouve le Temple du Dragon des mers, le Temple suprême, le Palais royal, le Pavillon de la sérénité, l’Île aux chauve-souris, un navire de guerre, la résidence du Médecin impérial et le Pavillon des hirondelles où vit la courtisane la plus convoitée de Luoyang.
L’équipe de production a commencé la construction des décors trois mois avant le début du tournage. Pour la scène de bataille navale, des navires ont été bâtis selon les techniques traditionnelles. Les chevaux ont été dressés. L’étang aux lotus du Temple du Dragon des mers a été construit de façon à être utilisable pour les scènes d’action sous-marines.
La diversité des lieux de tournage a non seulement façonné l’esthétique du film, mais aussi conditionné la conception des scènes d’action.
Les costumes – La mode sous la dynastie Tang
Les costumes créés par Bruce Yu pour Détective Dee : le mystère de la flamme fantôme ont défini une nouvelle norme d’excellence pour les films d’époque chinois. Son travail lui a valu une nomination aux Golden Horse Awards de Taïwan et un prix aux Hong Kong Film Awards où le chef décorateur a également été récompensé. Avec La légende du Dragon des Mers, Bruce Yu donne une nouvelle dimension à ses créations.
Les costumes ont été créés en s’inspirant de recherches archéologiques sur la dynastie Tang, notamment de magnifiques poteries tricolores, de fresques et de manuscrits découverts dans les grottes de Dunhuang. Cependant, comme très peu d’informations existent sur les tenues mêmes, Bruce Yu a pu laisser libre cours à son imagination pour les deux films.
La diversité culturelle de la ville de Luoyang se manifeste également dans les costumes. Certaines tenues sont inspirées des modèles de l’époque Heian du Japon du 10e siècle, ce qui témoigne d’une influence réciproque en matière de mode entre les deux pays. On note également des influences venues du Vietnam, d’Europe, d’Amérique centrale et de différentes périodes de l’histoire chinoise (avant et après la dynastie Tang).
Le costume de Détective Dee est constitué de huit épaisseurs, ce qui était effectivement la tenue typique des officiels de haut rang de l’époque. Si la soie était bien utilisée, Bruce Yu a ajouté de nombreux motifs originaux. A contrario, le costume de Shatuo reflète le fait qu’il n’est pas chinois.
Les tenues et les coiffures des domestiques de l’impératrice sont inspirées des fresques datant de la dynastie Tang qui ne représentent que des membres des plus hautes classes sociales. L’impératrice Wu porte de longues et lourdes robes dont les nombreuses épaisseurs expriment sa soif de pouvoir. Elle est plus glamour que dans le film précédent et ses tenues arborent des motifs représentant la pivoine et le phénix.
Habiller la courtisane Yin, la plus belle femme de la dynastie Tang, celle qui doit se distinguer de toutes les autres femmes du film, a été un véritable défi pour Bruce Yu. Il l’a relevé en incorporant des éléments modernes à son costume, notamment un grand masque blanc qui ne déparerait pas dans un film de science-fiction.
En écho à sa profession, les costumes de Yin sont exotiques et sexy, caractérisés par des accessoires sophistiqués tels que le masque. Même si ses robes sont constituées de plusieurs épaisseurs, elles sont longues, légères et transparentes.
L’action en 3 dimensions
Avec Détective Dee 2: La légende du Dragon des Mers, Yuen Bun, le chorégraphe des combats, a eu la lourde tâche d’élever les arts martiaux à un niveau inédit. Les éléments naturels (le feu, la terre, l’air et l’eau) sont au centre de la conception des scènes d’action qui ont lieu sur des navires, sous l’eau et même contre la paroi d’une falaise.
La technologie 3D exige une haute qualité de détails visuels, il était donc impossible d’utiliser des armes factices. Mais les véritables sabres sont lourds et dangereux, ce qui complique la conception des chorégraphies. Tsui Hark a donc fait venir des experts d’Allemagne, de Hong Kong, de Chine et des États-Unis afin de l’aider à tourner les scènes les plus complexes sans encombre.
Tsui Hark a conçu les scènes d’action en fonction des décors. À chaque lieu de tournage correspond une chorégraphie spécifique. Le combat sur les navires, en pleine mer, a été particulièrement difficile à tourner. La plupart des réalisateurs auraient utilisé des bateaux en image de synthèse, mais il a insisté pour tourner sur d’authentiques navires afin de créer une vraie tension.
Johnny Choi, le directeur de la photographie, ajoute: « Si l’on regardait le plateau de tournage de loin, on voyait d’immenses lumières éclairer la moitié de la montagne entourée d’imposantes grues. On aurait pu penser qu’on construisait une nouvelle ville et non que l’on tournait un film. Mais nous avions besoin de toute cette lumière pour les caméras 3D et d’autant de grues non seulement pour hisser les acteurs, mais aussi les caméras qui sont très lourdes. »
Chaque personnage a un style de combat qui lui est propre et reflète sa personnalité. Yuchi Zhenjin se bat comme un loup : il est enragé, rapide et tue avec son arsenal constituée de trois sabres et d’une boule d’acier. A contrario, Détective Dee n’a pas d’arme : il se bat avec ce qu’il a à portée de main. Il est aussi efficace avec une chaussure qu’avec un sabre. Ce n’est qu’à la fin du film qu’il reçoit le bâton « Dragon Docile » des mains de l’empereur.
La scène d’action la plus difficile à mettre en scène a été celle sur la paroi de la falaise. Sept personnes ont dû se battre bien souvent en position perpendiculaire au sol et placées à différents niveaux d’altitude pour créer une impression d’apesanteur. La complexité de la scène a été accrue par le poids de la caméra 3D qui a dû être incluse dans la chorégraphie au même titre qu’un acteur.
Une dimension supplémentaire à la 3D
Détective Dee 2: La légende du Dragon des Mers est le premier film que la société de production Huayi Brothers Media tourne en 3D stéréoscopique. Ses précédentes productions, Painted Skin: The Resurrection et Tai Chi avaient été converties en 3D en post-production. Pour ce premier film en véritable 3D, la société Huayi Brothers – en collaboration avec Film Workshop, la maison de production de Tsui Hark – était déterminée à repousser les limites de ce format.
Après leur collaboration sur le multi-récompensé Dragon Gate, la légende des sabres volants, Tsui Hark a choisi de travailler à nouveau avec le directeur de la photographie hongkongais Johnny Choi.
Selon lui, tourner un film en 3D est un exercice très différent de la 2D. Il explique qu’en 3D l’image doit être nette et très lumineuse ; en effet, si elle est floue et sombre le spectateur risque d’être désorienté et nauséeux. Johnny Choi tourne à 48, 72 voire 96 images par seconde afin de saisir non seulement l’action mais aussi les détails tels que de l’eau en train de couler ou un tourbillon de fumée. Pour les scènes sous-marines, il a utilisé l’une des trois seules caméras spécialement conçues à cet effet existant dans le monde.
Yuen Bun, qui a aussi chorégraphié les combats de Dragon Gate, la légende des sabres volants, pense également que la conception de scènes d’action en 3D est plus complexe qu’en 2D. Traditionnellement, les scènes d’action sont divisées en prises courtes puis montées afin de créer une illusion de vitesse et de perfection. Mais pour un film en 3D, l’action doit être saisie par la caméra en une seule prise puisqu’un montage rapide demanderait à l’œil de constamment faire la mise au point.
Même si les caméras 3D sont encore très lourdes, Johnny Choi pense qu’il est primordial qu’elles soient constamment en mouvement afin de communiquer une sensation de dynamisme. Cependant, pour certaines scènes, il était plus facile de créer l’illusion d’un mouvement de caméra en faisant bouger les acteurs sur une plateforme plutôt que d’essayer de contrôler la lourde caméra. Enfin, toujours selon J. Choi, les angles de caméra utilisés lors d’un tournage en 3D devraient être différents de ceux utilisés en 2D puisque la 3D procure une dimension bien différente à l’espace.
Autre post du blog lié à DETECTIVE DEE II : LA LÉGENDE DU DRAGON DES MERS : http://epixod.blogspot.fr/2014/07/back-to-future_31.html