2014-02-24

Le 4 février 2014, François Hollande a dévoilé un nouveau plan cancer. Avec près de 150 000 morts par an, cette maladie est la première cause de mortalité en France. Objectif principal de ce nouveau plan ? Améliorer les diagnostics grâce à un dépistage précoce : les spécialistes estiment qu'environ 40% des nouveaux cas pourraient être évités grâce à des mesures de prévention. Deuxième objectif : améliorer la prise en charge des patients sur tout le territoire quel que soit leur niveau de revenu car les inégalités sociales et territoriales restent encore trop fortes dans le suivi des malades. Des objectifs louables donc... qui en cachent d'autres qui le sont moins ?

La vaccination fait partie des mesures de prévention. D'ici à cinq ans, 60% des jeunes femmes devront être vaccinées contre le cancer du col de l'utérus. Un rapport de la direction générale de la santé (DGS) prévoyait même d'aller plus loin : vacciner toutes les filles de 11 à 14 ans dans les collèges et rembourser intégralement le vaccin (qui est déjà remboursé à hauteur de 65% aujourd'hui). Une telle mesure coûterait entre 350 et 420 millions d'euros sur cinq ans. "De quoi ravir Sanofi, fabricant du principal vaccin, le Gardasil", note Le Canard.

Le lien entre la DGS et le labo

Où est le problème ? Le Canard soupçonne un conflit d'intérêts ente ce laboratoire et une directrice adjointe de la direction générale de la santé qui pilote le plan cancer. Son beau fils est... directeur de la stratégie du laboratoire. Un lien qui ne figure même pas dans la déclaration d'intérêts de la directrice adjointe qui est censée signaler ses liens de parenté avec toute personne qui travaille dans le secteur pharmaceutique.

Interrogé par Le Canard, le patron de la direction générale de la santé nie tout conflit d'intérêts : "Les sous-directrices peuvent être amenées à produire des notes. Mais en aucun cas elles [ne sont amenées] à prendre des décisions qui engageraient le ministère". Ce n'est pas l'avis d'un membre de la DGS, qui a requis l'anonymat : "Tout le monde, à la DGS, n'était pas d'accord avec une vaccination à l'école, c'est elle qui a porté cette idée". Après en avoir discuté lors d'un repas de famille ?

Des patientes ont porté plainte

Là où l'affaire se corse, c'est que Le Canard enchaîné précise qu'une dizaine de jeunes femmes ayant déjà utilisées ce vaccin ont porté plainte au parquet de Bobigny en novembre et décembre 2013, "après avoir développé une sclérose en plaques ou d'autres maladies graves". Certes, aucun lien n'a été fait entre ces maladies et le vaccin, mais l'hebdomadaire ne peut s'empêcher de souligner que ces plaintes ajoutées à ce soupçon de conflit d'intérêts n'ont pas de quoi rassurer.


*** Sources

- "Lancement du Plan cancer 2014-2019", E-cancer.fr, 04.02.2014
- "Hollande dévoile un troisième plan cancer", Lemonde.fr, 04.02.2014
- Isabelle Barré, "Pas de vaccin contre le conflit d'intérêts", Le Canard enchaîné n°4868, 12.02.2014

Publié par : http://www.politique.net

 

 

 

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