2014-06-18

Nous remercions Florence Bernard / UDA, partenaire, pour sa contribution au blog, après la 4e édition de Doctors 2.0 & You.



Pour la deuxième année consécutive, l’Union des Annonceurs a renouvelé son soutien au colloque de grande qualité Doctors 2.0 & You (organisé par Denise Silber). Forte de son expertise multisectoriel dans l’économie numérique et dans la santé digitale, l’UDA souhaite ainsi valoriser et promouvoir ce secteur d’avenir pour les entreprises de santé. Et permettre d’élargir le débat à l’ensemble de la communauté professionnelle et des décideurs privés comme publics.

Promesse tenue! Doctors 2.0 & You fut effectivement l’occasion de participer à  de riches et passionnantes sessions, et parfois même d’assister à de fascinantes interventions. Par exemple, celle d’Uwe Diegel fondateur d’iHealthLabs Europe dont la vision parfois “autoritaire” des applications la e-santé aux citoyens peut néanmoins susciter quelques réserves; ou celle de quelques chirurgiens américains et néerlandais fervents adopteurs précoces des Google Glass dans leur pratique médicale pour le gain de temps qu’elles leurs apportent, sans toutefois qu’elles ne les rendent “meilleurs” en termes de compétences (au-delà du contrôle de qualité) ni qu’elles ne permettent d’opérer leurs patients dans de meilleures conditions… Cependant, alors que l’enjeu de santé publique et économique de la santé digitale en France et en Europe se précise, le secteur Santé en général peine à faire sa révolution numérique et à relever le défi de la rupture induite par les nouvelles technologies de l’information et communication dans la relation entre professionnels de santé et patients. Un tel constat peut sembler anachronique face au bruit de fond créé depuis un an au sein de la communauté digitale française. Alors pourquoi ses “influenceurs” échouent-ils à influencer significativement les décideurs d’intégrer ce levier d’innovation de rupture?

On peut avancer plusieurs raisons: d’abord, l’intégration de l’innovation, historiquement, prend du temps, ne serait-ce que pour des raisons de modélisation économique. La méconnaissance de l’univers des NTIC/web, de surcroit orienté « contre-culture », rajoute sans doute à la frilosité des décideurs. Ensuite, ce bruit de fond semble s’apparenter parfois plus à des incantations, où injonctions et nombreuses critiques quant au « retard » de la France ou à l’autisme de ses pouvoirs publics ne remplacent pas la nécessaire pédagogie, prise en compte d’un modèle économique national, d’un système de santé et d’une culture française millénaire non alignée sur le modèle anglo-saxon. Le manque de démonstration d’efficacité socio-économique (cas des Google Glass) et de projets d’études d’efficacité “médico-économiques” à l’instar de celles exigées des industriels du médicament fait aussi défaut (hors télémédecine). Sans compter le caractère foisonnant, voire la foultitude de projets ou start-up plus ou moins pérennes en e-santé/santé connectée qui rend peu lisible un axe de développement stratégique pour la France. A quoi s’associe la démultiplication d’offres commerciales plus porteuses d’intérêts individuels que collectifs, et des “influenceurs” le plus souvent issus des rangs de la prestation de services et que de ceux des donneurs d’ordre… qui sont les seuls décideurs. Enfin, et non la moindre, la trop grande fragmentation d’acteurs non institutionnels peu puissants, dans l’incapacité de représenter de manière rassurante pour les décideurs, une réflexion d’intérêt plus général et incarné.

Autrement dit, la santé digitale en France avance en ordre trop dispersé pour peser, marquant ainsi les limites de la seule intelligence collective.  Et peut-être la communauté 2.0 et santé connectée française, encore restreinte et trop fermée, doit-elle prendre garde à ne pas se transformer en une forme d’aristocratie mal perçue des décideurs des entreprises de santé qu’elle souhaite influencer.

Les acteurs “institutionnels” qui se sont engagés sur le long terme dans une réflexion pionnière structurée et globale, d’intérêt largement collectif et transversal sur les opportunités que constituent la santé digitale en France, sont rares. L’UDA Santé et, dans une certaine mesure le congrès Doctors 2.0 & You, en font partis.

De fait, l’UDA est une association professionnelle institutionnelle qui a cofondé le 1er Think Tank de la santé digitale dès 2002 et proposé dès 2007 une réinvention du modèle marketing santé amenant une redéfinition de la chaine de création de valeur où les NTIC et la RSE ont leur place. Elle ne cesse de renforcer son expertise intrinsèque dans ce domaine et ses collaborations avec les pouvoirs publics en ce sens

http://www.uda.fr

Florence BERNARD, Directrice Industrie du Médicament & Santé de l’UDA

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