2016-02-09

Ainsi toute l'ecclésiologie du chapitre 2012 dans la FSSPX est doctrinalement faussée, et la ligne de crête de Mgr Lefebvre gauchie par Mgr Fellay, qui s'aventure hors de la voie doctrinale des pitons de survie plantés sur la ligne de crête de Mgr Lefebvre jusqu'en 1991, mais que le chapitre 2012 a décidé d'abandonner.

17- « Rome doit nous reconnaître comme catholiques, tels que nous sommes », Mgr Fellay.
Erreur gravissime sur le plan doctrinal et prudentiel, car c'est implicitement reconnaître à la Rome conciliaire et à sa papauté l'autorité de la Rome de toujours, reconnaître que la Rome conciliaire puisse définir ce qui est catholique, à l'opposé du 5ème piton doctrinal de Mgr Lefebvre: « C'est ce transfert d'autorité qui est grave: reconnaître à la Rome conciliaire l'autorité de la Rome de toujours. Toutes leurs sanctions sont nulles ». C'est se faire très mauvais garde suisse de Rome. Le bon garde suisse avait dit à Mgr Lefebvre: « Mgr, vous faites encore confiance à ces gens-là? ». C'est surtout cautionner sur le Corps mystique le droit du Sanhédrin romain de la Rome conciliaire. C'est une forme subtile d'apostasie silencieuse qui met sous le boisseau du « pragmatisme » de la FSSPX officielle, la confession apostolique de Mgr Lefebvre enlevant le masque de la Rome conciliaire. C'est aussi livrer le Corps mystique du Christ dans ses familles, écoles, prieurés et séminaires, au solve et coagula de la Révolution conciliaire. Quelle différence de statut juridique aura la FSSPX avec les ralliés? Et une fois « dans cette église », qu'y pourra-t-elle changer d'une part, et ne risque-t-elle pas de se voir cette fois-ci « réellement » déclarée schismatique ou sédévacantiste, d'une « église » dont elle aura reconnue l'autorité canonique?

18- Mgr Tissier de Mallerais, Sel de la Terre N°85, conclut: « L'église conciliaire est l'Église occupée par la secte des modernistes dans l'Église ». C'est revenir avant la fin du Concile à l'Église occupée de Jacques Ploncard d'Assac qui conclut mal son excellent livre en faisant confiance au pape Paul VI, sans institution canonique par des papes d'une nouvelle romanité (3ème Rome), d'une nouvelle « papauté », et par suite d'une nouvelle apparence d'Eglise sans sa substance. C'est omettre la conversion des papes à l'esprit de la secte, sans qu'ils en soient nécessairement « encartés », à moins d'affirmer témérairement que les papes sont les chefs de la secte. C'est l'esprit de la secte qui meut papes et évêques de l'Église dans l'église conciliaire, qui les soumet plus à son esprit qu'à la secte occulte elle-même. Dès lors ni l'esprit ni l'action de la secte ne sont occultes, mais deviennent notoires, n'en déplaise à l'abbé Gleize!

C'est aussi omettre que toute la constitution divine de l'Église a été « canoniquement révolutionnée » par sa propre juridiction subjective. Si donc Mgr Tissier conclut à une dissociété, c'est juste de l'église conciliaire, mais comment peut-il en dire autant de l'Église Une? Une dissociété peut-elle être l'objet du 9e article de notre Credo? Mgr Tissier se trompe donc aussi sur la cause matérielle: les baptisés (dans l'église conciliaire dont les sacrements sont douteux) ne le sont pas forcément dans l'Église, et les obéissants au pape forment un corps social et moral séparé, bien distinct des obéissants à la juridiction catholique de suppléance!

19- lettre LAB N° 78 de Mgr Fellay en mai 2011: « Avec ce code 1983, nous nous approchons d'une église sans prêtres, etc... ». Si « nous nous approchons » d'une telle église, c'est que Mgr Lefebvre a eu tort d'écrire dès le 21 Novembre 1974: « nous refusons par contre la Rome qui s'est manifestée clairement etc... ». Mgr Fellay est en retard de 37 ans sur la perception de Mgr Lefebvre, et de 28 ans sur le Codex de 1983 qu'il analyse, et qu'il avalise!

20- Conférence de Mgr Fellay à St Pré (où deux de mes filles ont pris le voile), publiée dans Nouvelles de Chrétienté N° 135 de janvier 2012. « Mais c'est notre Eglise, visible, humaine, concrète! » en montrant « Rome ».
Non, ce ne sont que nos hommes d'Eglise, juridiction ordinaire subjective, cause matérielle de la personne morale qu'est Rome, sans aucune des trois autres causes de l'Eglise : le Saint-Esprit comme cause efficiente, l'obéissance à la juridiction objective de la Tradition comme cause formelle, et comme cause finale le salut des âmes par la doctrine et un pouvoir d'ordre certain. On a grand peine à définir l'Église militante de Mgr Fellay: Rome? L'Église « officielle » ou « enseignante »? Laquelle? Une âme? Laquelle? Un corps social et moral uni? Lequel? L'Eglise de Mgr Fellay serait siamoise, bicéphale, un corps à deux têtes, l'une animée de l'Esprit-Saint, l'autre de l'esprit du Concile.

21- Un prieur, commentant un Cor unum de Mgr Fellay écrivant: « Rome sera sur la voie de la conversion quand elle nous garantira le droit dans l'Église de critiquer publiquement le Concile ». Mais de quelle église parle-t-on ici, sinon de l'église libre de Maritain, une « Rome » qui autorise par principe, à tout inférieur de critiquer l'autorité publiquement dans l'Église? L'hypocrisie ici consiste d'abord à prétendre "critiquer le Concile dans l'église conciliaire", mais sans renoncer à sa principale "réforme", l'église conciliaire elle-même. Elle atteint son comble quand l'auteur d'une telle incohérence impose silence absolu dans « son église », sous peine d'excommunication ou de procès stalinien, tels ceux des abbés Salenave et Pinaud, sans compter les exclusions hors statuts canoniques de la FSSPX elle-même. Quant à la soi-disant conversion recherchée, on s'abstient du seul moyen catholique pour convertir, la vérité claire et nette et non la séduction ou la main tendue, et de plus une personne morale ne se convertit pas. Seules des personnes physiques se convertissent en s'incorporant à l'âme d'une personne morale, brûlant par abjuration publique celle qu'elles quittent après l'avoir « adorée ».

22- « L'église conciliaire est comme un SAS de passage entre Église et Contre-église ». La représentation horizontale et en tranches de sandwich ne permet de représenter que des causes matérielles, un ensemble de catholiques en haut, un ensemble de conciliaires au milieu, un ensemble d'antichrists en bas, dont on dit qu'ils sont occultes. Mais non des causes efficientes, premières ou secondes: ni pape ni papauté ne figurent sur le schéma. Réunissez tous les conciliaires et vous n'aurez pas plus l'église conciliaire que vous n'aurez l'Église en réunissant tous les catholiques: une société organique et vivante ne se réduit pas à sa cause matérielle. Chaque société a une âme propre qui n'est pas la somme des âmes de ses membres, mais s'exprime tout de même par la juridiction objective au for externe de sa tête, cause efficiente qui en édicte la cause finale. La réalité consiste en des corps sociaux vivants, hiérarchisés, ayant une doctrine et constitués en sociétés, instituées par des chefs qui en sont la tête visible. Bien que symbole de la FM, la pyramide tronquée est une image de l'Église, avec séparation en une Église enseignante qui voit clair, et une église enseignée qui en reçoit la lumière. Seules diffèrent entre l'Église Corps mystique et la FM, la cause efficiente de l'Esprit de Vérité publiquement confessée dans (urbi) et par (orbi) l'Église, et l'esprit de mensonge, d'erreur, de dissimulation et de ténèbres dans la FM. Et ceci aujourd'hui de façon aussi notoire au for externe, qu'officielle et obligatoire, de droit canonique 1983 dans l'église conciliaire.

L'Eglise du Christ est avant tout une Eglise de connaissance de Sa vérité. Il n'y a pas non plus d'ecclésiovacantisme dans la mesure où d'une part reste une papauté indéfectible, même si hors du Corps mystique elle se fait persécutrice de ses propres enfants les plus fidèles, et des fidèles persécutés par une telle papauté, soumis de for interne comme externe à une 3ème Rome, une 3ème romanité antéchristique. L'Eglise continue grâce à une juridiction de suppléance faute de juridiction ordinaire catholique, il n'y a pas à chercher plus compliqué, en attendant que Dieu récompense la fidélité par une papauté anti-église conciliaire, seule conversion possible de Rome, pour autant que Rome se convertisse d'ici la fin des temps...

23-« On peut être catholique et conciliaire, comme on peut être catholique et pécheur ».
Une telle affirmation, qui a cours même dans le clergé de la « résistance », est grave d'erreurs potentielles, sémantiques et morales.
D'abord si être conciliaire est être matériellement apostat, schismatique ou hérétique, péchés qui mettent le conciliaire hors de l'Église, le « comme on peut être pécheur » est exclus (point 1 cité de Mystici corporis): un catholique adiultère reste catholique , et ne peut recevoir la communion dans cet état. Par contre, un conciliaire adultère peut se remarier et recevoir la communion! Il est donc plus grave d'être conciliaire que adultère, du moins sous cet aspect du salut de l'âme.
Mgr Lefebvre ne dit pas autre chose, en insistant en outre sur la distinction entre clercs et laïcs, car c'est normalement le clerc qui guide le laïc. Au for externe, « on » ne peut être ni une personne morale, ni un clerc, tout clerc étant chargé de communiquer ou « ordonné » pour transmettre l'âme de l'église à laquelle il est incorporé. Ensuite il est moralement interdit à tout catholique lucide de se rallier à cette église qu'il cautionne « de corps », au for externe, même si « rallié » il ne la cautionne pas d'âme: « l'ignorance » n'y est plus invincible, mais coupable.
Reste le cas d'un laïc conciliaire dont l'ignorance est invincible: on est alors dans le for interne du baptisé de désir que seul Dieu voit, et qu'il nous interdit de juger. Par exemple ALLAM, musulman « converti et baptisé » par Benoît XVI, puis rejetant « l'église catholique » pour son philo-islamisme, n'est plus conciliaire de corps, mais très probablement catholique, baptisé de désir, appartenant à l'âme de la Tradition, même s'il ne l'a pas rejointe de corps par ignorance ou médisance. L'unique tolérance (qui n'est pas droit!) permise pour une telle assertion est celle d'un fidèle conciliaire en état de grâce, mais dans l'impossibilité « matérielle » de se mettre sous la juridiction a minima autre que celle d'un clerc rallié, susceptible de le maintenir dans la vraie foi « malgré » son appartenance apparente « de corps » à l'église conciliaire, à laquelle il n'appartient pas d'âme. Seul Dieu le sait du for interne « malgré » le for externe.

Finalement nihil novus sub sole: la Tradition apporte seule les bonnes réponses, à condition de ne pas confondre les personnes physiques toujours convertibles, mais hélas risquant de perdre leurs âmes par incorporation à des personnes morales qui, ayant l'apparence de l'Eglise, les entraînent hors du Corps mystique...

A suivre...

Message: http://christusvincit.clicforum.com/t743-Meilleurs-voeux-2016-un-clerg-perplexe-suite-2.htm

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