2015-10-05



En avril 2014, le Groupe intergouvernementale sur l’évolution du climat (GIEC) estimait dans son dernier rapport que « s’il n’est pas correctement géré, le changement climatique pourrait mettre en danger non seulement l’environnement mais la prospérité économique… et, plus largement, la paix, la stabilité et la sécurité internationale ». Une déclaration qui a poussé le Conseil de l’Union européenne, le 20 juillet 2015, à réaffirmer sa volonté de « s’attaquer à la dimension sécuritaire du changement climatique ». Et si la « crise migratoire » à laquelle fait face actuellement l’Europe était une conséquence indirecte du changement climatique ? C’est en tout cas la piste soutenue avec force par Mme Barbut, directrice exécutive de l’United Nations Convention to Combat Desertification (UNCCD), qui a déclaré à l’occasion d’une conférence internationale organisée le 9 septembre dans le cadre de la COP21 : « 400 000 migrants illégaux ont déjà traversé la Méditerranée depuis janvier. Je tiens d’abord à noter que 100% de ces migrants viennent de zones arides… Certes, tous ces migrants aujourd’hui viennent à cause de guerres. Mais toutes ces guerres ont eu au départ une cause environnementale». Le sujet des conséquences du changement climatique étant particulièrement vaste, l’objet de cet article, le premier d’une série de trois articles consacrés au changement climatique à l’approche de la COP21, est d’aborder une partie des rapports de cause à effet, parfois rétroactifs, entre changement climatique et sécurité, tout en dissipant un certain nombre d’idées reçues sur une future « invasion de l’Europe » par des « migrants climatiques ». Il n’est pas question ici de débattre de la question du statut juridique de « réfugiés climatiques », seulement d’apporter un nouvel éclairage sur la « crise migratoire » actuelle. Cet article est aussi l’occasion d’aborder comment le changement climatique a été progressivement intégré dans la conduite de la politique extérieure de l’Union européenne.

Le 9 septembre dernier s’est tenue, dans le cadre de la COP21, une conférence internationale sur le thème : « Dérèglements climatiques et crises humanitaires : comprendre et agir ». Organisée par le Ministère français des Affaires étrangères et du Développement international, en partenariat avec l’Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS), Action Contre la Faim et CARE France, cette conférence était l’occasion d’aborder les impacts des dérèglements climatiques du point de vue des conflits et des migrations.

Trois femmes avaient été réunies pour partager leur expérience du lien entre changement climatique et sécurité : Hindou Oumarou Ibrahim, coordinatrice de l’Association des Femmes Peules Autochtones du Tchad (AFPAT) qui s’intéresse aux conséquences visibles du changement climatique sur les conditions de vie du peuple peule nomade du Tchad ; Mme Runa Khan, présidente de l’ONG Friendship (Bangladesh) ; Mme Elizabeth Peredo, directrice générale de la Fondation Solón et coordinatrice de l’observatoire bolivien du changement climatique. Monique Barbut, directrice exécutive de l’United Nations Convention to Combat Desertification (UNCCD), et Dominique Burgeon, directeur de la division des urgences et de la réhabilitation de l’Organisation des Nations-Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), ont également apporté leur expertise lors de la conférence. Une grande partie des informations et des chiffres avancés ici proviennent des leurs échanges.

Nous n’aborderons dans ce premier article que les cas de migrations résultant de conflits résultant eux-mêmes du changement climatique. En effet, le changement climatique peut être un facteur d’aggravation des tensions, entraînant ou amplifiant les mouvements de population. Les migrations entraînées directement par la dégradation de l’environnement et des conditions de vie du fait du changement climatique feront l’objet d’un prochain article.

Comprenons bien que le changement climatique est déjà en cours et ses conséquences une réalité. Inutile désormais de parler au futur. Les températures ont augmenté de 1,5 à 2°C au niveau mondial ces vingt dernières années. Le cyclone d’une ampleur jusque-là inconnue qui a ravagé les îles Vanuatu dans le Pacifique sud le 13 mars 2015 – avec des rafales à plus de 270km/h – est là pour nous le prouver. Et cet incident climatique n’est pas isolé : depuis trois ou quatre ans, les dégradations visibles de l’environnement liées au changement climatique sont devenues chose courante. Au point que le gouvernement local a créé un Ministère de l’adaptation au changement climatique à l’été 2012, notamment pour gérer les flux internes de populations contraintes à l’exil. Et que dire du mur que l’Inde est en train de construire à sa frontière avec le Bangladesh contre l’afflux massif de « réfugiés climatiques » ? Ce pays qui est passé d’une fréquence « d’un cyclone tous les 18 ans à un tous les ans », comme en a témoigné Runa Khan, est dans une situation humanitaire aujourd’hui dramatique, qui laisse pourtant la communauté internationale dans une relative indifférence.

Si nous avons parfois quelques difficultés à nous imaginer le changement climatique comme une actualité, nous n’avons par contre aucun mal à envisager les mécanismes à l’œuvre dans la relation entre changement climatique et insécurité. Le Ministère des Affaires étrangères et européennes français écrivait ainsi fin 2011 : « la réflexion sur la sécurité environnementale est le corollaire de la lutte contre le changement climatique, défi global menaçant tous les États. En effet, le changement climatique, par ses effets sur l’eau, l’énergie, l’agriculture, la désertification, la santé, les migrations, est source de changements géopolitiques et peut menacer le développement économique et social. Ainsi, le changement climatique accentue les facteurs d’instabilité dans les zones déjà fragiles, par les tensions qu’il entraîne sur les ressources naturelles et les territoires ».

Les manifestations du changement climatique et leurs conséquences immédiates pour la sécurité humaine

Il faut commencer par distinguer les notions de « sécurité humaine » et de « sécurité » (nationale, régionale, internationale) au sens traditionnel du terme. La première notion prend les individus et leurs expériences comme principal point de référence, au contraire de la notion classique de sécurité qui s’évalue à l’aune des États. Cependant, les deux notions ne sont pas totalement indépendantes l’une de l’autre : lorsque l’insécurité humaine augmente, bien souvent cela a un impact sur la sécurité régionale et internationale.

Nous aborderons dans cette première partie les conséquences pour la sécurité humaine, bien souvent les plus immédiates, pour aborder dans la seconde partie les conséquences qui en résultent pour la sécurité régionale et internationale.

On dénombre trois aléas parmi les conséquences du changement climatique et leurs impacts sur l’environnement : l’intensité et fréquence accrue des catastrophes naturelles, la hausse du niveau des mers (entraînant disparition de territoires entiers, salinisation des sols et contamination des nappes phréatiques), et l’augmentation de la température conjuguée à une perturbation des saisons pluviométriques (inondations, moindre rendement des cultures, désertification des sols, assèchement des nappes phréatiques).

Le premier aléa est largement surexposé dans les médias et au cinéma, en raison notamment de son caractère sensationnel. Nous avons tous en tête des images de fiction apocalyptiques avec des paysages ravagés, des populations en proies à la panique et réduites à une violence primitive après le passage d’un tsunami ou d’un cyclone.

Il est vrai que la fréquence et la violence des catastrophes naturelles se sont accrues ces dernières années. Dans le monde, l’OMS a observé que le nombre de catastrophes naturelles a plus que triplé depuis les années 1960. De plus, les fréquences et l’ampleur des destructions sont désormais trop rapprochées pour que les populations reviennent sur les terres sinistrées et reconstruisent leur vie. C’est ainsi que sur le territoire du Commonwealth de la Dominique, une île de l’archipel des Caraïbes, les cyclones et les inondations ont été si importants ces dernières années que le capital humain, matériel et technique n’est plus suffisant pour permettre la reconstruction et la réinstallation.

Les populations sont alors poussées à migrer vers des territoires moins exposés, pouvant entraîner l’émergence de conflits avec les pays voisins. La situation des Maldives est particulièrement préoccupante de ce point de vue : l’Inde voit d’un très mauvais œil les « réfugiés climatiques » maldiviens de confession sunnite qui commencent à affluer. La méfiance est plus importante encore de la part de la minorité sunnite indienne, qui subit les nombreuses discriminations et exactions des extrémistes hindous et ne souhaite pas être considérée comme une menace grandissante. Sans mesures d’intégration adéquates, supposant l’existence de fonds suffisants, le risque de ghettoïsation communautaire générant tensions et troubles sociaux est un scénario plus que crédible pour les quelques années à venir.

Cependant, malgré les apparences, les catastrophes naturelles ne sont certainement pas l’aléa climatique le plus susceptible d’entraîner des risques pour la sécurité des populations. Les deux autres aléas, plus insidieux – des « tragédies silencieuses » pour Laurence Tubiana – sont aussi responsables de la majorité des conflits et des déplacements de population liés au changement climatique, et représentent le plus gros risque pour la sécurité internationale.

Second aléa, la hausse du niveau des mers : on estime que le niveau des océans montera d’environ un mètre d’ici la fin du 21e siècle, avec des variations régionales. On sait que les zones côtières comptent parmi les plus densément peuplées et que nombre de métropoles y sont installées, ce qui donne à cet aléa un potentiel de destruction très important.

Plus préoccupant : dans un aide-mémoire d’août 2014, l’OMS écrivait : « l’élévation du niveau des mers et le nombre croissant d’évènements climatiques extrêmes détruisent des logements, des établissements médicaux et d’autres services essentiels ». Un document établi par le Haut représentant et la Commission européenne à l’attention du Conseil, intitulé « Changements climatiques et sécurité internationale » et publié en 2008, ciblait quant à lui les infrastructures portuaires et les raffineries de pétrole, souvent implantées en bord de mer ou dans les deltas des rivières, dont la destruction ou la perturbation du fonctionnement pourrait constituer « une menace grave pour ces régions et leurs perspectives économiques ». On peut y ajouter les risques de pollution des sols, de l’eau et de l’air, pouvant aller jusqu’à rendre inhabitables certaines zones. Ainsi, la destruction par la montée des eaux de toutes ces infrastructures essentielles pourrait constituer un facteur important de déstabilisation économique, sociale et étatique.

Le Haut représentant pour l’Union européenne ajoutait, pour sa part, à cette liste des menaces sécuritaires dues à la hausse du niveau des mers les pertes de territoire, voire la disparition de pays entiers comme les petits États insulaire. Ces disparitions sont susceptibles d’entraîner des migrations massives et de déstabiliser des régions entières, comme nous l’avons vu avec l’exemple de l’Inde d’un côté, et des Maldives et du Bangladesh de l’autre.

Troisième aléa, l’augmentation de la température conjuguée à une perturbation des saisons pluviométriques : la hausse du niveau des mers, entraînant la salinisation des réserves d’eau douce, se conjugue à l’augmentation des températures et au caractère de plus en plus aléatoire des précipitations, pour entraîner la raréfaction des ressources en eau potable de la planète – également appelée situation de « stress hydrique ».

Cette conséquence du changement climatique est sans aucun doute la plus préoccupante de toutes : comme l’a rappelé Mme Barbut, « 13% [des « migrants climatiques »] quittent un territoire une raison de la sécheresse extrême ». Et puisque « 80% de la population mondiale souffre déjà d’une façon ou d’une autre de l’insécurité en eau », les migrations dues à la raréfaction des ressources en eau potable ne pourront que se renforcer.

Mais ce troisième aléa a d’autres conséquences : les aléas des précipitations conjugués à l’augmentation des températures sont en train d’entraîner une diminution des productions vivrières dans de nombreuses régions parmi les plus démunies. D’ici 5 ans, cette production pourrait chuter de moitié dans certains pays d’Afrique. Des chiffres particulièrement alarmants quand on sait que le continent africain achète déjà chaque année pour 50 milliards de dollars de denrées alimentaires aux pays développés.

Le scénario qui s’ensuit est bien connu : une chute de la productivité agricole entraîne une hausse insoutenable des prix des denrées alimentaires, ce qui aggrave les situations d’insécurité alimentaire dans les pays les moins avancés. Les conséquences sont évidemment plus lourdes dans les régions soumises à une forte pression démographique.

Le « détonateur climat » ou les conséquences indirectes du changement climatique pour la sécurité régionale et internationale

Depuis 10 ans, l’association de Mme Oumarou Ibrahim ne cesse de constater les conséquences du changement climatique au Tchad, avec notamment le passage de trois saisons dans l’année (saison des pluies, saison sèche, saison froide) à seulement deux saisons (saison des pluies, saison sèche). La saison des pluies dure alors plus longtemps, entraînant régulièrement des inondations des zones habitables et des cultures. La saison suivante est responsable d’un assèchement trop important des cultures, avec une hausse des températures moyennes (plus 1,5°C à 2°C par rapport à 1970). La surface du globe classée comme zone aride a ainsi doublé entre 1980 et 2010.

Cette situation est encore aggravée par la diminution incessante de la superficie totale du lac Tchad, causée par la déforestation et une gestion inadaptée des sols conjuguées à de graves sécheresses récurrentes, asphyxiant le réapprovisionnement en eau souterraines du lac. L’essentiel de la production agricole et animalière est alors perdue, et ne permet plus de répondre aux besoins élémentaires de la population : le pays connaît une situation de crise alimentaire.

Un État comme le Sahel est régulièrement confronté à ce problème. Comme souvent les crises alimentaires y ont à la fois des causes structurelles (dégradation de la fertilité et des pâturages, faiblesse des revenus, souvent renforcées par la faible réactivité des gouvernants) et conjoncturelles (sécheresse, criquets). Ces dernières ne cessent d’avoir un poids toujours plus déterminant dans la résurgence des crises alimentaires au fur et à mesure de l’aggravation de la situation climatique[i].

Les ménages ruraux pauvres dépendant d’une agriculture pluviale sont les plus vulnérables parce qu’incapables de compenser les pertes causées. Or, l’agriculture pluviale est pratiquée sur 80% des surfaces arables à travers le monde. La population considérée comme particulièrement vulnérable aux conséquences du changement climatique se chiffre donc en milliards.

Les crises alimentaires déstabilisent les relations économiques et sociales au sein de chaque société et entre communautés. Par exemple, l’insécurité alimentaire aboutie régulièrement exemple au Tchad à des conflits intercommunautaires du fait du vol des terres arables, appartenant aux populations nomades lorsque celles-ci sont en transhumance, par les populations sédentaires dont les terres ont subies la sécheresse ou les inondations et qui ont dû s’exiler. Ce premier conflit entraîne à son tour une migration des populations chassées, qui viennent perturber le fonctionnement d’autres communautés proches : le conflit se répand et devient régional.

Dans le cas particulier du Tchad, Monique Barbut a ainsi mis en évidence comment le conflit entre nomades et sédentaires à cause des dérèglements climatiques s’est doublé d’un conflit identitaire entre fermiers chrétiens de l’Est et éleveurs musulmans autour du lac Tchad. C’est un exemple parmi d’autres de la manière dont le changement climatique peut amorcer un rapport de cause à effet qui finit par déstabiliser des régions entières. L’UNCCD estime dans son rapport de 2012 sur la désertification que les sécheresses ont favorisé par le passé l’émergence de mouvements sécessionnistes en Inde, au Bangladesh, la Mauritanie, le Sénégal, le Maroc ou l’Erythrée.

Mme Oumarou Ibrahim a fait appel à un proverbe africain pour résumer assez justement les conséquences politiques et sécuritaires d’une telle situation : « si le ventre est vide la tête ne réfléchit pas ». Pour retrouver leur dignité en tant qu’être humain et pour placer leur famille à l’abri de la faim, de nombreux individus sont prêts à écouter des discours intégristes comme ceux de Boko Haram qui sait exploiter largement ces situations d’insécurité alimentaire. Les communautés de migrants forcés, en situation de vulnérabilité économique et sociale, deviennent des proies faciles pour les agents de la radicalisation et de l’extrémisme politique. Les déplacements transfrontaliers de population permettent aussi aux têtes pensantes d’agir simultanément dans plusieurs pays, générant une instabilité politique au niveau régional et international.

Un autre exemple probant du lien entre changement climatique et augmentation de l’insécurité est celui de la Syrie. Il est certain que la guerre civile qui fait rage actuellement a éclaté en 2011 suite à des manifestations d’opposition au régime durement réprimées par l’armée de Bachar al-Assad. Le conflit s’est ensuite enlisé avec la multiplication des acteurs en présence : l’armée nationale et différents groupes rebelles comme l’Armée syrienne libre, les djihadistes de « l’État islamique » ou ceux du front Al-Nosra lié à Al-Qaida. Quatre ans de conflit ont causés la mort de près de 24 000 personnes et l’exil de quelques 12 millions d’autres, soit plus de la moitié de la population sur un total initial de 23 millions.

Mme Barbut a cependant interpellé l’assistance sur le fait que résumer le conflit syrien à ces affrontements serait oublier que le pays a connu, entre 2006 et 2011, « la pire sécheresse de son existence : 75% des familles dépendantes de l’agriculture ont subi la perte totale de leurs récoltes. Plus de 1 millions de paysans ont été touchés par l’insécurité alimentaire et forcés à l’exode rural ».

Elle a également rappelé qu’ « un groupe comme Daesh assure son contrôle en confisquant les ressources en eau ». Il suffit de regarder une carte pour comprendre qu’une partie des territoires sous la domination du groupe terroriste correspond au tracé de l’Euphrate, l’autre aux puits de pétrole. « L’or bleu » est désormais tout aussi stratégique et convoité que « l’or noir ». Une évidence que Jean-Claude Jüncker a mis en avant dans son discours sur l’état de l’Union du 9 septembre : « certaines régions du monde, les changements climatiques modifient les sources de conflit – le contrôle d’un barrage ou d’un lac peut se révéler plus stratégique que celui d’une raffinerie de pétrole ».

La sécheresse aidant, il devient en effet facile de priver les populations de tout accès à l’eau, que ce soit pour boire ou pour irriguer les cultures. La seule altérative possible est dès lors de rejoindre les rangs de l’islamisme radical ou de tout abandonner pour fuir. Pour Mme Barbut, cette stratégie de Daesh est à mettre en perspective avec « l’augmentation de 28% des conflits à cause de l’eau durant la première décennie du 21e siècle, en comparaison des 25 années précédentes ». D’une manière générale, l’UNCCD estime dans son rapport de 2012 sur la désertification que ces 60 dernières années, 40% des conflits transnationaux ont été liés à l’accès à la terre aux ressources naturelles.

Dans le cas de la Syrie, comme dans celui du Tchad, les raisons idéologiques et politiques qui opposent les différents groupes armés sont ici « la base à laquelle s’ajoute le « détonateur climat » ». Un chiffre de l’UNCCD est particulièrement parlant : en 2007, 80% des principaux conflits armés se sont déroulés dans des écosystèmes arides et vulnérables.

Dans son document de 2008, « Changements climatiques et sécurité internationale », le Haut représentant, Javier Solana, fait un résumé lapidaire des conséquences sécuritaires globales du changement climatique, qui pourrait « sensiblement renforcer l’instabilité des États faibles ou en déliquescence, en sollicitant à l’excès la capacité déjà limitée des gouvernements à faire face efficacement aux défis auxquels ils sont confrontés. L’incapacité d’un gouvernement à répondre aux besoins de l’ensemble de sa population ou à la protéger face aux difficultés induites par le changement climatique pourraient entraîner une frustration entre différents groupes ethniques et religieux au sein des pays, ainsi qu’une radicalisation politique [ou religieuse] ».

Pour autant, le « facteur climat » n’est jamais responsable de conflits en soi, au risque de déresponsabiliser les acteurs de l’insécurité et de cesser de chercher ses causes profondes – économiques, sociales, historiques, etc. Un juste équilibre est à trouver. À cet égard, l’expression à retenir est celle du document établi par le Haut représentant et la Commission européenne en 2008 qui qualifie le changement climatique de « multiplicateur de menaces qui renforce les tendances, les tensions et l’instabilité existante ».

Une aggravation du changement climatique ira de pair avec une aggravation de l’insécurité

Il ne faudrait pas pour autant considérer la fragilité des États comme une condition sine qua non pour que le « détonateur climat » finisse par déstabiliser des régions entières. Même des États avec des structures étatiques ancrées depuis plusieurs décennies pourraient être déstabilisés dans un avenir proche par les effets du changement climatique.

Plusieurs observateurs pointent du doigt la situation entre l’Inde et le Pakistan, particulièrement préoccupante de ce point de vue : les relations déjà tendues entre les deux communautés – trois guerres ont déjà eu lieu, en 1947-1948, 1965 et 1999 – pourrait vite être aggravées par les difficultés croissantes d’approvisionnement en eau de l’Inde. La surexploitation des réserves hydriques de l’Inde par un secteur agricole qui fait vivre directement 60% de la population, aggravée par une croissance démographique et économique forte, oblige d’ors et déjà le gouvernement indien à réfléchir à des solutions pour réapprovisionner artificiellement certaines nappes phréatiques. Une tension sur les ressources en eau qui ne pourra qu’aller en s’aggravant avec le réchauffement climatique : le GIEC prévoit en effet des précipitations plus abondantes mais dans une moindre durée dans les décennies à venir, ne laissant pas le temps aux eaux de pluie de pénétrer en quantité suffisante dans les sols pour renouveler les nappes phréatiques. Or, il est plus que probable que l’Inde se tourne vers les réserves d’eau douce du Cachemire, celles de l’Himalaya étant déjà ouvertement convoitées par le voisin chinois, géographiquement et militairement en position de force pour exploiter ces ressources en eau potable. Les relations entre l’Inde et le Pakistan étant déjà envenimées par le terrorisme, et aucune relation bilatérale n’étant envisagée actuellement, le pire des scénarios serait évidemment celui d’une guerre nucléaire, éventualité à propos de laquelle on doit rappeler le fort soutien militaire de la Chine au Pakistan (Traité d’Amitié, de Coopération et de Bon Voisinage en 2005 suivi de manœuvres militaires communes baptisées « Friendship 2006 ».

Même une grande puissance émergente avec un appareil étatique fort comme la Chine n’est pas à l’abri des possibles conséquences du changement climatique : ce pays représente en effet environ 20% de la population mondiale, pour seulement 7% des réserves en eau douce. Résultat : le nord de son territoire, où est concentrée 45% de sa population, connaît des périodes de sécheresse importantes. Le Projet d’Adduction d’Eau du Sud au Nord (PAESN), lancé en 2002, a pour but de remédier à ces carences importantes d’approvisionnement en eau. Mais il n’est même pas garanti qu’un projet pharaonique comme celui-ci parvienne à placer la Chine à l’abri des sécheresses et des famines. Quand on sait que le nouveau « contrat social » chinois tient en grande partie à la capacité du Parti communiste (PCC) à favoriser un essor économique apte à réinstaller la Chine en bonne place sur l’échiquier international, on comprend mieux les risques que fait peser le changement climatique sur la stabilité sociale et politique du pays. Ceci sans compter sur la possible nécessité pour la Chine d’ici à 2020 de devoir dériver d’autres fleuves transfrontaliers avec l’Inde et le Pakistan pour réalimenter le fleuve Yang Tsé, trop ponctionné par le PAESN. Une décision qui risque de ne pas être acceptée sans réagir par ses deux voisins.

Les enjeux spécifiques de sécurité pour l’Europe

On aurait tort de croire que l’Europe soit la seule partie du globe épargnée par le changement climatique. Au contraire : selon le GIEC, le continent européen devrait être tout particulièrement touché par une augmentation du nombre d’inondations, tant dans les zones côtières qu’à l’intérieur des terres. Des villes comme Londres et Venise sont à cet égard au centre de l’attention. Cette dernière a adopté un projet délirant – projet M.O.S.E. – pour établir des digues flottantes et articulées censées ceinturer la ville et ainsi la protéger du phénomène d’Aqua alta, pour un montant total de 5,5 milliards d’euros (sans compter les 45 millions d’euros d’entretien par an), montant que la plupart des observateurs estiment largement sous-estimé.

Autre exemple : la tempête Xynthia, qui s’est abattue en février 2010 sur plusieurs villes littorales portugaises, espagnoles et françaises, a causé la mort de 59 personnes et de nombreux dégâts matériels. Rien qu’en France, la tempête a provoqué près de deux milliards d’euros de dommages. Cette tempête a mis en lumière la vulnérabilité des zones côtière en Europe, que le changement climatique expose pourtant à des périls croissants.

Parallèlement, les pays du Sud de l’Europe – Portugal, Espagne, Italie, Malte, Chypre, Grèce – connaissent déjà des vagues de chaleur et une diminution des précipitations de plus en plus importantes, entraînant l’assèchement d’une partie des terres arables. L’Italie a connu six épisodes de sécheresse en 2000-2010, alors même qu’elle affiche un des taux annuels de disponibilité en eau les plus élevés d’Europe grâce à son approvisionnement sous-terrain en eau en provenance des Alpes. La canicule de l’été 2003, qui a causé la mort de près de 30 000 personnes en Europe occidentale, est aussi considérée aujourd’hui comme une manifestation du changement climatique.

Tous ces aléas induiront probablement des déplacements de population internes à l’Europe relativement importants, et représenteront une occasion de plus de tester la solidarité entre États membres au sein de l’Union européenne.

Mais l’Europe sera aussi touchée de manière indirecte par les conséquences du changement climatique, de manière sans doute beaucoup plus sérieuse. Ainsi, plusieurs pipelines en provenance de grands sites d’extraction russes en Sibérie pourraient être grandement endommagés par le dégel du permafrost. Or, l’Union européenne reste profondément dépendante du partenaire russe : la Russie est, en effet, le premier fournisseur de gaz naturel des Vingt-huit (avec 39% des importations en 2013) et le deuxième fournisseur de pétrole (plus de 25 % des importations européennes en 2011).

De plus, de nombreux pays d’Europe centrale ou orientale dépendent presque entièrement de la Russie : la République tchèque, la Pologne, la Roumanie, la Bulgarie, les Pays baltes et la Finlande dépendent à 90% ou plus du gaz russe. Dans ces conditions, l’Union serait incapable de répondre aux besoins vitaux des citoyens européens via un autre pays exportateur avec le réseau de distribution actuel le jour où ces pipelines seront effectivement endommagés. Enfin, le recours au nucléaire pour la production d’électricité pourrait susciter de nouvelles inquiétudes dans un contexte international de non-prolifération déjà fragile. C’est donc l’indépendance énergétique de l’Europe, déjà faible, que le changement climatique menace de réduire à néant.

Enfin, depuis quelques années, les territoires de l’Arctique sont convoités : la fonte rapide de la calotte glaciaire fait apparaître une nouvelle route maritime stratégique, notamment pour le commerce international, et de gigantesques ressources en hydrocarbures deviennent soudain accessibles. Cette nouvelle configuration géostratégique ne sera probablement pas sans conséquence sur la stabilité internationale. Le drapeau russe planté en 2008 sur le pôle Nord est un exemple des velléités que la hausse du thermomètre est susceptible d’entraîner. L’Union va devoir employer tous les outils diplomatiques et juridiques à sa disposition pour éviter l’appropriation exclusive de ces nouveaux débouchés par un seul État.

À une échelle plus globale, le système multilatéral actuel pourrait être mis en péril par le ressentiment des principaux États touchés par les conséquences du changement climatique envers ceux qui en sont les principaux responsables. À la fracture Nord-Sud évidente s’ajoutera une fracture Sud-Sud, entre les pays émergents (Chine, Inde, Brésil) et les autres. Le système onusien a été établi après la Seconde guerre mondiale pour conforter la position dominante des grandes puissances de l’époque. Ceci se reflète dans le fonctionnement du Conseil de sécurité, dont seules des États occidentaux sont membres. Il n’est donc pas certain qu’un bouleversement de l’ordre juridique international par les États en voie de développement, premières victimes du changement climatique, se fasse en faveur de l’Union européenne.

Le fantasme d’une future invasion de l’Europe par des « réfugiés climatiques »

Il nous semble important d’insister sur le fait que l’essentiel des migrations induites par le changement climatique seront intra-étatiques ou régionales. Comme le remarque justement François Gemenne dans son étude, « même si on a tendance à imaginer qu’un nombre important de migrants pourraient chercher en Europe un cadre de vie plus favorable, l’ensemble des études empiriques montrent néanmoins que les dégradations attendues de l’environnement provoqueront un nombre relativement faible de migrations internationales, comparativement à l’ampleur des migrations internes ».

Il expose dans son étude plusieurs raisons à cela : en premier lieu, il semble logique que les migrants chercheront avant tout à se mettre à l’abri des impacts du changement climatique, plutôt qu’à quitter leur pays. Dès lors, la migration s’effectuera sur de petites distances, les migrants cherchant à maintenir certains réseaux sociaux et familiaux, ainsi qu’une proximité linguistique ou culturelle. En second lieu, les populations vivant dans les régions les plus touchées par le changement climatique étant aussi les plus vulnérables, la migration internationale leur sera très certainement inaccessible d’un point de vue financier. Le Rapport sur le développement humain de 2009 du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD)[ii] avait ainsi calculé que le coût d’une migration à partir du Bangladesh ou du Vietnam vers l’Arabie saoudite ou le Japon s’élèverait à l’équivalent de 5 ou 6 ans du salaire moyen de ces populations.

Contrairement à une idée reçue, il est donc fortement probable que l’Europe n’ait pas à faire face durant les prochaines années à un flux important de « migrants climatiques » en provenance du reste du monde, même si le scénario d’une augmentation du nombre de migrants en provenance du Maghreb, sous la pression du changement climatique, apparaît lui beaucoup plus plausible. Ce n’est dans tous cas pas « tout la misère du monde » que l’Europe se devra d’accueillir, dans le respect de ses valeurs fondamentales de solidarité et d’humanité.

Une prise de conscience politique à toutes les échelles de l’impact du changement climatique dans le domaine de la sécurité

Depuis 1992, les Nations-Unis réunissent chaque année une Conférence des Parties (CdP) pour discuter des effets du changement climatique. La COP21 qui se tiendra à Paris en est la 21e édition. Une prise de conscience qui s’est confirmée au fur et à mesure des années : en avril 2007, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies a tenu pour la première fois une réunion consacrée spécifiquement aux implications politiques et sécuritaires du réchauffement de la planète. Une initiative réitérée en juillet 2011 et juillet 2015, suivie chaque fois de l’adoption d’une déclaration s’inquiétant des menaces qui pèsent sur la paix et la sécurité internationale du fait du changement climatique.

Pour sa part, l’Union européenne a, dès 2003, pris la mesure de l’enjeu. C’est ainsi que le Conseil européen de Bruxelles de décembre 2003, adoptant la Stratégie européenne de sécurité, avait déclaré : « la concurrence pour les ressources naturelles, notamment l’eau, qui sera aggravée par le réchauffement climatique dans les prochaines décennies, sera probablement source de troubles supplémentaires et de mouvements migratoires dans différentes régions du monde ».

Le rapport « Changements climatiques et sécurité internationale » rendu en 2008 continuait : « les catastrophes naturelles, la dégradation de l’environnement et la concurrence pour l’appropriation des ressources exacerbent les conflits, en particulier dans des situations de pauvreté et de croissance démographique, ce qui entraîne des conséquences humanitaires, sanitaires, politiques et des conséquences dans le domaine de la sécurité, ainsi qu’un accroissement des flux migratoires. Le changement climatique peut également engendrer des différends relatifs aux voies commerciales, aux zones maritimes et aux ressources ». Les recommandations quant au moyen de pallier à ces constatations restaient néanmoins floues, le Haut Représentant et la Commission invitant le Conseil européen à prendre en compte les questions migratoires environnementales comme menace pour la sécurité internationale « dans l’élaboration d’une politique migratoire européenne ».

À l’heure actuelle, le défi sécuritaire causé par le changement climatique est pris en compte dans une grande partie des politiques sectorielles de l’Union européenne, notamment celles sur l’énergie, le transport, le développement ou la politique européenne de voisinage. On peut ainsi prendre l’exemple les deux paquets « Union de l’énergie » proposé par la Commission en janvier 2007 et février 2015, une série de réformes européennes qui doivent assurer la sécurité énergétique de l’Union pour l’avenir dans le contexte menaçant du changement climatique.

Dans le même temps, ces considérations sont intégrées dans la plupart des accords multilatéraux négociés par l’Union européenne. Certaines politiques ont été spécialement mises en place pour répondre expressément au besoin de prendre en compte la dimension sécuritaire du changement climatique, à l’image de la « Politique arctique de l’Union européenne » (mise en place à la suite d’une première communication de la Commission au Conseil et au Parlement européen le 20 novembre 2008, acceptée par le Conseil en décembre 2009 et dûment prise en considération par le Conseil de l’Union européenne le 12 mai 2014).

À son échelle, depuis une dizaine d’années maintenant, le milieu de la Défense en France se préoccupe sérieusement des conséquences géostratégiques du réchauffement climatique. Un colloque du Collège interarmées de Défense (Paris) d’avril 2009, intitulé « Conséquences géostratégiques du réchauffement climatique », retenait ainsi l’accroissement des tensions dans des zones déjà fragilisés, la fréquence accrue des occurrences de conflits et les crispations autour des gisements de ressources énergétiques. Il résulte notamment de l’émergence de ces « conflits climatiques » la nécessité de former différemment le personnel militaire et les unités appelées à intervenir sur le terrain pour en faire des unités à mi-chemin entre militaire et humanitaires.

CONCLUSION

Le changement climatique est indirectement un enjeu international de sécurité dans la mesure où il peut attiser des tensions déjà existantes, voire générer des guerres civiles et transfrontalières, pouvant aboutir à déstabiliser les structures sociales et étatiques et à des flux d’immigration massifs.

C’est pourquoi l’importance des négociations de la COP21 ne doit pas être minimisée, en tant que sommet mondial ayant vocation à rassembler tous les États avec pour objectif de réduire les impacts du changement climatique. En tant qu’organisation disposant de la personnalité juridique, l’Union européenne y représentera les vingt-huit États membres grâce à un mandat unique.

Le Conseil du 21 juillet 2015 s’est dit déterminé à « s’attaquer à la dimension sécuritaire du changement climatique, y compris dans sa diplomatie climatique ». C’est avec cet objectif en tête que l’Union européenne a intensifié le dialogue politique avec le maximum de pays tiers depuis janvier 2015 pour obtenir un résultat à la hauteur de l’enjeu lors de la Conférence climatique de Paris.

On peut malgré tout regretter que le mandat de négociation de l’Union européenne pour cette conférence tourne autour du seul objectif de « neutralité carbone » à l’horizon 2100, avec un objectif intermédiaire de réduction de 40% des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne à l’horizon 2030 par rapport à 1990.

Ces efforts ne seront pourtant pas suffisants : le changement climatique étant déjà une réalité, il est urgent de trouver des solutions pour les millions de personnes, en Asie et en Afrique principalement, qui ont déjà fui les conséquences de celui-ci, avec une faible perspective de retour.

Pouvons-nous alors être aussi positifs que Jean-Claude Juncker quand il affirme dans son discours sur l’état de l’Union : « si un accord est conclu à Paris, l’humanité disposera pour la première fois d’un régime international pour combattre efficacement les changements climatiques » ?

Lauriane Lizé-Galabbé

Pour en savoir plus :

-. Pour accéder à l’intégralité du discours sur l’état de l’Union de Jean-Claude Junker (FR, EN)

http://ec.europa.eu/priorities/soteu/index_fr.htm

-. Pour consulter la note d’analyse n°5 par Vincent Eiffling de la Chaire InBev Baillet-Latour de l’Université Catholique de Louvain sur « Le changement climatique : quel impact pour la géopolitique et la sécurité internationale », proposant une approche empirique (Inde, Pakistan, Chine, Russie) des effets du changement climatique sur la sécurité (FR)

https://www.uclouvain.be/cps/ucl/doc/pols/documents/NA5-INBEV-FULL.pdf

-. Pour consulter le document établi par le Haut représentant et la Commission européenne à l’attention du Conseil européen intitulé « Changements climatiques et sécurité internationale », résumant les menaces que le changement climatique fait peser sur la sécurité européenne et internationale avec des exemples par régions

https://www.consilium.europa.eu/uedocs/cms_data/librairie/PDF/FR_clim_change_low.pdf (FR)

http://www.consilium.europa.eu/en/documents-publications/publications/2008/climate-change-international-security/ (EN)

-. Pour consulter le rapport de la Convention des Nations unies sur la lutte contre la désertification (UNCCD) intitulé « Désertification. La ligne de front invisible » de 2014

http://www.unccd.int/Lists/SiteDocumentLibrary/Publications/final%20security%20FRE18_03_14%20lowres.pdf (FR)

http://www.unccd.int/Lists/SiteDocumentLibrary/Publications/Desertification_The%20invisible_frontline.pdf (EN)

-. Pour en savoir plus sur les impacts sanitaires du changement climatique avec l’aide-mémoire n°266 de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) d’août 2014 (FR, EN)

http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs266/fr/# (FR)

http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs266/en/ (EN)

-. Pour en savoir plus sur la définition de la vulnérabilité en droit international, consulter l’étude de Luc Cambrézy « Réfugiés et migrants en Afrique : quel statut pour quel vulnérabilité » de 2007 (FR)

http://remi.revues.org/4199

-. Pour consulter un compte-rendu de la conférence « Conséquences géostratégiques du réchauffement climatique » du Collège interarmées de 2009 (FR)

http://blog.mondediplo.net/2009-05-04-Les-armees-face-au-rechauffement-climatique

-. Pour consulter la réponse écrite du Ministère des affaires étrangères et européennes au Sénat à propos des implications sécuritaires du changement climatique (FR)

http://www.senat.fr/questions/base/2011/qSEQ110719469.html

-. Pour consulter la stratégie européenne de sécurité « Une Europe sûre dans un monde meilleur » arrêtée en 2003 par le Conseil européen de Bruxelles (FR)

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/d000131-l-europe-de-la-defense/strategie-europeenne-de-securite-une-europe-sure-dans-un-monde-meilleur

-. Pour consulter le Rapport sur la mise en œuvre de la stratégie européenne de sécurité du 11 décembre 2008

https://www.consilium.europa.eu/ueDocs/cms_Data/docs/pressdata/FR/reports/104632.pdf (FR)

https://www.consilium.europa.eu/ueDocs/cms_Data/docs/pressdata/EN/reports/104630.pdf (EN)

-. Pour une synthèse des enjeux climatiques pour l’Europe, consulter l’article de François Gemenne « Migrations et climat : quel enjeu pour l’Europe ? » de 2010 (FR)

http://www.ladocumentationfrancaise.fr/pages-europe/d000528-migrations-et-climat.-quel-enjeu-pour-l-europe-par-francois-gemenne/article

-. Pour approfondir la question du statut juridique des réfugiés climatiques, consulter l’étude de Christel Cournil et Pierre Mazzega « Réflexions prospectives sur une protection juridique des réfugiés écologiques » de 2007 (FR)

http://remi.revues.org/3541

[i] Pierre Janin. La lutte contre l’insécurité alimentaire au Sahel : permanence des questionnements évolution des approches. Cahiers Agricultures, 2010, Vol. 19 (n°3), pp. 177-184

[ii] « Overcoming barriers : human mobility and development », Human Development Report 2009, UNDP, New York, 2009

Classé dans:Conditions d'accueil des réfugiés, IMMIGRATION, Lutte contre l’immigration illégale, Politique d’intégration, Protection temporaire en cas d'afflux massif de personnes déplacées

Show more