2016-05-20

Axel Thienpont 19 mai 2016

LIBRE REPONSE PUBLIQUE D'UN LAIC à Son Excellence Mgr TISSIER de MALLERAIS
SERMON de PENTECÔTE 2016

Excellence, Monseigneur,

La première fois que je vous ai connu était à Prunay, nouveau prieuré et école près de Reims, peu après l'ouverture d'une école également à Camblain-l'Abbé. Ex-conciliaire ayant ramé à contre-courant pendant 20 ans, nouveau dans la Tradition, je me tenais timidement presque face à vous au déjeuner, non loin de Mr l'abbé Berteaux, jeune directeur à Camblain.

Je fus surpris de constater déjà, lors de ce déjeuner, comme un point de discorde doctrinal. Mr l'abbé Berteaux vous lança non sans quelque marque d'irrespect: « Mgr, il n'y a qu'une barque de Pierre! ». Vous eûtes la sagesse de ne pas poursuivre en public, mais nos regards se croisèrent dans une commune « dubitation »...

Ayant écouté votre sermon de Pentecôte, force m'est de constater que Mr l'abbé Berteaux a eu raison de vous, évêque!

Si Saint Louis-Marie Grignion de Montfort revenait sur terre, il vous dirait ceci de la part de la Vierge:
« Fils de Mgrs Lefebvre et de Castro-Mayer, vous les trahissez, et avec eux l'Eglise.

Saint pour l'époque que Dieu m'a choisie, je ne suis pas plus un saint pour votre époque que tous les autres du Ciel. Ce qui signifie que les saints de votre époque sont le Père Calmel, et les deux évêques martyres de la foi qui vous ont sacrés. Ecoutez-les, transmettez tout et exclusivement ce qu'ils vous ont transmis eux-mêmes, sans en changer un iota unum.

Sachez qu'ici au Ciel, Mgrs Lefebvre et de Castro-Mayer sont plus grands qu'Athanase et Hilaire de Poitiers. La raison en est leurs mérites de n'avoir pas lutté en exil contre seulement l'hérésie, mais ce que n'ont pas connu Athanase et Hilaire, contre le schisme et l'apostasie. Et de qui? D'une partie des membres de l'Église? Non, contre la tête humaine, Rome elle-même. »

En citant NSJC : « Il ne vous appartient pas de savoir quand et ce que le Père a décidé..., etc », vous faites un rapprochement indécent pour ne pas dire blasphématoire avec « savoir quand ou si Rome accordera une reconnaissance ou une prélature ». Blasphématoire, car si les apôtres ont posé une question « candide », ils l'ont au moins posée au seul vrai Dieu, et non au diable ou à son Sanhédrin. Alors que c'est au diable ou par les mains du diable, à son nouveau Sanhédrin romain, que vous demandez (à Dieu?) une « reconnaissance » ou une « prélature »!

Vous ajoutez péremptoirement: « Ce n'est pas le problème ». Comme si la collision du Titanic avec l'iceberg romain n'était pas un problème pour tous, capitainerie et passagers? Comment pouvez-vous oser dire: « Laissons ce problème à nos supérieurs », alors que précisément notre époque est celle de la corruption des âmes par les supérieurs, paternités sans vérité ni sainteté? Si Mgr Lefebvre avait « laissé le problème » de la succession apostolique aux « supérieurs », il aurait fait, à ses propres dires, l'opération suicide non de lui-même, mais de l'Église!

Comment ne pas voir que vous reprenez à votre compte l'argument d'autorité et de la mauvaise obéissance, qui recrucifient la vérité? Car ce que les juifs ont crucifié n'est pas la charité, mais au contraire, la vérité manquant à leurs yeux de « charité ». Dernièrement l'abbé Berteaux en appelle à l'obéissance à l'autorité, semper idem, mais pourquoi? Pour faire accepter une remise de la Tradition sous juridiction conciliaire, tout ce que Mgrs Lefebvre et de Castro-Mayer se sont évertués à éviter!

Vous avez tort de prétendre comme « également » déraisonnable de faire confiance à Rome (certes une folie), et de rompre « toute » relation avec Rome. Car si les relations avec Rome de Mgr Lefebvre furent un temps « raisonnables », il convint lui-même avoir été un instant « déraisonnable, être allé trop loin », et les vôtres sont folies! Mgr Lefebvre a laissé en testament, comme « condition avant tout dialogue avec Rome », un véritable Commonitorium, réactualisé avec le serment anti-moderniste et la soumission à la Tradition. Pour lui comme pour Mgr de Castro-Mayer, la Tradition est une « autorité objective », juridiction supérieure aux papes eux-mêmes. Tel était son « bouclier de la foi », non seulement comme protection (dans l'intrados), mais comme blason affiché clairement sur l'extrados, le camp auquel on appartient face au camp de l'ennemi. Or en 2012, vous avez tout simplement mis à la poubelle ce qui pour lui était non négociable! « Inaudible » selon le libéral apostat abbé Pfluger, funeste N°2 du Rhin faussement épuré, voulant encore se jeter dans le Tibre nauséabond...

L'abbé Berteaux est un militaire, et NSJC certes a loué leur sens de la hiérarchie, jusqu'à la foi du centurion, qui n'est rien d'autre qu'une application des causes efficientes comme causes ontologiques des causes (cf. infra). Mais la foi n'est pas une obéissance aveugle aux hommes, et le père Calmel ne compare pas l'Église militante à une « église militaire », une armée, mais à une milice! Pour lui, tous les saints sont plus proches des francs-tireurs, que des soldats disciplinés à leur juridiction ordinaire. Ils ont su, par obéissance à l'Esprit-Saint et surtout à Sa sainte Epouse, Mère de Dieu, désobéir à leur juridiction « ordinaire », jusqu'à même en être rejetés de leur vivant.

Auriez-vous oublié ce que vos évêques consécrateurs ont dit de la Vierge? Ils l'ont appelée la Vierge de l'horreur! Horreur de cette 3ème Rome qui est le siège de l'antéchrist conciliaire. Comment pouvez-vous prendre cette Rome pour la tête visible de « l'Église qui est le Christ », Fils de la Vierge, aux dires de la Pucelle d'Orléans face à son sanhédrin de l'époque? Comment pouvez-vous ne pas enlever son masque de pseudo-papauté conciliaire, comme l'a fait Mgr Gaume de la Révolution? Comment ne pas distinguer le pape chaque fois régnant, un homme, du nouveau siège de l'antéchrist qu'est devenue la Rome actuelle, qui ne peut élire que des papes antichrists? Comment ne pas voir que cette Rome-là n'a pas les promesses d'indéfectibilité de l'Église, et que sa « conversion » signera sa fin, sa mort, par une papauté en « pleine communion » avec Mgr Lefebvre? Comment peut-on appeler conversion de Rome, la simple permission de critiquer publiquement une papauté subvertie et toujours conciliaire, la Rome de Maritain, le catholique libre dans l'église de la Liberté? Comment ne pas voir non plus que cette Rome n'est rien d'autre que la seconde bête de l'Apocalypse, née dans la terre (des vivants à la grâce, l'Église), mais qui n'a que l'apparence de l'Agneau (la papauté), sans la substance, l'Esprit de vérité, car elle parle comme le Dragon?

Dans cette Rome-là, il ne vous appartient pas de savoir si le pape est le pape ou non, car Dieu se réserve de résoudre la question à Son heure. Mais comme l'ont fait vos évêques, seul le doute est permis, et dans le doute l'Eglise et son codex 1917 préconisent toujours la sentence la plus sage et « bénigne ». Soit ici des papes qui le sont, mais d'une part atteints d'Alzheimer spirituel (St Pie X, l'ignorance comme source du modernisme) et d'autre part hors du Corps mystique au for externe.

La théologie et la philosophie pérenne doivent donc admettre ce que vous ont transmis Mgrs Lefebvre et de Castro-Mayer, à savoir:

des papes hors de l'Église peuvent le rester de l'Église: il n'y a pas sédévacance, mais sédé-absentéisme de l'Église, de papes partis dans une autre. Hors de l'Église ils le sont au for externe, public, materialiter, car commettant au moins l'un des trois péchés qui mettent hors de l'Église au for externe, schisme, hérésie, apostasie (cf. Mystici corporis),

papes de l'Église, ils le sont comme ayant toujours juridiction ordinaire, c'est-à-dire naturelle comme chefs humains élus « a priori » validement, il y a présence seulement physique sur terre du « chef », tel le père de famille parti dans une famille recomposée, lequel a toujours de facto charge de sa famille, des devoirs envers elle mais plus de droit sur elle, car ils sont

illégitimés dans et sur l'Église ipso facto par trois causes: d'une part leur lex credendi, naturaliste, dont « les sacrements sont tous douteux », d'où la suppléance structurelle universelle, et non seulement conjoncturelle et locale, tant qu'ils ne condamnent pas les nouveautés catéchétiques de perdition (doctrine),

d'autre part leur lex orandi, nouveaux codes liturgiques et de droit canon 1983, instituant Souverain le peuple soi-disant de Dieu, le culte de l'homme qui se fait dieu, etc...,

et enfin par leur appartenance au moins de corps, et pour beaucoup d'âme, à une Rome naturaliste, personne morale (droit canon), tête d'une église humaniste (libérale et rationnaliste, maçonnique), pseudo-canonisée en 1983, instituant d'ailleurs une nouvelle et pseudo-« sainteté » antéchristique (canonisations nulles, invalides).

Enfin tant qu'il y a juridiction de suppléance, il ne peut y avoir « d'ecclésio-vacantisme »: cet argument sophistique se fonde sur un faux présupposé, l'Église et l'église conciliaire ne seraient qu'un seul être, alors que cette dernière est bien née du Concile qui lui a donné une âme et une tête, la 3ème Rome actuelle. La tête visible actuelle de l'Eglise est une juridiction de suppléance du pape parti dans une autre.

« Ce sont les supérieurs qui font les inférieurs ».
Croyez-vous donc que ces mots de Mgr Lefebvre ne sont qu'une simple opinion? Il est gand temps de quitter cette obéissance pusillanime à des supérieurs aveugles qui font les inférieurs aveugles. Pire, des chefs fous rendent fous leurs inférieurs. Et ce n'est pas la volonté, fut-elle bonne, ou les velléités, qui y changeront quelque chose. Le mal vient souvent de ne pas voir la réalité telle qu'elle est, mais comme on voudrait qu'elle soit. Ces mots sont là pour vous démontrer votre faiblesse théologique et philosophique, lorsque trop d'entre vous font du volontarisme au lieu de la contemplation, et de la cause finale (les intentions) la cause (le motif) de toute cause.

Car dans l'ordre divin, la cause de toute cause est toujours une cause efficiente, édictant une cause finale!
C'est vrai du Père, cause efficiente du Fils, cause finale de la paternité qui constitue le Père.
C'est vrai de la spiration active (vie propre, irascible) du Père et du Fils, au principe (cause efficiente) du Saint-Esprit, spiration passive, concupiscence réciproque unissant le Père et le Fils (Concupiscite lac et mel, lac c'est faire la volonté du Père qui nourrit le Fils, mel c'est toutes les complaisances que le Père trouve en Son Fils).
C'est vrai de Lucifer, qui, cause efficiente créée d'abord de la société des anges, acceptant de collaborer avec Dieu les 5 premiers jours de la mise en ordre ab chaos selon Dieu, n'a gardé le 6ème jour qu'une partie de sa juridiction ordinaire sur les démons, obéissants d'ailleurs plus à sa juridiction objective mensongère (le Non serviam est un mensonge), qu'à sa personne déchue. Mais Lucifer devenu Satan a perdu toute autorité sur ceux qui ont fait leur, la juridiction objective du « Quis ut Deus », et ont choisi de combattre sous la juridiction de suppléance de St Michel, bien avant d'avoir une Reine humaine et divine au Ciel!
C'est vrai de NSJC incarné, vraie cause efficiente de Son Corps mystique, mais qui ne peut rien bâtir sur le sable de papes modernistes, car sauf miracle à ne pas demander comme les juifs au pied de la croix, Sa grâce ne contredit pas l'ordre naturel. Il ne peut bâtir que moyennant Son Esprit dans les âmes, de vérité d'abord (catéchisme), par la vertu théologale de foi, humilité de l'intelligence, à commencer sur le Pierre de la foi, non celui des reniements.
C'est vrai de ce même Esprit-Saint, âme et cause efficiente immédiate de l'Église, dans les âmes, de l'obéissance à la Tradition, expression humaine du Verbe dans l'Esprit-Saint.
C'est vrai aussi de la juridiction ordinaire, papauté et épiscopat comme causes efficientes secondes, vicaires, mais uniquement soumis, à commencer par le vicaire du Christ à Rome, dans et par l'Esprit de vérité, d'abord d'intelligence à cette Tradition, le Quod du « Docete omnes quod... », puis ensuite de sainteté, baptême et sacrements.

L'Église a 7 « autorités », causes efficientes hiérarchisées:
1- NSJC,
2- l'Esprit-Saint; infaillibles car incréés, NSJC étant le « Père de ce siècle » engendrant Son Esprit dans les âmes, comme le Père engendre Son Fils dans la Trinité.
3- La Tradition, « verbe créé » du Christ incarné, juridiction objective infaillible , exprimée et transmise par des papes infaillibles dans l'Esprit de vérité,
4- Les papes régnants, juridiction ordinaire faillible, mais rendus infaillibles dans l'obéissance au Quod de la Tradition, toujours dans l'Esprit de vérité,
5- Rome, comme gouvernement ordinaire, personne morale (droit canon) sous l'autorité exclusive du pape,
6- les évêques, sub conditione de l'obéissance « au prorata » des autorités ci-dessus (exemple: Mgr Lefebvre obéissant à la Tradition plutôt qu'aux papes qui la méprisent!), les clercs par délégation des évêques,
7- les fidèles, sub conditione d'une obéissance « au prorata » des autorités ci-dessus (exemple, obéissants à Mgr Lefebvre, plutôt qu'à Mgr Fellay qui le trahit et le falsifie!).

A ceux qui prétendraient que les fidèles (en 7) n'ont aucune autorité, l'Église elle-même répond qu'ils l'ont de l'Esprit-Saint dans la Tradition, lorsque toutes les « autorités » intermédiaires défaillent (cas manifeste de Mgr Fellay défaillant comme juridiction ordinaire de SG à la tête de la FSSPX). Ici, Mgr Fellay et les tenants de l'autorité et du légalisme d'une juridiction ordinaire, subvertissent volens nolens 3 et 4: le pape aurait une autorité supérieure à celle de la Tradition. Un « enfant de 5 ans », muni du catéchisme de l'Église catholique, peut en remontrer au pape (Mgr Lefebvre). C'est d'ailleurs en « enfant de 5 ans », que Mgr Lefebvre recommande d'aller à Rome le catéchisme à la main, pas avec des bisounours diplomatiques...

La Contre-église conciliaire a 6 (chiffre de l'homme, créé le 6éme jour) « autorités » hiérarchisées, aucune d'incréée, toutes causes efficientes secondes, créées:
1- Lucifer, en substitution de NSJC, se préparant un homme à adorer avant la fin des temps, tête née en dernier après la naissance, les pieds devant, du corps mystique de l'antéchrist (St Bède le Vénérable),
2- un esprit du « Concile » (antéchrist collectif), esprit de naturalisme individuel et social, principe de l'humanisme maçonnique, du rationalisme dans les intelligences, et du libéralisme dans les volontés, en substitution de l'Esprit de vérité,
3- la Révolution comme lex credendi et orandi, en substitution de la Tradition,
4- une Rome « synodale », soviet suprême, soi-disant représentante du « peuple de dieu souverain », monarchie de droit humain parlementaire, codex 1983, en substitution de la monarchie pontificale de droit divin, instituée par NSJC pour Son Église, codex 1917,
5- une papauté et un épiscopat « à autorité collégiale », le pape n'étant que l'évêque de Rome, les autres étant papes dans leurs diocèses,
6- des « fidèles », perdus dans ce magma doctrinal et institutionnel, « canonisé » par un pape en 1983...

Ici, Mgr Fellay et ceux qui lui « obéissent » (ou font semblant?), commettent plusieurs erreurs doctrinales et prudentielles:

« Ce sont les supérieurs qui font les inférieurs », et donc dans cette Rome dont l'âme propre est la Révolution, papes et évêques même avec les meilleures intentions du monde, sont causes efficientes secondes ne pouvant que transmettre une cause efficiente supérieure, l'esprit dit « du Concile », révolution permanente de la Tradition: toute « réforme » à l'intérieur de cette « église » n'en change pas la substance, mais entretient la révolution permanente.

On critique chaque fois le pape, sans voir que le pauvre homme est rétrogradé de la 4ème place dans l'Église, à la 5ème (sur 6!) dans l'église conciliaire, juste au-dessus des « fidèles », mais à égalité de droit avec les évêques, et au-dessous d'un soviet suprême dont il a pour seule « mission » d'en garantir le droit supérieur, le code 1983 d'une « Rome synodale ». Tout compromis avec le pape ne peut donc se faire sans l'aval de la Rome synodale!

En acceptant le codex 1983, Mgr Fellay et sa suite valident la soumission du Souverain Pontife au soviet de la Rome synodale: comment voulez-vous obtenir du pape rien qui ne soit conciliaire?

La seule issue de salut est dans la fuite, comme pour les péchés d'impuretés. Toute tentative d'approche sans grâce suffisante (telle les voix de Ste Jeanne d'Arc, la sainteté de Mgrs Lefebvre et de Castro-Mayer), est se mettre en tentation, peccamineuse. Pire, tout essai de compromis est une caution, reconnaissance explicite d'une autorité diabolique sur l'Église, Corps mystique.

Ainsi se trompent eux-mêmes tous les clercs qui, même conscients que leur autorité est pour la vérité, NSJC oméga, oublient que leur autorité réelle vient de la vérité, NSJC alpha, et par la vérité, l'Esprit de vérité. Se trompent les clercs qui prennent leurs fidèles comme leur propriété, alors que tous n'appartiennent qu'à l'Église, et non par exemple à la FSSPX, société de prêtres membres.

Vous avez tort de sous-estimer les causes efficientes comme causes de toutes les causes, car il y a bien deux églises distinctes, et donc un pape (quid quand il y en aura plusieurs???) pour deux églises:

Le Concile a pondu une autre église que l'Église,

Les papes conciliaires ont quitté l'Église pour la nouvelle église,

à leur suite il y a peut-être des « catholiques »(?) dans la nouvelle « église », mais ce n'est pas une raison suffisante pour qu'ils forment l'Eglise!

La cause efficiente première de cette église n'est pas NSJC, mais le Concile couronné à sa place,

la cause formelle est toujours l'obéissance à la juridiction, donc l'obéissance à la juridiction conciliaire est la cause formelle du corps de l'église conciliaire,

la cause matérielle de l'église conciliaire est dans les « obéissants » à la juridiction conciliaire: ce faisant, ils ne sont plus la cause matérielle du Corps mystique, sauf ignorance invincible et baptême de désir, malgré leur appartenance de corps à une église qui n'est pas l'Église, ce qui s'applique aussi au pape!

Voici la définition catéchétique de la Contre-église conciliaire: « La contre-église conciliaire est la société des hommes:

soumis aux pasteurs illégitimes, et principalement au souverain Pontife illégitimé,

qui, professant la doctrine du Concile Vatican 2,

sont (soi-disant) baptisés ».

Comparez-la à la définition de l'Église (page 347, le Dogme, éd. Fideliter), et vous constaterez:

la subversion des trois alinéas, l'autorité substituée à la vérité, une cause efficiente seconde imposant sa cause finale diabolique,

la substitution de NSJC découronné, par le Concile Vatican 2, antéchrist collectif couronné à sa place,

la substitution des baptisés catholiques (après catéchuménat authentiquement catholique), par des « baptisés » dans une « église » dont les sacrements sont douteux (Mgr Lefebvre),

les « pasteurs légitimes », illégitimés par leur appartenance au moins de corps, sinon d'âme, à la Contre-Eglise.

Quant à ceux qui même dans la « résistance » appellent l'église conciliaire un « SAS » de passage entre l'Église et la Contre-Eglise, il faut répondre:

un SAS n'est pas un no-man's land, qui n'existe pas entre Église et Contre-église,

un SAS de banque appartient à la banque, donc, même SAS, la contre-église conciliaire appartient de corps et d'âme à la Contre-Eglise,

si Dieu, utilisant toujours un mal pour le bien des élus, fait passer des âmes de la Contre-Eglise dans le SAS vers l'Église, ils sont l'exception qui confirme la règle, hélas constatée: le plus grand nombre prend le SAS pour passer de l'Église dans la Contre-Eglise. C'est donc une fausse bonne idée...

L'Église Corps mystique à ce jour est constituée de ceux qui sont en état de grâce d'une part (Seul Dieu le voit, y compris ceux non apparemment dans le corps de l'Église, baptisés de désir), d'autre part de catholiques obéissant à la Tradition hors juridiction conciliaire, car s'y soumettre au for externe est commettre materialiter au moins un des péchés mettant la personne hors de l'Église (Mystici corporis).

Par analogie médicale, un bon médecin voit toujours trois choses, et non seulement deux, savoir un corps et une partie malade du corps. La troisième chose est l'agent actif de la maladie. Par Rome conciliaire, il ne faut pas entendre les hommes d'Eglise malades, mais l'appareil juridique des modernistes soumettant la papauté de toujours, à une pseudo-papauté naturaliste, humaniste, et par suite rationaliste et libérale. Cet appareil, ce système juridictionnel « ordinaire », que le père Calmel appelait le pandemonium de l'Antéchrist, a décapité à Rome même la Rome de toujours, vraie tête de l'Eglise. Tant que la personne physique du pape est prisonnière (volens nolens, c'est une autre question de for interne) de cet appareil de gouvernement de l'Église, Dieu y pourvoit par une juridiction de suppléance. Quant aux hommes d'Eglise, le bon médecin ne peut que les vouloir hors de ce carcan qui les tétanise, et bien sûr ne pas s'y mettre lui-même!

Le Ecclesia supplet a une autorité supérieure, universelle, à la juridiction ordinaire. Ce n'est pas une simple « autorisation » en cas de nécessité conjoncturelle, article X du code canonique, loi écrite (qui peut tuer!). Le Ecclesia supplet dérive directement de la Suprema lex, au-dessus de la loi écrite, canonique, qui ne fait que la rappeler en cas de nécessité. En géologie, on connaît les buttes-témoins, promontoires qui subsistent après un effondrement quasi-général. Telle est à ce jour le Ecclesia supplet: votre juridiction de suppléance est universelle, comme remplaçant et témoignant à la fois d'un ordre des choses normal, avant effondrement apocalyptique de l'ordinaire. C'est ce qui reste comme par miracle de la juridiction ordinaire après son effondrement non dans tel état communiste, mais sur toute la terre, puisqu'à Rome même.

Sont donc dans la plus totale illusion les clercs qui croient que le pape leur a accordé un « plus », par rapport à ce qu'ils avaient avant, une juridiction ordinaire se « surajoutant » à une juridiction de suppléance. En outre le pape n'a même pas fait son devoir de catholique, mais de parfait conciliaire: sa « miséricorde » s'étend à ceux qui ne craignent ni Dieu ni le diable. C'est un blasphème contre le Magnificat de la Vierge, misericordia « timentibus eum ». Enfin, cette « juridiction ordinaire » toute conciliaire est une infestation programmée de la Tradition, de ses églises, parvis, chapelles, confessionnaux surtout! C'est la porte ouverte aux confessions et communions sacrilèges, la première chose à faire étant de demander si le « pénitent » est baptisé, et de quel baptême de surcroît, les sacrements conciliaires étant tous douteux!

Vous avez tort de dire « l'islamisme veut nous faire apostasier ». De l'islam ou de la Rome conciliaire, lequel des deux nous fait le plus apostasier? Au contraire, Dieu envoie l'islam pour réveiller notre foi par la crainte, début de la sagesse, et c'est ce que l'on constate. Mais vous faites le contraire! En nous « rassurant » faussement sur une reconnaissance que Dieu pourrait nous envoyer par la Rome apostate, vous nous anesthésiez dans un piétisme de fausse dévotion à la Vierge, alors que Rome est un plus grand danger de perdition que l'islam! Pire, vous osez seulement penser que Dieu puisse passer par elle, pour vous accorder autre chose qu'un châtiment bien mérité! Illusion également de croire qu'un conciliaire libéral est plus facile à convertir qu'un musulman en France! Allam fut un musulman baptisé par Benoit XVI. Il a quitté l'église conciliaire, au motif de philo-islamisme. J'ai fustigé à l'époque l'abbé de Cacqueray titrant « Allam a quitté l'Eglise ». Il ne l'aurait pas quittée s'il avait connu l'Église, et non pas sa fausse copie, l'église conciliaire! Ne pas distinguer les deux est faire le jeu de Satan. Un musulman respecte toujours un homme de foi, pas un libéral. Quant au libéral, il ne respecte rien.

Sachez-le donc, c'est la Vierge Marie qui a obtenu de Son Fils la démission de Benoit XVI, en vue de:

reculer l'heure de la catastrophe que vous recherchez toujours, une « reconnaissance », une « normalisation » selon le codex 1983 du diable, souhaitée ardemment par l'abbé Schmidberger comme « trouble sain » à ajouter à la tribulation actuelle (du choc des idées jaillit la lumière, celle des loges, ou encore créer une antithèse à la thèse pour en tirer une nouvelle synthèse, air connu...),

faire élire François, et vous ouvrir les yeux sur le fait que ce qui change, change en pire, car un mauvais arbre ne peut donner de bons fruits,

et par là vous ramener à la fidélité à vos saints pour votre temps, le Père Calmel, Mgrs Lefebvre et de Castro-Mayer.

Las! Vous continuez dans votre aveuglement, aveugles qui ne voyez pas votre marche au suicide, et qui prenez ce chemin pour celui de la sainteté, pour y perdre nombre d'âmes à votre suite. En vain Mgr Lefebvre vous a dit: « On ne se sauve pas dans l'erreur », et encore: «  C'est une iniquité que l'erreur ». Votre erreur? Refuser de voir deux églises, deux corps dont la forme substantielle sont deux âmes opposées à mort, et dont la tête de l'une est la Rome refusée par Mgr Lefebvre. Votre iniquité? Ne pas refuser a priori le droit de la Rome conciliaire sur l'Église Corps mystique dans les familles, écoles, vocations, séminaires. Ce faisant, collaborer non à la passion du Corps mystique, mais à sa persécution...

S'il ne s'agit nullement de « rompre tout lien avec Rome », encore faut-il faire les distinctions nécessaires.
Rome n'est pas le pape, et le pape n'est pas Rome! Si Rome appelle, c'est non! Si le pape appelle, c'est Oui sub conditione. Ainsi, c'est le recours direct à celui qui doit paître le troupeau, désigné par NSJC, auquel Mgr Lefebvre a toujours « fait appel » des décisions romaines. Vu le pape actuel, on ne peut que lui rappeler qu'il n'est ni dans la doctrine, ni dans l'Église du Christ, mais bien dans une contre-Eglise. C'est ici le devoir de l'apôtre témoin, martyre de la vérité, et non kamikase inutile pour une contre-église à réformer de l'intérieur.

« Vade retro satanas » me répondrez-vous, comme NSJC à Pierre lui reprochant de retourner à Jerusalem? Faux, car:

vous allez à Rome non pour dire le vrai, quitte à y être crucifié au moins médiatiquement, mais pour obtenir du Sanhédrin romain une « reconnaissance », une « prélature » (que sais-je, le savez-vous vous-mêmes?), en tout cas un « avantage » qui n'aboutira qu'à une chose, faire passer le Sanhédrin romain pour une charité du Bon Dieu! Ce n'est plus un grain d'encens, mais un encensoir entier!

NSJC savait qu'Il ne livrerait aucun de ceux confiés à Lui par Son Père. Vous, vous livrez toutes les œuvres de la Tradition, obtenues à grand prix par vos évêques consécrateurs et les sacrifices de vos fidèles, vous les livrez à une « juridiction » dont l'Apocalypse dit « qu'il lui fut donné puissance de vaincre les saints ». Quelles présomptions, quelles prétentions sont donc les vôtres!

Vous y faites donc le contraire de ce que vous dites au Lavabo: « Ne perdas cum impiis, ….., dextera eorum repleta est muneribus ». Que vous propose tout pape conciliaire, sinon des « muneribus »? Quant à la défense de la Tradition, donc de l'Église, votre lavabo « laissant ce problème aux supérieurs » ressemble étrangement à celui de Ponce Pilate...

Même si vous comptez sur la Providence, la protection de la Vierge et des saints, il ne vous est pas permis de tenter ainsi Dieu ou le diable. Semper idem, Dieu vous a constitués pasteurs, comme « paternités » responsables d'institutions catholiques, autant de bercails confiés à des pasteurs, non à des mercenaires qui ouvrent leurs bergeries aux loups.

Vous parlez du témoignage de la Messe, tout en en excluant celles « hors de la FSSPX ». Quelle bévue, quelle subjectivité! Mgr Lefebvre avait dit que, bien plus que la messe, c'est la doctrine qui nous séparait du reste, et aussi « ce code 1983 est pire que le novus ordo ». Quand donc répèterez-vous mot pour mot Mgr Lefebvre, au lieu de faire des tours de passe-passe alambiqués où plus personne ne s'y retrouve? On ne va qu'aux messes où l'on est sûr de trouver la bonne doctrine, dont celle-ci: l'église conciliaire n'est pas l'Église, mais une contre-façon de l'Eglise! Point final! Ce qui suppose de connaître la doctrine du prêtre qui dit la messe: si pour lui l'église conciliaire est l'Église, plus question de le suivre. Et donc, Mgr, plus question de vous suivre!

Mgr Lefebvre et de Castro-Mayer ont sacré quatre évêques en 1988, sans aucune juridiction ordinaire. La seule juridiction ordinaire dans la FSSPX est celle canonique du SG, définie dans les statuts.
Déjà, aucun prêtre n'a juridiction ordinaire sur aucun fidèle. Ceux qui refusent l'absolution ou la communion au seul motif de « désobéissance à Mgr Fellay » commettent un crime dont ils auront à répondre devant Dieu. Les fidèles appartiennent à l'Église, pas à la FSSPX. Réprouver la diplomatie de Menzingen, apostate et complice de Rome, est au moins du domaine des choses libres, alors même que c'est être fidèle à Mgr Lefebvre, au combat de la foi.

Vous osez parler du « combat de Mgr Lefebvre », mais vous l'abandonnez pastoralement, et surtout doctrinalement. De cela on ne se relève pas sans revenir aux principes immuables. Car vous parlez du « combat de Mgr Lefebvre », mais sans préciser l'ennemi qu'il a combattu! Est-ce la « X »rie innomable et les francs-maçons désignés grossièrement comme nos pires ennemis par le faux matamore Mgr Fellay aux USA? Il a donc oublié St Pie X! Ces ennemis-là le plus souvent à ce jour, se contentent de rigoler sur le banc de touche, chaque fois que la Rome conciliaire, la leur, écrase un peu plus le Corps mystique dans les âmes, et surtout les institutions catholiques à détruire coûte que coûte, à « solver et coaguler dans leur église »! Alors Excellence, qu'attendez-vous pour clamer urbi et orbi qu'il n'y a pas pire ennemi à ce jour que la Rome conciliaire? Mais si vous en attendez quelque chose, même un « rien », comment les âmes dont vous avez la garde ne prendraient-elles pas pour « ami », leur pire ennemi? Que peut penser de vos dévotions la Mère de Dieu, vous voyant lui demander « une aide » de la part de cette Rome diabolique dont Elle a horreur? Prière fausse, aveugle.

Ensuite, si la continuité du pouvoir d'ordre a été assurée (validité des sacrements, douteux dans l'église conciliaire, faut-il le rappeler!?), vous n'en êtes pas pour autant des évêques « supplétifs » du SG, vous imposant d'ordonner ou de confirmer ici ou là. Evêques de suppléance, vous êtes à égalité de pouvoir d'ordre, des épiscopes de la doctrine, et là le SG doit « s'écraser », tout comme le « Conseil »! Si le SG raconte des bobards doctrinaux du genre « C'est notre Église visible, humaine, concrète » en montrant la Rome conciliaire, votre premier devoir est de rappeler que cette histoire de visibilité de l'Église selon Dom Gérard du Barroux est ridicule! Les mots mêmes de Mgr Lefebvre!

Evêques, où êtes-vous??? Pour quelle « église » avez-vous été sacrés? Le jour de votre mort, pourrez-vous dire à votre Seigneur et Juge: « Je n'ai en rien contribué avec les autres à démolir Votre Église », dans les familles, écoles, chapelles, séminaires, etc...? Et puisque nous sommes dans la dévotion mariale, laissez-moi vous citer le PèreCalmel :
« Plus on méditera sur l'Incarnation telle qu'elle s'est réellement réalisée, plus on sera disposé à reconnaître comme inséparables de la transcendance de l'Eglise, qui est absolument première, l'humilité de sa condition. Plus alors on se gardera comme d'une orgueilleuse chimère, de croire que les protections sont bien inutiles tant pour les sacrements que pour le sacerdoce et la doctrine. L'Eglise est sainte, ses pouvoirs sont divins, on doit d'abord reconnaître ces vérités fondamentales. Mais on les trahit pratiquement si l'on méconnaît les conditions d'humilité dans lesquelles ces vérités se réalisent. En dénonçant l'utopie moderne, le rêve luciférien de mettre sur pied je ne sais quelle Eglise prestigieuse, qui serait délivrée enfin de la nécessité toute terrestre d'avoir des remparts et des protections, en dénonçant ces erreurs, nous ne nous éloignons qu'en apparence de la réflexion sur la dignité de la Mère de Dieu. Car celle qui est si grande est l'humble Vierge de Nazareth. Pour la sainte Eglise, comme pour la Mère de Dieu, comme pour le Fils de Dieu incarné rédempteur, la dignité la plus sublime est inséparable de fait, d'un état d'humilité confondant. Vere tu es Deus absconditus. »

Veuillez agréer, Excellence, l'expression de ma déception face au second coup de maître de Satan dans la FSSPX, officialisé en 2012, une obéissance à un chapitre d'hommes d'Eglise constitué comme au Concile Vatican 2. Plutôt qu'à Dieu dans l'Esprit-Saint de vérité, et plutôt que par Sa sainte Epouse, Mystici Corpori genitrix,

in Christo Rege per Mariam,
Kyrie eleison,
Ipsa conteret,
Veritatem dilexisti,
Axel Thienpont

Message: http://christusvincit.clicforum.com/t831-Mgr-Tissier-anesth-siste-de-la-Pentec-te-2016.htm

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