2016-05-02

Axel Thienpont 26 avril 2016, Saints Clet et Marcellin, papes et martyres, Rouge

DROIT DE REPONSE PUBLIQUE D'UN LAIC à Mr l'ABBE SCHMIDBERGER,
sur la NORMALISATION de la FSSPX, souhaitée en avril 2016

Monsieur l'abbé,

Permettrez-vous à un simple laïc d'oser vous répondre ce qui suit?

Quelle curieuse coïncidence: votre lettre est comme un anniversaire, celui d'une lettre de 3 évêques à leur confrère en épiscopat, Supérieur Général, ainsi qu'à son « Conseil ». C'était en avril 2012. Lettre qui mettait déjà en garde contre la « décrédibilisation » de la FSSPX, tant urbi (intra muros) que orbi, dans le royaume de la désorientation diabolique dont parlait Soeur Lucie de Fatima...

Vous fûtes un géant de la Tradition!
En 1991 sauf erreur, vous publiiez une conférence faite à St Nicolas du Chardonnet, sur les 5 péchés graves (mortels au for externe) des Pères du Concile, respectivement commis dans 5 documents: Gaudium et spes, Lumen gentium, Dignitatis humanae, Nostra Aetate, et Unitatis redintegratio.
Le pèlerin épuisé que j'étais, arrivant au sommet à Montmartre pour assister à la messe de ce Lundi de Pentecôte (dont j'ai oublié l'année exacte), n'oubliera jamais le Supérieur Général de l'époque, vous, rayonnant, vu en contre-plongée, avec dans votre dos la Basilique du Sacré-Coeur. Vous n'étiez pas Moïse descendant de la Montagne ardente, mais l'émotion devait ressembler à celle du peuple juif de l'époque. En outre c'était ce jour-là l'accueil et le sermon quasi-triomphal d'un abbé d'Amérique du Sud, l'abbé Rifan. Que d'eau a passé sous les ponts: Dieu nous punit de mettre notre confiance en de pauvres hommes. Le géant que vous fûtes comme l'abbé Rifan ce jour-là, a déjà pris le même chemin que lui... Kyrie eleison!

Je vous remercie de votre lettre, ainsi que la Providence, car « Veritas liberavit vos ». Elle réalise la prophétie du vieillard Siméon, en ce qu'enfin tous peuvent juger non seulement de vos intentions, mais aussi du plus important, de la doctrine fausse sous-jacente qui en est la source. Je réalise de plus en plus combien Mgr Lefebvre a dû souffrir moins de Rome ou des sédévacantistes, que de jeunes clercs imbus d'eux-mêmes qui, n'ayant rien compris au coup de maître de Satan, se sont sentis une vocation de « réformer l'Eglise », là où Mgr Lefebvre se contentait héroïquement de seulement « la continuer », dans l'ordre naturel de Dieu, des familles et des écoles, que saint Pie X disait établir avant même une église: semper idem, catéchisme d'abord!

Pour le pauvre laïc que je suis, votre source est empoisonnée d'erreurs et de vanités subséquentes! Vous écrivez:
1- « l'Église est un mystère ».
J'ai déjà écrit à nombre d'abbés que le mystère était moins celui de l'Église, que celui de papes qui, selon votre fondateur assisté de Mgr de Castro-Mayer, « ont quitté l'Église pour une autre ». Tant que les fils de Mgr Lefebvre ne feront pas la distinction entre trois réalités distinctes, et non seulement deux, la désorientation diabolique s'amplifiera dans les âmes. Ces trois réalités sont 1- l'Église, 2- les hommes d'Eglise, 3- l'église conciliaire. Cette dernière est une réalité tout-à fait distincte des deux précédentes, à savoir 1- l'Église malade dans 2- ses hommes d'Eglise. D'où il suit que chaque fois qu'un abbé ou même un évêque ou le pape parle de « l'Eglise », tout catholique « vigilant » a aujourd'hui le réflexe – réprimé publiquement certes – de poser la question: « Mgr, ou Mr l'abbé, de quelle église parlez-vous? ». Quant à la présence de Dieu parmi nous, vous avez raison bien sûr. Mais dans l'église conciliaire, Dieu est-il encore présent au for externe? L'abbé Coache, canoniste, dit que l'Église ne « juge » et ne « se juge » qu'au for externe. Ni plus ni moins que NSJC, elle condamne d'abord les actes, « materialiter », que ceux-ci soient des paroles ou des écrits, et donc pensées publiquement exprimées, et seulement ensuite « formaliter », uniquement des personnes pertinaces dans l'erreur, génératrices d'institutions sociales de perdition, fausses « églises », sectes.

2- « L'Église est infaillible dans sa nature divine, mais elle est dirigée par des personnes qui peuvent faire des erreurs, et parfois en font.../ …/ Ce dernier reste un certain temps en fonction, et puis la quitte, …., mais la fonction demeure ».
D'abord, vous passez directement à la personne physique du pape seul, et si vous dites à juste titre de sa fonction qu'elle demeure (la papauté est certes indéfectible comme l'Eglise), vous ne dites pas que cette « fonction » puisse n'être réduite qu'à un acte de présence physique, sans être remplie selon la nécessité par celui qui en a la charge, ni par nombre de successeurs de Pierre.
Ensuite, vous faites abstraction de Rome. Or dès sa déclaration de Novembre 1974, votre vénéré fondateur n'a pas soulevé le problème du pape seul, mais d'une « Rome », « gouvernement romain », in solidum avec son chef le pape, de l'Église. L'abbé Coache, canoniste, rappelle fort opportunément que par Rome il faut entendre une véritable personne morale, gouvernement ordinaire de l'Église, cardinaux, évêques et curies, ayant à sa tête une personne physique, le pape. Dès novembre 1974, Mgr Lefebvre s'est bien gardé de « refuser la personne physique du pape », mais a bien refusé une nouvelle Rome.
D'où il suit que les papes conciliaires ont changé la fonction! Par pape conciliaire, il faut donc entendre des papes qui utilisent leur autorité personnelle pour une nouvelle papauté: c'est la personne physique qui change la fonction instituée par le Christ, pour une autre fonction instituée par le Concile! Par Rome conciliaire, il faut donc entendre une nouvelle papauté romaine, une 3ème Rome, non selon St Pierre à Pie XII, mais selon le Concile couronné à la place du Christ. Non animée de l'Esprit-Saint, principe premier de l'unité du Corps mystique (Mystici corporis), mais animée de l'esprit du Concile.
Vous avez donc tort d'écrire que la fonction demeure, du moins telle que le veut la Tradition. Seul le pape demeure, sauf preuve du contraire, mais il avalise jusqu'à la canoniser (Codex 1983) une nouvelle papauté, une nouvelle Rome, en rupture fonctionnelle, structurelle, canonique, et non plus seulement conjoncturelle, avec la Rome de toujours. D'où les mots de Mgr Lefebvre que vous jetez aux oubliettes: « Ils ont quitté l'Église. Ce code 1983 est pire que le novus ordo. Nullam partem ». En avalisant canoniquement une nouvelle papauté, les papes conciliaires auto-détruisent d'eux-mêmes leur propre légitimité de pontifes. Ils institutionnalisent humainement, juridictionnellement, une église qui a pour tête, au-dessus des papes eux-mêmes, un Concile révolutionnaire couronné à la place de NSJC. L'âme de cette église n'est plus l'Esprit-Saint, esprit de vérité procédant du Verbe et principe premier de l'Église (cf. Mystici corporis), mais l'âme propre de cette église est l'esprit du Concile, dont vous savez fort bien d'où vient son « humanisme », et qui en est le « Père »!

Le Père Calmel utilise une autre analogie, celle du mariage. Les époux forment d'abord une seule chair, ce qui signifie une personne morale constituée de deux personnes physiques. Il est idiot ici de parler d'une seule personne physique comme le font justement les conciliaires... Ce n'est qu'ensuite que cette personne morale engendre des membres qui constituent le corps de la famille. Encore faut-il que le père respecte une institution dont il n'est pas l'auteur! Le père de famille n'a pas le droit de la « recomposer » autrement que Dieu en a fixé l'institution. Ainsi tout pape conciliaire est un père de famille qui « recompose l'Église autrement que la veut NSJC », est en fait un père adultère, et donc illégitimé pour sa famille véritable, de par l'institution d'une église recomposée qui n'est pas l'Église du Christ. Dira-t-on cependant que le père n'est plus le père? Non tant qu'une juridiction suffisamment autorisée, autant que le pape lui-même, n'en aura pas décrété légitimement la sentence. Toutefois, la Tradition étant une juridiction objective, supérieure à celle subjective du pape, elle autorise le moindre des catholiques à considérer les papes conciliaires comme papes, mais illégitimés de par leur incorporation à une église adultère.

D'où il suit que s'il y a continuité de juridiction subjective dans la personne physique du pape, fut-il mauvais comme François, il y a rupture à la fois dans sa juridiction objective (doctrine= lex credendi; canons de droit et de liturgie= lex orandi; la Révolution à la place de la Tradition), et aussi dans la personne morale qu'est Rome, la Rome conciliaire n'ayant de la Rome de toujours que la forme apparente d'une papauté, mais sans sa forme substantielle, son âme, l'Esprit-Saint.
D'où il suit aussi que, si le sédévacantisme ne peut pas prouver que la personne physique du pape ne l'est pas, il n'y a pas sédévacantisme - même pas pratique - à affirmer par contre, que la personne morale de la Rome conciliaire n'est pas la personne morale de la Rome de toujours. D'où le refus par Mgr Lefebvre et de Castro-Mayer, non pas du pape, mais de la réforme de cette personne morale faite par les papes conciliaires: ce que l'on refuse, ce n'est pas le pape, mais « sa » nouvelle « église », qui a pour tête morale la Rome refusée par Mgr Lefebvre et de Castro-Mayer. Au contraire, on veut le pape, mais pas le pape dans « sa » nouvelle « église », ni le pape dans « sa nouvelle Rome ». On veut le pape dans l'Église, pas dans l'église de la Révolution, hors de l'Église de la Tradition.

Lors donc que vous ne parlez que du pape François, vous jetez aux oubliettes tous ses prédécesseurs sur lesquels le pape François appuie son autorité actuelle, à savoir cette « église » de faux saints, canonisés dans une « église » qui n'a qu'une 50aine d'années, mais qui surtout ne peut pas « produire autre chose que des papes Paul, Jean Paul, Benoit, François, et les autres... ». Lors même que vous acceptez cette « église », cette Rome, son droit canon 1983 qui la constitue aussi juridiquement que la Convention des droits de l'Homme constitue le Novus ordo ab chaos, qu'attendez-vous donc d'un pape « catholique » dans une « contre-église »? Sinon qu'il l'abjure, la quitte, et la condamne « formaliter », là où la Tradition l'a condamnée d'avance materialiter? Semper idem: ne condamnez donc le pape que dans l'église conciliaire et sa Rome actuelle en bloc, selon le mot de St Pie X: une page a beau être catholique, une autre rationaliste, on jette tout! Ou encore St Augustin: « A quoi sert-il (aux papes conciliaires!), d'être d'accord avec la Tradition sur 99 points? En en contestant 1 seul, ils n'ont pas l'Église pour Mère, ni Dieu pour Père ». Mais c'est pire: reste-t-il 1 point de catholique dans la Rome conciliaire, et 99 points contre l'Église? Et Mgr Fellay n'est-il pas d'accord à 95% avec le Concile?

Je ne dis pas qu'il ne reste pas « des catholiques » dans l'église conciliaire. Mais s'ils le sont encore, c'est malgré elle! Si « les conciliaires », personnes physiques, y compris papes et évêques, sont seulement materialiter apostats, schismatiques ou hérétiques ou les trois à la fois, la personne morale qu'est la Rome conciliaire, canonisée par le Codex 1983 que vous avalisez, est formaliter apostate, schismatique et hérétique, car le for externe prouve que son intention pertinace est de perpétuer l'apostasie, le schisme, l'hérésie, et que seules les personnes physiques peuvent abjurer et se convertir avant de mourir, mais pas les personnes morales dont la « conversion » équivaut à la mort. Elle n'est plus seulement des modernistes éparpillés dans l'Église et contenus par sa tête, mais l'appareil des modernistes que le Père Calmel définissait comme le pandemonium de l'antéchrist, dûment « canonisé » après que la bouche vociférante du Concile Vatican 2 ait déversé sur le Corps mystique l'égout collecteur de toutes les hérésies.

3- « Elle (la FSSPX) est appelée à donner une nouvelle génération de prêtres à l'Eglise ».
Tout-à-fait d'accord, à condition de ne pas se tromper d'Eglise! Mgr Lefebvre voyait l'Église dans les catholiques de Tradition, pas du tout dans la Rome actuelle. Il la voyait dans les âmes quémandant le pain de la doctrine et des vrais sacrements, orphelines à cause précisément des pères conciliaires, partis dans une autre église, abandonnant l'Église sous la houlette de papes (materialiter apostats, schismatiques de leurs prédécesseurs jusqu'à Pie XII, jusquà vomir eux-mêmes un égout collecteur d'hérésies).

Mgr Lefebvre a toujours eu le sens des vraies hiérarchies. La vocation première de la FSSPX était le rêve de Dakar, sanctifier les prêtres dans la vérité, via une société sacerdotale, des prêtres saints pour sanctifier plus efficacement des âmes à sanctifier. Mais à l'époque de Dakar, c'était au service d'une Église sous Pie XII, sous une juridiction ordinaire collaborant dans le même sens évidemment. Jamais cette vocation n'a comporté l'idée même de réformer l'Église, encore moins de convertir Rome!
Par contre, Nullam partem avec une juridiction ordinaire anti-catholique, car: 1- ce sont les supérieurs qui font les inférieurs, 2- NSJC montant à Jerusalem savait fort bien qu'Il ne livrerait aucun de ses apôtres qui ne pouvaient Le suivre là où Lui seul devait aller, 3- De tout temps seul l'Esprit-Saint a conduit au martyre, mais toujours pour rappeler d'abord le Verbe ou la Tradition. 4- Jamais l'Église n'y a imprudemment poussé personne. 5- quand c'est l'Eprit-Saint qui pousse, ce n'est jamais pour accorder ou demander quoi que ce soit aux suppôts de Satan. Pas question de « livrer » les prêtres ou évêques de la Tradition au suicide d'une juridiction qui n'aura qu'un seul but: les réduire au silence, à l'inaction, les « liquider » ou les rendre idiots utiles de la Révolution, tels les ralliés de la Fraternité St Pierre dont vous partagez le « Sentire cum ecclesia conciliaria ». Le leitmotiv de ce « Sentire cum » est qu'il ne reste plus qu'un seul péché: « Ne pas être ensemble », la fraternité obligatoire sans autre père que le père du mensonge... Ce « Sentire » m'est nauséabond...

4- « Mgr Lefebvre a toujours cherché une solution canonique pour la Fraternité ». Faux tout simplement.
Il n'a cherché de solution canonique que dans l'Église, par recours à un pape dans l'Eglise. Il n'a eu ni recours, ni pape dans l'Eglise, uniquement des papes partis dans l'église conciliaire. Dès 1983, il écrivait: « Ce code est pire que le novus ordo ». C'est poussé par vous et vos semblables, pour vous prouver à vous, pleins d'illusions de jeunesse et en retard d'une apocalypse, qu'il n'y avait rien à attendre de cette Rome, qu'il est allé signer, puis à rétracté sa signature immédiatement dès que Rome lui a demandé de « reconnaître ses erreurs ». Ainsi il espérait qu'avec une telle preuve de mauvaise foi pertinace de Rome, vous comprendriez! Même pas! Vous êtes des opiniâtres que Dieu laisse dans l'illusion de vouloir « convertir Rome de l'intérieur » en mettant le drapeau du Christ-Roi au placard, sans même vous apercevoir de votre propre apostasie aussi silencieuse que diplomatique, voie large quand la voie étroite est de proclamer urbi et orbi: « Rome, tu es le siège de l'antéchrist conciliaire, couronné par nos papes à la place de Jésus-Christ que tu as découronné ».

« Selon la personne en charge du dossier », écrivez-vous. Mais que peut « une personne en charge du dossier » dans une Rome dont la vocation est de vous détruire? N'avez vous donc pas encore compris que même le pape a au-dessus de lui, canoniquement, l'autorité d'un Concile couronné à la place de Jésus-Christ? Que peut même un tel pape, sinon vous amener dans « sa » nouvelle « église », église du pape sans doute, mais vicaire d'un Concile et non de Jésus-Christ?
Mgr Fellay a voulu profiter d'une « aubaine Benoit XVI », une « reconnaissance » canonique. A supposer qu'il y ait réussi, croyez-vous que François ne vous aurait pas fait le coup des franciscains de l'Immaculée? Etes-vous prêts à subir les mêmes sanctions de Rome, suspens a divinis, excommunication, et déclarer ensuite que ces sanctions sont nulles car invalides comme a pu raisonnablement le faire en toute justice Mgr Lefebvre? Je ne le crois pas, car vous ne voyez pas le pire: le pire est que vous reconnaissez explicitement l'autorité de cette Rome amorale, anti-catholique, formellement apostate, schismatique, hérétique, et son droit canon actuel. Vous êtes donc juridiquement complètement piégés. Vous ne pourrez vous en sortir qu'en refusant le Codex actuel, mais c'est trop tard. Vous avez reconnu déjà le droit du Sanhédrin conciliaire sur le Corps mystique, pour une « reconnaissance ecclésiastique conciliaire », qui ne vaut même pas trente deniers, ni la légion d'honneur de la République française maçonnique...
Même avec une personne physique pleine de bonnes intentions à votre égard à Rome, une reconnaissance canonique de la Rome actuelle est un péché mortel au for externe, car 1) c'est un faux privilège, comme la légion d'honneur par François Hollande, un cadeau non seulement sans aucune valeur, mais en plus empoisonné, 2) c'est une caution apportée à une juridiction honteuse, scandaleuse, c'est reconnaître explicitement une autorité d'Eglise à une Rome moralement hors de l'Église, un « transfert d'autorité » jugé très grave par Mgr Lefebvre, c'est déjà le grain d'encens à l'église du culte de l'homme, 3) c'est enfin cautionner la confusion diabolique du mot catholique, et donc de son sens véritable, en confirmant le sens que les modernistes lui donnent: la religion du n'importe quoi, n'importe comment...
En cas de prélature personnelle, donc conciliaire, vous perdrez.... votre identité! L'abbé Pfluger nous accuse d'être inaudibles (pur mensonge, on n'entend que la Résistance, tellement vous en parlez en mal, merci!), mais vous serez inaudibles, invisibles, insipides, des fantômes de la Tradition dans une église médiatique.

5-1 « Toute situation anormale conduit elle-même à la normalisation ». Diable! Les romains sous César croyaient au fatum: les oies du Capitole volent à droite, les dieux sont avec nous! A gauche? « SINISTRE ». Déjà elles avaient parfois l'esprit de gauche... Plus près de nous, l'homme moderne a un fatum, le progrès inéluctable, le sens de l'histoire tout aussi inéluctable, mais qui ne sort pas il est vrai d'une constante: les hommes font l'histoire (que Dieu leur tolère), mais ce sont les idées qui mènent les hommes (et que Dieu laisse aussi à Satan de leur suggérer). Dieu donne aussi la grâce d'en tirer les leçons, grâce apparemment inefficace chez les rêveurs de la conversion de Rome, qu'Il maintient dans un certain aveuglement d'illusions?

Qu'appelez-vous la nature des choses? Celle du paysan ou du jardinier qui la respecte? Celle de Mgr Lefebvre donnant à l'Église les moyens naturels et surnaturels prévus par le Créateur dans Son ordre autant naturel que surnaturel? Celle des fidèles qui avant comme après les sacres n'ont eu de cesse de vous aider pour vos prieurés, séminaires, maisons religieuses, en gratitude éternelle « d'avoir enfin des évêques et des prêtres qui vous apportent la vraie doctrine, les vrais sacrements » (Mgr Lefebvre)? Celle des familles et écoles catholiques qui essaient tant bien que mal de survivre purement dans un monde de corruption générale? Celle de la paix du Christ dans l'harmonie et la « modestia » de Son ordre que le monde voit très bien chez nous, et chez nous seuls jusqu'à justement être une pierre d'achoppement, un signe de contradiction ?
Est-ce dans la nature des choses de mettre une pomme notablement pourrie (prélat conciliaire) dans un panier de pommes saines (séminaire de la FSSPX)? Que dis-je: d'amener toutes les pommes saines des œuvres de la Tradition, dans le tonneau de pommes pourries de l'église conciliaire? La nature des choses est-elle celle du progressiste qui la détruit en tirant sur la plante? Ne savez-vous pas que l'on maîtrise la nature en lui obéissant? Mais quand Rome faute de surnaturel en perd même le naturel, acceptera-t-elle malgré tout la nature des choses? Teilhard de Chardin estimait que le stalinisme était aussi dans la nature des choses: il était « indispensable » à l'émergence d'un homme nouveau! C'est hélas votre langage infra en 5-6.

De quelle normalisation parlez-vous? Qui est le « normalisateur »? Quel esprit animera cette normalisation, l'Esprit-Saint ou Satan? Quelle juridiction ordinaire en fixera les règles canoniques? La juridiction objective de la Tradition, ou la juridiction objective, doctrine et droit canon, de l'église conciliaire? Semper idem: la seule normalisation possible pour un catholique s'appelle l'Église catholique, ce qui exclue l'église conciliaire et sa « normalisation ». Qu'y a-t-il de commun entre le Christ et Belial? Tant que la juridiction subjective ordinaire (papes et la Rome qu'ils sont censés « gouverner ») n'obéit même plus non seulement à la juridiction objective de la Tradition, mais même plus à la nature des choses qui, à la lumière de la foi, comprend la gravité du péché, je ne vois aucune « normalisation » possible ni venant de Rome, ni de ceux qui s'y incorporent, sauf une « normalisation contre-nature », et donc un enfer.

5-2 « le danger que les fidèles trouvent cette situation normale ». Vous pratiquez le triple mensonge:
1- Pour les fidèles, la situation normale est de ne pas se mettre sous juridiction ordinaire conciliaire, au même titre qu'il est moralement peccamineux de se mettre volontairement en tentation, risque prochain de péché. Et donc comment pouvez-vous appeler cela un danger? En outre, autant les fidèles que leurs bons pasteurs savent le prix des institutions catholiques, et que ce sont celles-là que la Révolution veut détruire par corruption de l'intérieur ou de leur tête, par des pasteurs mercenaires ouvrant leur bercail aux séducteurs.
2- Contrairement à ce que vous écrivez plus bas, les fidèles doivent argumenter, avec fierté autant qu'avec gratitude envers Dieu: « Nous avons la saine doctrine, la vraie messe, nos séminaires, prieurés et évêques », car un héritier qui nie son héritage est un menteur. Or ayant reçu l'héritage de la Tradition, nous possédons la vérité! C'est la fierté de tout chrétien, dont le démon conciliaire veut nous faire scrupule honteux.
3- Mais sans votre amalgame hypocrite: « Nous ne manquons de rien ». En effet, nous manquons d'une Rome et d'un pape catholiques. Dieu seul sait jusqu'à quand, mais je ne le tente pas, ni le diable comme vous le faites. A l'abbé J. Laguérie qui me demandait si je crois au miracle, j'y crois mais ne demande pas au Christ de descendre de sa croix pour cela!

Si le danger pour les fidèles est de s'endormir sur les acquis, alors la solution n'est pas d'aller chercher des privilèges à Rome, mais de relancer les croisades d'avant 2012 pour la conversion des hommes d'Eglise (partis dans une autre qui ne sera jamais la nôtre!). Mais comme pour vous, leur église serait celle que nous devrions rejoindre, je ne vous vois plus lancer des prières et sacrifices dans le but qui était celui de Mgr Lefebvre, et vous avez abandonné tout appel public à prière et pénitence pour la conversion du pape et des évêques! En 2011, presque 12 millions de chapelets ont été envoyés à Rome pour « ramener Rome à la Tradition ou l'inverse », ce qui était déjà la confusion de Menzingen. Ensuite on a compris la supercherie faite moins aux fidèles qu'à la Vierge! C'était pour que Benoit XVI se dépêche de signer un accord pratique sans accord doctrinal. Pas étonnant que la Vierge n'ait pas apprécié. Elle a obtenu de Son Fils la démission de Benoît et l'élection de François. Mais même cela ne vous ouvre pas plus les yeux! Exit le conservateur Benoit? Vive l'inclassable François! De lui tout est possible, même une place en enfer!

5-2bis: « participation à l'Année Sainte ». Vous avalisez donc l'institution « d'années saintes » en dehors de celles de l'Église, en commémoration non du Christ tous les 25 ans, mais du plus sinistre évènement de toute son histoire, la naissance de l'antéchrist conciliaire. Vous ne réalisez donc toujours pas cette nouvelle « sainteté » selon Satan, consistant à appeler « saints et catholiques » les personnes et les choses humaines sans la vérité de Dieu, hors de Son Église, qu'il s'agisse du « saint Concile », du « saint esprit » du Concile, de sa « sainte » Rome, du pape qui se fait « saint père selon le Concile », du « saint » droit canon du « saint peuple de Dieu », des « saintes » canonisations d'hommes de perdition. Où est donc votre discernement des esprits? Depuis quand tout le monde il est « saint »? Citez-moi un seul saint qui est prétendu l'être de son vivant! Le St Curé d'Ars, à son évêque qui lui demandait la plus grande grâce reçue, a répondu: « Mgr, la crainte d'aller en enfer ». Ste Jeanne d'Arc? « Si je n'y suis, Dieu m'y mette! », en état de grâce. Et nous? Et les « conciliaires »??

5-2ter: « (Nous en appelons toujours à l'état de nécessité et avons recours à la juridiction extra-ordinaire conformément à la loi) ».
Certes, mais de quelle loi parlez-vous? De la loi écrite? Ou de la Suprema Lex?
Vous n'avez que la vision pharisaïque de la loi écrite, mais pas la vision de la loi selon Mgr Lefebvre! Sa vision n'a jamais été du petit bout de la lorgnette, de profiter d'un article de droit canon, lui donnant la « permission » de sacrer contre le pape. Cela, c'est bien dans l'esprit libéral, profiter d'une libertas uniquement pour des motifs d'intérêt personnel. C'est hélas cet esprit qui vous guide, demander au pape directement la « permission » de la « liberté » pour la Tradition. Mgr Fellay va même jusqu'à écrire que: « Rome sera convertie quand elle nous donnera la liberté de critiquer ouvertement le Concile dans l'Eglise ». Une telle optique est tout-à-fait pharisaïque, c'est le « catholique libre » dans l'église libre de Maritain. Et pendant ce temps, il est bien sûr interdit de critiquer qui ou quoi que ce soit, dans ou même hors de cette « église », parce qu'elle serait malgré tout « Notre Église humaine, visible, concrète »... Où donc est l'incohérence la plus incroyable, totalitaire, sinon à Menzingen?

La vision de Mgr Lefebvre et de Castro-Mayer est tout autre. Le droit canon ne rappelle pas le Ecclesia supplet comme une « permission de la juridiction ordinaire », mais comme une règle de droit supérieure à la juridiction ordinaire. Le sacre d'évêques est chose courante dans l'Église, et n'a été soumis par Pie XII à l'autorisation écrite de Rome que contre des épiscopats schismatiques (imposés par des autorités temporelles se substituant à Rome, église de Chine). Le ECCLESIA SUPPLET est une action directe du Saint-Esprit, court-circuitant la déficience (peu importe laquelle!) de la juridiction ordinaire. Cette règle est donc moins une « permission » qu'un devoir universel, s'imposant au-dessus du pape lui-même, déficient ou non. Le motif du Ecclesia supplet n'est donc pas la loi écrite, mais la Suprema Lex, salus animarum, même si la loi écrite ne fait que le rappeler. En réalité, c'est l'Église y compris sa juridiction ordinaire qui a pour suprême OFFICE de « suppléer » aux nécessités des âmes, « toutes perdues sans l'Eglise », comme tant de fois rappelé par vos saints évêques consécrateurs.

Par exemple ici, la juridiction accordée du pape pour les confessions n'ajoute donc absolument rien à celle que vous avez déjà de suppléance. Elle est au contraire un piège à trois coups:

vous faire croire à un « plus », alors que le pape conciliaire ne peut vous donner qu'un « droit conciliaire », pas catholique et donc sans valeur,

ensuite des « migrants » dans la Tradition, un visa, laisser-passer comme pour ceux qui envahissent l'espace Schengen. C'est l'infestation programmée de vos confessionnaux par des repentants d'une heure, sans la doctrine sacrée,

enfin nec plus ultra, se profile à l'horizon le sempiternel chantage à la légalité: demain des prêtres voire des évêques de la « Tradition » déclarerons « invalides » les confessions et mariages dans la Résistance! Motif? Aucune juridiction « du pape »! De qui se moque-t-on?

Toute « Cure » dans l'Église est à la fois un OFFICE et un BENEFICE (droit canon). Pour le pape, la Cure est territorialement la terre entière, pour l'évêque un territoire appelé diocèse, pour le « curé » (par délégation seulement de l'évêque territorial) une paroisse. L'OFFICE est le salus animarum, devoir de tout clerc, le même en nature quelque soit le niveau hiérarchique des pouvoirs conférés par juridiction, et réparti « ordinairement » en territoires de juridiction. Mais cette « répartition » juridictionnelle des pouvoirs peut – toujours et partout – être « court-circuitée » par Dieu quand bon Lui semble, de droit divin et non humain, par le Ecclesia supplet en cas de nécessité, l'Esprit-Saint seul étant la cause efficiente de l'unité hiérarchique des âmes dans l'Eglise.

Du seul fait que c'est Rome et le pape qui sont défaillants au for externe, cette nécessité est universelle, a la terre entière pour territoire, alors qu'avant le Concile ce pouvait être le cas d'un état, voire d'un continent (URSS, états communistes). Votre juridiction de suppléance n'est donc pas territoriale, mais universelle « de divino jure », tant que Rome n'est pas redevenue catholique, donc non anti-église conciliaire, cette « église » n'étant d'ailleurs qu'une des « réformes » sinistres du Concile (cf. Subsistit in)).

Vous n'avez aucune juridiction ordinaire sur aucun fidèle, mais vous avez mieux: une juridiction de suppléance sur tous, d'où qu'ils viennent, où qu'ils habitent. La seule juridiction ordinaire dans la FSSPX est celle canonique selon 1917 définie par les statuts du SG sur les prêtres membres. Mais les fidèles de la Tradition appartiennent à l'Église, pas à la FSSPX. Les clercs ont à l'égard des fidèles un OFFICE de suppléance, universel, mais aucun BENEFICE ordinaire, lequel revient « légalement » au diocèse du lieu qui en a l'OFFICE ordinaire.

Par contre, la juridiction de suppléance accorde en justice due, un BENEFICE de suppléance , moralement dû à un OFFICE de suppléance. Le devoir des clercs envers leurs ouailles leur donne un droit concommittant à bénéfice, soit respect, obéissance, gratitude, soutiens matériels, denier du culte, etc... Ces bénéfices dûs « légalement » au clergé local, ne le sont plus « moralement » tant que l'Office rendu n'est pas catholique. Si les fidèles le règlent à la FSSPX, c'est en vertu d'une règle morale supérieure au droit « légal », mais ce bénéfice pour la « cure » n'est dû en toute justice que si l'office de cette cure est rempli selon l'Église codex 1917, et non selon l'église conciliaire codex 1983.

La FSSPX dont on disait qu'elle coulerait après les sacres, a connu le contraire: un enthousiasme catholique, des sacrifices des fidèles se « saignant les veines » pour son expansion et sa richesse matérielle. Hélas, de nombreux clercs en ont conclu être « propriétaires des choses et des hommes ». Les murs (bénéfices) sont à eux, mais les âmes non! Les âmes ne leur doivent bénéfice que s'ils remplissent leur office de les sauver, non de les perdre! Dans ce dernier cas, comme disait St Athanase, gardez les murs, nous on garde la foi....
L'une des erreurs magistrales qui commence donc à pourrir les clercs de la FSSPX sous la houlette du chapitre 2012, est qu'ils prennent leur juridiction de suppléance comme une juridiction ordinaire sur les fidèles qui les soutiennent! Parce qu'ils en reçoivent les bénéfices certes en justice, ils sont tentés de considérer leurs fidèles comme « appartenant à la FSSPX », ce qui est l'amorce d'une église tradi parallèle à l'Église, avec une juridiction de suppléance (office) prise pour une juridiction « ordinaire de suppléance » (bénéfice de suppléance considéré comme « ordinaire »), bref une forme subtile de cléricalisme.
Ce cléricalisme devient un pharisaïsme, quand le clerc exerce un « chantage aux sacrements », exigeant l'obéissance à un homme, ici Mgr Fellay, puis à eux-mêmes se prenant pour curé d'une paroisse ordinaire, alors que les paroisses de la FSSPX ne sont que des paroisses de suppléance.

On comprend donc l'immense tentation (juridico-financière) d'une prélature personnelle. Cette création moderne dans l'église conciliaire crée - un temps - une « église dans l'Eglise », tel fut l'Opus Dei, où le chef institua un 8ème sacrement, le travail comme moyen de sanctification, avec son « bénéfice », la réussite sociale et l'argent comme moyen d'apostolat et preuve de la bénédiction divine, et bien sûr l'obéissance prioritaire au chef, voire son idolâtrie. Mais la prélature personnelle est un instrument de stratification et d'éclatement de l'Eglise.

Si de nombreux clercs voient la prélature personnelle comme une solution à la crise, c'est qu'ils n'ont pas compris que:

« Paissez le troupeau de Dieu qui vous est confié, non à contre-coeur mais de bon gré, dans l'esprit de Dieu, non par vil intérêt mais par dévouement. Ne faites pas peser votre autorité sur ceux qui vous sont échus en partage, mais montrez-vous les modèles du troupeau » Epître Messe Si diligis Me, St Pierre I,5,... En clair, ne placez pas votre « office » (sens du devoir) dans la recherche du « bénéfice », ni dans le poids de votre autorité pour surcharger les croix de vos fidèles, par une sainteté au-dessus de leurs forces! Vos fidèles n'ont pas pour devoir de passer leurs temps libres au prieuré ou à la chapelle.

Dieu ne donnera aux clercs le bénéfice de fidèles vraiment catholiques, que s'ils remplissent leur office selon l'Église, pas selon l'église conciliaire. Selon l'église conciliaire, ils auront des ouailles conciliaires, tout simplement... La réussite matérielle sans doute, mais à quel prix pour les âmes?

La recherche prioritaire d'une quelconque reconnaissance de Rome, en remplacement de celle prioritaire de la conversion réelle des hommes de Rome, c'est tout simplement du carriérisme ecclésiastique. Comme NSJC, Mgr Lefebvre avait le souci des âmes, réservant tout son office aux âmes en perdition, y compris bien sûr celles de Rome, du pape en premier. Mais ce souci excluait absolument de « se faire aimer » d'une Rome apostate. Il demandait et laissait au Christ le soin de s'occuper personnellement d'une Rome en putréfaction avancée...

Mais le pire est ce « transfert d'autorité très grave » (Mgr Lefebvre): reconnaître quasi explicitement l'autorité de l'Église à des hommes d'Eglise qui l'ont abandonnée pour une chimère devenue réalité visible, humaine, concrète, et canonisée!

5.3- Votre premier souci ici exprimé serait donc un office « d'aider ceux des clercs et fidèles conciliaires qui feraient appel à vous » dans l'apostolat, et le bénéfice d'avoir de ci de là des églises « conciliaires ». Il ne vous vient même plus à l'idée que vous êtes en plein dans le multi-ritualisme, le multi-religions, des fidèles tantôt « tradis » en apparence, tantôt libéraux en réalité, et des églises livrées tour à tour à n'importe quel culte. Comme si ne suffisaient pas les trahisons récurrentes des fidèles qui désertent nos chapelles le dimanche d'indult dans le diocèse. Pour vous, il serait donc « normal » que les églises de nos pères retrouvent une messe de saint Pie V tous les x par an, voire par mois, et le reste du temps, soient le lieu d'on ne sait quel culte de l'homme ou du diable. Je m'étonne avec stupéfaction de votre oubli flagrant du « Terribilis locus iste ».

De même pour ce que vous appelez les « fidèles craintifs », conciliaires ayant la trouille de tourner le dos à leurs évêques et prêtres materialiter apostats, schismatiques et hérétiques. C'est donc que votre charité pour eux ne consiste plus à leur dire de quitter l'église conciliaire de perdition. Vous n'avez donc même pas compris le motif structurel (et pas seulement conjoncturel d'une mort prochaine) des sacres de 1988, vital pour l'Église: des évêques anti-église conciliaire, pour des prêtres anti-église conciliaire, des familles anti-église conciliaire, et des vocations anti-église conciliaire. Vous avez déjà jeté à la poubelle ce mot de Mgr Lefebvre: « Si je n'avais pas rétracté ma signature, je faisais l'opération suicide ». Vous n'avez peut-être jamais compris Mgr Lefebvre: arracher les âmes du piège de l'église conciliaire, prise pour l'Église. Vous ne voyez même pas que vous les confortez à y rester, dans une duplicité coupable entre les vérités du salut « par la messe quelques dimanches par an », et les compromis du diable tout le reste du temps...

5-4 « La dite permission doit être recherchée ». Là encore, la permission recherchée est celle purement juridique d'un droit qui n'est pas celui de l'Église, mais celui de l'église conciliaire, recomposée par le Codex 1983. Dans cette église, l'autorité suprême est celle du Peuple de Dieu, déclaré nommément Souverain. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le Codex du droit canon 1983 que vous faites vôtre, et qui n'est pas le mien. Ce que vous demandez donc, c'est la permission du peuple, pas la permission du pape, ni des évêques, et encore moins du Christ et de Son Église. Ce que vous demandez, c'est la permission légale de l'église du Peuple!

5-5- Vous ne répondez pas à votre propre question du « discernement des esprits ».
Je constate que pour un prêtre éminent de la FSSPX, le grand absent de tout votre texte est Satan nommément, mais je le discerne dans chaque paragraphe jamais exempt de sophisme, si ce n'est à chaque ligne. Même certains de vos mots sont équivoques.
Comme dit au début, le seul mot Église est devenu équivoque, moderniste, y compris dans la FSSPX depuis la fameuse doxa de Mgr Fellay à Saint Pré au sortir des discussions doctrinales: « Mais c'est notre Église visible, humaine, concrète ». Mais Quid de l'Église humaine et divine, et pas seulement humaine?
Non, ce ne sont que nos hommes d'Eglise, mais partis hélas dans une Rome spirituellement, au for externe (materialiter), hors de l'âme de l'Église. Etant la tête physique d'une personne morale (droit canon) dont l'âme est l'esprit du Concile (couronné à la place du Christ), ils forment physiquement un « cerveau » étranger hors de la tête de l'Eglise, engendrant par son âme une nouvelle forme substantielle d'un corps social étranger à l'Eglise corps mystique, un corpus social mort à la grâce qu'est l'église conciliaire présente, visible, humaine, concrète. Sinon, Mgr Lefebvre et Mgr de Castro-Mayer sont dans l'erreur pour avoir dit in solidum: « Ils ont quitté l'Église. Nous avons affaire à une contre-façon de l'Église. C'est une nouvelle religion, une nouvelle église ». Question d'âme bien sûr, et donc de discernement des esprits, le corps social qu'ils forment au for externe, non soumis à l'Esprit de vérité mais à celui du mensonge, de la falsification, et de la duplicité, n'est même plus le corps social de l'Église, le corps mystique. Voilà mon discernement des esprits, dont je m'étonne qu'il ne soit pas le vôtre...

Ici je m'écarte de Mgr Tissier de Mallerais lui-même dans le Sel de la Terre N° 85, en trois points sur quatre.
D'accord pour la cause finale, dont il dit être la cause des causes, ce qui n'est vrai que dans l'ordre de la spiration, pas de la génération (toute cause finale procède d'une cause efficiente ontologiquement antérieure). Le Salus animarum n'est pas la cause finale au for externe de l'église conciliaire, qui la méconnaît.
Par contre, Mgr Tissier omet de dire clairement que la cause efficiente « première » de l'église conciliaire est un « Concile », là où la cause efficiente première de l'Église est NSJC. Du moins la hiérarchie définie par Mgr Tissier pour l'église conciliaire est incomplète à mes yeux. Il ne dit pas que les papes y ont une autorité inférieure à celle d'un « peuple » prétendu de Dieu, canonisé au-dessus d'eux par un Concile qui, enfin animé soit-disant de l'esprit de la Pentecôte, aurait compris que l'Eglise n'avait rien compris avant lui...
Mgr Tissier n'y distingue pas non plus les deux causes formelles de l'Église, savoir l'obéissance « aveugle » à l'Esprit-Saint, dont la juridiction objective s'appelle la Tradition, et l'obéissance subséquente non aveugle à la juridiction subjective ordinaire, Rome dont la tête est le pape régnant. Pie XII rappelle pourtant ces deux « principes d'unité » de l'Église dans Mystici corporis. Il rappelle aussi que Rome et le pape sont tenus bien évidemment au premier principe, surnaturel, d'obéissance à l'Esprit-Saint au for externe, et donc à la Tradition qui en est l'expression « verbale ». Iota unum rappelé par St Vincent de Lérins dans son Commonitorium, et pat Mgr Lefebvre dans ses « conditions non négociables, préalables même à tout dialogue avec Rome »!
Mgr Tissier enfin semble confondre « matière » et « cause matérielle ». Si « catholiques et conciliaires » sont physiquement les éléments matériels des deux églises, l'Église et l'église conciliaire, et qu'ils ne forment qu'un seul corps « divisé dans leurs âmes », alors Mgr Tissier conclut fort justement à une « dissociété ». Question: « Une quelconque dissociété peut-elle jamais faire l'objet de notre Credo en son 9e article? ».
Mgr Lefebvre et Mgr de Castro-Mayer ont répondu: « NON! Nous sommes l'Église visible corporellement par la seule profession de la Tradition au for externe ». D'où il suit que le Corps mystique à ce jour ne comprend plus les personnes physiques conciliaires, qui forment une « église corporelle » dont la forme substantielle, l'âme, est l'esprit du Concile. Attention! Il y a des catholiques dans l'église conciliaire! Mais cette réalité n'est pas différente (par exemple) des « catholiques » d'Angleterre pendant qu'ils devenaient anglicans. Que Dieu sauve des catholiques dans l'église conciliaire ne sort pas d'une règle générale de l'Église, à savoir que c'est malgré la fausse église dont ils sont membres apparents au for externe.
Mais donc si catholiques et conciliaires forment bien une matière de baptisés, c'est par contre la cause formelle qui détermine la cause matérielle des membres obéissants, soumis à la tête apparente de chaque société. Les obéissants à la Rome conciliaire forment bien un « corps » soumis au pape, distinct des obéissants à une juridiction de suppléance du pape. La cause matérielle de l'église conciliaire est dans ses membres obéissants à la Rome conciliaire. la cause matérielle de l'Église est dans les membres de l'Église qui ne sont pas dans l'église conciliaire, car nul ne peut servir deux maîtres: soit ici l'Esprit-Saint malgré le pape, soit de l'autre côté le pape malgré l'Esprit-Saint. Car dans notre cas c'est l'Esprit-Saint qui nous pousse à obéir en priorité à une juridiction de suppléance, plutôt qu'à une juridiction ordinaire servante de l'esprit du Concile.

Le Corps mystique au for externe est donc la société des baptisés sous juridiction de suppléance, et les baptisés de l'église conciliaire (sacrements douteux dans l'Esprit-Saint) forment un corps social animé de l'esprit du Concile, du pape au moindre fidèle. Les deux corps sont bien séparés chacun par une tête, d'un côté la Rome de toujours en continuité de juridiction de suppléance à défaut du pape en son âme, présent uniquement comme corps étranger dans le Corps mystique qu'il persécute, de l'autre une Rome conciliaire antéchristique, dans laquelle hélas se trouve la personne physique du pape, pour tromper même les élus si possible.

Il n'y a pas sédévacance parce que la personne physique du pape existe, vivante sur terre, présente légalement mais absente moralement. Il y a sédé-absentéisme du pape dans sa fonction selon le Christ, de confirmer dans la foi, et illégitimité formelle du fait de son incorporation au for externe à une église illégitime.

Le « Ubi Petrus, ibi Ecclesia » n'en est cependant pas contredit, car l'Église est toujours là où se trouve le Petrus infaillible, mais pas là où le pape régnant n'agit pas en tant que pontife infaillible, soit comme un homme normal, encore plus comme un homme normal pas catholique! Ne faisons pas dire à cet adage ce qu'il n'a jamais voulu dire. Le Vatican 1 a précisé les formes d'infaillibilité de Petrus, mais hélas il s'en est suivi un effet pervers pour nombre de catholiques, un effet d'aubaine pour le diable: « J'obéis au pape, donc je suis dans l'Église et sauvé ». Erreur funeste à la source de toute l'obéissance conciliaire, le coup de maître de Satan. Ce dernier recommence en mieux: sophisme au sein même de la FSSPX niant la possibilité théologique d'un pape pour deux églises, alors que cette possibilité n'est que naturelle, tout homme pouvant se faire membre de plusieurs sociétés. Qu'est-ce qui empêche le pape de servir autre chose que le Corps mystique? Rien, si ce n'est l'Esprit-Saint assistant effectivement tous les bons papes que NSJC a donné à Son Eglise! Semper idem, c'est l'Esprit de vérité qui est cause efficiente de l'Église au-dessus du pape! Mais ce même Esprit ne peut que chasser tout esprit conciliaire, à commencer par cet esprit dans le pape!
La seule solution de retour à l'ordinaire, normalisation pour l'Église, est l'abjuration par le pape d'une Rome antéchristique, comme l'a faite Mgr Lefebvre dans sa déclaration de Novembre 1974. Le refus absolu de l'appareil des modernistes que le Père Calmel appelait prophétiquement le pandemonium de l'antéchrist, visible, humain, concret sous nos yeux, mais hélas pas aux vôtres qui semblent ne pas s'ouvrir à la lumière (Gustave Thibon). Le Corps mystique aujourd'hui est un corps vivant à la grâce, dont une partie humainement visible au for externe se soumet à une juridiction de suppléance, une autre partie est constituée d'âmes dispersées non soumises à cette juridiction de suppléance universelle, tous étant persécutés par le monde moderne et une tête corporelle, Rome, qui est en fait un nouveau Sanhédrin. Mais on peut affirmer que cette tête « morale » est hors du Corps mystique, reconnaissable uniquement en ceux qui professent la foi de toujours.

Du seul fait du Ecclesia supplet, il n'y a pas non plus d'ecclésio-vacantisme : Dieu pourvoit des têtes de suppléance à la tête malade d'Alzheimer qu'est Rome partie dans une autre église. Semper idem! Dans l'obéissance, le plus important aux yeux de Dieu est à qui ou à quoi l'on obéit, et non d'obéir aveuglément. Que l'ignorance y soit pour beaucoup est une chose, mais Dieu sait combien il y a d'ignorances coupables, car « vincibles »! Et l'excuse du « nous sommes inaudibles » de l'abbé Pfluger n'est qu'un prétexte pharisaïque à une forme subtile d'apostasie silencieuse!

Analogies historiques:
Arius: notre époque se distingue de celle de l'église arienne sur deux points. 1- Crise du clergé comme aujourd'hui, mais à une époque où le peuple ne connaissait pas le libéralisme, le sacre d'évêques sans autorisation du pape était normal et courant. Le peuple ayant le sens de l'autorité naturelle, comme le prêchait d'ailleurs l'Église, même versus de mauvais chefs, n'était donc opposé en rien à un « retour » à la Tradition apostolique, bien au contraire, vu les fruits merveilleux du christianisme sur les chefs eux-mêmes. Le progrès n'était pas un anti-progrès comme aujourd'hui. 2- Rome ne fut jamais vraiment arienne, ce qui a « accéléré » la résolution de la crise. Aujourd'hui, le problème de l'obéissance des inférieurs aux supérieurs est corrompu par le libéralisme, et j'ai entendu un « père » affirmer: « Il n'y a plus d'autorité parce que plus personne n'obéit ». Hélas, ce « cinquantisme » comme le dit Mgr Williamson prend aussi le problème à l'envers: il n'y a plus d'autorité vraie parce que les « pères » la perdent en semant du vent, autant dans les volontés que d'abord dans les intelligences. Ils récoltent donc la tempête, quitte ensuite à accuser les meilleurs de leurs fils de « libéraux, indépendants, indisciplinés », voire « résistants, fanatiques dévôts », etc... Les papes conciliaires sont de nouveaux Arius, mais d'un « néo-arianisme ». Ce n'est plus NSJC seulement homme et non Dieu, mais pire: cet homme qu'est NSJC s'est senti devenir Dieu (immanentisme vital), et a révélé à l'homme qu'il est naturellement dieu! Tout catholique (pape compris et en premier) doit refuser la Rome actuelle, Nullam partem. Quand Mgr Fellay dit qu'il faudra 25 ans pour convertir Rome, que peut-il bien en savoir, l'a-t-il lu dans le marc de son café? Le scenario le plus réaliste n'est-il pas celui du 3ème secret de Fatima, le témoignage du sang, la liquidation physique des hommes de Rome, et une papauté un temps clandestine avant l'Église de Philadelphie?

Sainte Jeanne d'Arc: Menzingen voudrait remettre le pape dans la Tradition, comme la Pucelle a voulu remettre le Roi sur le siège du Royaume de France, et chasser « les modernistes » de l'Église, comme les anglais de France. Hélas, Menzingen s'y prend à l'envers, car ne voit pas que la Rome conciliaire est au Royaume d'Angleterre, ce que la Rome de toujours est au Royaume de France. Vouloir rétablir le pape (le Roi) c'est bien, mais à condition de ne pas accepter le Royaume d'Angleterre. Rien ne sert de rétablir le pape si l'on ne refuse pas l'église conciliaire. On ne voit pas Jeanne remettre le Roi comme vassal du Royaume d'Angleterre. Le Conseil de Menzingen n'est donc pas le Conseil de Jeanne. C'est bien là l'erreur de Menzingen, oublieux des voix de Mgrs Lefebvre et de Castro-Mayer: en acceptant le Codex 1983 « pire que le novus ordo », Menzingen avalise le Royaume d'Angleterre, tout en voulant le Roi de France (le pape). Tout rallié ou désireux de l'être est en fait un Bourguignon, qui veut le beurre et l'argent du beurre. Le Roi de France ou le pape, oui, mais sous la coupe du Royaume d'Angleterre, alias la Rome conciliaire du Codex 1983, ordo ab chaos dans l'Église, qui tiendra toujours le pape en otage. Comme Jeanne, la FSSPX et les résistants qui la suivent encore, peuvent dire à Menzingen: « Evêque, tu me livres à la Rome conciliaire. C'est par toi que je meurs! ». Que certains y aillent nécessite les mêmes grâces que Jeanne. Qui les a? Je n'ai pas encore vu d'Orléans libéré.

Luther. Satan sait prêcher aussi le vrai et l'Ecriture quand il faut, deux fois sur trois à NSJC en sortie de quarantaine. « La messe est un sacrifice » dit-il à Luther une nuit. Donc c'est faux en conclua Luther! Mais la Rome des Borgia, grande pécheresse contre le seconde table, ne pécha point contre la première. La Rome conciliaire a d'abord péché contre le Saint-Esprit au for externe (aggiornamento = apostasie, interdiction de la mission apostolique et du prêche à contre-temps), contre le Verbe par l'égoût collecteur d'hérésies, contre le Père enfin à Assise, publiquement, au for externe (Mgr Lefebvre).

5-6 « On ne voit même pas une lueur d'espoir. En revanche l'acte officiel de reconnaissance déclencherait un trouble sain à l'intérieur de l'Église. »
Ma lueur d'espoir est dans la patience des résistants

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