2015-09-29

Par Mouhamadou Sall *

Atos, l’un des dix plus grands acteurs des Entreprises de Services du Numérique (ESN) au niveau mondial, s’est installé au Sénégal, depuis 2014, afin d’y développer ses activités et de contribuer au développement de la composante numérique du PSE.

Lors de l’émission d’Alassane Samba Diop  « Questions Directes reçoit Thierry Breton  – 02 février 2015 », Thierry Breton, le PDG d’Atos, a annoncé que les ambitions d’Atos, c’est de faire du Sénégal, l’Inde de l’espace Francophone ; à savoir une plateforme mondiale de services numériques pour développer des compétences en logiciels au profit des grands comptes internationaux.

https://www.youtube.com/watch?v=f5l9ndgbnwc

Atos a démarré avec l’embauche d’une cinquantaine d’ingénieurs au 3eme trimestre 2014, et envisage d’embaucher en 2015 près de 200 à 300 ingénieurs, puis 500 à 1000 ingénieurs, et à l’horizon 2019 Atos rêve  (reprendre l’expression du PDG d’Atos) d’embaucher 2000 ingénieurs.

Matérialiser ce  rêve dans les faits, n’est-ce pas un challenge à relever ; notamment par la jeunesse, par la presse et par l’état ?

N’est-ce pas l’occasion de démontrer à la jeunesse sénégalaise, qui doute d’elle,  qu’au-delà de la « LMD » (Lutte, Musique, Danse) et de la politique politicienne,  il  y’aurait mieux pour s’en sortir : l’école, à travers l’éducation et la formation.

L’école, partout dans le monde, est universellement reconnue comme  le meilleur outil pour entreprendre et construire son  avenir.

L’accroissement continu des performances des réseaux de communication et leur interconnexion généralisée ont réduit les distances,  permis  la proximité entre tous les pays du monde et favorisé l’émergence d’un espace collaboratif mondial commun et partagé.

Cette évolution technologique explique le développement de l’offshore dans le domaine des services informatiques et leur délocalisation  dans plusieurs pays.

La présence d’Atos au Sénégal constitue le dynamisme moteur  nécessaire au développement de l’économie du savoir, du savoir-faire et de l’offshore.  Le succès de l’implantation d’Atos au Sénégal va entrainer la création d’entreprises locales  et   l’arrivée d’autres entreprises internationales

Cependant, promouvoir l’offshore suppose des conditions que le pays  doit obligatoirement  remplir et qui devront concerner tous les sénégalais.

La Téranga marque déposée du Sénégal

L’hospitalité Sénégalaise est exaltée par la Téranga, marque déposée de son image, à travers le monde.

La Téranga a permis de promouvoir la destination Sénégal, notamment dans le domaine du tourisme, et cette même Téranga est l’un des facteurs qui devra sous tendre à l’implantation d’entreprises internationales au Sénégal.

Entretenir l’image du Sénégal  et ne pas la ternir est un devoir impérieux pour la presse.

La Presse : Droit à l’Information vraie et dans l’utile

Le droit à l’information est  inaliénable, et il  doit être  fondé sur la fiabilité des informations et  sur l’éthique.

Malheureusement, aujourd’hui la profession de journaliste est menacée par une  certaine presse sans éthique, qui  ne s’embarrasse guère de publier en ligne des articles commandités et non signés, utilisés à des fins de politiques politiciennes ou dans la sordide intention de nuire  des  concurrents pour les évincer des marchés.

Le rôle de la presse, c’est d’informer  vrai et dans  l’utile et non de se discréditer, pour des intérêts personnels en distillant une image fausse du Sénégal.

La Senelec :  Un  réseau électrique fiable

L’électricité est présente dans toutes les activités quotidiennes de la vie et de l’esprit. Dans le monde d’aujourd’hui, sans électricité rien n’est possible, aussi bien dans le domaine de la production, comme dans celui de la consommation et même dans les formes d’organisation sociale. L’électricité demeure la force motrice de la vie et de l’esprit numérique indispensable à toute action.

C’est pourquoi la fluctuation de la distribution électrique est  inacceptable, malgré les améliorations par rapport aux coupures récurrentes des années passées.

A  cette fin, la Senelec  doit consolider la qualité du réseau électrique.

Les Maires : Mi se en place de réseaux municipaux sans fil dans toutes les communes et accès à l’Internet « gratuit » pour tous

La bonne qualité du  réseau de télécommunications, basé sur la fibre optique depuis 1997, est internationalement reconnue.

Cependant, le réseau national de télécommunications est sous exploité,  car  entravé par les tarifs  et l’insuffisance de hotspot  WIFI, à l’échelle du pays, pour  permettre l’accès internet en tout lieu du Sénégal

Pourtant, des études ont été faites, pour ne citer  que le projet DFI (Digital Freedom Initiative).

Le projet DFI, dont l’objectif est de promouvoir la réduction de la fracture numérique entre la capitale et les régions, avait recommandé l’implantation dans toutes les communes d’un Réseau Municipal Sans Fil permettant l’accès à l’internet « gratuit » pour tous.

Chaque commune  devrait  s’approprier les recommandations du projet DFI  et assurer  l’accès internet « gratuit ». Il appartient cependant à  chaque commune de  définir  comment financer son réseau (taxes, vente de services, …) et surtout  proposer des services en ligne rémunérateurs.

Le projet DFI avait choisi Saint-Louis comme ville pilote, pour y implanter un réseau municipal. Il était prévu que, pour cette phase pilote,  le réseau, étendu à  toute la ville, via  les réseaux WIMAX et WIFI,  offre  un certain nombre de services en ligne rémunérateurs :

-          l’accès aux archives multi centenaires du Musée du CRDS ;

-          la mise en place d’un outil de communication et de collaboration entre les différents acteurs de la santé (Hôpital Régional, Districts de sante et postes de sante) extensible aux hôpitaux de la capitale ;

-          assurer la promotion   du tourisme à travers les lieux mémoriels de la ville et les différents parcs naturels de  l’environnement ;

-          un portail d’information pour l’agriculture et la pêche.

L’accès à l’internet pour tous n’est pas un luxe, car les technologies numériques ont envahi toutes les activités quotidiennes de la vie et de l’esprit.

Les progrès de la technologie sans fil et  l’existence de terminaux mobiles personnels multimédia (voix , données et images) ont  contribué au développement de la communication nomade, et permis  la mobilité des utilisateurs  à travers les smartphones et les tablettes.

En outre, l’existence de réseaux  municipaux est une bouffée d’air pour l’éducation nationale perturbée par les grèves. Il est possible à travers les réseaux municipaux de proposer aux élèves et aux étudiants des soutiens scolaires et des cours à distance.

L’éducation nationale : Assurer la  reconversion de la grande masse de détenteurs de Master 2  scientifiques motivée par l’informatique

L’existence d’une grande masse de compétences,  dans le domaine de la réalisation de  logiciels, est une exigence pour l’offshore.

« L’Inde a raté l’ère industrielle, mais elle ne ratera l’ère de l’information » tel est le slogan du gouvernent Indien.

Aujourd’hui, le gouvernement indien prend totalement en charge la formation de plus de

100 000 ingénieurs par an et la Chine, qui est le centre commercial mondial, plus de 400 000 ingénieurs par an.

Atos ambitionne de recruter 2 000 ingénieurs au Sénégal à l’horizon 2019, et   sachant que cette réussite d’implantation d’Atos  entrainera avant cette échéance, l’arrivée de nouvelles entreprises internationales et la création de nouvelles entreprises locales ; il est plus qu’urgent de former des ingénieurs et des milliers de Master 2 en informatique et cela est possible.

Le Sénégal regorge d’une grande masse de détenteurs de Master 2 qui ne trouvent pas encore leurs voies, et c’est l’occasion de  reconvertir ceux qui parmi eux, seraient motivés par l’informatique.

Le problème de l’inadéquation de la formation se pose partout dans le monde; c’est pourquoi en France ,  Atos , à l’exemple d’autres entreprises, est présent dans les écoles d’ingénieurs, à travers sa Chaire Atos (que j’anime),  pour contribuer à la formation  de futurs ingénieurs.

Cette année Atos a l’ambition de recruter 1500 jeunes ingénieurs, au niveau de la France.

Apix : Organiser un séminaire sur le thème  « Conditions de réussite de l’offshore numérique au Sénégal »

L’organisation, par l’Apix ou un organisme de l’état, d’un séminaire sur «les conditions de réussite de l’offshore » est nécessaire.

Au-delà des investissements financiers, une  sensibilisation est essentielle  quant aux  investissements humains attendus ; pour ne citer que :

-          Le respect des engagements par rapport au travail. Le facteur temps détermine  la rémunération du travail attendu : notamment le temps passé pour la réalisation des travaux et  les délais d’exécution.

-          Le respect de la propriété intellectuelle

A cette jeunesse qui doute d’elle même

Le Sénégal est un réservoir d’emplois inexploité.  Exploiter  ce réservoir, au profit de cette  grande masse de jeunes qui doutent d’elle-même, requiert de la part des acteurs concernés de la  sincérité dans les priorités et de la  détermination dans les actions à entreprendre.

Que la jeunesse sénégalaise soit consciente qu’il n’y a pas que la LMD (Lutte, Musique et Danse) et la politique. Cette politique malheureusement  débouche le plus souvent sur la politique politicienne. Et comme disait Feu le président Kéba Mbaye : « la  politique politicienne est le métier le plus facile à exercer au monde, puisqu’il ne nécessite ni formation, ni éthique ! ».

La réussite d’Atos est donc un challenge à relever.

A ceux qui veulent s’en sortir, par le savoir et le savoir-faire, Atos leur tend la main.

* Mouhamadou Sall

Senior It Consultant & Architect

Atos

Bezons France

*Ancien Directeur Technique de la Pana

*Expert Unesco du PIDC

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