2014-03-31



Dans le contexte particulièrement concurrentiel et innovant de l'économie d'énergie, Gandi annonce la mise au point d'un système de refroidissement intelligent, écologique, efficace avec un coût de déploiement faible et une mise en service rapide et simplifiée.

Dans la course aux économies d’énergie, les opérateurs Cloud ne doivent pas perdre de vue l’importance de l’amélioration des systèmes de refroidissement pour la réduction des coûts, et donc une exploitation rentable des datacenters. En effet, selon certaines études, plus de 33% de l'énergie utilisée par un datacenter est dédiée au refroidissement [1].

Dans cette course, plusieurs acteurs majeurs comme Google et Facebook proposent déjà des solutions de refroidissement plus variées et plus originales les unes que les autres. Parmi ces solutions, la délocalisation d’un centre de calcul de Google en Finlande [2] (ville portuaire finnoise Hamina) en raison des basses températures qui y règnent, ou l’initiative de la société texane GRC (Green Revolution Cooling) [3] qui propose un système de refroidissement des serveurs par immersion dans l’huile. Néanmoins, la promesse des économies substantielles de ces solutions n’est pas sans conséquences compte tenu des coûts considérables de leurs déploiements.

Dans ce contexte, Gandi SAS a lancé un programme de réflexion sur la proposition d’un système de refroidissement intelligent, écologique, efficace avec un coût de déploiement faible et une mise en service rapide et simplifiée. Ce nouveau système s'appuie sur deux mécanismes conjoints, un mécanisme de création de micro-nuage de froid à haute effusivité thermique et un mécanisme de transport des micro-nuages vers les zones chaudes.

La création du micro-nuage est basée sur un dispositif électronique composé d’un atomiseur et d’un réservoir contenant un mélange de glycol, de propylène glycol et d'azote liquide, générant un aérosol destiné à refroidir l’air chaud rejeté par les équipements. Le propylène glycol, moins cher avec l'émergence de la cigarette électronique et plus compatible avec l'environnement que l’éthylène glycol en raison de sa moindre nocivité, permet le confinement du gaz d’azote à basse température dans un micro-nuage sans formation de cristaux de glace. Le glycol assure l'effusivité du nuage.

Une diffusion uniforme des micro-nuages de glycol n’est pas synonyme de gain énergétique. En effet, avec l’augmentation de la densité des processeurs dans un même serveur et le caractère aléatoire de l'allocation des machines virtuelles sur les serveurs, il est de plus en plus difficile d'anticiper les zones à forte production thermique, et donc d’assurer un refroidissement ciblé. 

Pour remédier à cette problématique, nos équipes ont mis en place un système de transport des micro-nuages basé sur la technologie SDCM (Software-Defined Cloud Motion). Le principe de fonctionnement du SDCM est de collecter les indicateurs de la consommation électrique des équipements (serveurs, commutateurs, …) et d’estimer le niveau de température de chaque zone. Couplé à une carte thermique 3D du datacenter, le système de ventilation du SDCM assure l'acheminement des micro-nuages de glycol vers les sources de chaleur.

Les résultats expérimentaux du système cloud cooling présenté mettent en évidence les performances thermiques obtenues en utilisant le mode de refroidissement par micro-nuage glycol, par opposition aux systèmes classiques basés sur la climatisation par circulation d’air.

Si un tel système possède un sens économique, ce sont surtout les motivations écologiques qui nous poussent à nous pencher sur le sujet. En effet, la formation des micro-nuages de glycol et d’azote sans cristaux de glace augmentent la durée de vie des équipements, de plus ça risque pas de pleuvoir. Par ailleurs, dans l’optique d'optimiser ce mécanisme de refroidissement, il est primordial de placer les datacenters dans des environnements de faible amplitude thermique. Ceci est dû au fait que le SDCM est très sensible aux brusques variations de température. 

Placer un centre de données en Finlande ou tout autre pays scandinave serait à priori une solution envisageable. Toutefois une telle décision irait à l'encontre des principes d'un cloud souverain. 

Dans cette optique, Gandi étudie aujourd'hui une solution audacieuse et plutôt originale, un cloud sous-marin. Nous avons actuellement entamé une étude sur la faisabilité d'une telle solution. Les résultats préliminaires sont assez encourageants. Nous avons ainsi pu repérer au large des côtes Niçoise un emplacement idéal. En effet, cet emplacement est situé juste à côté du passage du câble sous-marin CC4 permettant une interconnexion simple à internet. 

Cette étude préliminaire a été adressée aux services du ministère de l'économie numérique afin de faciliter l'accès aux autorisations préfectorales nécessaires pour un premier déploiement expérimental. Nous sommes toujours en attente d'une réponse.

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