2016-08-22

Le Monde

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22.08.2016 à 16h51

• Mis à jour le

22.08.2016 à 21h36

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Par Clément Guillou (à Rio de Janeiro, Brésil)

Les basketteurs, handballeurs et volleyeurs n’ont pas atteint leur objectif. Les filles ont surpris. En football et volley masculins, le Brésil remporte les deux titres qui lui importaient le plus.

Qui a dit que le basket féminin n’avait rien à voir avec le basket masculin ? L’Espagne, la Serbie et les Etats-Unis se sont partagé les places sur le podium, les Américains remportant dans la facilité, comme attendu, les deux médailles d’or. La preuve que l’écart entre le pays qui a inventé ce sport et l’Europe ne se réduit plus, et que l’Europe tient son rang face à au reste du monde.

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Mais à quoi tient une analyse ? Au coup de sifflet d’un arbitre à cinq secondes de la fin du match pour la troisième place chez les hommes, entre l’Espagne et l’Australie, qui offre les lancers francs de la victoire à Sergio Rodriguez ; à la défaite australienne contre la Serbie en quart de finale des femmes, la plus grosse surprise des deux tournois réunis ; ou à l’extinction progressive, au fil du tournoi, de la vieille garde argentine (Emmanuel Ginobili, Luis Scola, Carlos Delfino).

Rio a vu de nombreuses vedettes du basket international tirer leur révérence : outre Tony Parker et Ginobili, c’est aussi le cas de Carmelo Anthony, premier triple champion olympique de l’histoire du basket. Et il n’est pas sûr que Pau Gasol, qui a encore porté l’Espagne sur ses larges épaules, soit encore là, même s’il clame son envie de continuer en sélection l’année prochaine, à 36 ans.

Côté public, la Carioca Arena 1 a fait monter les décibels lorsque l’Argentine et le Brésil se sont affrontés au premier tour, et plus généralement pour tous les matchs de l’Argentine. Mais on a vu des ambiances bien tristes quand les deux géants sud-américains ou la Dream Team n’étaient pas sur le parquet : le France-Espagne en quart de finale s’est déroulé dans une ambiance de match de présaison.

La sévère défaite de Tony Parker et des siens domine le bilan français, et a sanctionné une campagne olympique où la France n’a jamais joué avec la cohésion et l’assurance de ces dernières années. Vincent Collet restera malgré tout en poste s’il le désire. Les filles, elles, ont atteint les demi-finales malgré l’absence de Céline Dumerc, absence qui ne s’est fait ressentir que sur le match le plus crucial : celui pour la médaille de bronze.

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Femmes

Or : Etats-Unis

Argent : Espagne

Bronze : Serbie

Hommes

Or : Etats-Unis

Argent : Serbie

Bronze : Espagne

Bonus : apprenons le basket avec Milos Teodosic, le génial meneur serbe

Players can learn a lot studying how Serbia’s Milos Teodosic reads/passes/scores using the ballscreen @FastModel https://t.co/J0n9Prt5Rg

— CoachGregUC (@Greg Youncofski)

Ç’aurait été du jamais-vu… mais on ne l’a pas vu. La France n’a pas réussi à devenir pour la troisième fois championne olympique de handball chez les hommes, battue par le Danemark, avec son buteur Mikkel Hansen, auteur de huit réalisations en finale.

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Le tournoi a été marqué par la nouvelle règle permettant de jouer sans gardien en attaque, largement utilisée par certaines nations, comme le Danemark ou la Croatie face à la France. Elle « dénature le handball », a grogné Mickaël Guigou.

Chez les filles, le pompier Olivier Krumbholz a sublimé une équipe de France en capilotade six mois plus tôt. Suffisant pour battre les Espagnoles en quart de finale au terme d’une remontée fantastique, puis les Néerlandaises en demi-finale dans un match au couteau.

Mais les Russes, elles aussi en pleine reconstruction, ont mis logiquement un terme à l’aventure d’Alexandra Lacrabère et ses coéquipières.

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Le tournoi a confirmé la suprématie européenne en handball, le continent trustant les huit places des demi-finales. Même l’équipe artificielle du Qatar a été fessée en quart de finale du tournoi masculin par les inventeurs du jeu, les Allemands.

Femmes

Or : Russie

Argent : France

Bronze : Norvège

Hommes

Or : Danemark

Argent : France

Bronze : Allemagne

C’est samedi soir que l’on a compris. Compris ce que représentait le football au Brésil, même en plein Jeux olympiques à domicile. L’explosion de joie de Rio de Janeiro, et probablement de tout le pays, lors du coup franc direct de Neymar, puis de son tir au but vainqueur en finale contre l’Allemagne (1-1, 5 tirs au but à 4), n’a pas eu d’équivalent pendant les Jeux. Vraiment pas.

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Le tournoi de football fut phagocyté par une seule équipe, et même un seul joueur : Neymar fut la cible des critiques pendant le premier tour, jusqu’à voir son nom barré sur certains maillots ; puis il fut encensé à partir de la demi-finale et guida son équipe vers le premier titre olympique du football brésilien face à l’Allemagne.

Le tournoi masculin a, comme souvent, mis en avant un football de jeunes mondialisé : on trouvait en quarts de finale une sélection d’Afrique (Nigeria), une d’Asie (Corée du Sud), une d’Amérique centrale (Honduras), deux d’Amérique du Sud (Brésil et Colombie) et trois d’Europe (Danemark, Portugal et Allemagne). L’Allemand Serge Gnabry, qui évolue depuis ses 16 ans à Arsenal, est la révélation du tournoi, avec ses six buts marqués, à égalité avec son compatriote Nils Petersen.

Chez les femmes, un troisième pays a enfin remporté le tournoi olympique. En cinq éditions, seule la Norvège (2000) et les Etats-Unis, quadruples vainqueurs, avaient décroché l’or. A Rio, les footballeuses allemandes ont battu en finale la Suède (2-1). Leur sélectionneuse, Silvia Neid, peut s’en aller l’esprit tranquille.

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Les Américaines, grandes favorites, ont été sorties, à la surprise générale, par les Suédoises en quart de finale. Un stade également fatal aux Françaises, encore une fois dominées par le Canada (1-0) aux JO. Il y a quatre ans à Londres, les Bleues avaient cédé face au même adversaire lors du match pour la troisième place.

Femmes

Or : Allemagne

Argent : Suède

Bronze : Canada

Hommes

Or : Brésil

Argent : Allemagne

Bronze : Nigeria

Eliminée sur son inexpérience et les calculs de l’Italie, l’équipe de France aura des regrets en constatant que sont montées sur le podium masculin les trois équipes qui l’avaient battue au premier tour.

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Le Brésil, avec son entraîneur de légende Bernardinho, est monté en puissance au fil du tournoi, et la victoire en finale face à l’Italie a été acquise en trois sets secs. L’issue des trois manches, chacune très serrée, devait sans doute autant à la puissance de l’attaquant brésilien Wallace, meilleur joueur du tournoi, qu’à la pression mise sur les adversaires par le public connaisseur et bruyant du Maracanazinho, l’une des plus belles ambiances des Jeux.

Les Brésiliennes, qui attendaient le même métal après les titres de Pékin et de Londres, sont tombées en quart de finale sur une équipe de Chine en état de grâce après un premier tour compliqué – trois défaites. Leur victoire au tie-break dans le Maracanazinho face au Brésil a porté les Chinoises vers un troisième titre olympique. La confirmation du retour au premier plan des volleyeuses asiatiques après une éclipse entre 2008 et 2014.

Femmes

Or : Chine

Argent : Serbie

Bronze : Etats-Unis

Hommes

Or : Brésil

Argent : Italie

Bronze : Etats-Unis

Les poloïstes américaines ont ému leur pays en conservant leur titre olympique, sous les ordres d’un entraîneur ayant dû faire l’aller-retour aux Etats-Unis en début de compétition pour assister à l’enterrement de son frère. La domination des Californiennes – en immense majorité – est similaire à celle de leurs compatriotes basketteuses : 73 buts marqués, 32 encaissés en six matchs à Rio.

Chez les hommes, en attendant les progrès américains, les pays traditionnels du water-polo dominent toujours. La Serbie, championne du monde en 2015, a remporté son premier titre olympique en s’imposant en finale contre le rival croate, tenant du titre. Le Brésil était le seul pays non-européen en quart de finale.

La France, qualifiée pour la première fois depuis 1992, s’est satisfaite d’une victoire de prestige contre la Croatie, dans un dernier match de poule sans enjeu. Un Français a tout de même été médaillé : Michael Bodegas, désormais sous le maillot de l’Italie, troisième du tournoi.

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Femmes

Or : Etats-Unis

Argent : Italie

Bronze : Russie

Hommes

Or : Serbie

Argent : Croatie

Bronze : Italie

Voilà qui mérite bien un jour férié. Ainsi en a décidé Voreqe Bainimarama. Le premier ministre fidjien était là pour encourager son pays et assister à la remise de sa toute première médaille d’or olympique, tous sports et tous âges confondus. C’est là tout le mérite du rugby. Rugby à VII, puisque l’Ovalie est revenue aux Jeux cet été sous sa forme succincte, les quinzistes ayant été chassés des festivités depuis 1924.

Jeudi 11 août, les Fidji ont joué comme les promoteurs de ce sport en rêvaient. Rapides, très rapides, beaucoup trop rapides pour une Grande-Bretagne, dont l’Union Jack, stigmate de la colonisation, occupe encore une place sur le drapeau fidjien. « Très ému » et tout à son euphorie, M. Bainimarama a finalement déclaré qu’il laisserait comme tel ce drapeau, du moins « dans un avenir proche ».

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Les Français, du point de vue vexillologique, se posent un peu moins de questions : bleu-blanc-rouge, leurs couleurs auront flotté aussi pendant tout le tournoi. Mais pour un temps seulement.

Parité oblige, hommes et femmes ont quitté la compétition au même stade. Dès les quarts de finale, les uns éliminés par le Japon (12-7) après avoir pourtant mené, les autres évincées par le Canada (15-5), finaliste d’une épreuve féminine remportée par l’Australie contre la Nouvelle-Zélande.

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Femmes

Or : Australie

Argent : Nouvelle-Zélande

Bronze : Canada

Hommes

Or : Fidji

Argent : Grande-Bretagne

Bronze : Afrique du Sud

Le gazon était bleu, dans ce tournoi de hockey, mais cela n’a pas perturbé le petit-fils argentin de la légende du cyclisme Eddy Merckx, qui, lui, aimait aussi bien le vert que le jaune ou le rose. Luca Masso a remporté le tournoi olympique avec son pays face à la Belgique, le pays de sa mère, Sabrina Merckx.

Chez les femmes, Kate et Helen Richardson-Walsh, l’un des rares couples homosexuels assumés du sport mondial, mariées depuis 2013, ont obtenu avec la Grande-Bretagne le premier titre olympique d’un couple lesbien. Les Britanniques ont créé la surprise en battant en finale aux tirs aux buts les Néerlandaises. Lesquelles étaient invaincues depuis… 21 matchs aux Jeux olympiques.

Femmes

Or : Grande-Bretagne

Argent : Pays-Bas

Bronze : Allemagne

Hommes

Or : Argentine

Argent : Belgique

Bronze : Allemagne

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