2014-06-13



printemps 2012:les mensonges de trop!

La malédiction qui s’abat sur nos partis politiques

Le Blog de Thierry Desjardins

Décidemment, il y a actuellement une malédiction qui s’abat sur tous les partis politiques français. Ils éclatent tous, les uns après les autres, en mille morceaux comme de vieilles potiches sous les regards étonnés, réjouis et rigolards des Français pas mécontents du tout de voir tous ces gens qu’ils méprisent et dont certains les dégoutent s’étriper comme des chiffonniers sur le pont de leurs rafiots respectifs à la dérive.

Le parti socialiste, n’en parlons pas. Ou juste un mot pour noter que, depuis qu’il est au pouvoir, c’est la foire d’empoigne entre ceux qui se prennent encore pour les héritiers de Jaurès et de Blum, qui lèvent le poing et qui entonnent l’Internationale et ceux qui, pour sauver à la fois les apparences et les meubles, c’est-à-dire leurs sièges, se disent socio-démocrates, socio-n’importe quoi et jouent même les libéraux.

Il est vrai qu’ils ont la chance d’avoir comme chef d’équipe un gros mauvais qui ne sait lui-même pas ce qu’il veut et qui n’a jamais été capable de siffler la fin d’une récréation. Il parait que dans la cour de l’Elysée, le petit Montebourg continue à faire des croche-pieds au petit Sapin, le méchant Hamon à rosser le grand Le Foll et la Ségolène à tirer les cheveux de sinistre Cazeneuve. Et que dire du groupe parlementaire ou du parti lui-même entre ceux qui ont déjà rallié avec armes et bagages le Premier ministre, persuadés que vizir Valls finira par supplanter le calife Hollande, et ceux qui vont, chaque semaine, à Lille, comme on allait jadis à Colombey s’agenouiller devant Martine Aubry devenue leur Jeanne d’Arc ?

Jamais le PS n’avait été dans une telle décomposition et les querelles de jadis entre Mitterrand et Rocard apparaissent aujourd’hui comme d’aimables chamailleries.

Mais c’est tout aussi bien si ce n’est mieux à l’UMP. Elle aussi, comme le poisson chinois, pourrit par la tête. Il y a d’abord la guerre ouverte et à mort entre les faux chefs, Copé, Fillon, qui se complique avec les fantômes des revenants Sarkozy et Juppé et à laquelle s’ajoutent les ambitions des petits et sans grade, Le Maire, Bertrand, Nathalie Kosciusko-Morizet, Baroin et autres.

Mais le plus grave est que, comme les socialistes qui ne savent plus ce qu’est le socialisme, les dirigeants de l’UMP, les élus de l’UMP, les militants de l’UMP et même les électeurs de l’UMP ne savent absolument plus où ils en sont, qui ils sont, où ils vont. Sont-ils encore gaullistes, radicaux, démocrates-chrétiens ? Vont-ils, pour survivre, se rapprocher des centristes ? De Borloo qui n’existe plus ? De Bayrou qui ne pèse plus rien et qui avait appelé à voter Hollande ? Vont-ils, après avoir lu les derniers sondages et les derniers résultats électoraux, se mettre à faire la danse des voiles devant Marine Le Pen ?

Jamais la droite « traditionnelle » n’a été dans un tel état et les guéguerres de jadis entre Chabanistes et Giscardiens ou entre Chiraquiens et Balladuriens apparaissent soudain comme d’aimables duels mouchetés.

Nos deux partis dits « de gouvernement » ont bel et bien éclaté. Le PS entre la gauche radicale et le centre ramollo. L’UMP entre ce même centre ramollo et la droite radicale pour ne pas dire l’extrême-droite.

Et on s’aperçoit soudain que cette extrême-droite éclate elle aussi ! Alors qu’ils auraient pu s’assoupir sur leurs lauriers et attendre tranquillement que les voix venues d’un peu partout continuent à tomber dans leur escarcelle, voilà qu’à leur tour ils s’entredéchirent entre ceux qui, derrière Marine Le Pen, veulent devenir contro-compatibles pour avoir, un jour, une chance d’entrer la tête haute dans les palais dorés de la République et ceux, qui derrière Jean-Marie Le Pen, entendent rester fidèles à ce qu’ils ont toujours été, quitte à passer le reste de leurs jours au ban de la société (politique).

La plupart des commentateurs patentés n’ont jamais rien compris à ce qu’était le Front National. Depuis des mois, ils nous affirment que le vote pour le FN de Jean-Marie Le Pen était un vote « de rejet » et que le vote pour le FN de Marine Le Pen serait un vote « d’adhésion ». Or, de toute évidence, c’est le contraire. Les électeurs du père « adhéraient » à Jean-Marie, l’adoraient, l’idolâtraient. Ceux de la fille l’ont rejointe par dégoût de tout le reste, de tous les autres, précisément par « rejet » de l’UMP, du PS, de l’UMPS.

Maintenant que la rupture est consommée entre les Le Penistes et les électeurs du parti Bleu Marine, on va pouvoir compter ceux qui sont vraiment d’extrême-droite et ne veulent toujours pas « marcher dans les sentiers tracés par la pensée unique », comme vient de le dire le fondateur du FN, et ceux qui sont prêts à les emprunter, derrière Marine, avec l’espoir, sans doute naïf, qu’ils les conduiront vers le pouvoir.

Oui, jamais notre paysage politique n’a ressemblé à ce point à un champ de ruines. Et tout cela au moment où la France est en train de crever et les Français plus désespérés que jamais.

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Publié par : http://zebuzzeo.blogspot.fr

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